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Aventures en Bordeciel

24 juillet 2012

Bientôt la suite

Bonjour à tous,

Désolé de cette absence mais, vacances obligent, je n'ai pas eu le temps de me consacrer à l'écriture et à Skyrim!

Mais ne vous en faites pas, le boulot a repris et l'écriture aussi, j'espère vous livrer un chapitre d'ici la fin de la semaine!

Bon jeu à tous!

 

EDIT : J'avais perdu ma sauvegarde depuis une réinstallation de mon ordi mais je viens de la retrouver!!! Une petit conseil pour tout ceux qui modifie le fichier skyrim.ini : remettez les mêmes modification dans votre nouveau fichier ini sous peine de voir votre jeu se fermer et vous faire un retour windows!


Je reprends de ce pas le chemin de l'écriture de la suite!

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4 juillet 2012

19 - Aperçu de Faillaise la corrompue

Extrait du journal de Lydia, huscarl du Dovahkin

Il est encore tôt mais je suis déjà levée, sans doute l’altitude qui m’a dérangée. Je la vois tous les soirs écrire son journal à la lueur du feu, elle y passe pas mal de temps. Moi je préfère le matin, quand elle n’est pas encore levée, j’ai tout le loisir de mettre mes quelques idées en place.

Aujourd’hui nous allons nous rendre à Faillaise, ça n’était pas ce qui était prévu au départ mais on a dévié de notre itinéraire… Je ne lui en veut pas, elle a plein de choses à penser, et puis c’est une fille de la ville, les cartes, les plans et l’orientation c’est pas son truc, mais alors elle n’a qu’a me faire confiance… Je suis mauvaise langue, elle me fait énormément confiance déjà, je n’aurais pas pu mieux tomber qu’avec elle.

Faillaise est aux mains de la guilde des voleurs, et je ne suis pas ravie d’aller mettre les pieds là bas. J’ai entendu parler des Roncenoirs qui contrôlent la ville en sous-main, et elle a souvent l’air d’oublier qu’elle est la Dovahkiin, et que ça commence à se savoir dans la contrée… Je vais m’arranger pour qu’on reste là bas le moins de temps possible, et SURTOUT pour qu’elle ne se mêle pas de régler les problèmes des autres. Elle a SA destinée à accomplir, et c’est déjà bien suffisant.

 


Turdas 10 Atrefeu 4E201

Pierre-de-Shor s’éveillait sous un radieux soleil de fin d’été. Une légère brume de beau temps planait dans les dépressions du terrain. Je sortis de la tente en baillant à m’en décrocher la mâchoire et découvris avec plaisir que le petit déjeuner était prêt : une infusion d’herbe, une pomme et du pain m’attendaient près du feu. Lydia avait aussi dégoté un pot de miel, probablement acheté aux villageois. Je pris le temps de déguster le nectar sucré tartiné sur le pain pendant que Lydia démontait la tente et sellait les chevaux. Je la vis faire des gratouilles sur le museau de Tonnerre qui souffla bruyamment son contentement. Les bêtes nous faisaient une compagnie agréable.

Alors que nous nous mettions en selle et prenions la route vers le sud, un des villageois nous aborda, c’était un elfe noir.

_ Vous partez vers Faillaise n’est ce pas ? demanda t-il en fronçant les sourcils.

_ Oui, pourquoi ?

_ Méfiez-vous, vous aller croiser un fort sur la route mais, on n’a pas de nouvelles des soldats depuis un moment. Si j’étais vous, je l’éviterais. Si vous coupez par la forêt en contrebas, vous tomberez sur un sentier qui contourne le fort et qui vous remettra sur la route de Faillaise.

_ Bien, merci de vos conseils, répondis-je.

Décidément, avec la guerre civile, la légion avait déserté les forts et ils tombaient l’un après l’autre aux mains des brigands.

TESV 2012-06-24 19-35-53-62

Nous suivîmes le conseil du dunmer et une fois en vue du fort nous prîmes par les sous-bois. Les chevaux enjambaient les branchages et contournaient les broussailles sans regimber.

_ C’est étrange comme cette partie de Bordeciel ressemble à chez moi… dis-je en me parlant à moi-même.

_ Chez vous, c’est à Hauteroche, n’est ce pas ? J’ai entendu que de grands mages sont formés là bas, c’est vrai ? me demanda Lydia qui avait surpris mes propos.

Je me retournai à moitié sur ma selle tout en laissant à Illiac le loisir de choisir son chemin vers le sentier.

_ Oui, ma mère se nomme Sandra Vielambre et elle est alchimiste, et mon père est mage à la cour de Daggerfall, et il se prénomme Alaric. J’ai moi-même étudiée auprès de Tévinia, la mage personnelle du roi.

_ Vous avez des frères et sœurs ?

_ Non, je suis fille unique, dis-je en rassemblant mes souvenirs. Des images de ma vie là-bas me revenaient par paquets, cela me semblaient tellement loin alors que je n’avais traversé la frontière que depuis à peine un mois. Je repris : « D’ailleurs, ma mère m’a eut fort tard, d’après ce que j’ai compris, elle n’arrivait pas à avoir d’enfant et j’ai débarqué comme un cadeau des dieux ! J’ai été une petite fille gâtée pourrie je crois… » dis-je en souriant, les yeux dans le vague. Le pas lent et régulier d’Illiac me berçait tandis que je rassemblais mes idées.

_ J’ai passé mon enfance à la cour de Daggerfall, parmi les autres enfants de nobles, nous jouions à imiter les adultes. Si tu avais vu la ville et le château Lydia… il n’y a rien de comparable en Bordeciel, par la magnificence et la grandeur de l’endroit.

_ Peut-être Solitude… hasarda t-elle mais j’étais tellement prise par mes souvenirs que je ne relevai pas.

_ La ville était comme un immense terrain de jeu même si en tant que noble, nous n’avions le droit de sortir que sous bonne garde. Lors des foires, c’était une débauche de couleurs et de choses étranges qui s’étalaient sous nos yeux d’enfants. Les moments que je préférais, c’était quand le roi recevait des visiteurs étrangers, venus des quatre coins de Tamriel. Le palais fourmillait de costumes d’apparats, d’accents étranges et de visages inconnus. J’étais particulièrement fascinée par les visiteurs Khajiit ou Argonien. Leurs mœurs étranges me fascinaient, et me fascinent toujours un peu d’ailleurs !

Lydia ne disait rien et écoutait en souriant.

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_ Et puis on m’a confiée à Tévinia pour apprendre la magie. Elle avait décelé un fort potentiel magique en moi. Et j’appris aussi le combat auprès du maitre d’armes du château…

_ N’est ce pas étrange d’enseigner les deux à une enfant ? intervint Lydia.

_ Eh bien… peu de jeunes suivaient les deux enseignements c’est vrai… fis-je en constatant qu’aucun autre de mes camarades n’apprenait l’art de la guerre et de la magie en simultané. Je repris : « On m’a dit que je deviendrais une mage-lame de Hauteroche, une puissante magicienne, doublée d’une bonne guerrière. Je pense que j’ai mieux réussi dans le domaine de la magie cependant. »

_ Et vos parents, ils se doutaient que vous étiez promise à devenir Dovahkiin ?

Je restais coite. Lydia venait de toucher dans le mille car en fait, je n’en avais aucune idée. Puis je me remémorai les explications des Grises-Barbes : j’étais Enfant de Dragon, comme les empereurs de Tamriel, et comme certaines des Lames qui avaient protégées l’Empereur. Je ne comprenais toujours pas très bien ce que cela signifiait, mais … peut-être y avait-il un rapport entre le fait que ma mère n’arrivait pas à donner la vie et mon arrivé décrite comme « un cadeau des dieux » par mes parents ?

_ Je… je ne sais pas Lydia…

J’étais mal à l’aise car j’avais maintenant la vague impression d’avoir été manipulée depuis ma plus tendre enfance.

_ Et… et toi alors, tu es fille unique ? demandai-je pour détourner la conversation.

_ Oh non, j’ai 2 frères et une sœur ! Mon frère ainé, Sanson, est destiné à reprendre la maison familiale, il travaille sur le domaine, nous possédons des champs à l’extérieur de Blancherive et on vend notre récolte aux hydromelleries locales et à la ville. Notre ferme est prospère mais c’est l’ainé qui en héritera selon la tradition. Mon second frère, Brandon, est parti à Solitude pour s’engager dans la légion et aux dernières nouvelles, il va bien. Mon père n’est pas d’accord avec ça, il est plutôt pro-sombrage, car il vénère Talos… tout comme moi d’ailleurs, dit-elle en jetant un coup d’œil circulaire autour d’elle.

_ Nous sommes seules je pense, tu peux parler sans crainte, fis-je remarquer en souriant.

_ Quant à ma sœur Sidonie, elle est encore jeune mais elle est promise au fils d’un marchand de Blancherive.

_ Et toi tu es huscarl… n’est ce pas étrange pour une femme ? demandai-je intriguée.

_ Non ! se récria t-elle l’air indignée. Les femmes nordiques ont toujours été associées aux guerres de Bordeciel !

_ Je ne dis pas que tu n’en es pas capable, la radoucis-je en levant la main, je dis juste que ta sœur va être mariée mais pas toi si j’ai bien compris.

Lydia baissa le nez et s’abima dans la contemplation des crins de sa monture. Puis elle reprit.

_ J’ai toujours été un garçon manqué, j’ai été élevé avec deux garçons et on se battait sans arrêt, tant et si bien que mère s’arrachait les cheveux, dit-elle en souriant. Alors quand j’ai été en âge de porter une épée, on m’a mise en apprentissage avec Brandon, celui qui est entré dans la Légion. Et pour honorer la famille, le Jarl Balgruff a promis de me confier comme huscarl aux Guerrier-né de Blancherive. Mais comme je vous l’ai déjà raconté, ça ne s’est pas très bien passé. Il s’en est fallu de peu que la famille ne soit déshonorée par ma faute. Ma famille doit la sauvegarde de son honneur au jarl. Malgré qu’il soit pro-impérial, il n’écoute pas le Thalmor et ne considère pas que le culte de Talos soit un crime de nature à déshonorer un nordique.

_ Tant mieux pour moi car ainsi je t’ai récupéré, concluai-je en souriant. Mais toujours est-il que tu n’auras jamais de mari et d’enfants, ta vie est consacrée à ton Thane, je ne me trompe pas en disant cela ?

_ Vous avez raison en effet… Mais vous, aurez-vous un jour des enfants ? répliqua t-elle un peu sur la défensive.

_ Eh bien… je ne me suis jamais posée la question à vrai dire. Je suis encore jeune, j’ai 21 ans, et j’ai encore une longue vie d’aventure devant moi. Peut-être viendra t-il un jour où j’aurais envie d’une vie de famille. L’avenir me le dira.

Nous étions maintenant sur un sentier de terre battue, fréquemment emprunté et le fort était derrière nous. Nos palabres nous avaient aidés à passer le temps du chemin. Je pris le trot, histoire d’arriver avant midi à Faillaise.

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Deux tours de guet se dessinaient dans la pente qui montait jusqu’au plateau fertile où se nichait la chattelerie de la Brêche. Les gardes nous saluèrent et nous vîmes bientôt se dessiner les remparts de Faillaise. Je constatai en approchant, que la ville était située sur un lac. Ma carte m’appris que c’était le lac Honrich. Il devait être alimenté par des sources souterraines car aucune rivière ne se jetait dedans. La rivière Treva y prenait sa source et s’écoulait vers le nord pour se jeter ensuite dans le lac Geir en bordure de Fort-Ivar puis se formait le Sombreflôt. De petites embarcations dédiées à la pêche naviguaient au milieu du lac et quelques pêcheries étaient installées en dehors de la ville sur la rive. Je vis aussi un tanneur que je reconnue grâce aux cordes tendues en travers des arbres où des peaux étaient disposées. C’était un métier salissant et malodorant qui trouvait mieux sa place hors des villes. Je repérai aussi un chapelet d’iles au milieu du lac où des maisons étaient construites.

Nous laissâmes les chevaux à l’écurie pour la nuit et lydia se chargea de prendre les sacoches qui contenaient nos objets de valeurs.

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Les portes de la ville étaient closes et deux gardes étaient postés en faction. Ils nous arrêtèrent d’un signe.

_ Halte là… les voyageurs qui entrent à Faillaise doivent payer une taxe de séjour. C’est 50 septims par tête, dit l’un d’eux d’une voix étouffée derrière son casque.

Je fronçai les sourcils et me tournai vers Lydia qui me fit imperceptiblement « non » de la tête. Je me retournai vers les gardes, l’air goguenard.

_ Je suis sûre que votre Chambellan, ou mieux, votre capitaine de la garde, sera ravi que je lui remette en personne cette somme… Le garde commença à se trémousser et à regarder autour de lui. Je repris : «  C’est manifestement du racket soldat, laissez nous entrer », continuai-je d’une voix forte. Affolé, le garde s’avança vers moi d’un pas rapide.

_ Pas si fort ! C’est bon c’est bon, vous pouvez entrer, pffff… il activa le lourd loquet et ouvrit la porte.

_ Quand je vous disais que c’était le royaume de la corruption ici… souffla Lydia à mes cotés.

 Nous passâmes sous la lourde arche de pierre et la ville se révéla à nous. Ce qui me saisit en premier, ce fut la forte odeur qui imprégnait l’endroit. Une odeur d’humidité, de poissons et de malt. J’eus un léger haut le cœur, le mélange était plutôt détonnant ! J’étudiai rapidement les maisons de la rue principale, elles étaient toutes faites de bois : des troncs élagués et poncés jusqu'à devenir lisse, que l’on avait imbriqués les uns dans les autres à la manière des chalets de montagne. J’entendais plus loin devant nous, la clameur d’un marché animé.

 Lydia me prit par le bras juste après les portes : « Promettez moi une chose voulez-vous ? Nous n’acceptons pas de missions ici. Nous en avons par-dessus la tête, et des missions importantes en plus, comme pour les Grises-Barbes, sans avoir à nous encombrer de nouvelles, d’accord ? »

Je souris devant son air grave. Elle avait raison, j’avais tendance à me disperser et à vouloir aider tout le monde pour au final accumuler les missions et trainer à les faire.

_ Je te le promets, pas de nouvelles missions, ça te va ?

_ Oui… Elle rajusta les sacoches sur ses épaules.

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En passant près d’une maison non loin de l’entrée, je surpris la conversation entre un homme et une femme assis sur des tonneaux. La femme était vêtue d’une armure de fer, armée d’une grosse masse à deux mains et l’homme était en habit de ville.

«  Mjoll, vous ne devriez pas vous exposez ainsi, la guilde des voleurs n’est pas un adversaire à prendre à la légère vous savez… disait l’homme avec une inquiétude perceptible.

_ Ne vous en faites pas Aerin, je les attends s’ils veulent m’affronter et je leur ferais tâter de mon marteau… »

Je fronçai les sourcils, il semblait que de nombreuses intrigues se nouaient ici mais, je devais respecter ma promesse à Lydia. Avant que nous ne puissions avancer plus dans la ville, un homme à l’imposante stature se mit en travers de ma route.

_ J’espère que vous n’êtes pas ici pour vous attirer des ennuis jeune fille… dit-il en croisant ses bras musculeux sur son torse de taureau. Aussitôt, Lydia laissa tomber les sacoches et s’interposa entre moi et lui. Elle lui lança un regard noir.

_ Adresse toi mieux à mon Thane, guerrier, trancha t-elle d’une voix sèche.

_ Oh là, du calme grande bringue, j’suis juste là pour prévenir les visiteurs. Faillaise possède ses propres règles, et si vous êtes ici, vous devez les respecter. La famille Roncenoir contrôle cet endroit et m’a chargée d’empêcher les étrangers de venir fourrer leur nez dans des histoires qui ne les concernent pas. Et encore une chose, ne vous avisez pas d’ennuyer la Guilde, elle est sous la protection des Roncenoirs.

_ Je n’avais aucunement l’intention de chercher des noises à la guilde… des voleurs… je veux juste voir le chambellan pour toucher une prime puis je repars, répondis-je non sans avoir posé une main apaisante sur l’épaule de Lydia.

_ Très bien, alors nous nous sommes compris, décréta le grand gaillard. Moi, j’suis Maul, connu dans toute la ville et vous pouvez me trouver sur les quais si vous m’cherchez. Sur ce, à la prochaine…

Et il tourna les talons. Un espadon battait la mesure de ses pas, accroché par une lanière dans son dos.

_ Je déteste ce genre d’intimidation ! s’exclama Lydia alors qu’il tournait au coin de la rue et disparaissait à notre vue.

_ Tu avais raison… nous n’allons pas trainer longtemps ici de toute manière.

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La ville n’était pas immense à première vue mais je me rendis rapidement compte qu’elle était en fait sur deux étages. Un bras du lac la traversait de part en part, il était canalisé par des murs de pierres et la ville avait été construite sur ces murailles. L’architecture n’était faite que de bois, du sol jusqu’au toit des maisons qui étaient en bardeaux. Cela donnait un petit charme désuet à Faillaise. Pourtant, elle grouillait de bruits et d’animations.

Nos pas nous menèrent jusqu’au marché, en plein cœur de la ville. Je m’accoudai un instant à une rambarde et contemplai le canal en contrebas. On avait aménagé des passerelles le long des murs de pierres au-dessus de l’eau et je voyais des portes qui devaient mener à des habitations souterraines. J’étais surprise de l’architecture de la ville plutôt atypique mais je constatai rapidement qu’il ne devait pas forcément faire bon vivre ici. Des odeurs nauséabondes se dégageaient des sous-bassement ! J’aperçus même des ordures qui flottaient sur l’eau… Il n’y avait pas de système d’égouts ici et les citoyens jetaient leurs ordures au canal !

Une grimace de dégoût au nez, je repris la route vers le château du Jarl qui se dressait un peu plus loin. C’était une grande bâtisse de pierre grise, enserrée dans des remparts de pierre qui la séparait de la ville. En approchant, j’entendis le cliquetis d’armes et aperçus des soldats qui s’entrainaient à coté du château. Des gardes flanquaient l’entrée mais je leur exposai rapidement la raison de ma venue. Ils nous laissèrent entrer.

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Il régnait une douce chaleur à l’intérieur. Le château d’Embruine (les gardes m’avaient donné son nom) ne ressemblait en rien à Fordragon. Il dénotait par son architecture, bien plus semblable à celle de Cyrodill ou de Hauteroche, qu’à une architecture nordique. On débouchait directement dans la salle principale en entrant par la grande porte. Une table de banquet était dressée en plein milieu et j’aperçus au fond la jarl assise sur un trône et sa cour autour. Des tentures aux couleurs de la Brêche habillaient les murs, ainsi que de nombreux trophées de chasses : têtes de sangliers, d’ours, de biches et de cerfs. La forêt Automnale devait regorger de gibier en tout genre.

Une altmer était debout à coté de la jarl et lui exposait quelque chose. Je m’avançai quand un homme en armure elfique s’interposa. Il était jusque là assis à l’entrée et je ne l’avais pas remarqué, tout à mon étude des lieux.

C’était manifestement un nordique, il arborait un tatouage tribal juste sous l’œil droit et portait une crête drue au sommet du crâne ainsi qu’une barbe bien taillée.

_ Bonjour étrangère, je suis Unmid Chausseneige, huscarl de la jarl Laila Juste-Loi. Pourquoi demandes-tu à la voir ?

_ Je viens voir le chambellan, je voudrais toucher une prime pour avoir défait des bandits dans les forêts de la Brèche.

_ Bien, elle se nomme Anuriel, et c’est l’altmer là bas, dit-il en pointant du doigt l’elfe debout sur l’estrade. Il se rassit, non sans avoir adressé un signe de tête à Lydia qui le lui rendit. L’accueil des autorités était beaucoup plus protocolaire et « amical » que celui du vrai visage de Faillaise…

Je surpris les dires d’Anuriel alors que je m’avançais :

_ …et comme le confirme les nouvelles, c’est un dragon qui a attaqué Helgen, ma Dame. La légion s’y trouvait et a subit de lourdes pertes, tandis qu’Ulfric a pu s’échapper par ce coup du sort providentiel.

_ Bien, la garde a t-elle prévue un plan en cas d’attaque ?

_ Oui ma Dame, j’ai devisé avec Unmid à ce sujet et tout est prévu. J’ai même fait affréter une voiture qui se tient prête à toute heure pour vous emmener loin si la situation dégénérait.

_ Parfait Anuriel, comme toujours. Je…. Je crois que nous avons une visiteuse, constata la jarl en me regardant par-dessus l’épaule de l’elfe.

Laila Juste-Loi était assise sur son trône, parée de ses plus beaux atours et le front ceint d’une couronne. Elle était rousse et d’âge mur. Anuriel se retourna, et ses yeux d’un noir profond me surprirent. C’était en général les bosmers qui avaient ces yeux étranges. Ses cheveux blancs étaient ramenés en deux petits chignons sur les cotés de son crâne. Elle s’assit posément sur le siège à coté de sa souveraine avant de me donner la parole d’un signe.

_ Bonjour, je suis Kalista de Hauteroche, et je viens pour toucher la prime que vous avez posée sur les bandits qui infestent vos forêts.

Je m’avançai et lui tendis le parchemin.

_ J’ai défait les bandits qui avaient pris possession de la tour de Nilheim non loin de Fort-Ivar et pour preuve, voici l’arme de leur chef.

Lydia me tendit le marteau à deux mains qui avait appartenu au chef des brigands. Anuriel le considéra avec peu d’intérêt mais ouvrit la bourse à sa ceinture pour en sortir plusieurs pierres précieuses.

_ Cela devrait convenir.

Elle me tendait les pierres sans bouger d’un millimètre de son siège. J’approchai donc, non sans trouver ses manières pour le moins détestables. Laila nous scrutait sans mot dire. Je prie les pierres : deux grenats et une émeraude d’une taille convenable.

_ Merci Chambellan. Nous allons maintenant nous retirer, merci de votre accueil, dis-je tout en appuyant sur le mot accueil.

Anuriel eut un petit signe de la main, genre ouste, puis se retourna vers Laila : « comme je vous disais ma dame, tout est prévu pour vous échapper en cas de besoin. Il serait terrible pour la ville si sa souveraine venait à périr par la faute d’un dragon… »

J’avais tourné les talons et déjà pris la direction de la sortie. Si un jour nous devions nous présenter de nouveau au Jarl de Faillaise, je comptais bien me faire un peu mieux respectée d’Anuriel.

La douceur des rayons du soleil sur mon visage quand nous sortîmes me firent l’effet d’un baume apaisant. Je respirai un bon coup pour me calmer et vis Lydia sourire à coté de moi.

_ Ca n’est pas drôle ! répliquai-je en descendant les marches qui menait au marché. Je n’aime pas me faire marcher sur les pieds, et si Faillaise n’avait pas été pro-sombrage, j’aurais décliné mon titre comme Thane de Blancherive !

Lydia haussa les épaules. Elle avait raison, je devais ravaler ma fierté.

_ Qu’allons nous faire du reste de notre journée ma bonne huscarl ? repris-je en essayant de passer à autre chose.

_ J’ai comme un petit creux, répondit-elle en se frottant le ventre.

_ Tu as toujours un creux toi ! m’exclamai-je.

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Il y avait une auberge en plein cœur de Faillaise nommée le Dard de l’abeille, c’est là que nos pas nous portèrent pour déjeuner. Nous passâmes en plein cœur du marché. C’était un marché fixe, les commerçants disposaient de petits étals qu’ils fermaient le soir en partant. Il se vendait de tout : des vivres, des bijoux, des bricoles…

La musique d’un luth s’échappait par la porte entrebâillée de l’auberge ainsi qu’une odeur de soupe de poissons. A l’intérieur, quelques ouvriers étaient attablés et mangeaient tout en discutant. Accoudés au bar, un garde sifflait une bière à lampées régulières tandis que la tavernière frottait le comptoir avec application. Les regards se tournèrent vers nous quand nous fîmes irruption dans la pièce mais chacun retourna bien vite à son occupation sans plus nous prêter attention. Je commandai deux repas à l’argonienne derrière le comptoir. On nous servit de la soupe de poissons, j’avais un peu peur du goût en ayant senti l’odeur nauséabonde du dehors mais je me trompais, nous nous régalâmes. Le tavernier, mari de la barmaid et argonien lui aussi, nous proposa une cruche d’hydromel Roncenoir pour arroser le tout. Je le trouvai vraiment très bon et Lydia m’expliqua qu’il était fait avec le miel du domaine Lumidor, qui se trouvait sur les iles au centre du lac Honrich.

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Nous passâmes le reste de l’après midi en ville. Je donnai quartier libre à Lydia et me rendit à la forge à coté du marché. Un panneau devant la maison indiquait « le Marteau noirci » et un forgeron torse nu et revêtu d’un lourd tablier de cuir, suait à grosses gouttes en martelant une épée rougeoyante.

_ Bonjour forgeron, dis-je assez fort pour me faire entendre malgré le souffle de la forge. Il releva la tête, me fit signe d’attendre une seconde et plongea son épée dans un seau d’eau. L’eau se mit à bouillonner instantanément et une volute de vapeur s’échappa du seau. Il s’épongea le front avec un mouchoir crasseux.

_ Qu’est ce que Balimund peut vous offrir guerrière ? demanda t-il en déposant son marteau sur l’enclume et en s’époussetant vaguement.

_ Je suis en visite en ville et j’aurais voulu voir votre stock d’objets. Je suis plus particulièrement intéressée par les objets enchantés, répondis-je les poings sur les hanches.

Balimund m’emmena chez lui et me présenta ses armes. Une masse retint particulièrement mon attention quand il en décrit les effets : il l’avait nommée « Anathème » et elle avait la propriété de capturer les âmes des créatures qu’elle tuait. Je n’avais pas oublié mon idée d’enchanter mes propres objets mais je manquais cruellement de gemmes spirituelles remplies. Nous discutâmes le prix un moment puis tombâmes d’accord sur 1800 pièces d’or. Je le réglai en partie avec les gemmes données par Anuriel.

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Je furetai ensuite parmi les étals des marchands, puis fit un tour en ville. Une échoppe retint mon attention, elle portait un nom comique : « la Crevette Sauteuse ». J’en poussai la porte par curiosité et constatai que c’était un magasin d’objets divers et variés. Un nordique était en train de tourner la soupe dans un chaudron sur le feu mais il s’arrêta en me voyant entrer. Il était fort sympathique et j’eus le fin mot de l’histoire du nom du magasin : il avait possédé un bateau nommé la Crevette increvable, qu’il avait revendu pour s’installer à Faillaise et il avait nommé son échoppe en souvenir du bateau. Son histoire me fit rire, jusqu’à ce qu’on en vienne à parler des difficultés du commerce à Faillaise à cause des rackets incessants dont il était l’objet. Je préférai ne pas m’attarder trop, de peur qu’il ne me demande mon aide. Je prie donc congé de lui.

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Je terminai ma balade à Faillaise en passant devant le temple de Mara. Je faillis m’y arrêter mais le petit jardin à l’arrière m’attira irrésistiblement. Quand j’y fis irruption, j’aperçus une statue de Talos et une prêtresse en train de faire des incantations. Je m’approchai respectueusement et me mit aussi à prier. Je n’avais jamais invoqué Talos, remettant plutôt ma destinée aux Neufs Divins. Mais cette fois, j’étais inspirée. Je lui demandai de me guider vers la prochaine étape de mon parcours en Bordeciel, et de protéger Lydia et moi de la mort, de nous donner le courage de vaincre les obstacles qui se dresseraient sur notre route.

Quand je le relevai la tête, la prêtresse me regardait intensément. Elle posa une main sur mon bras : « Ne vous en faites, pas il vous a entendue Dovahkiin et il ne pourra rien vous refuser… » Et elle s’en fut vers le temple de Mara en me laissant perplexe.

Lydia me rejoignis le soir au Dard de l’abeille. Il était évidents que des tas de transactions louches se déroulaient ici, les clients se réunissaient en petits groupes et parlaient à voix basses, d’autres étaient installés seuls mais scrutaient les tables autour d’eux. L’atmosphère était un peu pesante, aussi, nous ne nous éternisâmes pas dans la grande salle. Lydia insista pour que nous établissions un tour de garde dans la chambre, un assassin avait tenté de me tuer quelques semaines auparavant et nous nous trouvions dans la ville qui abritait la guilde des voleurs, il valait mieux être prudent.

Cependant, la nuit se passa sans problème.

27 juin 2012

18 - Erreur de parcours...

Middas 9 Atrefeu 4E201

Ce furent les bruits familiers de l’auberge qui me réveillèrent : vaisselles qui s’entrechoquent, discussions devant ma porte, bruits de pas… Je m’étirai au fond du lit douillé du Candelâtre. Aujourd’hui, nous allions repartir sur les routes et à cheval ! Je comptais bien rallier Fort Ivar dans la journée avec, au final, une moins grande fatigue que les jours de voyage précédents. Après m’être débarbouillée, je pris le chemin de la salle commune où Lydia était déjà attablée avec du pain, du fromage et du lait de brebis. Je m’assis à coté d’elle et pris le temps de me restaurer un peu avant le départ.

Avant de quitter Vendeaume, je voulais passez chez un certain Aventus Arrentino dont on m’avait parlé en route. Je n’avais pas eu beaucoup de renseignements mais il était question de Rituel Noir pour appeler la Confrérie des Ombres. Sa famille avait été, d’après les rumeurs, exterminée. J’avais opté pour ma tenue de mage tant que nous serions dans la ville, pour être plus libre de mes mouvements et pour, peut être, moins attirer l’attention. La Confrérie Noire était un clan d’assassins qui sévissaient dans tout Tamriel, j’avais un contrat sur ma tête à en croire l’assassin qui nous avait attaquées lors de notre premier voyage vers Fort-Ivar et cela me déplaisait particulièrement. Il n’y avait pas eu d’autres attaques depuis et ma vigilance s’était émoussée, ce qui n’était pas bon.

En sortant, je pris soin de demander à l’aubergiste la direction de la maison Arrentino. Elle se trouvait à quelques rues de l’auberge.

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Le ciel pesait comme une chape de plomb au dessus de la plus ancienne cité de Bordeciel. Les nordiques appelaient cela un temps de neige, les nuages lourds et gris semblaient stagner dans le ciel. Le froid était mordant, comme toujours au nord du pays et je resserrai les pans de ma tunique en sortant de la douce chaleur du Candelâtre. Lydia sur mes talons, je remontai les rues jusqu’à l’habitation des Arrentinos. Juste devant leur porte, un gamin vêtu d’une chemise rouge avait, semblait-il, l’intention de visiter la famille. Cependant, une elfe noire aux cheveux hérissés en crête sur la tête voulait l’en dissuader.

_ … mais je veux jouer avec Aventus, c’est mon copain ! disait le petit tout en s’avançant vers la porte.

_ Hors de question, votre père vous a confié à moi pour la journée et je dois veiller à votre sécurité. Les Arrentinos ne sont plus fréquentables ! répondit l’elfe en attrapant le garçonnet par la main. Elle avait insisté sur le plus.

_ C’est pas juste…se renfrogna le gosse, puis il continua. C’est vrai qu’Aventus a invoqué la Confrérie Noire ?

L’elfe noire frémit et le tira vers elle.

_ Venez, rentrons, il fait un froid de canard aujourd’hui…

Sur cette entrefaite, ils disparurent dans les ruelles enneigées. J’hésitai maintenant, plantée devant la porte.

_ Et bien, que fait-on ? s’impatienta Lydia qui soufflait dans ses mains pour se réchauffer.

_ Je…. Je vais voir, répondis-je peu sure de moi. Je frappai à la porte. Aucune réponse ne parvint de l’autre coté du battant. Je tapai une deuxième fois, un peu plus fort. La neige se mit à tomber silencieusement sur Vendeaume. J’actionnai la poignée, sans succès, la porte était barricadée de l’intérieur. Il me sembla soudain que l’air avait cessé de bouger autour de nous. Avec un frisson, je tournai les talons.

_ Finalement, ce n’est pas nos affaires, et la Confrérie Noire saura bien nous trouver de nouveau. Ce jour là, nous éviterons de tuer l’assassin, histoire de l’interroger.

 Je regagnai l’auberge avec un sentiment de malaise difficile à dissiper. Je préférai oublier cette  histoire, La Mère de la Nuit et moi n’avions jamais fait bon ménage.

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En enfilant mon armure, je constatai qu’elle aurait bientôt besoin d’un bon coup de marteau pour la débosseler ainsi que de quelques retouches ici et là. Alors que je ceignais ma masse à mon coté, je me souvins que j’étais arrivée en Bordeciel en tant que petite mage-lame débutante, sans expérience et voilà maintenant que je portais une armure elfique, une masse enchantée et que je connaissais des sorts puissants capable d’occire bon nombre d’ennemis d’un coup. Et je préférai ne pas penser au Thu’um…

Laissant de coté mes souvenirs, je nouai avec plaisir mon capuchon en peau de renard et sortis de l’auberge.

La matinée était déjà bien avancée quand nous prîmes la route de Fort-Ivar. En chemin, j’espérais retrouver la ferme Sarethi pour donner le raisin Jayzbay à Avrusa.

Mais bien évidemment, comme lors de notre premier périple au cœur des bassins sulfureux de l’Estemarche, je nous perdis… Je dus prendre la mauvaise route en sortant de Vendeaume et nous nous retrouvâmes au cœur des lacs nauséabonds.

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Les chevaux se comportèrent de façon exemplaire et ne bronchèrent pas quand ils durent se mouiller les paturons pour franchir les flaques d’eau saumâtres qui parsemaient la route.

_ Il va falloir leur trouver un nom, dis-je en tapotant l’encolure de ma monture. La température s’était considérablement réchauffée depuis que nous avions quitté les abords de Vendeaume.

Lydia considéra sa bête, un brave cheval baie brun assez puissant pour la supporter en armure.

_ Je vais l’appeler Tonnerre alors. Quand il galope, il fait un vrai bruit d’orage, vous ne trouvez pas ?

Il était vrai que l’animal au galop était assez impressionnant, tant il lui fallait de vigueur pour déplacer sa masse et sa cavalière !

_ Tonnerre lui irait bien, répondis-je tout en réfléchissant au nom du mien. Je repris : j’ai envie d’appeler le mien « Illiac ».

Lydia fronça les sourcils, elle ne comprenait manifestement pas.

_ Illiac est le nom de la baie qui baigne Hauteroche mais aussi l’Enclume et… je suis un peu nostalgique de chez moi je crois. Entendre une sonorité connue me fait plaisir.

Lydia acquiesça et ne dit mot. J’allais devoir apprendre à ma bête à répondre à son nouveau nom !

Nous nous perdîmes tant et si bien que je finis par ne plus retrouver la route pavée vers les montagnes et les pas de nos montures nous menèrent vers une petite communauté au bord de la rivière. Je tentai de me repérer sur ma carte mais sans succès.

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Il n’y avait qu’une seule maison et un campement de tentes en cercle autour d’un feu de camp, à coté de la rivière. Je mis pied à terre et attachai Illiac à une barrière. Il s’empressa de se jeter sur l’herbe rase au sol, ce qui me fit penser que nous n’avions pas de rations de voyage pour nos montures, et vu le train qu’on leur menait, cela allait se révéler problématique. Une jeune femme vint vers nous, l’air amical.

_ Bienvenu au gué de Sombreflot étranger, je m’appelle Annekke, c’est la mine de Corindon qui vous amène ici ? demanda t-elle d’une voix forte.

_ Non dame, en fait, nous nous sommes perdues en venant de Vendeaume, nous cherchions à aller vers Fort-Ivar.

Annekke pris un air surpris et j’eus honte d’avoir avoué ainsi mon piètre sens de l’orientation.

_ Vous avez en effet considérablement déviée, répondit-elle en se grattant la tête. En tout cas, si vous voulez reprendre votre route, il suffit de traverser la rivière par le pont en aval du lac et de prendre à gauche puis c’est indiqué.

_ Bien, merci, mais nous allons manger un morceau ici si ça ne dérange pas, dis-je en levant la tête pour vérifier que la sensation de mon estomac correspondait à la position du soleil.

_ Pas de problème, Verner mon mari peut même vous fournir des vivres si vous le désirez.

_ Nous avons tout ce qu’il nous faut…. Mais peut être vendriez-vous du grain pour nos bêtes, demandai-je en posant la main sur l’encolure d’Illiac qui continuait gaiement de ratiboiser le moindre brin d’herbe autour de lui. Annekke parut réfléchir un instant.

 _ Oui, il devrait pouvoir vous fournir cela. Nous ne sommes pas à proprement parler fermier, nous exploitons la mine pour le compte de Vendeaume mais nous avons du grain à bête en abondance.

Je pris congé de l’aimable nordique et cherchait Lydia des yeux. Elle était juchée sur Tonnerre qui était les pieds dans l’eau et qui commençait à gratter pour s’asperger le ventre et se rafraichir. Je pris le même chemin avec Illiac et l’emmenai à l’eau.

_ Ils ont du grain pour les chevaux, dis-je en tenant le cheval par la bride et en prenant soin de rester au sec au bord de la rivière tandis qu’il buvait.

_ Je n’avais pas pensé à cela en effet, je n’ai pas l’habitude de voyager à cheval ! s’étonna Lydia en menant Tonnerre hors de l’eau. Il s’ébroua de toute sa lourde masse, projetant un nuage de gouttelettes.

Le temps se maintenait au beau fixe et nous mangeâmes avec les quelques habitants du gué, puis j’achetai auprès de Verner deux boudins de grain qui trouvèrent place sur l’avant des selles. Cela suffirait pour le voyage.

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Nous reprîmes la route en prenant le pont après le gué et en tournant à gauche comme l’avait indiqué Annekke. L’air était pur et des insectes voletaient autour de nous tandis que nous remontions le courant du Sombreflot. Et une nouvelle fois, je pris la mauvaise route… je ne m’en rendis pas de suite compte, le sentier montait et je savais que Fort-Ivar se trouvait en hauteur par rapport aux plaines de l’Estemarche. Ce qui aurait du attirer mon attention, c’était la végétation fort particulière du lieu. La montagne était recouverte d’un dense sous-bois composé de fougères brunes et de bouleaux aux feuilles dorées. L’air était presque tiède à mesure que nous gravissions le rude chemin vers le plateau. Rien à voir avec la fraicheur et les sapins qui bordaient le sentier vers la Gorge du Monde. Les chevaux soufflaient fort mais ne s’arrêtaient pas, nous avions fait une bonne acquisition. L’effort de la montée nous était épargné et nous progressions à bon rythme.

Au détour d’un lacet, une tour de guet nous apparue. J’observai les drapeaux qui flottaient sur ses cotés et reconnus les couleurs de la chatellerie de la Brêche : fond violet et meuble composé de deux épées croisées. Fort-Ivar était bien dans cette chatellerie mais je ne me souvenais absolument pas avoir croisé une tour de guet entre Vendeaume et le village. Je me tournai vers Lydia, l’air interrogateur.

_ Une tour de guet ? Tu te souviens d’en avoir vu une vers Fort-Ivar ?

_ Non, pas du tout… mais si je puis me permettre il me semble que nous avons marché trop à l’est depuis le Sombreflôt, nous avons du manquer le sentier pour le village.

_ Mais tu n’aurais pas pu le dire plus tôt ! répliquai-je excédée et vaguement vexée de m’être une nouvelle fois fourvoyée avec ma foutue carte.

_ Je vous prie de ne pas m’en vouloir mon Thane, je n’étais pas sure de mon impression et vous aviez la carte, me répondit-elle en essayant de prendre un air indifférent à ma saute d’humeur. Je m’en voulus immédiatement de l’avoir houspillé alors que l’erreur venait de moi.

_ Hum… bon bon, ce n’est pas grave, je vais demander le chemin aux gardes…

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Alors que je menais Illiac par la bride jusque devant la tour, il se déroba soudain et fit un bond de coté. Mes doigts lâchèrent les rênes et le cheval s’enfuit au galop dans la forêt. Lydia retint fermement le sien qui voulait imiter son congénère. Tonnerre hennit de dépit et Illiac lui répondit non loin.

C’est alors que je vis ce qui avait effrayé ma monture : un garde baignant dans une mare de sang, une flèche plantée dans le coté. Je sortis ma masse tandis que Lydia attachait son cheval à un arbre. Illiac reviendrait bientôt se rassurer auprès de lui et je n’aurai pas de mal à remettre la main dessus.

Tandis que j’inspectai le garde pour voir depuis combien de temps il était mort, Lydia entra dans la tour. C’était une construction assez rudimentaire, en bois et sur 3 étages, tout juste bonne à surveiller les alentours mais sans aucun recoin traitre où se cacher.

Le sang avait séché sous le malheureux soldat et des mouches avaient commencé leur macabre ballet sur le corps. Il devait être là depuis un bon moment, un jour voir plus.

La voix de Lydia me parvint du haut de la tour : « Pas d’ennemis, rien que des corps ! »

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J’explorai rapidement le bas de la construction, il n’y avait que des tonneaux de vivres et quelques armes. Un bout de parchemin attira mon attention sur la table dans un angle. Je le pris et lus les quelques mots inscrits à la plume :

« Akar, nous avons entendu parler d’une bande de soldats de la légion qui avancent vers vos positions. Des renforts sont en route. Que Talos vous garde. »

Je me figurai soudain mieux la situation. Les soldats en faction ici avaient été massacrés par la Légion Impériale malgré le message d’avertissement qui leur avait été transmis. Soit ils ne l’avaient pas pris au sérieux, soit ils n’avaient pas été assez nombreux. La guerre civile faisait toujours rage en Bordeciel, des nordiques tuaient d’autres nordiques sur l’ordre des Puissants. J’avais trop tendance à l’oublier, toute occupée à ma propre destinée. J’empochai le parchemin, sans trop savoir dans quel camp je me positionnerai. Prévenir Faillaise équivalait-il à rejoindre implicitement les Sombrages ? Je résolus mon cas de conscience en me disant que les familles des soldats méritaient d’être informées. Lydia redescendait, les mains vides et le visage blanc.

_ C’est un massacre en haut… Qui a bien put tuer ces soldats ?

Je lui tendis le papier qu’elle lut en fronçant les sourcils.

_ Surement une escouade de l’Empire. Elle cracha par terre en réponse.

_ Des frères d’une même patrie qui s’entretue, cela me fait vomir !

Je haussai les épaules, elle avait raison mais que faire ?

En sortant, je constatai qu’Illiac broutait tranquillement près de Tonnerre. Je ne pris pas la peine de le gronder, la nature des chevaux est ainsi faite qu’il fuit s’ils se sentent en danger.

_ Il n’y a plus rien à faire ici, mais cela ne me dit toujours pas où nous sommes…. fis-je en m’appuyant sur le flanc de mon cheval.

_ Autant suivre la route, nous arriverons bien quelque part, proposa Lydia, l’air morne. Elle était plus secouée qu’elle ne voulait bien le montrer par la tuerie dans la tour.

J’eus une idée pour lui rendre le massacre de ses compatriotes plus vivable : « J’ai vu des pelles et des pioches en bas sous l’escalier… peut être pourrions-nous les enterrer pour que leur esprit trouve le chemin de Sovngarde ? proposai-je. Ses yeux s’éclairèrent à ces mots.

_ C’est une bonne idée ! Cela va prendre un peu de temps par contre… répliqua t-elle en se renfrognant.

_ Ce n’est rien, nous ne sommes pas à un jour près.

Je ne comprenais pas très bien pourquoi cette tuerie la dérangeait autant. Nous avions déjà combattu des brigands et ça ne l’avait pas gênée de les tuer. Peut être se sentait-elle proche de ces soldats Sombrages fidèles à Talos, des nordiques de Bordeciel, décimés par leur compatriotes nordiques mais fidèles à l’Empire ? Je ne lui posai pas la question, mais nous passâmes l’après midi à creuser 3 tombes peu profondes, à ramasser des cailloux et à constituer 3 cairns de pierre non loin de la tour. Une fois les soldats mis en terre, Lydia pria Talos de les guider vers Sovngarde où leur esprit reposerait en paix.

Quand nous reprîmes la route, le soleil avait bien décliné. J’étais moite et sale d’avoir creusé la terre toute l’après midi et j’avais l’impression que l’odeur de la mort flottait autour de moi. Les chevaux quant à eux étaient fringants et nous poursuivîmes la route au petit galop. Un panneau à moitié cassé au bord du chemin nous indiqua que nous étions sur la route de Faillaise, comme je m’en doutais. Ce n’est qu’une fois le soir presque tombé que notre route croisa la petite communauté de Pierre-de-Shor.

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Il n’y avait que 3 maisons avec les couleurs de Faillaise accrochée sur l’une d’elle. Nous mîmes pied à terre. Un orc, une pioche sur l’épaule, s’avança vers nous.

_ Bonjour voyageuses et bienvenu à Pierre-de-Shor, je suis Grogmar gro-Burzag, pour vot’ service, dit-il d’une grosse voix.

_ Bonjour, répliquai-je en souriant. Les orcs ne m’avait jamais inspiré la crainte car il y en avait beaucoup à Hauteroche, qui était voisine d’Orsinum. Je repris : Faillaise est-elle encore loin ?

_ Oh, vous en avez pour une petite demi-journée de cheval, moins si vous vous pressez, répondit l’orc en calant sa pioche contre son genou.

_ Hum, bon, nos chevaux et leur cavalier sont fatigués, répondis-je, y a-t-il une auberge pour accueillir les voyageurs ici ?

_ Non m’dame, désolé, on n’est qu’une communauté de mineurs, mais y’a d’la place autour du feu le soir pour vous réchauffer.

En soupirant, j’ôtai mes gants et remuai les doigts pour les dégourdir.

_ Très bien alors, si ça ne gène pas nous camperons aux abords du village.

_ Pas d’problème ! Y’a d’la place ! D’façon, depuis qu’les araignées ont envahi not’ mine, on est au chômage…

_ Des araignées, demandai-je intriguée.

_ Ouais, des énormes pour tout vous dire ! Mais vous devriez aller voir Filnjar not’ forgeron et plus ou moins not’ maire, il vous en dira plus que moi ! Sur ce, bon séjour à Pierre-de-Shor !

Je confiai les chevaux et le montage du campement à Lydia puis je me dirigeai vers la forge d’où provenait le bruit rythmé des coups de marteaux une enclume. En montant sur la plate-forme, j’avisai un plastron d’armure de facture dwemer posé sur un mannequin. Un homme aux longs cheveux gris était assis devant la forge et martelait une épée. En entendant mes pas, il se retourna. Il était âgé et portait une courte barbe bien entretenue.

_ Bonjour, vous êtes Filnjar n’est ce pas ? Grogmar m’envoie vers vous, un problème d’araignées à la mine semble t-il ?

Filnjar s’essuya posément les mains sur un chiffon puis se leva et me tendit sa grosse patte que je serrai.

_ Bonjour ma dame, dit-il en lorgnant sur mon armure elfique, Grogmar a dit vrai, nous avons une invasion d’araignées dans la mine d’ébonite et toute notre activité est arrêtée.

_ Mais, j’ai vu des soldats qui patrouillaient ici, ils ne font rien pour vous ?

_ Ils ont répondu que c’était pas leur affaire et qu’ils étaient là pour surveiller l’extérieur, pas la mine.

_ Hum… nous allons passer la nuit ici avec ma huscarl, peut-être pourrions-nous vous en débarrasser contre une récompense?

_ Du genre ?

Je me retournai vers le mannequin en armure et le pointai du doigt : « Cette armure, vous la vendez ? 

_ C’est une relique récupérée par un aventurier qui me l’a ensuite vendue. J’ai pratiquement fini de la réparer. Elle vous intéresse ?

_ Ma huscarl porte des armures lourdes et celle-ci serait surement à sa taille au prix de quelques ajustements…

_ Si vous nettoyer la mine de Ventrerouge nous pourrions faire affaire, ma dame, répondit Filnjar en hochant la tête.

Il m’indiqua l’entrée de la mine, où je vis un soldat assis en train de se curer les dents. Je regrettai subitement les attentions que nous avions eues pour ses collègues !

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La mine n’était pas très grande mais des givrépeires y avait bien élue domicile. Nous dûmes batailler autant avec les toiles qu’avec les araignées elles-mêmes pour nous frayer un chemin jusqu’au fond. Par chance, elle détestait le feu et mes sorts firent merveille contre elle.

Quand nous ressortîmes, il faisait nuit. J’allais faire affaire avec le forgeron qui ajusta l’armure aux mesures de Lydia. Elle n’en revenait pas en voyant la qualité du travail dwemer. J’obtins une bonne remise en récompense du travail rendu et nous passâmes la nuit dans la tente à deux pas de Pierre-de-Shor.

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Une jeune femme du nom de Sylgja vint nous apporter un petit fût de bière et deux musettes pour nos chevaux.

_ J’ai vu que vous posiez le grain au sol pour vos bêtes et j’ai retrouvé ça dans un coffre chez moi, me dit-elle en me tendant deux sacs de toiles de la taille du museau d’un cheval, équipé d’une lanière de cuir. Je reconnus instantanément des musettes, instrument fort pratique pour être sur que chaque cheval mangeait sa ration de grain. On le pendait, rempli, derrière les oreilles de la bête et il avait tout le loisir de grignoter sa ration sans se la faire piquer par un voisin trop entreprenant.

Je la remerciai de sa gentillesse et lui présentai les chevaux qu’elle flatta d’une main distraite, elle avait un autre paquet dans les mains, qu’elle finit par se décider à me tendre.

_ Est-ce que vous pourriez me rendre un service ? Vous voyagez plus que moi à ce que je vois, j’ai de la famille au gué de Sombreflot et j’aimerai leur faire parvenir ces lettres, pourriez-vous les porter pour moi ?

_ Hum, je suis désolé mais nous venons justement de Sombreflot et nous n’y retournerons pas de sitôt. Je prendrais bien vos lettres mais sans aucune garantie de la date d’arrivée de celles-ci… vous devriez les confier à quelqu’un d’autre Sylgja.

Elle eut l’air déçue mais me dit qu’elle comprenait. Nous avions déjà des tonnes de choses à faire sans en plus nous engager pour de nouveaux services.

La nuit fut calme, les chevaux ne bronchèrent pas, attachés par une longue corde à des arbres et ce furent les oiseaux qui nous réveillèrent de leur chant le lendemain.

20 juin 2012

17 - Un retour mouvementé vers Vendeaume (2ème partie)

Tirdas 8 Atrefeu 4E201

La nuit fut froide mais calme. Les bruits de la forêt nocturne ne me dérangèrent pas, et la flambée devant la tente me tint chaud. Pendant mon tour de garde, j’eus tout le loisir de penser à ce que je vivais dans ce que cela avait d’extraordinaire et de peu banal. J’étais partie de Hauteroche avec la mission de voir comment tournait la guerre civile à Bordeciel, puis de revenir faire mon rapport quelques mois plus tard. Et voila que je me découvrais un destin hors du commun dans cette contrée glaciale dont je ne connaissais rien quelques semaines auparavant.

Je connaissais l’histoire dans ses grandes lignes : la crise d’Oblivion, les règnes des différents rois de Cyrodill et de l’Empire, les dieux et leurs implications dans le cours de la vie des mortels, mais jamais je  n’aurais imaginé avoir un jour un lien avec tout cela.

 Un nœud dans le bois explosa en faisant jaillir une gerbe d’étincelles, ce qui me tira de ma rêverie. Le soleil se levait à l’ouest, on apercevait son éclat rose par-dessus le col que nous avions franchi le jour d’avant. Je me levai pour aller réveiller Lydia.

Je pénétrai dans la tente en peau, il y régnait une douce chaleur mais le courant d’air provoqué par mon entrée fit maugréer Lydia qui se retourna dans son sac de couchage. Je souris et attisai les braises du feu de camp, puis j’ouvris la trappe d’évacuation de la fumée au sommet de la tente. Je sortis des rations de voyage du sac et ma gourde contenant de l’eau de source. Lydia finit par ouvrir un œil.

_ Bonjour ma fière Huscarl, c’est déjà le matin, dis-je en lui souriant gentiment, puis je lui tendis une ration encore empaquetée. Elle la prit en se frottant les yeux et se redressa sur son séant tout en serrant le sac de douces peaux autour d’elle. Elle avait dormi dans sa tenue de lin que je lui connaissais lorsque nous couchions à Blancherive. Qu’il me semblait loin ce temps, où nous nous réveillions avec un toit solide au dessus de nos têtes ! Et tout en mâchant ma ration de voyage, nourrissante mais insipide, je me pris de nostalgie pour Douce Brise.

Lydia finit de s’étirer après avoir englouti sa ration, comme à son habitude. Son appétit était étonnant et je comprenais maintenant pourquoi elle me dépassait d’une bonne tête ! Sa nature nordique transparaissait dans toutes ses actions, même celle de manger !

Nous avions encore une bonne marche pour atteindre la Grotte Oubliée, endroit où l’alchimiste Curalmil devait être enterré avec la Fiole Blanche. J’espérais que nous pourrions dormir ce soir dans un bon lit à l’auberge du Candelâtre à Vendeaume, il faudrait pour cela ne pas trainer en route.

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Le voyage se déroula sans encombre jusqu’à l’emplacement indiqué par le vieux Nurélion. Un loup des glaces nous barra le passage, il était en train de dévorer un lièvre fraichement tué et il dut penser que nous voulions lui voler sa proie. Nos tactiques de combat commençaient à être bien rodées et il ne fit pas long feu. Lydia le dépeça rapidement.

_ Que vas-tu faire de toutes ces peaux, lui demandai-je alors que la belle fourrure gris-argent rejoignait de nombreuses autres en travers de son sac à dos.

_ Eh bien, nous pourrons soit les tanner pour en faire des pelisses, soit les vendre pour un bon prix, me répondit-elle comme si c’était l’évidence même.

_ C’est vrai qu’une bonne fourrure est toujours appréciable, dis-je en songeant à la délicieuse laine de mouflons dont étaient fourrés nos sacs de couchage.

_ A Vendeaume si nous avons le temps je confectionnerais des capuchons pour nous protéger du froid, conclut Lydia en réajustant son bouclier à son bras.

J’acquiesçai, ne plus se geler les oreilles serait un progrès dans notre confort quotidien !

L’entrée de la grotte était signalée par un brasero qui flambait d’un feu éternel. Je me demandais quelle magie avait enchanté ces feux et ces torches dans les tombes des anciens nordiques, pour qu’elles brûlent éternellement. Il faisait frais à l’intérieur et le sol était recouvert d’une fine pellicule de neige. Un squelette et un chariot gisaient dans la première salle. Sûrement un pilleur de tombe qui n’avait pas survécu aux dangers du tombeau.

Si le début de la grotte était fait de pierre brute, le reste de l’endroit ressemblait aux antiques tombes nordiques que nous avions déjà visitées. Et comme nous nous y attendions, des draugrs se relevèrent pour nous barrer la route.

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Ce n’étaient pas des morts-vivants très puissants, mon feu magique et la hache dwemer de Lydia eurent très rapidement raison d’eux. Cependant, je comprenais que Nurelion ait  envoyé des aventuriers plutôt que son assistant à la recherche de la Fiole. Nous dûmes éviter plusieurs pièges et les draugrs qui s’éveillaient sur notre passage en auraient découragés plus d’un.

Nous découvrîmes de menus trésors : gemmes diverses, quelques livres qui s’ajoutèrent à ma collection… Cependant que nous nous enfoncions dans le donjon, je sentais que le danger allait se faire plus présent. Il prit en effet la forme plusieurs pièges mortels. Lydia se retrouva coincée par un mécanisme composé d’une dalle articulée qui sortait du sol et montait au plafond tout droit vers des pics. Elle eut tout juste le temps de se glisser hors du piège avec force contorsions ! Des pièges à feu nous barrèrent également la route et mon armure fut roussie à plusieurs endroits !

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Ce fut au plus profond de la tombe que nous trouvâmes Curalmil. Au moment où nous pénétrâmes dans sa tombe, ses doigts crochus agrippèrent le rebord du caveau et il se redressa lentement. Je fis signe à Lydia de le prendre à revers mais à ce moment là, deux autres draugrs firent sauter la plaque de leur caveau et s’avancèrent en grimaçant vers nous, l’arme levée !

Je lançai au sol un sort de rune de feu, juste devant le draugr de gauche, puis je m’écartai vivement. Le draugr explosa en une gerbe de flamme et retomba quelques mètres plus loin. Je n’avais pas quitté Curalmil du coin de l’œil et je m’aperçus qu’il s’apprêtait à lancer un sortilège. Instinctivement, le sort de barrière que j’avais répété avec Tolfdir me vint aux lèvres. Je levais le bras et un bouclier translucide se forma, repoussant l’éclair que me lançait le mage. Lydia était aux prises avec son mort-vivant et elle lui asséna rapidement le coup final. Il ne restait plus que le zombie alchimiste pour nous barrer la route vers la fiole blanche.

Lydia le pris de coté, je l’attaquai de l’autre et il ne tarda pas à tomber non sans nous avoir bombardé de quelques éclairs bien sentis. Le silence retomba dans la tombe, ses gardiens étaient mort et pour de bon cette fois.

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Alors que je levai les yeux vers le mur en face de nous, ma vision se brouilla et le sang se mit à battre à mes oreilles. Je tombai un genou à terre, Lydia se précipita vers moi.

_ Que se passe t-il ? s’écria t-elle d’une voix angoissée. Elle chercha immédiatement une potion de soin qui pendait à ma ceinture mais je l’empêchai de la déboucher. Elle me regarda, perplexe.

_ Non… ce n’est rien… c’est un Mur des Mots, fis-je en pointant le doigt vers la construction en face de nous, la tête toujours baissée.

_ Oh… sa voix se perdit dans un murmure et elle s’écarta révérencieusement.

Je parvins à me redresser. Le mot de pouvoir inscrit là par les premiers nordiques devait être puissant pour me faire tourner la tête à ce point. Je m’avançai et gravis les marches qui menaient au mur tout en me tenant à la pierre froide pour ne pas tomber tant mes oreilles bourdonnaient. Je lus la phrase gravée dans la pierre.

« Thoringar érigea cette pierre en mémoire de sa fille, Noomi, dont le destin était de Souffrir de la morsure de nombreuses flèches orques.»

Le mot souffrir, Aus, brilla si fort quand je le lus que le reste du message failli m’échapper. Souffrir, un cri pour affaiblir l’ennemi à n’en pas douter. Le mot se grava dans ma mémoire, comme on applique un fer chaud sur une bête pour la marquer et je chancelai sous la puissance du sortilège. Lydia me surveillait d’en bas, prête à intervenir mais je parvins à recouvrer mes esprits.

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Il y avait aussi un coffre posé prêt du mur. Je m’attendais à y trouver la fiole blanche mais non, il y avait diverses choses utiles dont un magnifique casque en acier elfique qui retint particulièrement mon attention. Je n’avais pas encore eu le temps de m’en fabriquer un et je l’essayai. Il était presque à ma taille, une fois en ville, je le rétrécirai un peu et il serait parfaitement ajusté ! Je montrai fièrement ma trouvaille à Lydia, quand un éclat nacré attira mon attention au fond du coffre. J’allais y pécher une sorte de cristal gros comme un chou et poli de nombreuses facettes. Je l’examinai, curieuse quand soudain une voix résonna dans toute la caverne, même Lydia l’entendit car elle sursauta et attrapa sa hache par réflexe.

« A toi qui vient de trouver mon cristal, le cristal de Méridia, écoutes moi et entends moi. D’immondes ténèbres ont envahi mon temple ! Tu dois m’aider ! Rapporte ce cristal au Mont Primortis, et je ferai de toi l’instrument de ma lumière purificatrice… »

L’écho de ces phrases résonna dans toute la caverne et mit un moment à se dissiper. Lydia leva les yeux au ciel.

_ Encore un daedra qui a besoin de vous je crois…. grogna t-elle.

_ Méridia… la lumière… cela ne me dit pas grand-chose, mais c’est toujours mieux que les ténèbres, répondis-je, philosophe. J’empochai le cristal, qui malgré sa taille était extraordinairement léger.

Il allait encore falloir s’occuper de cela, pensai-je en soupirant. Et pas de fiole blanche, mais où donc était-elle ?

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En descendant les marches, je m’aperçus qu’il y avait un corridor qui se prolongeait sous le mur des mots. Je l’empruntai donc, dans l’espoir de trouver ce que nous étions venu chercher. Le couloir se terminait en une petite salle ronde, au centre de laquelle se trouvait une vasque vide. Je m’interrogeai un moment, il n’y avait pas d’autres issus.

_ Le vieux ne vous avez pas donné un liquide à utiliser ici ? demanda soudain Lydia, se souvenant de notre conversation à Vendeaume avec Nurélion.

Je me frappai le front du plat de la main, comment avais-je pu oublier sa mixture ! Je fouillai mon sac et dégotai au fond la fiole contenant un liquide verdâtre. Alors que je la débouchai pour en remplir la vasque, une horrible odeur de pourriture et de choses mortes se dégagea et des vapeurs remplirent la pièce. Nous dûmes sortir en toussant à qui mieux mieux tellement c’était infecte ! Mais un crissement sourd de pierres qui frottaient les unes contre les autres nous informa d’un changement dans la pièce.

_ Je ne rentre pas là dedans ! s’écria Lydia en se pinçant le nez. Je n’en avais pas bien envie non plus, mais pas trop le choix. Je me bouchai le nez à deux doigts et jaillis comme un diable dans la pièce. Une porte s’était ouverte au fond, je courus me réfugier dans la salle pas encore empuantie.

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Ce devait être le laboratoire d’alchimie de Curalmil, il y avait des ingrédients semés un peu partout sur des étagères, dans des bocaux, des pots des jarres, une vraie caverne aux merveilles pour tout alchimiste en herbe !  Il y avait aussi quelques vieux livres posés en tas, le tout recouvert d’une très épaisse couche de poussière. J’aperçus au fond de la pièce, posée sur un piédestal, une fiole blanche. Je m’avançai vers elle, et non sans avoir inspecté le piédestal pour éviter tout piège puis je la pris. Je remarquai immédiatement qu’elle était fêlée sur toute sa longueur. Elle ne pourrait plus contenir de liquide sans le laisser immanquablement s’échapper. Nurélion allait être très déçu mais ma part du contrat était de ramener la fiole. J’entendis une cavalcade dans mon dos et je me retournai prestement. C’était Lydia qui ne me voyant pas revenir avait foncé tête baissée dans le nuage nauséabond. Elle se mit à tousser une fois dans le laboratoire.

_ Tu t’en faisais pour moi ma huscarl, dis-je en riant.

Elle se contenta de grogner en réponse tout en toussotant. Je fouillai la pièce et m’emparai des ingrédients qui étaient encore utilisable, la plupart dans des bocaux ou protégés de la poussière. Il y en avait beaucoup que je ne connaissais pas, je les ferai identifiés par Nurélion ou son assistant à notre retour à Vendeaume.

Quand nous sortîmes du donjon, j’aperçus le soleil à travers le brouillard, il semblait être à son zénith. Sans perdre de temps, nous nous mîmes en route pour la capitale d’Estemarche.

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Notre route suivait les berges du lac Yorgrim sur lequel flottaient des blocs de glace qui s’étaient détachés de la banquise. Nous croisâmes la route d’un géant qui cheminait de son pas lent. Il nous observa de loin, car nous fîmes un large détour pour l’éviter et quand nos regards se croisèrent il leva sa masse en grognant. Je ne sus dire si cela était un salut ou une menace mais je préférai l’éviter.

Presque parvenue à la scierie d’Anga qui était indiquée sur ma carte, un cri maintenant bien connu me fit me retourner vers le lac. La silhouette d’un dragon, en vol stationnaire au dessus de l’eau, se découpait dans la brume !

_ Je n’ai pas envie de me battre avec un dragon aujourd’hui, maugréai-je, continuons, il ne nous aura peut être pas vu !

A ces mots, le dragon poussa un long cri et une gerbe de glace toucha le sol. Il attaquait quelque chose… ou quelqu’un.

_ On ne peut pas laisser ce monstre ravager la contrée ! s’écria Lydia, la hache déjà à la main. Je soupirai. N’aurai-je donc jamais la paix ? Décrochant ma masse enflammée, j’emboitai le pas à Lydia qui courrait déjà le long de la berge pour combattre le reptile.

Le combat fut rude et acharné mais le terrain nous avantagea cependant. Il y avait de nombreux arbres près de l’eau et le dragon du se poser pour nous atteindre. Il était beaucoup plus pataud une fois au sol. Et nous eûmes un soutien inattendu en la personne du géant que nous avions croisé un peu plus haut. Il déboula soudain à nos cotés, la masse levée et l’écrabouilla sur le crâne du dragon ! La présence du géant nous permis d’abattre rapidement le monstre car il portait des coups incroyables.

Une fois la bête morte à mes pieds je me tournai avec gratitude vers notre allié surprise… juste à temps pour éviter son énorme masse qui balaya l’air au dessus de ma tête ! Il grogna férocement en se jetant sur moi de sa lourde démarche.

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_ Arrête !! Tu nous as aidés !! Nous sommes amis !! criai-je en m’enfuyant tandis que Lydia, voyant la situation tournée au vinaigre, se jetait sur son dos, s’y accrochait et commençait à le marteler de coups.

_ Arrête Lydia ! m’écriai-je abandonnant ma course pour faire face à l’humanoïde enragé. Mais il n’y avait plus moyen de les arrêter. Lydia le frappait furieusement, entamant profondément sa chair tandis qu’il se secouait pour essayer de la désarçonner. La mort dans l’âme, je me résolus à l’attaquer. Nous ne parlions pas le même langage et pour une raison inconnue, il avait décidé que nous étions ses ennemis.

Lydia finit par tomber au sol et pour détourner l’attention du monstre, je lui balançai une flèche enflammée qui lui frappa au flanc. Il se retourna en gémissant, leva sa masse et s’avança vers moi. Il fallait que je trouve une solution rapidement où je finirais catapulter sur une des deux lunes de Mundus ! J’attrapai un parchemin d’invocation qui pendait à ma ceinture et en récitai la formule tout en reculant. Un atronach de glace apparu entre moi et le géant. Aussitôt, l’attention de mon adversaire se focalisa sur l’invocation et j’eus tout le loisir de le bombarder d’éclairs enflammés.

Quand le géant rendit l’âme, Lydia était remise sur ses pieds achevait de lui trancher la gorge.

_ Quelle idiotie ! Pourquoi nous a-t-il attaqués ? Il nous a aidés à battre le dragon !

_ Aucune idée, vous savez, ils sont vraiment bêtes ces géants, à peine plus intelligents que les mammouths qu’il garde, il n’a pas du comprendre que nous n’étions pas avec le dragon…. me répondit Lydia en essuyant sa hache dans la neige.

Je secouai la tête, dépitée, je n’aimais pas faire couler le sang inutilement. Cependant, pendant le combat avec le géant, j’avais senti la force vitale du dragon pénétrer en moi et je me sentais ragaillardie. Je prélevai quelques écailles sur le squelette de la bête mais nous étions déjà lourdement chargées et je ne prie pas d’os.

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Nous reprîmes la route vers Vendeaume, en priant, pour ne plus avoir de contretemps. Et heureusement ce fut le cas. Nous arrivâmes alors que le soleil commençait à disparaitre derrière les montagnes.

En avisant l’écurie à l’entrée de la ville, je soupesais ma bourse. Elle était très lourde et j’avais à l’intérieur de nombreuses pierres précieuses.

_ Et si nous allions acheter des chevaux, qu’en dis-tu ? proposai-je à ma compagne.

_ J’en dis que cela allégerait grandement notre fardeau et nous rendrait beaucoup plus mobile ! me répondit-elle enthousiaste.

Le palefrenier était en train de balayer les stalles où plusieurs chevaux mâchonnaient placidement un peu de paille. Je m’enquis du prix, qui était de 1000 septims pour une monture avec selle, harnachement et sacoche. Nous entrâmes à l’intérieur de la maisonnée du palefrenier pour faire les comptes et je déboursai la somme de 2000 septims pour acheter deux bons chevaux. J’en profitai pour remplir leurs sacoches des babioles qui ne me serviraient pas à l’intérieur de la ville et confiai le tout au palefrenier avec ordre de mettre les selles à l’abri.

Le vent nous balaya sur le pont menant à Vendeaume et je fus heureuse d’entrer dans la cité pour échapper à ses doigts glacés. Notre première étape fut à l’auberge devant la grande porte pour réserver deux chambres. Puis nous nous rendîmes au marché et à l’échoppe de Nurélion. Ce fut Quintus son apprenti qui nous accueillit.

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_ Bienvenue à la fiole B… oh mais je vous reconnais, vous êtes Kalista, c’est ça ? s’étonna le nordique.

_ Oui, et j’ai ramené la fiole que convoitait votre maitre, dis-je en la sortant précautionneusement de mon sac.

_ Il est à l’étage, il va être tellement content ! Ne le brusquez pas, il se fait de plus en plus vieux… et de plus en plus acariâtre, mais ça va lui faire un choc que vous ayez dégoté sa marotte !

Il régnait une douce chaleur à l’étage, Nurélion était assis les bras croisés et la mine renfrognée devant une flambée. Je me contentais de tendre la fiole devant ses yeux.

_ Hum ? Ooooh…. Ses doigts volèrent vers l’objet et il se redressa. Il la tint délicatement entre ses paumes, presque avec amour, et la fit doucement tourner. Jusqu’à tomber sur la fissure.

_ Elle est FELEE !!!! hurla t-il hors de lui, vous l’avez cassée !!!!

_ Non, répondis-je calmement, nous l’avons trouvée comme cela, je vous assure maitre. Il grimaça et frotta du doigt l’antique flacon.

_ C’est vrai qu’une imbécile comme vous n’aurait pas pu briser cette relique magique…. Elle a subit le poids des ans, tout comme moi.

Ses mains s’affaissèrent et la fiole glissa de son giron, je me précipitai pour la rattraper avant quelle ne tombe.

_ Le travail de toute une vie, ruiné…. Nurélion mon vieux tu es fini…. marmonna t-il pour lui-même, les yeux dans le vague.

Je déposai la fiole à ses pieds, contrite.

_ Ne vous en faites pas trop… c’était la voix de Quintus dans mon dos.

_ La fiole est brisée…

_ J’ai entendu, ce n’est pas votre faute. Tenez.

Il me tendit une bourse qui semblait bien lourde. Je la pris en le remerciant.

_ Vous méritez tout de même une récompense, prenez ceci de la part de mon maitre…

Je quittai le vieux et son apprenti, plutôt déçue du résultat.

_ Et nous n’avons même pas pu vérifier s’il disait la vérité, dis-je à Lydia en sortant.

_ Quoi donc ?

_ A propos de la magie de la fiole, ça pourrait être fort utile !

Elle haussa les épaules. Je consacrai le reste de la soirée, avant que les échoppes ne ferment, à vendre nos butins et à faire des affaires. Quintus nous avait donné 500 pièces d’or, une petite fortune qui payait une partie des chevaux. Lyndia s’absenta tout le temps que je marchandai, elle était partie voir le forgeron et la jeune apprentie de celui-ci en me disant que nous nous retrouverions plus tard à l’auberge.

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J’étais fourbue par tant de marche et je me félicitai de l’achat des deux chevaux. Il faudrait leur trouver un nom, pensai-je tout en me rendant au Candelâtre. Le soir était tombé et il n’y avait que les torches pour éclairer ma route. Vendeaume était beaucoup moins accueillante que Blancherive avec ses hauts murs de pierres froides. L’auberge par contraste était très animée. Je m’attablai devant un poulet rôti complet ! J’avais une faim de loup. Je me divertis le reste de la soirée des chants du barde quand enfin Lydia daigna réapparaitre.

_ Il reste du poulet froid si tu veux ma bonne, lui dis-je en poussant le plat encore bien plein.

Elle ne dit mot et me tendit un morceau de fourrure rousse. Je le pris, surprise, et tentai de comprendre son utilité. J’aperçue deux cordons de cuir et compris alors. Je glissai le capuchon de fourrure sur ma tête et l’ajustai. Il était à la bonne taille, en renard roux à l’extérieur et en renard blanc à l’intérieur. Une vraie merveille.

_ Lydia, c’est génial ! m’écriai-je en découvrant du bout des doigts la douceur de la fourrure.

Elle sourit et sortit un capuchon noir bordé de fourrure noire également.

_ Et voici le mien, dit-elle simplement.

Je souris en m’apercevant qu’elle les avait faits faire aux couleurs de nos cheveux et lui demandai si c’était sciemment. Elle acquiesça en rougissant violement. Je lui prie la main et la fit s’asseoir à coté de moi.

_ T’ais-je déjà dis combien tu m’es précieuse Lydia ? demandai-je en la dévisageant intensément. Elle détourna le regard, gênée. Ma main n’avait pas lâchée la sienne encore gantée de métal.

_ Précieuse, pas seulement comme formidable guerrière et fidèle huscarl, mais précieuse comme amie, tout simplement ? insistai-je en serrant ses doigts dans ma main. Elle finit par relever le visage et je vis ses prunelles noires briller d’un éclat humide.

_ Je n’aurai jamais pu espérer meilleure Thane que vous, répondit-elle simplement, et je savais l’importance de ces mots pour son âme de nordique. Je poussai le plat de poulet vers elle.

_ Régale toi et n’hésite pas à en redemander d’accord ? lui intimai-je en détachant le capuchon de renard. Il tenait vraiment chaud, ça allait être délicieux en pleine tempête d’avoir enfin les oreilles protégées !

Nous nous couchâmes cette nuit avec le sentiment du devoir accompli.

17 juin 2012

16 - Un retour mouvementé vers Vendeaume (1ère partie)

 SUNDAS 6 ATREFEU 4E201

Ce 6 atrefeu me sembla d’une longueur inhabituel par rapport à nos jours de voyage et d’aventures. Nous avions décidé avec Lydia de nous prendre une journée de repos bien méritée, une des premières depuis fort longtemps. Dans les quêtes que l’on nous avait confiées, il n’y avait rien qui ne pouvait attendre le lendemain et Bordeciel ne s’écroulerait pas si Kalista la Dovahkiin se reposait un peu ! La découverte de la sphère sous Saarthal avait mis l’Académie en ébullition et les cours avaient été momentanément stoppés, ce qui nous laissait quartier libre.

Je n’oubliais pas la mission confiée par Urag, à savoir retrouver les livre volés à l’Académie.

Je consacrais la journée à la lecture de deux livres fort instructif : Artaeum par un certain Taurce Il-Anselme et La nuit des larmes par Dranor Seleth.

Ces deux livres avaient plus ou moins un rapport avec notre aventure des derniers jours et j’étais curieuse de savoir ce qui avait été écrit sur Saarthal et l’ile des psijiques.

Le livre Artaeum parlait de la visite de Taurce Il-Anselme sur l’ile qui abrite toujours l’ordre des psijiques. Voici les réflexions que je retire de cette lecture : La fondation de l’ordre semble remonter à la 20ème année de l’ère première. Je ne suis pas très calée en histoire malgré les efforts de mes parents pour me donner de bons précepteurs mais je sais que l’ère première a vu la colonisation de Tamriel par les habitants d’Atmora bien que les elfes y soient déjà installés. D’ailleurs le livre dis que les psijiques conseillaient les rois de l’époque en promulguant la « voie des anciens » enseignée par la première race ayant habitée Tamriel. Etais-ce les habitants d’Atmora ou une race indigène, je ne le sais pas. Une chose étrange, le livre précise que l’ile d’Artaeum a disparue avec la fondation de la guilde des mages de Tamriel durant l’ère deuxième mais qu’elle est réapparue 500 ans plus tard. Les psijiques semblent être majoritairement des elfes d’après l’auteur. Une bonne partie du livre est consacré à la beauté de l’ile.

En  refermant l’ouvrage et en le posant sur mes genoux, je me prie à rêver de visiter cette ile si mystérieuse. Après tout, un membre de cet ordre m’avait contacté, c’est qu’ils avaient l’œil sur moi et que j’avais une quelconque importance.

Le deuxième livre parle du massacre qui avait été perpétré à Saarthal par les elfes, contre les nordiques qui y étaient installés. Tolfdir nous en avait parlé pendant la visite du site. Les elfes avaient voulu chasser les colons venus d’Atmora de leur terre. L’auteur s’interroge sur la raison qui a provoqué une attaque aussi violente et il considère qu’il y a du y avoir autre chose que la volonté de récupérer une terre pour avoir poussé les elfes à une telle violence.

Et c’est là où le livre devient intéressant car l’auteur parle d’une chose que les nordiques auraient découverte à Saarthal et que les elfes auraient convoitée. Je posais le livre et regardais droit devant moi, pensive. Etais-ce la gigantesque sphère empreinte de magie qui avait attiré les Altmers vers Saarthal ? Tout cela était fort étrange et je repris ma lecture. L’auteur disait aussi qu’Ysgramor devait avoir enfouit cette chose au plus profond de Saarthal et en avait condamné à l’accès pour empêcher les elfes d’en profiter. La fin de ma lecture m’appris que l’auteur devait être un nordique.

Ces lectures m’apportaient au final plus de question que de réponse et je passais le reste de la matinée en conjecture.

Vers midi, alors que je me rendais en ville pour prendre un repas à l’auberge, je croisais Lydia sur le pont, elle revenait à l’Académie. Elle était chargée d’un lourd paquet bien ficelé.

_ Qu’est ce que tu trimballes là ? demandai-je étonnée.

_ J’ai fait des acquisitions en ville ! me répondit-elle fièrement. Elle posa le paquet au sol et en défit rapidement les lanières de cuir. Je m’aperçus que c’était une sorte de nécessaire de voyage. Il y avait une tente en peaux souples mais résistantes, des piquets en bois, du silex et de l’amadou pour démarrer un feu, un pot en fonte pour faire la cuisine et deux sacs de couchages roulés serrés. Et elle portait tout cela sur son épaule !

_ Tu t’es pris pour un mulet ou quoi, tu as vu le poids de ce barda ?!

_ Oui c’est lourd et encombrant, mais quand nous aurons des montures, nous pourrons répartir la charge et camper le soir au chaud dans une tente confortable ! Ce n’est pas une bonne idée ?

Je voyais bien qu’elle était fière de sa trouvaille et attendait mon approbation. Je souris chaleureusement.

_ Que ferais-je sans toi ma bonne huscarl ?

_ Des bêtises très certainement !! et elle rit à ses mots.

Je lui laissais ramener son achat à la chambre et nous partîmes manger.

A l’auberge, il y avait peu de monde, à part quelques habitants de Fortdhiver et l’aubergiste. Le repas était bon et nous discutâmes du programme du lendemain : nous rendre à l’autel d’Azura, puis chercher la fiole blanche de Nurelion. Nous n’aurions pas le temps de rallier Vendeaume avant la nuit alors Lydia proposa de tester le matériel de campement. Je refusai en arguant qu’elle ne pourrait pas porter tout ça, mais elle n’en démordit pas et me dit qu’on avait qu’à simplement emmener la tente, les sacs de couchage et de quoi faire du feu, on pouvait se passer du pot en fonte si on emmenait des rations. Je dus céder, n’ayant pas le choix face à son enthousiasme !

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En sortant, je m’arrêtai au magasin en face de l’auberge. Une nordique au visage émacié m’accueillit d’un ton morne. Comme que je lui demandai ce qu’elle avait à vendre, elle me montra son stock qui n’était composé que de produits de première nécessité sans grand intérêt. J’allais repartir, déçue, quand mon regard fut attiré par un éclat d’or au fond du coffre qu’elle allait refermer.

_ Et cela ? dis-je en me penchant vers l’objet.

Elle tendit la main et prit l’objet brillant. Je sursautais en m’apercevant que c’était une griffe dorée, semblable à celle de Lucan Valerius à Rivebois. J’essayai tant bien que mal de cacher mon intérêt pour éviter qu’elle ne pratique un prix exorbitant.

_ Hum, c’est une antiquité ?

_ Oh, je n’en ai aucune idée ! Ca m’encombre plus qu’autre chose ! répondit-elle visiblement agacée en retournant en tout sens l’objet.

_ C’est… décoratif en tout cas, répondis-je toujours en prenant un air détaché. Je lorgnais sur les ongles qui étaient faits de corail rose et sur la paume de la griffe où j’apercevais des symboles.

_ Vous voulez l’acheter ?  Celui qui me l’a vendu m’a dit que c’était en rapport avec le Tertre d’Ynghol, et qu’elle vaudrait bien plus que son poids en or si on arrivait à percer son secret. Mais qu’irais-je faire dans un vieux tombeau remplit de monstre ? Je n’ai plus rien à fiche de ce truc, je vous le revends pour 50 pièces d’or !

Je n’en revenais pas de l’aubaine. Je masquais ma joie.

_ Hum… va pour 50 pièces d’or alors, au pire, ça décorera mon dessus de cheminée.

Lydia retint un rire. Je payai la femme, son visage fermé s’illumina en peu en recevant mes pièces, elle ne devait pas faire d’affaire tous les jours dans ce bled paumé. Elle eut cependant un sursaut en me voyant rapidement quitter sa boutique en empochant la griffe.

_ Eh ! Si jamais cela à une quelconque valeur…. Vous m’en parlerez n’est ce pas ?

Je lui souris gentiment dans l’embrasure de la porte.

_ Je vous promets même  de vous ramener un cadeau du tertre. Rassurez vous, vous avez bien fait, cette griffe m’était destinée depuis longtemps je crois…

Et je la laissé pantoise sur ces mots. En sortant, Lydia me tapa sur l’épaule.

_ Encore une quête à rajouter à notre longue liste ?

_ Je crois bien ! Mais rien ne presse, nous reviendrons ici et nous nous occuperons de cela plus tard !

Je passai le reste de la journée à l’Académie a discuter avec les étudiants et à fureter à l’Arcaneum.


MORNDAS 7 ATREFEU 4E201

Nous partîmes tôt de l’Académie. En croisant Faralda, je l’informai que nous serions parti pour plus d’une semaine, pour remplir la mission confiée par Urag et d’autres obligations dont nous ne pouvions nous défaire. Elle acquiesça et promis de transmettre le message à Mirabelle Ervine.

Il neigeait alors que nous sortions de la ville. Un chariot et son conducteur était installé à l’entrée et je fus étonnée, il n’était pas là il y a quelques jours, j’allais donc interroger le conducteur.

_ Bonjour, vous faites une liaison vers quelle ville ? lui demandai-je en tirant sur mon capuchon pour me protéger des bourrasques de neige. Le conducteur qui était assis au fond de son chariot se redressa.

_ Je vais jusqu’à Vendeaum ma bonne dame, l’empire a décrété la mise en place de nouvelles liaisons en chariot, v’la pourquoi je suis embauché.

J’acquiesçai et le laissai retourner à l’abri au fond du chariot. Cela pourrait être utile pour revenir ici.

Le blizzard se calma une fois sur la route de l’autel d’Azura et le soleil se mit même de la partie. Le chemin fut presque sans encombre. A un moment, nous croisâmes un smilodon mais en passant discrètement, il ne s’approcha pas de nous. Je préférai éviter les combats avec ces grosses bêtes brutales, j’avais encore les cicatrices des coups de pattes reçus sur la route de Fort-Ivar.

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La route grimpait sec jusqu’à l’autel et nous fîmes de nombreuses haltes pour reprendre haleine. Cependant que nous grimpions, la majestueuse statue se rapprochait. J’eu tout le loisir d’admirer l’architecture Dunmers, étonnamment  fine pour un ouvrage aussi colossal. Mon attention fut particulièrement attirée par les symboles tenus par Azura : un croissant de lune et un soleil, symbolisant l’aube et le couchant.

Un bruit me fit me retourner mais ce n’était que Lydia qui venait de tirer un renard arctique à l’arc. Elle revint avec la dépouille.

_ Je ferais sécher sa viande et la peau fera une jolie pelisse, dit-elle en caressant la fourrure du carnassier, d’un blanc immaculée.

Arrivées au pied de la statue un peu après que le soleil eut atteint son zénith, je constatai que des passerelles en bois étaient aménagées pour grimper au sommet.

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Ce ne fut qu’une fois parvenue sur le sol de pierre gelées, et le souffle court, que je me rendis compte de la présence d’une personne. Elle était vêtue d’une robe sombre et d’un capuchon et semblait faire des prières devant un autel de pierre. Un coup d’œil à Lydia m’indiqua qu’elle avait le même sentiment que moi, ce devait être un prêtre.

En nous entendant, la personne se retourna et je constatai que c’était une dunmer. Elle semblait âgée mais le froid ambiant ne l’incommodait pas autant que nous. Au moment où elle posa son regard sur moi, ses yeux se révulsèrent et elle dit, le regard blanc :

_ La prophétie se réalise….

Je frissonnai violemment mais ce n’était pas le froid. Pourquoi à chaque endroit où mes pas me portaient en Bordeciel, se déclenchait une nouvelle série d’événements qui faisait de moi le centre de l’intrigue ?

_ Azura a prédit votre venue… avant même que vous soyez née, elle m’a montré une jeune bretonne gravissant cette montagne pour lui apporter son aide…

J’entendis Lydia murmurer dans mon dos « et rebelote…. »

_ Le destin a mené vos pas jusqu’ici, Azura a besoin de vous et elle vous a choisit.

Ses yeux redevinrent soudain rouges comme ceux des dunmers et elle me sourit. J’étais restée coite tout le temps de son discours.

_ Je me nomme Arania Ienith, prêtresse d’Azura, et vous êtes Kalista de Hauteroche.

Je ne prie même pas la peine d’avoir l’air surprise.

_ Oui, c’est moi. Azura a besoin de mes services à ce que j’ai compris, mais je n’aime pas beaucoup traiter avec les Daedras, répondis-je en fronçant les sourcils.

_ Azura n’est pas a proprement parler une daedra, certains la traite d’Aedra au contraire. Elle est révérée par les dunmers, et elle les protège. Ce n’est pas un être maléfique.

_ Bien, dis-je en soupirant, alors que me veut votre déesse ?

_ Azura veut que vous vous rendiez dans une forteresse en Bordeciel. De l’eau la menace sans pour autant la toucher, et à l’intérieur, un mage elfique se terre. Il est capable de rendre la plus éclatante des étoiles plus noire que les ténèbres. J’ai longtemps réfléchi à cette vision et je pense que la forteresse est Fortdhiver. Vous devriez vous y rendre, pour découvrir si quelqu'un sait quelque chose de ce mage. La suite vous sera plus tard révélée.

_ Je viens de Fortdhiver et je n’en ai pas entendu parler, énonçai-je.

_ Il faut poser les bonnes questions pour obtenir les bonnes réponses mon enfant.

_ Bon… je vais voir ce que je peux faire dans ce cas. Je dois m’éloigner de Fortdhiver pour une semaine ou deux mais une fois de retour, je m’occuperai de cette histoire d’étoile.

Je regardai autour de moi, il n’y avait rien d’autre qu’un feu de camp et une tente. Le campement était très sommaire.

_ Vous êtes seule ici ? demandai-je étonnée à la prêtresse.

_ Nous étions beaucoup auparavant, nous avions fui Morrowind après l’éruption du Vvardenfell il y a bientôt 200 ans et érigés ici une statue à Azura qui nous avez prévenu par ses visions de l’éruption imminente. Mais les visions d’Azura ont éprouvé leur foi. Ils sont partis petit à petit, par peur de connaître leur futur. Moi je refuse de partir, les visions sont une bénédiction et je continuerai de les recevoir tant qu’il me restera un souffle de vie.

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Nous quittâmes Arania sur ses mots. Cela ne me plaisait pas, que les Daedras aient ainsi l'oeil sur moi et depuis fort longtemps apparemment, tout comme les psijiques semblaient-ils. Je me demandai si mes parents, qui m'avaient sciemment envoyés à Bordeciel, se doutaient de quelque chose à ce propos.

L'après midi était bien avancée quand nous entamâmes la descente vers Vendeaume et la grotte où devait se trouver la légendaire Fiole Blanche. Nurélion, le vieil alchimiste, nous avait affirmé que c'était un puissant artefact crée avant que Bordeciel ne devienne une nation, et qui permettait de rendre le liquide qui s'y trouvait inépuisable.

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Le jour commençait à décliner quand nous arrivâmes en bas de la montagne sur laquelle se dressait l'Autel d'Azura. Nous allions devoir trouver un endroit où camper. Je consultai ma carte.

_ Il y a les ruines de Fort Kastav à quelques lieux devant nous, si nous forçons l'allure, nous y serons avant la nuit, décrétai-je en repliant mon plan.

La chemin était aisé à suivre et la route pavée nous permis de courir une bonne partie du chemin. J'entendai Lydia souffler comme un boeuf derrière, elle avait voulu emmener la tente, tant pis pour elle!

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Les ruines du fort étaient bien à l'emplacement indiqué sur la carte. Le soleil se couchait derrière les montagnes, donnant un éclat rougeoyant à la neige et aux rochers. Alors que nous avancions prudemment vers l'intérieur du fort, je m'aperçus qu'il y avait des signes d'occupation : des barricades avaient été érigées, comme pour empêcher les gens de passer sur la route qui traversait le fort vers Vendeaume. Je fis signe à Lydia de se tenir sur ses gardes. Tout était silencieux autour de nous, même les oiseaux avaient cessé de pépier. Je décrochai ma masse de ma ceinture et sitôt dans ma main, elle fit paraître son éclat brulant dû à l'enchatement que je lui avais appliqué.

Lydia commença a se faufiler vers le centre du fort par la porte centrale tandis que je montai sur les remparts à demi enterrés et recouvert de plaques de neiges. Une flèche siffla soudain tout contre mon oreille, provenant de derrière moi! Je fis un bond de coté et me cachai derrière une pierre tombée du mur. Une deuxième flèche vola au dessus de ma tête. J'aperçus aussitôt le tireur, c'était un squelette armé d'un arc posté sur une sorte de tour de guet faite de bric et de broc. Le terrain était à découvert jusqu'à lui, je risquai fort de me prendre une flèche avant de l'atteindre. Je lançai mon sortilège invoquant un loup fantomatique. Il apparut dans un hurlement, tandis qu'une troisième flèche rebondissait contre mon abri de fortune.

_ Attaque! ordonnai-je en pointant du doigt le squelette. Le loup se rua vers lui et je le suivi rapidement en levant ma masse pour parer une éventuelle flèche. Le loup gravit les marches comme un éclair et sauta sur le squelette, j'eu tout le loisir de le rouer de coups et il ne résista pas longtemps.

Alors que je me retournai, j'entendis un bruit de combat plus bas dans la cour, Lydia devait être au prise avec des ennemis!

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Je sautai dans la cour, le loup toujours sur mes traces quand un stalactite magique se fracassa sur mon bras, me gelant la chair et les os. Le loup hurla et se jeta dans la direction de mon assaillant. Du coin de l'oeil, je vis Lydia en train de se battre avec un mage en robe noire au sommet des remparts. Mon ennemi était lui aussi grimpé sur le mur d'enceinte. En découvrant son visage, je m'aperçus que c'était un haut elfe maigre, aux yeux profondément enfoncés dans leurs orbites. Il portait  une robe noire d'encre. En me rappelant le squelette, je pensai immédiatement avoir affaire à des nécromants. Je n'eus pas le loisir de plus y réfléchir car il me lançait déjà un deuxième stalactite que j'évitai de peu en sautant sur le coté. Je courus me réfugier contre le mur et aperçus un escalier.

Alors que j'entamai l'ascension, j'entendis le loup glapir, le mage devait lui avoir régler son compte. Je déboulai en haut des marches, un sort de feu au bord des lèvres. Le mage était tout proche et mon éclair enflammé le frappa de plein fouet, ce qui eut pour effet de le faire reculer. Il grimaça et m'appostophra en se redressant.

_ Qui es-tu pour venir attaquer les disciples du roi des vers?

_ Celle qui va vous tuer, pas besoin de connaître mon nom! FUS RO!

Je ne lui laissai pas le temps de reprendre son souffle, je m'inquiétai pour Lydia, nous n'aurions pas du nous séparer pour combattre. Mon cri eut pour effet de le faire glisser sur quelques mètres, juste le temps de préparer un second éclair enflammé qui le toucha à la tête. Il s'écroula sans plus un mot.

Je fis volte-face et fut aussitôt rassurée, Lydia accourait vers moi. Son armure portait des traces de givre ici et là, mais elle semblait aller bien.

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_ Des nécromants! dis-je en crachant sur le cadavre à mes pieds. Vendeaume devrait mieux surveiller ses ruines....

Nous fîmes le tour du fort, il y avait deux portes, que Lydia surveilla pendant que j'escaladai les remparts. Au sommet, un autel était installé avec des carcasses de petits animaux mutilés. Cela me révulsa mais je découvris néanmoins un parchemin magique et quelques ingrédients alchimiques que je ramassai. Dans le fort, nous affrontâmes encore une nécromancienne, une jeune elfe des bois que j'eus pitié de tuer. D'autres parchemins et ingrédients étaient répartis dans des coffres et sur des étagères.

Quand nous ressortîmes, la nuit était presque tombée.

_ Je ne dormirai pas ici cette nuit, ça pue la mort... maugréa Lydia en tapant du pied dans un crâne de daim posé au sol.

_ Je suis d'accord avec toi, continuons sur la route et trouvons un coin plus... sain.

Après une heure de marche sur une route qui descendait doucement vers la vallée, nous trouvâmes l'endroit idéal, une clairière en bord de route et un terrain a peu près plat. Lydia s'empressa de commencer à monter la tente, tandis que je furetai autour du camp pour trouver de quoi faire du feu. Le bois mort ne manquait pas et j'eus tôt fait de revenir les bras chargés. La tente était assez grande pour deux et presque assez haute pour que l'on put s'y tenir debout. Deux écrans en peau installés autour de l'entrée empêchaient que la chaleur ne se disperse et canalisaient le flux vers la tente. Je construisis le foyer et quelques minutes plus tard, une belle flambée nous réchauffait.

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_ Voilà une magnifique acquisition Lydia! dis-je en me glissant, fourbue dans la tente. Elle détacha le rabat qui servait de porte, le cala avec des pierres en me montrant comment attacher les liens pour rendre la tente hermétique au froid.

_ Je monte la garde en début de nuit, et vous prendrez la fin? me demanda t-elle.

J'acquiessai. Je n'aimai pas trop faire la garde mais en pleine nature c'était obligatoire. Alors que je me glissai avec délice dans le sac de couchage en peau doublé d'une chaude laine de mouflon, je me dis que la courte nuit que nous passerions serait tout de même réparatrice...

 

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10 juin 2012

15 - Les intrigues de l'Académie de Fordhiver

 Loredas 5 Atrefeu 4E201

Ma nuit fut agitée et peu reposante dans les ruines de Saarthal. J'avais l'impression d'entendre murmurer d'étranges voix dans ma tête, je me réveillais souvent en sursaut, frappant le vide devant moi. A chacun de mes soubresauts, Lydia ouvrait un oeil et le refermait aussitôt voyant qu'il n'y avait rien à craindre d'autres que des chimères. Si il n'avait pas fait nuit noire dehors et un blizzard rageur, j'aurais décrété le départ immédiat mais les événements de la veille avaient été éprouvants.

D'abord ce psijique venu me parler, me révélant que j'étais très surveillée par des puissances supérieures et ensuite le combat contre Jyrik Gauldur un puissant mort-vivant. J'étais venu à Saarthal pour passer une épreuve de la guilde des mages, somme toute plutôt simple en apparence puisque cela devait être uniquement de l'archéologie, et voilà que j'avais découvert des mystères enfouis là depuis si longtemps que personne ne s'en souvenait!

2012-02-05_00050Le matin finit par arriver, ce ne fut pas moi qui m'en rendis compte mais Lydia, qui devait avoir un sablier dans le ventre.

_ Mon Thane, debout, dit-elle en me secouant doucement. J'ouvris les yeux, elle avait ravivé le feu de camp et une bonne odeur de soupe planait. Nous déjeunâmes de soupe et de pain, et les ombres de la nuit se dissipèrent vite au contact de ma compagne de combat.

Quand nous sortîmes, le soleil nous aveugla. Quel contraste avec le temps d'hier! Plus un souffle de vent et un soleil vif et brillant accroché au fait du ciel!

_ Quelques heures de marche sous le soleil seront plus facile que dans le blizzard, tu ne crois pas Lydia? lançai-je alors que je commençai à gravir les marches pour sortir des ruines. Comme à son habitude, elle émit un vague grognement. Aussi silencieuse que j'étais prolixe... La neige fraîche crissait sous nos pas mais j'étais cette fois fort heureuse de laisser mes traces dans cette étendue blanche. Je pensais à mon retour à l'académie de Fordhiver, j'allais rencontrer Savos Aren, l'Archimage, et lui conter nos histoires... Toute à mes pensées, je marchais le nez baissé, ce fut Lydia qui me tira de ma rêverie.

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_ Mon thane! Regardez cette immense statue! sa voix exprimait l'émerveillement. Je levai le nez pour constater en effet la présence d'une gigantesque statue de femme au sommet de la montagne qui nous séparait de Fordhiver.

_ Huum... Je pense que c'est la statue d'Azura, on m'en a parlé à Blancherive. Je sais que c'est la déesse de l'aube et du crépuscule et que les Dunmers la révère. Il faudrait peut être passer à son autel avant de partir d'ici.

Lydia opina du chef, son caractère morne de nordique s'émoussait à force de voyages et de découvertes et je m'en félicitais. La pente grimpait sec jusqu'au col qui nous mènerait à Fordhiver et nos souffles formaient un petit nuage de vapeur au rythme de nos pas.

Alors que le col se rapprochait et que l'heure avait bien avancée, je sentis soudain une présence dans mon dos, comme un souffle glacial qui aurait balayé ma nuque. Je me raidis mais pensai immédiatement au vent froid qui devait m'avoir jouer un tour. De plus Lydia ne semblait avoir rien remarquée. Je continuai mon ascension quand j'aperçus tout à coup quelques mètres devant moi un homme vêtu d'habits de voyage, parfaitement immobile et qui nous fixait. Prudemment je sortis ma masse.

_ Héla voyageur, ami ou ennemi? tentai-je tout en sentant une pression grandissante étreindre mes entrailles, il y avait quelque chose d'anormal à son immobilité de statue. D'ailleurs, je ne reçus aucune réponse.

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Je fis quelques pas dans sa direction quand un homme se matérialisa dans mon dos.

_ Vous allez mourir... siffla t-il alors qu'il se jetait sur moi. Sa voix était morte et sans timbre.

Le combat s'engagea, Lydia se rua sur lui le marteau levé mais frappa le vide, l'homme s'était déplacé à une vitesse hallucinante, et je crus reconnaître là le pouvoir d'un vampire comme j'en avais déjà croisé au sud d'Helgen! Je n'oubliai pas l'homme qui nous barrait le passage un instant plus tôt et me retournai juste à temps pour éviter un coup. L'homme portait à son cou une amulette en forme de corne, elle attira mon regard quand un rayon de soleil la fit briller. Je reconnus un des symboles de Stendarr, le dieu de la miséricorde, défenseur des hommes et farouchement opposé à toutes les abominations comme les vampires ou les loups garous. Ce devait être un de ses vigiles, mais que faisait-il avec un vampire!?

Lydia se démenait pour parer les attaques du monstre tandis que je parai les coup du vigile, dans l'espoir qu'il se ressaisisse. Cependant, des marques de strangulation et de morsures dans son cou me firent perdre espoir. Je frappai alors sans retenu, alternant sorts et coups et le vigile finit mort à mes pieds et disparu pour ne former qu'un nuage de cendres. Au moment où je me retournai pour affronter le vampire que Lydia tenait tant bien que mal en respect, un souffle d'air venant du ciel me balaya avec puissance.

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Nous n'étions pas déjà suffisamment occupées qu'un dragon venait se mêler à la fête! Il se posa avec fracas juste à coté de nous et j'entendis Lydia lancer un juron tandis que le vampire reprenait l'avantage sur elle, nullement inquiet de la présence d'un autre monstre à ses cotés. Je ne savais que faire, me concentrer sur le dragon ou aider Lydia. Je décidai de porter secours à mon équipière pour que nous puissions ensuite battre le dragon.

Je chargeai le vampire en le prenant à revers et réussis à lui faire perdre l'équilibre. J'entendis derrière moi le dragon prendre son souffle, je savais que nous allions subir de lourds dégâts mais il fallait absolument battre ce suceur de sang. Lydia lui porta le coup fatal en profitant de son déséquilibre, elle poussa un hurlement de rage quand son marteau cueillit le vampire à la tête. Il se désintégra et tomba instantanément en poussière. Je n'eus pas le temps de me retourner que le souffle glacé du dragon nous environna, gelant nos armures et notre sang dans nos veines. Lydia tomba au sol et je la vis déboucher rapidement une fiole qu'elle avala d'un trait, tandis qu'un sort de soin me venait aux lèvres. Je me retournai pour faire face au monstre.

_ FUS ROH!

Mon cri résonna jusque loin dans les montagnes alentours, le dragon perdit l'équilibre dans un nuage de neige et s'effondra au sol. Je profitai de la situation et courus le prendre à revers, seul moyen d'éviter ses crocs et ses cris. Lydia se relevait à peine que le dragon la chargea, m'ignorant superbement. Je profitai de l'aubaine pour sauter maladroitement sur son dos. Cette technique avait bien fonctionnée à Fort Ivar.

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Lydia fit face vaillamment au monstre mais passa le reste du combat à parer ces coups de crocs meurtriers. Je me cramponnai à une de ses épines dorsales et m'évertuai à lui ouvrir le crâne à coup de masse. La technique fut payante et quelques instants après, dans un craquement écoeurant, son crâne se rompit libérant sa cervelle qui me gicla au visage. Son dernier sursaut m'envoya voler au sol où je me réceptionnai lourdement. Le monstre était mort.

Un silence sépulcral tomba sur les montagnes, là où une minute avant retentissait le fracas du combat. Lydia haletait, appuyée sur le manche de son marteau tandis que je me relevai difficilement. J'étais couverte de bouts de cervelle et du sang épais du monstrueux reptile. Du vampire et de sa goule, il ne subsistait que deux tas de cendres, leurs armes plantées dedans.

_ Cela ne va... t-il donc jamais cessé? murmura Lydia alors que je m'approchai d'elle pour voir comment elle allait.

_ Comment ça?

_ Les dragons. Je ne tiens plus le compte du nombre que nous avons combattu et il en arrive toujours de nouveau, le monde est devenu fou?

_ Je ne sais pas Lydia... mais jusqu'ici nous nous en sortons toujours non? dis-je avec un pauvre sourire dans l'espoir de lui remonter le moral.

_ Jusqu'au jour où nous n'en réchapperons pas, je le crains mon Thane.

Je ne pus rien répondre à cela malheureusement. J'eus une pensée furtive pour Akatosh, me protégerait-il de ce jour funeste? Je fouillai rapidement les tas de cendres puis arrachai quelques écailles et tranchai des os des doigts du dragon en guise de trophée. Il nous restait du chemin jusque Fordhiver et j'espèrai de tout mon coeur que nous n'allions plus croiser d'ennemi jusqu'à l'académie.

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Mon souhait fut exaucé et nous arrivâmes à Fordhiver en début d'après midi. J'étais éreintée et fourbue de partout. Je n'aspirais qu'à un lit chaud et un bon repas. La neige s'était remise à tomber, a croire qu'elle ne cessait jamais ici, à l'endroit le plus au nord de Bordeciel. Il y avait quelques villageois qui vaquaient à leurs occupations et qui nous regardèrent passer avec une vague curiosité. Il faut dire que nous devions avoir l'air en piteux état. Il nous restait une chose à faire avant de profiter d'un repos bien mérité, rendre compte à Savos Aren de nos découvertes.


L'académie était calme, comme toujours, et je me dirigeai directement vers la tour centrale. Je gravis les marches vers la chambre de l'archimage sans aucune hésitation et poussai la porte.

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L'archimage était assis, en train de lire. Au moment où je me présentai devant lui, il ne releva pas les yeux de son ouvrage.

_ Voici notre nouvelle recrue. Pourquoi me dérangez-vous, j'espère que c'est important.

Ma bouche se tordit, je détestais les gens imbus de leur personne et Savos Aren en faisait parti. Je me contins cependant.

_ Bonjour maître, Tolfdir m'envoie. Je reviens de Saarthal.

_ J'espère que ce n'est pas encore une histoire d'étudiant qui s'est grillé tout seul, cela commence à suffire.

Et toujours le nez dans son livre...

_ Pas du tout maître, nous avons découvert là bas quelque chose qui devrait beaucoup vous intéresser. Une sorte d'orbe magique, énorme. Tolfdir n'a pas voulu quitter l'endroit, et m'a envoyé vous prévenir.

_ Hum, merci d'être venu alors. Je vais aller voir cela, me dégourdir un peu les jambes. En attendant étudiante, commencez les recherches et allez voir Urag à l'Arcaneum, pour savoir si des livres feraient mention de cet orbe.

Je fulminai, il n'avait pas levé les yeux de son foutu livre et voilà maintenant qu'après des aventures éreintantes, il m'envoyait de nouveau au travail!! Cependant que mes yeux lançaient des éclairs de rage, il ferma son livre en un claquement et me dévisagea. Ses yeux rouges me figèrent sur place, un grand pouvoir se dégageait de sa personne et immédiatement, toutes velléités rebelles se turent en moi.

_ Beau travail apprentie. Il se leva et se dirigea vers un tonneau d'où dépassaient plusieurs bâtons. Il en choisit un et me l'apporta.

_ Voici votre récompense, il pourra vous servir si vous explorez d'autres ruines. C'est un Bâton de Rayonnement. Essayez le.

Je pris timidement le bâton, et m'en voulu immédiatement d'avoir l'air aussi gauche devant cet homme au ton péremptoire. Je concentrai l'énergie du bâton et une boule de lumière apparue, éclairant parfaitement la salle.

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_ Me... merci maître, répondis-je toujours aussi gênée. Comment étais-ce possible qu'un homme eut un tel charisme? Je me souvins soudain de ma rencontre avec le psijique.

_ J'avais encore une question, avez-vous déjà eu l'occasion de croiser l'Ordre Psijique maître?

_ Pas personnellement, mais il y a eu un psijique conseiller de l'archimage à l'époque où je n'étais qu'un apprenti. Il n'a cependant jamais croisé mon chemin. Depuis, tous les membres ont été rappelé sur l'ile d'Artaeum et on en entendit plus jamais parler.

_ Bien, merci. Je vais aller voir Urag comme vous me l'avez demandé.

L'archimage me jeta un coup d'oeil, ainsi qu'a Lydia qui s'était tenue jusque là silencieuse.Il se demandait sûrement pourquoi je l'avais questionné sur les psijiques, mais je ne lui ferais pas l'honneur d'assouvir sa curiosité.

_ Prenez le temps de vous reposer, rien ne presse, si la sphère est intéressante, je ne reviendrais pas avant un ou deux jours.

Un sourire se dessina sur ses lèvres sombres tandis qu'il agitait la main pour nous donner congé, et se tournait vers ses grimoires, sans doute pour préparer son voyage. Je soupirai et reprit l'escalier vers le rez de chaussée.

TESV 2012-06-09 19-12-51-31

Alors que j'allais sortir par la grande porte qui menait dans la cour, je faillis renverser Faralda qui entrait au même moment. Je la retins par les épaules pour lui éviter de tomber.

_ Eh bien, pourquoi entrez-vous si vite?! questionnais-je en rétablissant mon équilibre.

_ C'était vous que je cherchais! Je voulais vous prévenir, Ancano vous cherche, il veut vous parler.

_ Et que me veut-il donc?

_ Je ne sais pas... mais je serais vous, je me méfierais de lui.

_ Me méfier du conseiller de l'archimage? Qu'est ce qui vous fait dire cela?

_ Eh bien, certains disent que son poste de conseiller n'est qu'une façade voyez-vous.

Faralda regarda nerveusement autour d'elle avant de continuer un ton plus bas.

_ On dit même qu'il nous espionne pour le compte des Thalmors. Je ne sais si ces rumeurs sont vraies mais soyez prudente cependant, cela ne peut pas faire de mal.

_ Hum d'accord, merci de vos conseils Feralda.

Elle s'inclina et gravit les marches qui menait à l'Arcaneum. Je méditais ses paroles en traversant la cour vers le pavillon de l'accomplissement. Ancano était un haut elfe, l'air un peu hautain, comme beaucoup de sa race. J'en dirais le moins possible et le renverrais vers l'archimage ou Tolfdir si il me questionnait trop. A cet instant, je n'aspirais qu'à une chose, ôter mon armure et me délasser.

Lydia alla poser son barda tandis que je revétais une tenue de mage légère, confortable et chaude. Je déposais ma carte sur le lit, bien en évidence, je voulais rassembler mes idées pour avoir une vision plus claire de ce qu'il nous restait à accomplir. Lydia vint me rejoindre, elle grignotait un quignon de pain et avait ramené deux bières au miel. J'en prie une en souriant, elle s'assit sur le coin du lit et observa avec moi la carte.

carte avec quetes

Je sortis une plume et un parchemin.

_ Il est grand temps de faire le point tu ne crois pas. J'ai l'impression que nous ne nous sommes pas arrêtées de courir depuis que l'on s'est rencontrées Lydia, je me trompe?

_ Votre impression est justifiée mon Thane, répondit-elle en s'étirant avant d'avaler une rasade de bière. Elle eut la délicatesse d'étouffer le rot que lui provoqua la bière.

_ Bien alors, résumons! dis-je en commençant à griffonner sur le parchemin. Nous avons tout d'abord Saarthal qui nous occupe (1), puis comprendre ce que signifie cette étrange formule d'emprisonnement découverte sur Jyrik Gauldur (2). Il y a ensuite les écrits de Shalidor, qu'Urag m'a demandé de retrouver et qui se trouve près de Faillaise (3). Il y a ensuite la Fiole Blanche de Nurélion, qui se trouve entre Fordhiver et Vendeaume (4) et enfin la Corne de Jurgen Parlevent que les Grises Barbes m'ont demandé de retrouver (5). Voici les quêtes les plus importantes et qui demanderont un gros investissement.

Lydia opina du chef en me voyant écrire. Elle pointait machinalement du doigt sur la carte au fur et à mesure que j'énumérais.

_ Ensuite, il y a les quêtes simples et qui ne sont pas urgentes dirons-nous. Tout d'abord, trouvez une amulette d'Arkay pour la pauvre femme de Torbjorn à Vendeaume (6), apporter le livre de l'écrivain Adonato à l'Académie des Bardes de Solitude (7), aller annoncer à Faillaise que nous avons vaincu les bandits sur la tête de qui reposait une prime (8), retrouver le corps de la pauvre Reyda à Fort Ivar (9) mais aussi ramener 10 peaux d'ours à Temba (10) et du raisin Jayzbay au même endroit! (11). Il y a ensuite le donjon de Languemorte dont on a m'a parlé et qui pourrait recéler un mot de pouvoir près de Faillaise (12). Il faudrait peut être passer voir Ulfric Sombrage à Vendeaume, voir si il se souvient de sa compagne de galère à Helgen (13) mais aussi enquêter sur Aventus Arrentinon qui convoquerait la confrérie noire dans la même ville (14). Il y a toujours les compagnons de Blancherive qui veulent nous embaucher (15) et Hadvard qui m'a conseillé de m'enroler dans la légion à Solitude (16). Et enfin, tout prêt d'ici, il y a l'Autel d'Azura, qui parait-il, vaut le coup d'oeil (17)!!

Lydia soupira tandis que je contemplai mes écrits.

_ Je n'aurais pas imaginé que me mettre à votre service serait aussi épuisant, dit-elle en souriant.

_ Tu vois du pays, c'est plaisant non, plutôt que de rester entre les 4 murs de Blancherive?

_ Ça, pour voir du pays... répondit-elle en contemplant la carte. Si j'ai bien écouté, nos pas devraient nous mener principalement à Vendeaume, Fort Ivar et Faillaise n'est ce pas?

_ Oui, tout cela est plus ou moins proche dirons-nous. On pourrait commencer par prendre les peaux d'ours pour Temba (10), le raisin (11) et faire route vers Vendeaume en passant chercher la Fiole de Nurélion (4). Une fois à Vendeaume, nous irions voir Ulfric (13) et poser quelques questions à Aventus Arrentino (14) puis nous ferons route vers Fort-Ivar et enfin nous terminerons notre périple à Faillaise. De là, il sera temps de nouveau faire un point, qu'en dis-tu?

_ Moi, j'en dis que j'ai sommeil!! tonna Lydia en s'étirant pour la énième fois.

_ Tu ne m'est pas d'un grand secours, Huscarl! répondis-je en riant. Je dois aller voir Urag avant de dormir, mais tu peux rester là si tu veux.

_ Non, je vous suis.

TESV 2012-06-10 08-42-39-53

Il faisait nuit noire alors que nous sortîmes du Pavillon de l'Accomplissement, et le blizzard s'était levé. L'Arcaneum était silencieux, comme toujours, malgré la présence de plusieurs étudiants en train de lire. J'avisais Urag assis dans un coin, en train de réviser des sorts.

_ Bonsoir Urag, je ne vais pas vous déranger longtemps... demandai-je un peu timidement en face de l'énorme Orc qui releva la tête.

_ Je sais, vous venez pour la sphère à Saarthal.

Je prie un air surpris, les nouvelles allaient vite à l'Académie!

_ Je n'ai rien pour vous malheureusement. Et l'Archimage le sait bien! Nous avons été volé récemment, on vous en a peut être parlé. Un étudiant du nom de Orthon s'est enfui avec une branche dissidente de l'Académie, et dans sa fuite, il a emmené de nombreux livres de valeur.

_ Hum... avez-vous une idée de l'endroit où il se cache? demandai-je un peu désemparée.

_ Bien sur, au donjon de Clairelande. Toute l'académie est au courant mais personne n'a envie de bouger le petit doigt je crois! Orthon n'était pas un mage très doué mais facilement manipulable et hors de tout soupçon avant sa trahison. Les mages dissidents s'en sont servi pour s'équiper en s'enfuyant d'ici.

_ Et personne ne s'inquiète de ce qu'il a volé?

_ Eh bien... si, regardez, vous vous en inquiétez... répondit malicieusement l'orc. Bonne chance bretonne.

J'étais soufflée. Les manières de l'Académie me plaisait moyennement, même si on aurait pu croire à une coïncidence... Urag nota sur ma carte l'emplacement du Donjon de Clairlande, à mi-chemin entre Vendeaume et Blancherive.

TESV 2012-06-10 08-46-24-39

Alors que je m'apprétais à sortir, le conseiller de l'archimage, le fameux Ancano, déboula de l'escalier.

_ Ah vous voilà, je voulais vous questionner sur Saarthal, on y a bien découvert quelque chose n'est ce pas? demanda t-il d'un ton péremptoire.

_ Oui, et je viens d'en informer l'Archimage Aren, répondis-je sur mes gardes.

_ Et Tolfdir est toujours à Saarthal n'est ce pas? Il a intérêt à me faire un rapport détaillé à son retour...

_ Mais comment diable êtes-vous au courant de tout cela? m'étonnai-je sincèrement, avait-il le don d'ubiquité?

_ C'est mon travail que d'être au courant de tout, sinon comment pourrais-je conseiller correctement l'archimage? Bien, je vous laisse, vous pouvez partir.

Et il tourna les talons pour monter dans les appartements de l'Archimage. Je grinçai des dents en le voyant disparaitre, il ne me plaisait pas plus qu'à Faralda...

TESV 2012-06-10 08-47-05-10

De retour dans ma chambre, je donnai congé à Lydia non sans avoir parlé un moment avec elle. Nous convînmes de partir tôt demain matin pour Vendeaume, tout en passant par l'Autel d'Azura.


Extrait du journal de Lydia, Huscarl du Dovahkiin

J'ai mal aux pieds, aux côtes, aux reins... j'arrête d'énumérer sinon je vais remplir tout le carnet! Que d'aventures nous vivons! J'ai peine à y croire. Partout où passe Kalista, quelque chose d'incroyable se produit, les gens nous demande de l'aide pour des besognes hors du commun, ou mieux des dragons fondent sur nous depuis le ciel! Je n'aurais jamais imaginé être confrontée à tout cela en entrant à son service!

Je dois avouer, cher journal, que cela ne me déplaît pas... Tant que nous restons en vie! Et pourtant nous avons frôler la mort à maintes reprises mais c'est comme si une force supérieure la protégeait du mal. Elle souffre, comme tout le monde, mais jamais ses blessures ne sont mortelles, par chance peut être, ou par autre chose.

Nous nous engageons demain dans un long périple jusque Faillaise. Elle a l'air de penser que ce sera fait en un clin d'oeil mais moi je suis sure que nous allons encore y passer de longs jours et de longues nuits!

 

11 février 2012

14 - Découverte au site de Saarthal

Le soleil brillait alors que nous sortîmes du Pavillon de l'Accomplissement. Le voyage promettait d'être idéal jusqu'à Saarthal. Je préférai ne pas traîner. J'avais hâte de découvrir ces ruines anciennes mais je voulais aussi me consacrer à la visite de l'Arcaneum que je n'avais pas encore eu le temps de voir.

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A peine avions-nous traverser le pont de pierre suspendu au dessus du vide que le temps se couvrit.

_ Je déteste l'idée que nous soyons entourées de vide comme maintenant.... maugréa Lydia en marchant bien prudemment au centre de la passerelle. J'étais de son avis, une légère nausée me saisissait à chaque fois que mes yeux se posaient sur les rochers très loin en bas.

Le village de Fortdhiver n'était vraiment pas animé, on ne voyait personne dans les rues alors que pourtant il était plus de 10h00 du matin. Je tentai d'imaginer ce qu'avait pu être la cité au temps de sa splendeur en regardant autour de moi. Au nord, la mer des Fantômes baignait les côtes de son ressac glacé et des icebergs s'y entrechoquaient. Le silence était pesant et tout était trop calme, comme mort en même temps que la splendide ville qui se tenait là des années auparavant. Je préférais être entre les murs de l'Académie où le bruissement des toges des disciples était plus rassurant que l'atmosphère pesante de ce bout du monde.

Nous traversâmes le village et je consultai ma carte. Tolfdir avait dit qu'un chemin partait du centre du village vers l'ouest et qu'il nous mènerait directement à Saarthal. Je le vis en effet entre deux maisons. Je me fis la promesse de venir boire un verre à l'auberge pour faire connaissance avec les habitants ce soir.

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La route montait raide entre deux parois rocheuses. Nos souffles un peu court laissaient des traînées de buées sur notre passage. Une fois arrivées au col, s'étendait devant nous une sorte de glacier recouvert de neige qui descendait en pente douce. Selon mon sens de l'orientation, Saarthal se trouvait juste en face de nous, plein ouest, a encore une heure de marche. Nos pas crissèrent dans la neige fraîche alors que nous entamâmes la descente, laissant des traces bien visibles.

En constatant cela, je me retournai soudain inquiète.

_ Qui a-t-il mon Thane? demanda Lydia intriguée.

_ Je repense soudain à cet assassin de la Confrérie Noire et je me dis que nous faisons deux cibles de choix dans cette immensité glacée. Il pourrait suivre nos traces très facilement...

Lydia se tourna alors également et constata mes dires.

_ Nous n'y pouvons pas grand chose, si ce n'est rester sur nos gardes, vous ne croyez pas?

_ Oui...

Mais j'étais mal à l'aise depuis le départ de l'Académie, sans raison valable. J'espérai que ce pressentiment n'augurait rien de mauvais dans Saarthal.

Après une bonne heure de marche et quelques dérapages dans la neige, nous arrivâmes enfin en vue du site. On avait creusé pour mettre à jour des ruines sur lesquelles on avait installé des passerelles de bois pour rendre l'accès plus aisé. J'aperçus Tolfdir et un des apprentis en grande discussion juste devant la porte.

_ Hâtons-nous, ils nous attendent je crois! dis-je à Lydia en me mettant au petit trot.

Les abords du site avaient été aménagés de tel sorte que l'on puisse y bivouaquer, il y avait des tonneaux avec des provisions, un feu de camp et des tables où étaient posées des jarres cassées et des morceaux de poteries.

Nous empruntâmes les passerelles pour rejoindre rapidement les deux mages. Je remarquai au passage un filon d'argent affleurant le long de la paroi mais je n'avais pas le temps de m'en occuper pour l'instant.

_ Ah vous voilà Kalista, nous allons pouvoir entrer, il fera meilleur à l'intérieur, fit remarquer Tolfdir alors que nous le rejoignions.

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Je suivis le mage et Brelyna, l'elfe noire apprentie, à l'intérieur. Il faisait en effet bien meilleur. Des escaliers antiques nous menèrent dans une vaste salle éclairée par des torches. Les murs étaient fracassés à plusieurs endroits et des passerelles de bois avaient été installées pour permettre de descendre jusqu'au sol de la salle. Tolfdir prit la parole tout en descendant. Je dus tendre l'oreille pour entendre sa voix chevrotante.

_ Saarthal est un des premiers établissements nordiques en Bordeciel, comme je vous l'ai dit. Il a été détruit et mis à sac lors de la Nuit des Larmes. Cet évènement s'est produit alors qu'Ysgramor foulait encore le sol de cette terre. Les Mers, les elfes si vous préférez, ont voulu mettre la main sur cette ville. La raison en est encore inconnue mais Ysgramor et ses hommes défendirent Saarthal au péril de leur vie et repoussèrent les Elfes. Puis ils scellèrent Saarthal pour des millénaires. Je vous conseille la lecture de "La nuit des Larmes" par Dranor Seleth pour approfondir vos connaissances, ce livre doit être en possession de l'Arcaneum

Tout en écoutant Tolfdir, j'observai le décor autour de moi. Cela ressemblait beaucoup aux tertres de Voilâtres ou des Chutes Tourmentées pour ce qui était de l'architecture.

Peut-être y croiserions nous des Draugrs? Les mages m'avaient l'air bien inconscient et je décidai de ne pas relâcher ma vigilance quoiqu'il se passe.

Une fois arrivés en bas, Tolfdir nous réunit.

_ Bien mes chers étudiants, nous allons nous répartir le travail. Brelyna ma chère, vous allez fureter à la recherche de tout sort de protection qui pourrait se trouver dans ces ruines, que ce soit un objet ou une glyphe. Onmund, allez voir si vous trouvez là bas au fond des énergies résiduelles, qu'elles soient vivantes ou non. J'zargo et vous Kalista, vous allez venir avec moi voir Arniel Gane, notre spécialiste en objet magique qui est par là bas au fond.

Je pris par la porte qu'il m'indiquait et trouvai Arniel au bout d'un long couloir. J'zargo resta à observer un moment les gravures au mur.

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_ Oh bonjour compatriote, dit Arniel en remarquant que j'étais moi aussi Bretonne.

_ Bonjour Arniel, Tolfdir nous envoie pour vous aider à trouver des objets magiques.

_ Oh ... euh... Hum et bien, allez voir dans les chambres par là, je n'ai pas encore eu le temps d'y aller.

Le breton semblait ennuyé d'avoir du monde dans les pattes. Je me dirigeai  dans la direction qu'il m'avait montrée et tombai sur une grille qui amenait dans la première grande salle. Saarthal ne serait donc pas plus grande que ça? Il devait y avoir un passage secret, ou alors les portes avaient été enfouies sous les gravas.

Alors que je réfléchissais à la configuration des lieux au lieu de chercher un quelconque objet magique, Lydia me tapa sur l'épaule.

_ Ce n'est pas ça qu'on cherche? dit-elle en désignant une amulette accrochée au mur.

Je m'approchai et observai le bijou. Une aura magique en émanait. Je le décrochai du mur et aussitôt un grincement se fit entendre. Lydia courut vers la sortie, mais trop tard, une sorte de herse s'était levée et nous emprisonnait!

Tolfdir approcha, alerté par le bruit.

_ Tiens donc, mais qu'avez-vous fait mon enfant? Le vieil homme ne semblait pas outre mesure inquiet de nous voir piégées.

_ J'ai décroché cette amulette du mur là au fond, dis-je en soulevant l'amulette à hauteur de son regard.

Le vieil homme se pencha en levant sa torche et examina ma trouvaille.

_ C'est manifestement magique... Essayez donc de la mettre autour du cou pour en deviner les propriétés.

_ Mais nous sommes coincées derrière cette porte, c'est plus important que de se mettre des bijoux! répliquai-je exaspérée tandis que Lydia secouait les grilles sans les faire bouger d'un millimètre.

_ Essayez tout de même, vous avez une autre solution?

De mauvaise grâce, je passai le collier autour de mon cou. Instantanément je me sentis irrésistiblement attirée vers le mur où était auparavant accrochée l'amulette.

_ On dirait bien qu'il y a un lien... continua Tolfdir. Je vois des vagues de magicka entre vous et le mur. Essayez de lancer un sort sur ce mur mon enfant.

Sa voix douce et calme m'énervait un peu mais je n'avais d'autres choix que de l'écouter. Je me concentrai et lançai un éclair de feu sur le mur.

A ma grande surprise, celui-ci vola en éclat! Lydia se protégea instinctivement les yeux. Un crissement nous fit nous retourner, c'était les herses qui rentraient dans le sol. Tolfdir nous rejoignit

_ Voilà quelque chose de bien curieux, dit-il en examinant le passage qui s'était ouvert dans le mur.

Un courant d'air vicié nous vint aux narines. La poussière de l'explosion retombait tout juste que je vis le vieux mage s'avançer dans le donjon.

_ Attendez!! Je connais ce genre d'endroit, c'est bourré de Draugrs!

_ Et bien, nous les affronterons si ils nous causent des ennuis. Venez, je vois de la lumière là bas!

Je me frappai le front du plat de la main, ce vieux fou voulait se faire tuer! Il n'avait probablement jamais quitté les murs de l'Académie et le voila qui se baladait sans inquiétude dans une ruine antique probablement infestée de Draugr assoiffés de sang!

Nous atterrîmes dans une petit salle carrée avec un autel en son centre. Mes cheveux se hérissèrent sur ma nuque à peine avais-je franchis le seuil. Soudain le temps sembla s'arréter autour de moi, et mes yeux ne virent plus qu'en noir et blanc. Étais-ce une autre vision d'Akatosh?

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L'air se troubla derrière l'autel et un homme encapuchonné apparut. Je ne sus dire si ceci était réel ou le fruit d'une vision que l'on m'envoyait mais je restai sur mes gardes. L'homme se mit à parler.

_ Ecoutez moi attentivement Mage. En pénétrant ici, vous venez de déclencher une série d'évènements qui ne peut être enrayée. Nous ne vous en avons pas empêcher, vous ne savez rien de ce lieu mais nous allons vous juger sur la suite des évènements. Vous allez avoir de très grosses responsabilités à endosser car l'Ordre des Psijiques croit en vous. Vous êtes la seule personne capable d'empêcher un désastre. L'Ordre vous surveille...

Pendant toute sa tirade, je fus incapable de parler, ce qui me fit penser que ceci était une vision. L'impression se dissipa, les couleurs me revinrent et je pus bouger de nouveau. Tolfdir se tourna vers moi.

_ Que s'est-il passé? J'ai senti une énergie magique envahir la pièce pendant un court instant!

_ Vous n'avez pas vu cette sorte de fantôme qui m'a parlé? demandai-je un peu décontenancée.

_ Mais pas du tout! Que vous a t-il dit??

_ Il a dit appartenir à l'Ordre des Psijiques et également que nous venions, en pénétrant ici, de déclencher une série d'événements qui ne pourraient pas être stoppées. Les psijiques m'ont à l'oeil apparemment, savez-vous qui ils sont?

_ Les psijiques! Nous n'en avons plus entendu parler depuis un siècle au moins! C'est un très vieil ordre de mages, originaires de l'Archipel de l'Automne et qui utilise la magie d'une manière différente de la notre. On les dit très puissants et les rois venaient se faire conseiller par eux.

Que me voulait cet ordre?! Tout cela était bien étrange. Tolfdir s'appuya négligemment sur un des cercueils autour de la salle, je n'y avais pas encore prêté attention. Un crissement caractéristique me fait sursauter et mettre la main sur mon arme.

Trois draugrs sortirent simultanément de leur tombeau, nous encerclant!

_ Lydia, protège le mage! criai-je en brandissant ma masse et en posant une rune de feu au pied du draugr de gauche. Bien mal m'en pris car la rune de feu explosa instantanément, nous brûlant tous un peu. J'aurai droit à un sermon de Tolfdir sur les dangers de la magie si jamais nous en réchappions.

Je frappai de toutes mes forces le draugr qui me faisait face mais sa lenteur était en ma faveur. Il s'écroula rapidement à mes pieds. Quand je me retournai, Lydia et Tolfdir étaient sains et saufs, deux cadavres gisants devant eux.

_ Vous n'avez rien? m'enquis-je inquiète.

_ Bien sur que non ma fille, j'en ai vu d'autres vous savez... C'est très étrange que les psi... Oh mais regardez! Tolfdir pointa du doigt l'intérieur d'un des cercueils. Une ouverture béante menait dans un autre couloir sombre.

_ Allons y!

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Le couloir descendait sur quelques mètres puis la route était barrée par une herse, un levier sur notre droite ouvrait manifestement la voie. Nous nous approchâmes pour observer derrière.

_ Soyez prête à vous défendre Kalista, je vois des dizaines de sarcophages alignés le long des murs. Si les cadavres des nordiques défendent ces lieux, ils vont très certainement se réveiller.

Je jurai tout bas. J'en avais ma claque de taper sans arrêt sur de la viande morte.

Tolfdir actionna le levier et nous entrâmes dans la salle. Elle était ronde et une immense grille formait le sol au centre. Un pont de pierre enjambait cette grille mais on pouvait passer sur les cotés pour rejoindre une porte au fond. Pour le moment, un herse barrait cette porte. Alors que Tolfdir avançait tout en sifflant entre ses dents, émerveillé par le spectacle, je levai les yeux et restai bouche-bée.

La salle se prolongeait en hauteur sur des mètres et des mètres. La lumière de nos torches ne suffisait pas à l'éclairer jusqu'en haut. Et le long des murs, des centaines de cercueils étaient alignés. Je ne vis aucun moyen de les atteindre. Quel était donc cet endroit?

Je n'eus pas le temps de me perdre en conjoncture, Tolfdir venait de toucher à un sarcophage et la plaque du dessus se fissurait. En sortit un draugr armé d'une hache à deux mains. Une puanteur de cadavre s'échappa du sarcophage. J'entendis plusieurs petites explosions tout autour de la salle, nous allions bientôt nous retrouver envahit par les cadavres si nous ne réagissions pas!

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Tolfdir ne se laissa pas submergé et je le vis abattre rapidement le premier mort-vivant qui l'attaquait. J'avais eu tort de m'en faire à son sujet. Lydia courut sur le pont pour bloquer le deux cadavres qui s'avancaient vers nous par ce chemin. Je me plaçai de telle manière à avoir un bon angle de tir et je bombardai les monstres de trait de feu. A trois contre eux, ils ne mîrent pas longtemps à succomber et s'écrouler face contre terre.

Une fois le calme revenu, Tolfdir s'exclama:

_ Quel endroit fascinant! 

Il se pencha par dessus la grille pour voir les profondeurs.

_ Il y en a peut être encore qui vont sortir, dis-je en regardant avec inquiétude les sarcophages encore fermés.

Je fis le tour de la salle vers la herse tandis que Lydia poussait du pied un des cadavres pour le faire tomber sur la grille. Il y avait une chaîne que je tirai précautionneusement mais comme je m'y attendais, elle actionnait la herse et les pics disparurent dans le sol.

_ Je vais rester ici un moment! me lança Tolfdir de l'autre bout de la salle. Il avait le nez dans un des sarcophages et je voyais ses mains briller d'énergie magique. Il reprit :

_ Continuez sous Saarthal, et trouver ce dont a parler le psijiques qui vous a prévenu, voulez-vous?

J'acquiesçais et me tournais vers Lydia qui haussa les épaules. Nous poussâmes la lourde porte qui menait plus profondément sous Saarthal. Nous tombâmes sur une salle à deux étages. J’aperçus presque immédiatement la glyphe de protection au détour du couloir et je la montrai du doigt à Lydia qui plissa les yeux puis hocha la tête. Des sarcophages étaient alignés sur le mur et il n’y avait pas d’autres moyens pour atteindre l’escalier qui montait au deuxième étage que de passer devant.

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 A peine avions-nous posé le pied devant un des cercueils que je vis des doigts squelettiques qui se glissaient à l’extérieur et empoignaient la dalle pour la faire coulisser .Un grognement guttural se fit entendre de l’autre coté du couloir et le même phénomène se produisit. Lydia s’approcha du deuxième sarcophage, son marteau d’orichalque levé et cueillit le premier mort-vivant au poitrail. Je posai une rune de feu au sol juste devant le 1er cercueil et courus me réfugier un peu plus loin, oubliant complètement le piège. La détonation qui se produisit quand je marchais sur le piège fut si forte que nous fûmes toutes deux projetées au sol, enchevêtrées avec les zombies !

Je me maudis intérieurement d’avoir si peu fait attention mais nos brûlures n'étaient heureusement que partielle, le piège faisait plus de bruit que de dégâts. Les zombies ne résistèrent pas longtemps à nos coups et s’écroulèrent.

 Un grognement guttural retentit au dessus de nous.

 _ Attention ! cria Lydia en me poussant de coté. Une énorme vasque s’écrasa au sol en une myriade de fragments.

 Un draugr en armure lourde venait de pousser une grosse poterie juste au dessus pour nous écraser. Il grogna de dépit et partit de son pas traînant vers l’escalier pour nous cueillir au corps à corps. Je me positionnai au fond du couloir pour l’arroser de mes sorts tandis que Lydia partit faire barrage de son corps au pied de l’escalier. Le draugr brandit sa hache nordique et tenta de passer la défense de Lydia qui para son coup. Mes flèches de feu fusèrent au dessus d'elle et le monstre ne tarda pas à mourir pour la seconde fois.

_ Je déteste les morts-vivants, je préfère de loin les bandits ou encore les dragons! s'écria Lydia en secouant sa lame pour en faire tomber les derniers morceaux de chairs décomposées.

Je ne dis rien mais approuvai en silence. Nous trouvâmes à l'étage deux coffres avec quelques trésors tels que des gemmes spirituelles et des pierres précieuses.

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La salle suivante était un long couloir. Deux draugrs sortirent de leur alcôves pour nous attaquer mais ne firent pas long feu, puis nous parvînmes devant une porte barrée accompagnée de 6 stèles qu'il fallait faire tourner pour actionner le mécanisme. Je cherchai un moment. Il n'y avait aucune indication sur l'ordre des symboles à afficher. Lydia, qui n'aimait pas les devinettes, s'était assise sur une marche et s'appliquait à polir sa lame avec une pierre à affûter. De longues minutes passèrent, je tournai les stèles dans un sens et dans l'autre sans aucune idée de comment faire.

Dépitée, je finis par avancer d'un pas décidé vers le levier et le tirai sans idée aucune si la combinaison était la bonne. Lydia releva la tête en me voyant faire. Un déclic sinistre retentit et, dans un souffle, une myriade de fléchette fut projetée là où je me trouvais. Je me jetai au sol mais pas assez rapidement, plusieurs m'atteignirent au visage et dans le cou.

_ Ahhh!! criai-je en sentant le poison qui pénétrait dans mon corps. Il n'était pas violent mais extrêmement douloureux. Lydia accourut et se pencha vers moi l'air inquiète.

_ Ca va? Vous vous êtes trompée dans la combinaison?

_ Oui... Aïe, saloperie de piège nordique! grinçai-je en me relevant. Je ne comprends pas comment ça marche et je ne vois pas quoi faire!! explosai-je au comble de la frustration.

_ Allons chercher le vieux mage, il saura sûrement...?

_ Hors de question! Si je lui avoue que je n'ai pas réussi à passer un piège de ce type, penses-tu que je serais bien vu dans l'Académie après?

_ Hum... les "psijiques" vous ont parlée et ils croient en vous, ça avait l'air d'avoir impressionné le vieux...

_ Non, on ne va pas lui demander, un point c'est tout. Il y a forcément une solution, il y en a toujours, regardons bien partout!

Je serrai les dents et me relevai en grimaçant. Qui sait depuis combien de temps ce poison avait macérer sur les fléchettes. Lydia s'activait et commençait a regarder partout pour trouver un indice sur la combinaison. Je me penchai moi même derrière les stèles pour tenter de comprendre.

J'entendis Lydia frapper un silex et allumer une torche. Pourquoi pas, cela nous éclairerait peut être.

Elle s'approcha de moi et leva bien haut sa torche. Et tout devient clair. Les symboles étaient juste derrière les stèles, dans un renforcement si sombre que sans torche, on ne pouvait pas les voir. Elle me sourit d'un air goguenard et je lui donnai une bourrade amicale dans l'épaule.

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La salle suivante était vaste et composée d'un rez-de-chaussée mal éclairé et d'un étage en surplomb. Un grognement sourd nous prévint de la présence d'un draugr. Lydia s'élança vers l'escalier mais le mort-vivant lui tomba dessus du haut de la plate forme et lui fracassa l'épaule de son marteau de guerre. Ma huscarl cria et s'écroula au sol. Je courus vers elle et balançai ma masse en direction de la tête de la créature qui levait de nouveau son marteau pour frapper Lydia au sol. Un craquement écoeurant suivit mon coup de masse, la tête du draugr se détacha des épaules et alla rouler un peu plus loin. Le bras du zombie continua son geste mécanique et ce ne fut que le bouclier levé de Lydia qui dévia son ultime coup.

Tout redevint calme dans la pièce. Un nuage de poussière volait autour de nous, provoqué par le combat. Je m'accroupis auprès de Lydia.

_ Comment ça va? m'enquis-je en lui relevant le menton.

_ Il m'a démit l'épaule je crois, je ne peux plus bouger le bras, répondit-elle en grimaçant.

Je n'avais que de vagues notions de premiers soins mais Lydia m'expliqua comment faire. Nous replaçâmes l'os dans la cavité et cela nous prit un bon quart d'heure. Elle poussa un soupir de soulagement quand elle put de nouveau bouger le bras. Je lui donnai 4 potions de soin de faible intensité et lui dit de les boire si elle avait mal. Je savais qu'elle n'en ferait rien tant qu'elle ne prendrait pas un autre coup sérieux.

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Je pris le temps alors d'observer la salle. Un cercueil à l'étage, d'où provenait le draugr, était éventré. Sur les murs, une des gravures représentait un nordique tenant deux bâtons à tête de monstre. Tout autour de lui se tenaient des sortes de prêtres. Je fis appel à tout mon savoir religieux mais ne comprit pas le sens de la gravure. Ce donjon semblait vraiment plus ancien que ceux que nous avions déjà visités.

Nous passâmes la porte, un couloir s'étendait devant nous et une autre porte ensuite. Alors que j'allais en franchir le seuil, Lydia m'attrapa par le bras.

_ Kalista!

Il était rare qu'elle utilisa mon prénom, c'était souvent quand elle était surprise. Elle pointa le sol du doigt et j'y vis briller une glyphe de protection magique. Sans elle, j'aurais sûrement grillée sur place.

_ Bien vu... Comment allons-nous passer, même en sautant on risque de la déclencher... constatai-je.

Et puis me revint en mémoire le cri appris auprès des Grises-Barbes, le cri d'Impulsion : WULD.

_ Lydia, recule au fond de la pièce, je vais utiliser le cri que les grises-barbes m'ont enseigné pour passer mais ça risque de déclencher le piège. Je devrai passer trop vite pour être blessée.

Ma huscarl se recula précautionneusement en m'observant. Je pris ma respiration et lançai mon cri. Ce fut comme si le souffle de Kynareth elle-même me poussait dans le dos. Mes jambes suivirent avec peine la vitesse vertigineuse qui me propulsa sur une petite dizaine de mètres. Comme je l'avais prévu, le piège se déclencha sur mon passage mais trop tard pour me blesser.

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Lydia vint me rejoindre. La pièce ressemblait à une chambre aux histoires mais il n'y avait pas de porte avec un emplacement pour une griffe, juste un levier et 4 stèles. Nous étions de nouveaux devant une énigme à stèles comme je me plaisais à les appeler. Mais cette fois, il y avait les symboles au-dessus des stèles, ce serait facile... peut-être trop facile...

_ Lydia, occupe toi de celles de droite, dis-je en me dirigeant vers celle de gauche.

Au moment où j'allai tourner ma stèle, un crissement retentit et la pierre m'échappa des mains. Lydia venait de tourner la sienne et cela avait fait bouger la mienne!

_ On est pas sorti de l'auberge, maugréa Lydia.

Je constatai en effet que les 4 stèles étaient liées et bougeaient ensemble. Il nous fallu une bonne demi-heure d'effort et d'énervement avant d'arriver à placer la bonne combinaison. Je poussai le levier en m'épongeant le front trempé d'une fine pellicule de sueur. La porte s'ouvrit en grinçant. Lydia, qui avait ôter son casque, secoua sa tignasse brune tête en bas puis remit sa pièce d'armure en soupirant.

Nous nous engageâmes dans le couloir quand des pas retentirent derrière nous. Je me retournai brusquement mais c'était  Tolfdir qui nous rejoignait.

_ Bravo petite, j'ai vu les cadavres de Draugrs et les stèles qui ouvraient le passage, vous avez bien avancé! me félicita le vieux mage en me passant devant et en continuant son chemin.

Je le suivis, je commençai à en avoir assez d'être sous terre, j'avais perdu toute notion de temps ici.

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Le couloir menait à une pièce d'où émanait une lueur verdâtre. Je ressentis une forte énergie magique et je constatai en entrant que la pièce était sur deux niveaux et que je me trouvai au 1er étage. Mes yeux s'écarquillèrent quand je vis l'origine du déferlement de magicka. Une énorme sphère recouverte de glyphes flottait à un mètre du sol en contrebas, entre 4 piliers de pierre. Une sorte de barrière de protection la recouvrait. Je restai bouche-bée devant ce spectacle quand Tolfdir se porta à mes cotés.

_ Par les 9, qu'est ce que cette chose... balbutia t-il.

Mon attention fut soudain attirée par un mouvement devant la sphère. C'est alors que je le vis, un draugr dans une magnifique armure finement ouvragée. Il était assis sur une sorte de trône devant un autel de pierre. Il avait ouvert les yeux et dardait son regard d'outre-tombe dans notre direction. Il saisit une flamberge posée à son coté et d'une main la pointa dans notre direction en signe de défi. Je donnai un violent coup de coude à Tolfdir pour le sortir de sa contemplation et tendit la main en direction du draugr pour lui indiquer le danger.

_ Lydia, prend le à revers! criai-je alors que Tolfdir s'élançait dans la volée de marches qui descendait sur notre droite.

Le draugr se leva, déplaçant autour de lui un nuage de poussière et de miasme millénaire. Le vieux mage lui lança un sortilège qui sembla rebondir sur le mort-vivant. Tolfdir regarda sa main avec stupeur, se demandant si le sort était bien parti.

_ Il est immunisé! Occupez le, je me charge de la barrière magique! lança Tolfdir à notre intention.

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Je me mis à balancer plusieurs éclairs magiques, sans plus de succès que le mage. Lydia prit le draugr à revers et commença à lui asséner des coups pour l'obliger à s'occuper d'elle et non du mage qui venait de partir sur le coté droit de la sphère. Je descendis les marches quatre à quatre et rejoignis Lydia. Mon éclair enflammé ne lui fit pas plus d'effet que les précédents sorts. Je pris une inspiration et lançai mon cri de déferlement : FUS RO! Cela n'eut pas l'effet escompté, à peine fut-il un peu secoué et les lames de son armures cliquetèrent. Tandis que Lydia s'escrimait vainement contre lui, il se tourna lentement dans ma direction. Son visage était ravagé par des siècles de décrépitude. Il releva un peu les babines en un simulacre de sourire et un son erraillé sortit de sa gorge... Il riait! Il se moquait de mon Thu'um!

_ Tolfdir! Qu'est ce que vous faites!? criai-je éperdue tout en esquivant un grand coup de flamberge. Le draugr sembla en avoir assez de me voir sautiller et il cria soudain :

_ FUS RO DAH!

Il venait de crier les trois mots du déferlement. Je fus projetée à travers la pièce, traversai en volant l'espace qui me séparait du fond de la salle et m'écrasai sur le mur en un violent choc qui vida tout l'air de ma poitrine. Je retombai inconsciente sur le sol.

Je ne vis pas la fin du combat, c'est Lydia qui me la raconta. Tolfdir finit par venir à bout des défenses magiques du draugr et lui et Lydia achevèrent de le tuer, non sans difficultés. Ce fut Lydia qui me ramena à moi en me faisant boire une potion revigorante. Je sortis de ma torpeur pour constater que la barrière magique entourant la sphère avait disparue. Tolfdir était debout devant, la main sur le menton, l'air pensif.

_ Tout va bien mon thane? demanda Lydia visiblement inquiète.

_ Oui, répondis-je d'une petite voix en me frottant la tête. Il maîtrisait le cri du déferlement, tu as vu la puissance de cette magie nordique Lydia?! répliquai-je en me redressant.

_ J'ai vu qu'il vous a mis au tapis en un cri.... répondit-elle en secouant la tête. Si j'ai bien compris vos explications, quand vous connaîtrez les trois mots de ce cri, vous serez capable de faire la même chose que lui?

_ Oui.... normalement.... constatai-je encore étonnée et un peu groggy.

Je me relevai et rejoignis Tolfdir.

_ C'est fascinant, tout bonnement fascinant, balbutiait en boucle de vieil homme tout en regardant la sphère tourner et léviter lentement.

_ Une idée de ce que c'est? demandai-je en m'approchant.

_ Ne vous approchez pas! On ne sait pas ce que c'est, seul Savos Aren aura peut être une chance de l'identifier!

_ L'archimage?

_ Oui... vous voulez bien aller le prévenir pour moi? Je ne veux pas quitter cet endroit, ce que nous venons de découvrir est bien trop précieux pour le laisser sans surveillance.

_ D'accord, comptez sur moi, je vais faire vite, dis-je en regardant autour de moi pour trouver Lydia. Elle revenait justement avec un collier et un papier dans les mains. Elle me tendit son butin. Je dépliai le parchemin, il y avait un court texte dessus, que je lus tout haut.

"Reste ici à jamais, Jyrik, traître et meurtrier.

Condamné pour tes crimes contre le royaume et son seigneur.

Que ton nom et tes sinistres exploits ne soient plus.

Que notre protection magique scelle le sort en toi."

A l'annonce du nom Jyrik, Tolfdir se tourna vers nous et lacha enfin la sphère des yeux.

_ Jyrik... Gauldur très probablement, faites moi voir ce collier? Oui, c'est ça!

_ Mais parlez!

_ Vous ne connaissez pas l'histoire de Bordeciel n'est ce pas?demanda Tolfdir en se raclant la gorge puis il reprit :

_ Lors de la première ère, l'archimage de la cour de Vendeaume, Gauldur, eut trois fils : Jyrik, Mikrul et Sigdis. Ses fils une fois grand, assassinèrent leur père et lui volèrent son amulette qui avait de très grands pouvoirs. Ainsi équipés, ils se lancèrent à la conquête de Bordeciel, mettant le pays à feu et à sang et tuant des milliers de personnes. L'archimage de l'Académie de Fortdhiver, Geirmund, convoqua une armée de mage et se lança à la poursuite des trois frères meurtriers. Ils les arrêtèrent et les maudirent en les enfermant dans des lieux connus des mages seulement. Ils utilisèrent la magie pour piéger leur âmes indéfiniment dans un corps sans vie. Ce papier est la formule d'emprisonnement et ce collier, un fragment de l'amulette de Gauldur. Vous avez fait des découvertes étonnantes aujourd'hui Kalista mon petit!

J'observai le collier, il avait en effet l'air puissant.

_ Si vous recouvrez, lors de vos pérégrinations, les 3 parties de cette amulette, l'Académie serait curieuse de voir le collier de Gauldur complet. J'ai entendu dire que le livre "Légendes perdues" par Talsgar l'Ancien pourrait vous en apprendre plus. Je ne l'ai pas lu moi même mais demandez à Urag Gro-Shub, il connaît l'Arcaneum comme sa poche! Et hâtez-vous de rejoindre Savos maintenant!

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Après avoir ramassé quelques butins, dont un bien beau bâton magique, nous nous dirigeâmes vers la porte au fond de la salle derrière l'orbe. Nous pénétrâmes dans une grotte qui s'enfonçait un peu sous terre. Je sentis dans ma tête la pulsation habituelle révélant la présence d'un Mur des Mots, j'accélérai le pas. Je ne m'étais pas trompé, un Mur des Mots était enfouit ici. Lydia se tint respectueusement en retrait tandis que je m'approchai de la paroi la main tendue vers le mot qui m'appelait. Mes doigts rencontrèrent la pierre froide et dure et le mot se grava dans mon esprit : NUS!

Lydia ouvrit le coffre devant le mur quand toute la magie du Thu'um se fut évaporée. Le butin dedans était conséquent : des flèches dwemer, une améthyste, pas mal d'or, un collier d'or avec un rubis enchâssé, une potion que j'identifiai comme respiration aquatique et une hache dwemer.

_ Cette hache est magnifique, je vais peut être l'enchanter et me battre avec, qu'en dis-tu? demandais-je à Lydia.

_ Les haches sont de très bonnes armes et elle sera plus rapide à manier que votre masse mon thane.

Je la mis donc de côté, je m'en occuperai une fois revenue à l'académie.

Nous continuâmes le long des corridors, j'espèrai trouver une sortie et ne pas avoir à rebrousser chemin à travers tout Saarthal mais nous finîmes par arriver dans la première salle. La porte était située sur un promontoire dans l'ombre et inaccessible. Je sautai sur les plate-formes en bois et me hâtai vers la sortie. Il n'y avait plus trace des autres élèves.

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En sortant, je constatai qu'il faisait nuit noire.

_ Nous n'allons pas tenter de rejoindre l'Académie alors qu'il fait nuit et par ce blizzard... fis-je remarquer dépitée.

_ Nous pouvons dormir dans les ruines et partir demain matin tôt? suggéra Lydia.

Je suivis les sages conseils de Lydia et nous nous installâmes dans les décombres de la première salle pour passer une courte nuit, mais au chaud.

5 février 2012

13 - Voyage jusqu'à l'académie de Fortdhiver

Je regarde dans la direction de Vendeaume. Si nous marchons d'un bon pas, nous y serons ce soir, surtout que la route ne fait que descendre jusque là bas.

Alors que j'allais prendre la route, un bruit sourd, comme une énorme bourrasque de vent dans mon dos me fit me retourner. Je ne le vis pas tout de suite, je n'aperçus que son ombre au sol : un dragon! Il poussa un cri guttural "Dovahkiin, tu vas mourir!". Ces mots résonnèrent à mes oreilles. Les quelques villageois dehors coururent en ordre dispersés se mettre à l'abri dans les maisons.

_ Gardes, à moi! criais-je en courant de toutes mes forces vers la sortie sud du village. Je ne voulais pas que le dragon se pose en plein milieu des habitations et incendie les maisons.

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Au moment où nous passons le pont en courant, il se pose sur la route, faisant trembler le sol. Il ouvre sa gueule béante et pleine de crocs face à Lydia qui pousse un cri et dérape en essayant de stopper sa course. Je le prend de coté et lui balance à tout hasard un éclair enflammé, premier sort qui me vient à l'esprit.

Il prend sa respiration et crache un long jet de flamme sur Lydia qui lève son bouclier pour se protéger. Je change de tactique et opte pour les stalactites, me disant qu'il y serait sûrement plus sensible. J'ai vu juste et il se retourne instantanément vers moi, me scrutant de son oeil vicieux. Il ouvris la gueule, je crus qu'il allait crier mais il me parla.

_ Dovahkiin, te voilà... Son souffle chaud me fouette et je fronce le nez.Il lance sa gueule vers moi pour me saisir et me broyer. Je fais un bond en arrière, manquant tomber en heurtant une grosse racine. Soudain me revient en mémoire le mot que j'ai appris sur la colline près du bosquet du Primarbor.

_ FO!

Une traînée de givre se matérialise entre moi et le dragon lorsque mon cri le frappe. Ses petits yeux se ferment sous l'impact de la vague glacée et son museau se couvre de cristaux. Il pousse un cri de douleur, je l'ai bien blessé. Je vois Lydia, pendant ce temps, qui s'acharne sur son aile gauche, son flanc et ses pattes. Sa hache dwemer frappe vite et fort tandis qu'elle reste sur ses gardes, son bouclier levé.

Je lance de nouveaux des stalactites sur son museau à un rythme soutenu. Il s'avance vers moi d'un coup, rapidement pour sa taille et me flanque une grande bourrade de son front pour me déséquilibrer. Je tombe lourdement contre les rochers, m'assommant à moitié. J'ai le temps de voir Lydia qui saute sur son dos et tente d'entamer ses écailles épaisses de sa hache. Je roule sur le coté pour éviter un coup de dents et me remet sur mes pieds. Le dragon donne un coup de reins et Lydia tombe au sol derrière lui. Il fouette l'air de sa queue et la frappe avec son aiguillon acéré. Elle hurle de douleur, il vient de lui planter son dard dans le ventre.

Je cours vers lui tout en hurlant mon cri de glace. Je lui gèle toute la tête et sa gueule reste bloquée en position ouverte sous l'effet du givre. J'en profite pour le frapper d'un grand coup de masse et je vois son oeil gauche exploser sous le coup, répandant un liquide noirâtre.

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Il pousse un horrible cri de douleur et se redresse, à moitié aveuglé. J'en profite pour le darder de stalactite dans la peau plus tendre de son cou et de son poitrail. Il s'écroule à mes pieds, exsangue et mort. Je cours derrière lui voir Lydia. Le dard n'est plus dans son abdomen mais son armure est éventrée. Elle l'a bien protégée mais ma pauvre Huscarl est cruellement blessée. Je débouche une de nos dernière potions de soin et lui fait boire en lui soutenant la tête. Sa respiration se calme progressivement.

Pendant ce temps, l'habituel phénomène se produisit, le dragon commença à se décomposer à toute vitesse, il ne resta bientôt plus que des os et je sentis en moi toute la force de son âme. Je retiens le cri féroce qui couvait en moi, comme la dernière fois, de peur d'effrayer les gardes qui s'étaient rassemblés sur le pont.

_ Je vais mieux mon Thane mais il s'en est fallu de peu, murmure Lydia en me prenant la main pour se redresser.

_ Nous apprenons un peu plus sur les dragons à chaque combat, je n'avais jamais remarqué que sa queue pouvait servir d'arme, répondis-je en allant étudier de plus prêt le squelette. Je ramassais au passage plusieurs os et écailles qui me parurent facilement transportables.

_ Vous l'avez tué... me dit un garde en me regardant avec respect.

_ Et elle a absorbé son âme, tu as vu? s'exclame un autre garde.

Le mot Dovahkiin bruissait autour de moi, soufflé par les gardes ébahis. Je balaye leurs questions d'un revers de main, je ne sais que répondre et cela me gêne. Il nous reste du chemin à faire jusque Vendeaume et j'espére ne plus croiser de dragon d'ici là, un par jour suffit!

Nous avons fait nos adieux à Fort-Ivar, les villageois ont tenu à nous remercier et nous ont offert des vivres pour la route. Je me gardais bien de leur dire que sans ma présence, il n'y aurait sûrement pas eu de dragon qui aurait atterrit ici...

Nous descendons le sentier qui longe le torrent. La pente est très raide et il faut prendre garde de ne pas glisser. Le temps a été au beau fixe durant le combat mais le brouillard se mêle maintenant de la partie et on commence à ne plus voir très clair.

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Le sentier reprend une inclinaison raisonnable après la série de chutes d'eau et je remarque une sorte de grotte peu profonde sous une saillie de pierre. Il y a quelque chose qui bouge à l'intérieur. Je décroche ma masse de ma ceinture et fait signe à Lydia de ne pas faire de bruit. Un troll est en train de dévorer un cadavre, il y a du sang partout. Ça a du être un massacre et tout à son repas, il ne nous a pas entendu arriver. Je pose une rune de feu à quelques mètres devant moi et le bruit du sort le fait se retourner.

Il nous charge en grognant, ses petits yeux sadiques brillants dans l'ombre de la grotte. Des trainées de sang séchés ourlent ses babines et je grimace en le voyant approcher de son pas sautillant caractéristique. La rune de feu explose sur son passage, il ne s'y attendait pas et il glapit de douleur. Lydia lui décoche une flèche qui vient se planter dans sa cuisse. Il arrive au contact et je le cueilles avec ma masse d'un mouvement du bas vers le haut. Sa mâchoire inférieure claque en faisant un bruit écoeurant et il tombe en arrière. Un dernier trait de feu et le voilà étendu mort. 

_ Sale bête, je les déteste, dis-je en crachant sur la dépouille. Je n'oubliais cependant pas de récupérer sa graisse puante tandis que Lydia fouillait les lieux.

_ Il y a le cadavre de deux soldats de Vendeaume et d'un chasseur, et aussi un cerf. Il a fait bombance le bougre. Et je crois qu'il y a un filon de minerai au fond à gauche.

Je me redresse et vais voir le filon. En effet, cela semble être de l'orichalque, je sors ma pioche et me met à creuser pour en récupérer quelques morceaux.

Le reste de la descente vers les plaines se déroula sans encombre et nous rejoignîmes la route pavée que nous avions suivie à l'aller. Si j'avais su que ce sentier, qui n'était pas indiqué par un panneau, menait à Fort-Ivar, ça nous aurait fait un sacré raccourci. Je le notais sur ma carte pour plus tard.

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Je lève les yeux vers le soleil et constate qu'il est midi. Cepedant il n'est pas question de s'arréter pour le moment. Dans le lointain on devine Vendeaume.

_ Couperons nous par les lacs d'eau chaude? demande Lydia alors que j'observe ma carte posée sur le parapet d'un pont. Nous étions en effet non loin du bosquet du Primarbor mais il aurait fallu traverser le Sombreflot qui s'écoulait vers la Mer des Fantômes. Il avait l'air profond et dangereux.

_ Non, nous allons suivre la route, ça sera plus sur et moins fatiguant.

Nous passons à coté d'un fort en ruine, dont je ne veux pas m'approcher, il a l'air d'être un repaire de bandit, tout comme le fort à l'ouest de Blancherive. Si le Jarl de Veandeaume propose une prime pour eux, j'irais peut être m'y frotter mais je ne prendrais pas de risques inutiles.

Je pense tout en cheminant que nous allons passer une nuit à Vendeaume, ville d'Ulfric. Me reconnaîtrait-il si je me présentais devant lui? Et puis ce n'était peut être pas une bonne idée, j'avais suivis Ralof dans le donjon d'Helgen et j'avais tuer pas mal de Sombrages, contrainte et forcée certes mais tout de même... Je ne sais pas vers qui mon coeur penche dans cette guerre civile mais je me rends compte qu'en tant que Dovahkiin je vais devoir faire un choix.

Nous longeons désormais la Rivière Blanche, le Sombreflot s'étant jeté dedans un peu plus haut. J'aperçois au loin quelques bâtiments et je sens l'odeur caractéristique de la sève de pin. Ce doit être une scierie.

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Une femme est en train de travailler toute seule à couper du bois et elle ahane sous l'effort.

_ Bonjour brave femme, la hélais-je, ne voulant pas l'effrayer en m'approchant sans bruit. Elle se retourne surprise, la hache à la main prête à se défendre. Elle semble toute seule, pourtant il y a deux habitations en plus de la scierie.

_ Oh... Bonjour, elle reste sur ses gardes et attends près de son billot de bois.

_ Nous voyageons jusque Vendeaume et nous voulons juste faire halte dans un endroit paisible pour manger un morceau, acceptez-vous que nous nous installions sur le banc ici? dis-je en désignant un banc qui est installé près de la première maison. Elle réfléchit puis hoche la tête.

_ D'accord... Cela me fera un peu de compagnie, répond t-elle de mauvaise grâce.

Nous sortons de quoi manger, il est presque 15h et nos estomacs crient famine. La femme continua de fendre son bois un moment et notre repas fut rythmé de ses coups de hache. Elle s'arréte finalement et vient vers nous en s'essuyant le front avec un mouchoir.

_ Il n'y a pas beaucoup de voyageurs qui passent par ici et quand ils passent ils ne s'arrétent pas, me dit-elle en s'épongeant le front.

_ Mais vous travaillez toute seule ici? répondis-je étonnée.

_ Oui, j'avais bien un manoeuvre avant mais il est parti rejoindre Ulfric et me voilà toute seule à présent, comment voulez vous que je fasse tourner la scierie!

Je compatis à son malheur mais n'y pouvait pas grand chose. Les guerres entraînaient toujours leur lots de problèmes.

Nous reprenons la route vers 16h d'un meilleur pas, ragaillardies par le repas. Le chemin pavé descends en pente douce vers Vendeaume et c'est facile de le suivre. Nous avons croisé un ou deux loups et un ragnard qui ont eut la bêtise de nous attaquer.

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Le soleil se couche quand nous arrivons enfin devant la rivière Yorgrim. Les hautes murailles de Vendeaume m'impressionnent comme la dernière fois que je suis venue. Si l'empire décide de faire le siège d'Ulfric, il aura du fil à retordre pour le débusquer. La ville semble millénaire et imprenable. Nous franchissons l'immense pont alors que le soleil disparaît à l'horizon.

Nous avons tout un tas de bardas à vendre mais il est trop tard, tous les magasins doivent être fermés. Nous nous rendons directement au Candelâtre. Cette auberge m'avait parue bien agréable la première fois. Je réserve une chambre pour Lydia et une pour moi, nos finances nous le permettant désormais puis je monte discuter un peu avec les clients.

Deux bardes chantent en coeur des chansons à la gloire d'Ulfric. C'est plutôt animé. Je repère un homme attablé qui griffonne fiévreusement dans un livre. Il est arrivé à la dernière page de celui-ci. Il relève la tête, la plume en l'air cherchant l'inspiration puis couche quelques derniers mots sur le papier et pousse un "Ah" de contentement. Je souris et m'approche.

_ Vous avez l'air fier de votre oeuvre, dis-je en m'asseyant à coté de lui. Il me sourit d'un air affable, et je crois remarquer que je lui plais en voyant son oeil s'allumer.

_ Tout à fait jolie demoiselle, je me présente Adonato Leotelli, auteur reconnu de fiction historique pour l'Académie des Bardes!

_ Kalista de Hauteroche, ravie de vous rencontrer. Il ne me plaît pas, il est chauve et sans grand charme mais je souris tout de même poliement.

_ Je viens de terminer mon plus grand chef-d'oeuvre : "Olaf et le Dragon"! Giraud à l'académie doit s'impatienter mais je n'ai pas le temps de lui porter pour le moment, c'est fort ennuyeux... me dit-il en se prenant le menton dans la main d'un air pensif.

_ Où se trouve cette académie? Je voyage beaucoup en Bordeciel, peut-être pourrais-je porter votre livre à ce Giraud?

_ Oh vous feriez ça? L'académie est à Solitude, c'est à l'autre bout de Bordeciel, répond t-il découragé.

_ Je dois me rendre prochainement là bas, je lui porterais votre livre, qu'en dites-vous?

_ J'en dis que j'en serais ravi! Tenez!

Il emballe le livre dans du papier de soie puis le mit dans un sac et me le confia. Je compris qu'il était très précieux pour lui, je me fis la promesse d'essayer de ne pas lui faire prendre l'eau.

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Adonato prie poliment congé, il allait se coucher me dit-il, l'oeil grivois. Je ne relevais pas, je n'avais aucune envie de passer la nuit dans son lit. Je parcourus la salle du regard et tombait sur un nordique richement habillé et à la figure burinée. Je m'approchais et il s'intéressa tout de suite à moi.

_ C'est une magnifique armure que vous avez là! Vous n'êtes pas Altmers pourtant, l'auriez-vous voler au Thalmor? s'esclaffe t-il en partant d'un grand rire. Je ris de concert.

_ Non, pas du tout, je l'ai forgée moi même en fait, répondis-je en souriant, pas peu fière.

_ Oh, c'est du bien bel ouvrage! Je me présente, Capitaine Vendermite.

_ Kalista de Hauteroche, vous êtes donc capitaine de vaisseau?

_ Plus maintenant, j'ai pris ma retraite ici à Vendeaume, mais les citoyens s'obstinent à me nommer Capitaine alors je les laisse faire.

Nous prenons place sur des chaises face au feu. Sa compagnie est agréable. Lydia bois dans un coin avec un mercenaire avec qui elle échange sûrement des faits de guerre. Un peu de "normalité" et de contact humain nous fait à toutes deux le plus grand bien.

_ Alors quelles sont les nouvelles de la ville?

_ Oh, elles ne sont pas très encourageantes, vous n'êtes pas au courant? Il y a eu une série de meurtres atroces commis sur de jeunes et jolies jeunes femmes, qui avaient la vie devant elles. C'est terrible, la ville et la garde sont en ébullition avec ça.

_ En effet, c'est terrible, combien y'a t-il eu de victimes?

_ Trois à ma connaissance mais il y en a peut être d'autres.

Il se penche vers moi et me désigne un homme dont les vétements dénotte une certaine richesse, assis à une table, le nez plongé dans une pinte de bière.

_ Cet homme là bas, c'est Torbjan Brise-Bouclier. Sa fille a été assassiné en dernier, et il a du mal à se remettre de sa mort.

Je hoche la tête, ça ne devait pas être facile en effet de survivre au meurtre de son enfant.

Nous avons continué à parler un moment puis j'ai pris congé et me suis dirigée vers le pauvre Torbjan.

_ Bonsoir Brise-bouclier, dis-je simplement en m'asseyant à ses cotés. Il relève péniblement la tête, ses yeux sont injectés de sang et il pue l'alcool.

_ On m'a dit que vous veniez de subir une cruelle perte, si il y a quoi que ce soit que je puisse faire, ce sera avec plaisir. Je suis Kalista de Hauteroche de passage en ville, dis je avec un sourire empreint de compassion.

_ C'est ma femme... geignit-il en tentant de soulever sa chope devenue trop lourde. Ma femme Tova, elle se laisse dépérir depuis que Friga nous a quittée. J'ai essayé de lui dire qu'Arkay veillerait sur notre petite mais elle ne veut rien entendre. Et pas moyen de trouver une fichue amulette du dieu pour lui rappeler qu'il veille sur nos morts!

_ Si j'en trouve une au cours de mes voyages, voulez-vous que je la rapporte ici?

_ Oh, ça pourrait sûrement l'aider... Il pousse un gros soupir et appuie son front sur la chope qui commence à pencher dangereusement. J'écarte délicatement le verre et son front tombe mollement sur la table. Il s'endormira sûrement là mais je ne peux rien y faire.

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Lydia est parti se coucher, il ne reste plus beaucoup de monde à l'étage, je descends donc avec dans l'idée de me mettre au lit. J'avise une magnifique jeune nordique appuyée au chambranle près de ma porte. Elle porte une robe de couleur ocre, sa taille est serrée dans un corset, ce qui fait ressortir sa poitrine généreuse. Je ne peux qu'être éblouis par sa beauté sauvage.

_ Bonsoir jolie dame, ça vous dirait la compagnie de Susanna dans votre lit ce soir? minaude t-elle en voyant mon air ébahi. Elle me fait un clin d'oeil et tourne sa généreuse poitrine vers moi pour que j'en apprécie mieux les monts et les vallées.

J'écarquille les yeux, c'est une fille de joie! Et elle me propose ses services! Une partie de moi-même a un violent soubresaut. Elle est belle, désirable, ses yeux bleus en amande me fixent avec douceur et sa bouche légèrement fardée est comme un fruit bien mûr dans lequel on a envie de croquer. J'imagine un bref instant nos deux corps s'enlaçant sous les peaux de bêtes mais je reviens rapidement à la raison.

_ Vous êtes une superbe femme mais je suis bien fatiguée, dis-je en lui tendant une petite poignée de septims. Dans d'autres circonstances, peut être aurais-je... hasardais-je en laissant mes yeux courirent sur ses courbes attirantes. Mes mains désiraient goûter la douceur de ses seins mais ce serait pour une autre fois...

_ Alors je vous souhaite bonne nuit jolie dame, répondit-elle en glissant une à une les pièces sous son corset, entre ses seins. Elle passe la main dans mes cheveux et je frissonne violemment en sentant la caresse de ses doigts. Elle s'en va, laissant dans son sillage un parfum de violette que je respire à plein poumons. Que m'arrive t-il?

Ma nuit fut agitée et je me retournais fréquemment dans le lit, l'esprit assaillit de vision brûlante.


Turdas 3 Atrefeu 4E201

Je me réveille le lendemain à peine plus reposée que la veille au soir, satanée Susanna qui m'a retourné les sens!

Il nous faut vendre tout notre bazar aujourd'hui, alors nous sommes partis vers le quartier marchand après avoir rapidement déjeuné.

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Je fis rapidement le tour du marché, vendis mes armes et armures au forgeron qui fut ravi de faire des affaires avec une nouvelle tête puis j'entrai dans l'échoppe d'alchimiste nommée La Fiole Blanche avec Lydia sur mes talons. Un Altmer très âgé et un impérial étaient en train de discuter de façon agitée.

_ Puisque je vous dis que j'ai la force d'aller là bas, ça suffit bien comme ça Quintus, vous n'êtes pas ma mère, s'écrie le Haut Elfe d'une voix chevrotante.

_ Il est hors de question que je vous laisse aller vous promener dans un vieux donjon hanté, vous feriez 10 pas hors de la ville que vous tomberiez de fatigue! réplique l'impérial nommé Quintus.

Ils se turent en m'entendant entrer.

_ Excusez nous madame, que puis-je pour votre service? me demande, affable, l'impérial tandis que le haut elfe bougonne dans son coin.

_ Je... je suis venue vendre des potions que j'ai trouvée lors de mes explorations et qui ne me sont pas utiles, répondis-je en regardant du coin de l'oeil le vieil elfe se diriger vers la table alchimique un bréchet à la main. En entendant mes mots, il se retourne.

_ Vous êtes aventurière? me demande t-il de sa voix usée.

_ Euh oui, pourquoi?

J'entends Lydia soupirer dans mon dos, elle a raison, je ne peux pas aider la terre entière mais c'est plus fort que moi.

_ Oh oh, as-tu entendu ça Quintus, je crois qu'on tient quelque chose! Avez-vous entendu parler de la Fiole Blanche? Non, sûrement pas! décrète t-il avant que je puisse répondre que c'était le nom de son magasin.

Il reprend :

_ C'est une fiole magique, créer dans des temps immémoriaux, même pour un altmer comme moi, par un magicien alchimiste du nom de Curalmil. Elle a été remplie des premières neiges tombées sur la Gorge du Monde et elle a la propriété magique de se remplir spontanément de tout liquide que l'on met à l'intérieur.

Il parle d'une façon animée et le rouge lui monte aux joues. Son assistant inquiet s'approche de lui en fronçant les sourcils.

_ C'est le travail de toute ma vie, mais j'ai découvert où cette fiole se trouvait. Elle a été enterrée non loin d'ici dans une grotte. Si vous me la rapportez, je vous récompenserais grassement! Qu'en dites-vous?

Il me regarde de ses yeux toujours perçants pour son âge vénérable.

_ Eh bien, d'accord, dites moi où elle se trouve et j'irais la chercher.

_ Oh magnifique! Splendide!!!

Il cours presque derrière le comptoir et sort un flacon remplit d'un liquide verdâtre et me le tend.

_ Tenez, prenez ceci, c'est une mixture qui vous aidera à atteindre la fiole, vous comprendrez une fois sur place. La grotte se trouve ici (il griffonna sur ma carte). Rapportez moi la fiole blanche et je vous récompenserais!

Je finis par faire ce pourquoi j'étais venue, vendre mes potions. Il nous fallu encore réparer un peu nos armures endommagées. Je fis affaire avec le forgeron pour qu'il me prête sa forge et je lui achetais quelques lingots de métal pour rafistoler notre matériel.

Il était midi quand nous sortîmes enfin de la ville.

_ Que fait-on? La grotte du vieil alchimiste est sur la route de Fortdhiver... dis-je en étudiant ma carte.

_ Les Grises-barbes ne vous ont-ils pas dit d'aller à l'Académie? me demande Lydia d'un ton de reproche.

_ Si... si tu as raison, prenons le chariot, cela nous évitera la fatigue du voyage.. et l'envie de musarder à droite à gauche...

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L'arrivée à Fortdhiver se fait de nuit. Le temps est brumeux et nous sommes le plus au nord du continent de Tamriel. J'ai entendu dire que Fortdhiver était l'ancienne capitale de Bordeciel mais, depuis le cataclysme en 4E122 qui avait englouti une grande partie de la ville, la capitale s'était déplacée à Solitude. Il ne restait plus qu'un petit village à peine plus grand que Rivebois et le majestueux collège de magie, perché sur un promontoire rocheux comme suspendu dans le vide. Le collège avait miraculeusement réchappé au cataclysme.

Nous avançons dans le village quasi silencieux à cette heure et arrivons devant le pont qui mène au collège. Une Altmer est appuyée aux piliers du pont et se redresse en nous voyant arriver.

_ Bonsoir voyageuses, vous voulez pénétrer dans le Collège? Je vous préviens, il n'est pas ouvert à tout le monde, vous devez faire montre de votre savoir magique avant de pouvoir y être accepté.

Elle barre la route de son corps.

_ Et que dois-je faire pour cela? Je suis Kalista de Hauteroche et mage de mon état, cela ne vous suffit-il pas? L'attitude de l'Altmer m'agaçe, je ne m'attendais pas à devoir subir une épreuve pour rendre visite à mes pairs.

_ Eh bien c'est simple, lancez sur moi le sort Toucher Apaisant. Vous le connaissez n'est ce pas?

Je prend un air penaud, je n'ai pas encore appris ce sort et n'ai pas beaucoup cherché à l'apprendre non plus . Voyant mon air, un fin sourire se dessine sur ses lèvres.

_ Si vous ne le connaissez pas, je peux vous le vendre, pour 30 pièces d'or, en espérant que vous soyez capable de vous en servir ensuite....

Je soupire et lui tends l'argent. Elle me donne un mince livre de sort, que je parcours rapidement. Le sort est parfaitement à ma portée mais, de sentir son regard goguenard sur moi pendant ma lecture m'insupporte.

_ Voilà, allons y! dis-je en tendant mes mains vers elle et en lançant le sort. Un halo doré apparaît et l'englobe.

_ Ahhh! Parfait, vous êtes dignes de pénétrer les murs du Collège de Fortdhiver! répond t-elle en me lançant un sourire plus affable.

_ Suivez moi. Sans moi, vous n'auriez pas pu passer le pont.

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Tout au long du chemin, elle lance plusieurs fois un sort qui vient illuminer des sortes de vasques sur le pont. Le spectacle en bas est saisissant, nous marchons au dessus du vide. Je priais intérieurement pour que le pont fut solide. L'elfe récite sa leçon tout en me menant vers le Collège.

_ La culture a plus de valeur que n'importe quel trésor et nous devons nous protéger si nous ne voulons pas que notre savoir tombe entre de mauvaises mains, vous comprenez? Nombreux sont les aventuriers à se croire un quelconque talent et à venir ici dans l'espoir d'accéder à l'Académie. Notre petit test n'est là que pour vérifier les aptitudes de chacun. Une fois à l'intérieur, allez voir Mirabelle Ervine, elle est souvent dans la cour et vous avez encore une chance de la trouver à cette heure-ci. Elle est le bras droit de l'archimage pour ce qui concerne le fonctionnement de l'Académie.

Nous étions arrivées de l'autre coté du pont.

_ Qu'en est-il de ma garde du corps ici présente? demandais-je en désignant Lydia. Peut-elle restée avec moi sans problème?

_ Si elle ne s'occupe pas des mages et ne cause pas de désordres, il n'y a pas d'inconvénients à ce qu'elle reste avec vous.

Nous prenons congé de l'agaçante Altmer et pénétrons dans la cour de l'académie. Il fait presque nuit et on ne distingue pas bien le décor mais il respire la sagesse. La cour est en cercle et un préau en fait le tour. Au centre se trouve un jardin arboré et en face de l'entrée une haute tour nous domine. La statue d'un mage se tient au centre du petit jardin. J'aperçois deux personnes en train de discuter juste derrière la statue. Je m'approche.

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_ Si vous êtes ici, c'est uniquement parce que l'Archimage a insisté, et non pas parce que nous plions face aux règles que le Thalmor veut nous imposer, me suis-je bien fait comprendre Sir Ancano?

_ Sans équivoque Mirabelle. Si vous avez terminé, je vais rentrer dans mes quartiers.

La femme, Mirabelle, fait un geste agacé de la main et se tourne vers moi tandis que le dénommé Ancano tourne les talons.

_ Oh, une nouvelle apprentie? dit-elle l'air vaguement préoccupé. Je suis Mirabelle Ervine, je m'occupe de la vie courante ici, l'archimage Savos Aren est trop occupé pour cela.

_ Je suis Kalista de Hauteroche, et je viens suivre vos cours pour me perfectionner. C'est Faralda qui m'a dit de m'adresser à vous.

_ Elle a bien fait! La femme frissonne à ces mots, le blizzard ne cesse de souffler et les hauts murs de l'académie ne suffisent pas à couper le vent.

_ Suivez moi, je vais vous montrer le quartier des disciples.

Elle avise alors soudain Lydia qui se tenait en retrait.

_ Et cette personne est...?

_ Ma garde du corps. Je suis Thane de Blancherive et je ne voyage jamais sans elle. Faralda m'a dit que cela ne poserait pas de problèmes. Dans l'académie, elle ne me suivra pas au cours et mais elle m'accompagnera à l'extérieur. Sera t-il possible de la loger également?

Mirabelle réfléchit un instant, le doigt sur le menton puis prit sa décision.

_ Pas de problème, nous n'avons pas beaucoup d'élèves en ce moment. Mais si jamais de nouveaux élèves arrivent et qu'il faille libérer une chambre, votre garde du corps ira dormir à l'auberge. Sommes-nous d'accord?

_ Tout à fait.

J'aimais bien Mirabelle, sa façon carrée de décider les choses était... rassurante. Elle nous emmena aux chambres qui se trouvaient dans une des tours bordant la cour.

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_ Vous êtes ici dans le Pavillon de l'Accomplissement. C'est le quartier des novices.

Mirabelle me présente la première chambre sur la droite en entrant. Elle est confortable et pleine de rangements. Elle nous montre pour Lydia la chambre juste à coté.

_ Demain matin à 9h00, notre mage Tolfdir, spécialiste de l'altération, va donner un cours dans la Salle des Éléments. C'est le bâtiment en face de l'entrée. La Salle des Éléments est au rez de chaussée, au premier étage à droite vous avez l'Arcaneum et au deuxième étage par la porte de gauche, ce sont les appartements de l'archimage, mais je vous déconseille de le déranger. Le Pavillon de la Prestance, la tour jumelle à celle ci dans la cour, est consacré à l'habitat des mages confirmés, à l'enchantement et à l'alchimie. Il est tard, je vais vous laisser vous reposer pour être dans les meilleures dispositions pour le cours de demain. Et... oh j'y pense!

Mirabelle se tourne vers un des placards et en sort une robe, un capuchon et des bottes. Je fais la grimace.

_ Voici des vêtements... plus appropriés à votre condition. Dans l'Académie, je vous demanderais de porter cette tenue de novice. A l'extérieur... faites comme bon vous semble, dit-elle en lorgnant négligemment sur mon armure.

Elle prit congé et nous nous retrouvâmes seules avec Lydia.

_ Vous allez vraiment mettre ça? demanda Lydia dédaigneuse en regardant la robe de novice.

_ Ce sont les règles, répondis-je en soupirant. J'ai passé une grande partie de ma jeunesse vêtue ainsi, ça me rappellera des souvenirs...

La nuit fut agréable entre les murs bien chauffés et le lit confortable de l'académie et je me réveillais le matin pleinement reposée.


Fredas 4 Atrefeu 4E201

_ Lydia, tu peux faire ce que bon te semble ce matin, je vais aller au cours, dis-je simplement à ma huscarl.

Je constate en sortant que le temps est redevenu clément mais je ne m'attarde pas dans la cour et me rend directement à la Salle des Éléments.

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Il semble que la leçon ait déjà commencé, je me hâte de rejoindre les autres, non sans remarquer Ancano qui se tient en retrait, les bras croisés.

_ Ah voici la nouvelle élève dont Mirabelle m'a parlée, dit Tolfdir d'une voix usée par les années. C'est un homme d'âge avancé au cheveux blancs qui lui tombent sur les épaules. Il me sourit aimablement. Je fais un signe de tête en guise de salut et croise les mains dans mon dos.

_ Je parlais à nos jeunes apprentis du danger d'utiliser la magie. La magie est par nature instable, vous le savez bien, qui ne s'est pas déjà brûler avec son propre sort de feu. Aussi, il faut apprendre avant tout à la maîtriser pour ne blesser ni vous mêmes, ni les autres quand ce n'est pas intentionnel.

Le Khajit qui se tient sur ma droite soupire lourdement et intervient.

_ Maître, nous savons tout cela... ne pouvons-nous pas passer à la pratique!?

Les deux autres murmurent des encouragements. Tolfdir fronce les sourcils puis ses yeux se posent sur moi.

_ Et vous jeune Kalista, qu'en dites vous?

Je sens le regard de tous peser sur moi et je me trouve d'un coup un peu bête.

_ Je pense que nous devrions effectivement passer à la pratique, maitre, répondis-je après un instant d'hésitation.

_ Bon, et bien puisque vous êtes tous prêt, faisons une démonstration.

Le mage s'avance vers moi.

_ Vous voulez bien m'aider, connaissez-vous un sort de barrière?

Je réfléchis un instant et hoche la tête.

_ Dans ce cas, tenez-vous là, dit-il en désignant le sol. A mon signal, vous lancerez votre sort.

Tolfdir et les étudiants s'écartent et je me tiens là où il me l'a indiqué, me remémorant la formule de la barrière de protection.

_ Allez y!

Je lance le sort et Tolfdir me décoche un éclair de feu que la barrière stoppe sans difficulté. Si il n'y a que des épreuves de ce type à l'Académie de Fortdhiver, ce ne sera pas bien difficile!

_ Bien, vous avez parfaitement exécuté la manoeuvre. Nous allons maintenant passer aux travaux pratiques, qui se dérouleront en dehors de l'Académie. Nous avons récemment découvert les ruines de Saarthal, qui seraient un des premiers établissements nordiques en Bordeciel. Il y a là-bas toutes sortes de choses intéressantes à étudier. Je vous propose donc de nous y retrouver dans l'après midi, mais ne trainez pas, les ruines se trouvent dans les montagnes derrière Fortdhiver et il vous faudra au moins 3 heures pour vous y rendre.

Les étudiants se dispersent et j'observe Ancano sortir à leur suite. Pensive, je rejoins Lydia au Pavillon de l'Accomplissement.

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Elle était assise à un bureau en train d'écrire dans une sorte de cahier. Elle le referma prestement en me voyant entrer. Que pouvait-elle donc consigner là dedans?

_ Alors, votre premier cours s'est-il bien passé Thane? me demande t-elle.

_ Très bien, c'était plutôt simple. J'ai eu affaire au mage Tolfdir qui est quelqu'un d'extrémement prudent. Nous n'avons fait qu'une petite démonstration de magie puis il nous a invité à nous rendre aux ruines de Saarthal qui se situent dans les montagnes au sud-ouest de Fortdhiver. Nous allons faire un peu d'archéologie là bas, semble t-il.

Je me dirigeais vers ma chambre pour récupérer mon armure et mes armes.


 Extrait du journal de Lydia, Huscarl du Dovahkiin, Fredas 4 Atrefeu 4E201

Me voilà dans une école de magie... Je n'aurais jamais cru que mes pas me mèneraient ici mais à vrai dire, ce ne sont pas mes pas, c'est la destinée extraordinaire de ma maîtresse. Elle semble redevenue elle-même après son passage chez les Grises-barbes. Cependant, elle m'a dit qu'elle aurait à y retourner et je crois que cette fois là, je ne la laisserais pas monter seule, quoiqu'elle en dise. Il est hors de question qu'elle revienne traumatisée comme la dernière fois!

Les mages sont des créatures étranges et personne ne m'a adressé la parole aujourd'hui, même pas pour me demander qui j'étais. Ca n'est pas plus mal comme ça,mais je vais peut-être finir par m'ennuyer.

Ce matin, c'est son premier cours, m'etonnerais pas qu'elle épate tout le monde, après tout, ils ne savent pas qui elle est mais elle doit sûrement les dépasser en pouvoir! J'ai vu cet Ancano hier, ce Thalmor maudit, j'ai intérêt à me méfier de lui, je ne le sens pas du tout. Je vais mettre à profit mon inactivité pour l'observer.

2 février 2012

12 - Pélerinage jusqu'au Haut Hrothgar

Sundas 30 Vifazur 4E201

Je me réveille tôt. Lydia n'est même pas encore debout, chose rare. Je m'habille rapidement et vérifie mon sac. Des provisions pour plusieurs jours et des potions. Dans la salle de l'auberge, je m'assieds près du feu et grignote un morceau de pain accompagné de fromage. Lydia vient me rejoindre quelques minutes plus tard.

_ Nous partons bientôt?

_ Je vais quitter Fort-Ivar dés que j'aurais fini mon repas.... dis-je en regardant les flammes danser sur les bûches.

_ Je... Vous ne m'emmenez pas? Sa voix prend un ton alarmé.

_ Lydia, je ne peux pas t'emmener, ils ne te laisseront pas entrer dans le monastère. Je ne sais pas combien de temps je vais devoir rester là haut et il est hors de question que tu poireautes dans le froid glacial qui règne au sommet de la Gorge du Monde.

_ Mais, mon Thane, qui vous protégera sur le parcours?!

_ Il n'y a apparemment pas de danger à gravir les 7000 marches selon ce qu'a dit Klimmek, il fait lui même l'ascension plusieurs fois par semaine et ce n'est pas un guerrier. C'est un périple que je dois accomplir seule. Ne t'en fais pas je serais prudente.

Mon ton rassurant ne réussit pas à calmer son inquiétude, je vois son front se plisser et ses poings se crisper tandis qu'elle se met à contempler à son tour les flammes. Elle sait que j'ai raison et qu'elle doit m'obéir, mais son désir de me protéger et sa peur qu'il m'arrive malheur sont très fort.

_ Bien, alors je resterai ici et vous attendrai, murmure t-elle comme un automate.

Je sors ma bourse et lui confie une somme rondelette.

_ Pour payer la chambre. Ne te morfonds pas en m'attendant d'accord?

Elle acquiesce en me regardant bien en face, elle a les yeux brillants et détourne rapidement la tête quand l'eau menace soudain de déborder. Je me lève, il vaut mieux partir au plus vite pour rendre la séparation moins délicate. Je pose ma main sur son épaule et elle appuie vivement sa joue dessus. Je me penche sur elle dans son dos, lui entoure le cou de mes bras et pose ma joue contre la sienne. Nos deux visages regardant dans la même direction, je lui chuchote.

_ Je reviendrai en un seul morceau, je t'en fais la promesse, d'accord?

Elle ne dit mot et se contente d'hocher la tête. Les larmes débordent de ses yeux et elle se lève prestement pour aller s'enfermer dans la chambre. Je suis triste de la laisser mais je n'ai pas le choix.

Je sors, il fait beau et doux mais je sais qu'en montant en altitude ça ne va pas durer. Je prend une profonde inspiration, emplis mes poumons de l'air pur des montagnes et je me dirige vers le pont enjambant le torrent.

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Une sorte d'autel de pierre attire tout de suite mon attention, je m'en approche. Il y a une tablette gravée au centre, je dois me pencher et plisser les yeux pour lire son inscription.

Emblème I

Avant l'arrivée des premiers hommes, les dragons étaient les maîtres de tout Mundus.

La voix était leur verbe mais ils ne parlaient que lorsqu'ils le devaient absolument.

Car la voix pouvait voiler le ciel et inonder la terre.

Combien d'emblèmes semblable à celui-ci y aura t-il le long du chemin des 7000 marches, aucune idée. En tous les cas, c'est instructif et je prend le temps de noter ces mots pour y réfléchir plus tard. Je ne connais pas vraiment l'histoire de Tamriel, Mundus représente t-il Nirn, la planète sur laquelle nous marchons? Sûrement. Je me met à gravir les marches, elles sont abîmées et érodées par le temps. Seuls les 9 divins savent qui les a taillées à même la roche, mais elles doivent être aussi antique qu'Akatosh lui même.

Le soleil me réchauffe tandis que je monted'un bon pas. J'ai un bon entraînement à la marche depuis que j'ai débarquée à Bordeciel et la grimpette ne me fait pas peur. Le plus dur est de ne pas glisser sur les marches inégales. Le sentier est à flanc de montagne et plus je m'éleve, plus je découvre le paysage qui s'étends à mes pieds. C'est magnifique.

Dans un lacet du sentier, je tombe sur un autre pèlerin. Il est agenouillé devant l'emblème et semble prier. Je ne le dérange pas et attends mon tour. Il finit par se relever et se retourne vers moi.

_ Oh, bonjour pèlerine, je vous laisse la place.

_ Vous montez voir les Grises-barbes, demandais-je intriguée.

_ Oh non, je n'irais pas si haut, j'aime faire le pèlerinage mais je n'arrive jamais à aller au delà du 6ème emblème. Je ne monte pas assez vite et la température est glaciale là haut. Vous allez les voir ? Vous... vous êtes le Dovahkiin? demanda t-il fiévreusement.

_ Eh bien... ça se pourrait, répondis-je gênée.

_ Oh! J'ai entendu l'appel moi aussi, cela veut dire que les temps changent!

_ Si vous le dites... murmurais-je en me penchant vers le 2ème emblème pour le déchiffrer.

Emblème II

Puis vinrent les hommes qui proliférèrent sur toute la surface de Mundus.

Les dragons restaient les maitres de ces peuplades rampantes.

Les hommes étaient alors bien faibles et ils n'avaient pas le pouvoir de la voix

Je me redresse. Le pèlerin est toujours là et me regarde d'un air révérencieux qui me gêne. Je me demande qu'elle sera la conclusion de ces emblèmes et aussi qui les a inscrit sur ces stèles de pierre. Le sentier grimpe fort maintenant et le brouillard commençe à tomber, gênant la visibilité.

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Alors que je baisse la tête pour suivre les marches inégales du sentier, j'entends un bruissement devant moi. Je relève les yeux et met la main sur la garde de ma masse mais je ne vois rien. Je reprend ma marche tout en restant attentive quand soudain, venant de la pente enneigée, un spectre de glace se jette sur moi. Je n'en avais encore jamais vu et la peur me saisit quand il découvrit des crocs tels des stalactites et se jette sur moi. Mes premiers traits de feu le manque, il est très rapide. Ma masse enflammée frappe son corps immatériel qui se contracte sous la morsure du feu magique. Il me fouette de sa queue et me mords dés que je lui laisse une ouverture. Finalement, il tombe à mes pieds, toute magie échappée de son corps translucide.

Il m'a bien mordu à plusieurs endroit et je doit me soigner rapidement si je ne veux pas que l'hémorragie s'aggrave.

_ Pas de danger, tu parles! maugréais-je en reprenant mon ascension.

Il fait de plus en plus froid à mesure que je grimpe. Les érables et les bouleaux ont laissé place aux sapins résistants. Ils sont recouverts de neige à cette altitude et mes pas crissent sur le sol gelé.

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Les marches sont désormais en partie cachées par la neige et je manque plusieurs fois me tromper de chemin. Ce n'est que le précipice qui m'indique que je suis la mauvaise route. Je finis par apercevoir le petit autel caractéristique désignant un emblème.

Emblème III

Tout jeune, l'esprit des hommes était fort en ces temps anciens.

Ils n'avaient peur ni des dragons, ni de leur voix.

Mais les dragons ne faisaient que les conspuer et ils leur brisèrent leur coeur.

Il est prêt de midi et je ne vois aucun endroit pour me mettre à l'abri et me restaurer un peu. Par dépit, je pioche un morceau de viande salée dans mon sac et me met à le rogner.

Je croise parfois des sortes de cairns de pierres. J'ai entendu dire que ceux qui gravissent les sommets doivent essayer d'élever encore un peu la montagne. Ces cairns pointus servent à cela : à dire "je suis passé par là" et aussi à élever la montagne.

Le sentier par moment se fait plus plat et praticable et parfois il est tellement glissant que je dois me coller au flanc de la montagne pour ne pas glisser et sombrer dans le vide. Le blizzard masque le paysage qui s'étends à mes pieds et je n'ai d'autre choix que de marcher continuellement pour ne pas mourir gelée sur place. Comment Klimmek peut-il monter plusieurs fois par semaine ici? Les Grises-barbes lui accordent-ils une bénédiction particulière, c'était ce qu'il aurait voulu dire par "nous avons notre petit arrangement?"

Je ne sens plus mon visage tant le blizzard le fouette et je n'ai lu que 3 emblèmes. J'ose à peine imaginer le temps qu'il va me falloir pour arriver en haut.

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Le quatrième se profile dans la tempête, je n'ai plus aucune idée de l'heure qu'il est, je marche mécaniquement vers le sommet.

Emblème IV

Kyne fit appel à Paarthurnax, qui avait pris les hommes en pitié.

Ensemble, ils apprirent aux hommes à utiliser la voix.

Puis la Guerre draconique fit rage, dragons contre Parleurs.

La guerre draconique, j'en ais entendu parler, une guerre qui a ravagé la terre et dont les hommes sont sortis vainqueur, mais je n'en sais pas plus. Kyne, je l'ai appris ici, est une facette de Kynareth, si ce n'est Kynareth elle même, personnifiée par les Nordiques. Je soupires et essuies le gel qui s'accumuledans mes sourcils. Mes cheveux crissent et sont gelés dans mon cou. Mon armure semble peser des tonnes. Je prend mon courage à deux mains et continue ma grimpette, de toute manière si je m'arréte, je meurs et si je rebrousse chemin, je dis adieu à mon destin.

Alors que je vais m'engager dans une volée de marche, le temps semble suspendre son vol. Mon esprit se ferme à l'extérieur et je ne vois plus que la terre, de très haut, comme si je volais.

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"Regarde!" le mot a sonné comme un coup de tonnerre dans ma tête. Je vois mon corps allongé sur la volée de marche, je suis morte, je le sais, terrassée par un ennemi puissant.

"Fait en sorte que cela n'arrive pas, Kalista ma fille..." Akatosh me parle de nouveau pour me sauver la vie! La vision cesse aussi vite qu'elle est venue mais je suis ébranlée. Je suis seule et si cet ennemi est si fort qu'Akatosh me prévient, il faut que j'utilise la ruse.

Je fouille dans mon sac et sors un parchemin d'invocation d'Atronach de foudre. Je passe en revue mes sorts tout en avançant sur le chemin glacé. Je finis par m'apercevoir que le sentier passe entre deux grandes saillies rocheuses, à l'abri des vents.

"C'est là..." J'ai l'impression d'entendre des mots chuchotés dans le vent, peut être est-ce seulement le fruit de mon imagination mais je n'en lis pas moins le parchemin d'invocation. Un golem de foudre se matérialise devant moi.

"Je vous servirais jusqu'a ma mort maîtresse" dit-il d'une voix qui sonne comme un coup de tonnerre.

Je me lance une armure de protection et je prépare mon éclair enflammé. Je fouille mes potions et trouve un breuvage qui renforce mes capacités à parer. Je le bois d'un trait et ainsi équipée, j'avançe entre les murs de pierre.

J'entends un grognement guttural provenir d'au dessus de moi, à peine ais-je pénétrée dans le canyon. Je lève la tête pour découvrir une espèce de gorille blanc. Cependant, je compte 3 petits yeux sournois au milieu de sa face. Un troll des glaces! Une créature terrible dotée d'une régénération de vie qui en fait un monstre difficile à occire.

_ Attaque cette créature Atronach! hurlais-je pour me faire entendre au dessus de la tempête de neige.

L'atronach se lance à la poursuite du monstre qui est en train de descendre en sautillant la falaise.

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Je lance plusieurs éclairs enflammés qui frappent le troll de plein fouet. Il glapit mais ne s'arréte pas. Il fonce droit sur moi mais je crains le corps à corps avec cette bête ultra rapide. L'atronach lui lance des éclairs qui parfois le manque. Il est donc intuable?

Il arrive finalement au corps à corps et me frappe avec une force inouïe. Je tombe au sol, à moitié étourdie et lève ma masse pour me protéger du coup suivant. La brûlure de mon arme le fait grogner de douleur. Je réussis à me remettre sur mes pieds quand l'atronach le frappe d'un coup de poing puissant. Je vise la tête et les trois petits yeux emplis de cruauté et je balance ma masse enflammée. Il pousse un ultime hurlement de douleur et s'écroule au sol. J'halete tout en me demandant si il est vraiment mort. L'atronach disparaît dans un nuage de poussière et une odeur d'ozone. Si jamais le troll se relève, je suis seule contre lui. Ma tête me tourne, il m'a bien assommée en me frappant. Le corps ne bouge plus, j'attends plusieurs minutes, luttant contre le vent glacial mais il ne se ranime pas. Je prend ma dague et incise rapidement les parties charnues de son corps. Un liquide blanchâtre s'en écoule, de la graisse de troll. Ça aune odeur épouvantable mais je sais que la graisse de troll a des propriétés alchimiques.

Je cours me mettre à l'abri sous la saillie rocheuse, je suis transie de froid. Je débouche une bouteille de vin alto dans l'espoir que cela me réchauffe quelque peu. Il faut que je reprenne ma route. Je dirai deux mots à Klimmek à mon retour sur la dangerosité du chemin.

J'aperçois au détour du sentier le 5ème emblème.

Emblème V

Les hommes prirent le dessus, utilisant leur cris pour chasser Alduin hors du monde.

Ils prouvèrent à tous que leur voix, elle aussi, était puissante.

Pourtant, leur sacrifices furent nombreux.

Alduin, mon frère maléfique, le dévoreur de monde. Pourtant, il m'a protéger alors que je voulais pénétrer dans le cap célestal nord où j'aurais pu trouver la mort. Il ne m'a plus parlé depuis, c'est Akatosh qui m'a parlé. Je n'ai aucune idée de la raison du silence d'Alduin.

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Le reste de la montée n'est qu'un souvenir confus dans mon esprit. Le vent soufflant à mes oreilles me saoule tout autant qu'un vin trop rapidement bu, je marche comme une automate vers le sommet de la Gorge du Monde. Je ne sens plus ni mes pieds, ni mes doigts, ni mes lèvres. Je n'ai plus peur de mourir congelée sur place, je ne me rends plus compte que j'aifroid.

Je griffonne sur un bout de papier la teneur des emblèmes 6 et 7, que voici:

Emblème VI

Hurlant leur cris, les enfants du ciel prévalurent.

Fondant le premier Empire par l'épée et la Voix.

Pendant que les dragons se retirèrent de ce monde.

 

Emblème VII

Les Parleurs du Mont Ecarlate s'en furent, humiliés.

Jurgen Parlevent commença ses sept années de méditation.

Pour comprendre comment une Voix forte pouvait faiblir.

Le blizzard fini par se calmer légèrement, il n'y a plus que quelques flocons qui volettent autour de moi. Cela me fait sortir de ma torpeur. J'avi les yeux brûlants et le souffle court. Il faut faire quelque chose. Je débouche une potion de vigueur que je bois doucement, sentant peu à peu mon souffle s'apaiser. La température sans le vent est supportable et je reprend plus vigoureusement la marche jusqu'à atteindre le 8ème emblème.

Emblème VIII

Jurgen Parlevent fit le choix du silence et revint parmi les siens.

Ses 17 adversaires ne purent le vaincre de leurs cris.

Jurgen le calme construisit son refuge sur la gorge du monde.

Alors ce Jurgen Parlevent est le fondateur du Haut Hrothgar? Le premier des Grises-barbes? Il me tarde vraiment de les rencontrer. Je lève les yeux vers le ciel, la nuit n'est plus très loin.

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Les marches sont toujours inégales et je trébuche souvent. Je sens que mes extrémités reprennent un peu de chaleur alors que le vent ne souffle plus.

Et soudain devant moi, se dresse la silhouette du monastère. J'avançe comme hypnotisée mais mon attention est attirée par le 9ème emblème. Il est surmonté d'une statue de Talos.

"Fière fille de Bordeciel..." Encore un murmure dans le vent, je dois avoir des hallucinations due à la fatigue. Je tombe à genoux devant le 9ème emblème et m'accroche à la stèle pour déchiffrer le texte sacré.

Emblème IX

Restés silencieux pendant des années, les Grises-barbes prononcèrent un nom.

Tiber Septim, alors tout jeune, fut appelé à Hrothgar.

Ils le bénirent et le nommèrent Dovahkiin.

J'appuye mon front contre la stèle glacée et me met à sangloter. Ce ne peut être vrai, je ne peux pas être l'égale de Tiber Septim alias Ysmir et de son vrai nom Talos, amené à monter sur le trône de l'Empire. Je ne suis qu'une petite magicienne Bretonne, faible et inexpérimentée, pourquoi les Neufs Divins m'ont-ils choisis?

Mes larmes se cristallisent sur mes joues, ma respiration haletante fait naître un nuage de givre sur l'emblème. Le froid me saisit si fort que je n'arrive plus à bouger aucun de mes muscles. Je vais mourir là, aux portes du monastère et devant la statue de Talos.

Une douce chaleur m'envahit doucement, alors que mes larmes se tarissent. L'espoir revint en moi, c'est indéfinissable, c'est comme si quelqu'un souffle un air chaud et doux dans mes poumons jusqu'alors brûlants. Ma respiration ralentit, mon pouls revient à la normale et mes joues se colorent. Je me relève et tourne mon regard vers le monastère. Il me reste un emblème à lire.

Emblème X

La Voix est adoration.

Suivez la Voie intérieure.

Ne parlez qu'en cas de besoin absolu.

L'air autour de moi se charge d'énergie et je sens un flux de magicka m'entourer. Un loup hurle un peu plus bas dans les rochers et mystérieusement, je comprend son langage. Je ne fais plus qu'un avec la montagne.

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La silhouette du monastère m'écrase de toute sa hauteur, son âge vénérable me donne le tournis. Je monte les marches et trouve le coffre dont a parler Klimmek. Cependant, je ne l'ouvre pas et vais directement aux portes. Je frappe plusieurs coups contre l'antique vantail. Après quelques minutes d'attente, il s'entrouvre.


Extrait du journal de Lydia, Huscarl du Dovahkiin

...Elle n'est redescendue qu'au bout de 3 jours complets! Et dans quel état! Elle a des gelures partout sur le corps et elle ne dis pas un mot! Je l'ai mise au lit de force, je lui ai administré du bouillon et ait enduit ses gelures de graisse. Je ne connais pas d'autres remède...

... Je ne sais pas quoi faire, elle ne veut pas parler, elle ne veut rien me dire et son corps est constamment gelé. Même la proximité du feu ne la réchauffe pas...

... Elle a finit par desserrer les dents et m'a raconté une partie de son aventure. Je n'aurais jamais imaginée tout ce qu'elle m'a dit. Elle est l'équivalent de Talos lui même! Elle est vouée à la même destinée qu'Ysmir le dragon du nord! J'ai du mal à y croire...

... Le récit de son ascension vers le monastère m'a donné des frissons. Je comprends mieux les gelures. Il a fallut que je me concentre pour comprendre son histoire dans le monastère. Elle appelle les Grises-Barbes les Langues, je ne sais pas pourquoi.

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Ils sont au nombre de 4 et un seul parle pour eux tous. Ils lui ont demandé de faire des sortes de tests pour savoir si elle était vraiment Dovahkiin et ces tests ont été concluants d'après ce que j'ai compris. Elle possède le pouvoir de la Voix, le Thu'um maîtrisé par les plus grands nordiques. Comment cela est possible, mystère.

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Ils lui ont dit que les mots de puissance s'apprenaient grâce aux Murs des Mots disséminés un peu partout en Bordeciel, reliquat de l'ère où les hommes maîtrisaient tous le Thu'um. Chaque cri est composé de 3 mots, une fois qu'on connaît tous les mots, le cri atteint sa pleine puissance.

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Elle a appris deux autres mots là haut, mais elle n'a pas voulu les prononcer devant moi, disant que cela déclencherait leur pouvoir. Elle est vraiment changée depuis qu'elle est revenue, c'est peu si je la reconnais. Il y a dans ses yeux une sagesse ancestrale qu'il n'y avait pas auparavant. Elle est plus calme, plus posée, plus silencieuse aussi. Cela m'effraie.

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Elle m'a dit que les Langues comme elle les appelle lui ont transmis leur immense savoir mais qu'il lui restait encore beaucoup de choses à apprendre d'eux. Elle m'a dit aussi que si ils ne l'avaient pas forcée à redescendre de la Gorge du Monde vers Fort-Ivar, elle y serait encore. L'atmosphère du monastère appelait à la méditation et à la quête de sa Voie intérieure, je recopie ici ses propres paroles. Elle a acquis en quelques jours la sagesse qu'un homme normal met toute une vie à obtenir. Je ne sais même pas si je suis encore digne d'être sa Huscarl tant je suis ridicule à coté.

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Je n'ai pas réussi à en savoir plus. Elle a débarqué le 1er d'Âtrefeu alors que la lune se levait. J'étais assise sur le parapet du pont à guetter le sentier quand je l'ai vu. Elle descendait d'un bon pas la montagne, elle semblait en bonne santé. J'ai courus vers elle, j'avais eu si peur qu'elle ne revienne pas. Je me suis arrêtée à quelques mètres d'elle quand je l'ai vu. Son visage était fermé, ses yeux brillants, des traces de gelures sur son nez, son front et ses oreilles me firent peur. Je prie sa main alors qu'elle passait à ma hauteur comme si elle ne me voyait pas. Cela l'a arrêté et elle s'est tournée vers moi. Quelque chose à semblé faire un déclic en elle. "Lydia" a-t-elle simplement prononcée. Au moins me reconnaissait-elle. Et elle s'est évanouie contre moi! Je l'ai porté tant bien que mal jusqu'a l'auberge et l'ai soignée. Elle va mieux maintenant mais c'est à peine si j'ose lui demander ce que nous allons faire maintenant.


Middas 2 Âtrefeu 4E201

Je me suis réveillé à l'aube encore une fois. Ma fidèle Lydia m'a veillée une partie de la nuit, je m'en souviens. Mes pensées se font de plus en plus claires au fur et à mesure que le souvenir du Haut Hrothgar s'estompe. Les Langues m'ont confié une mission dont je n'ai pas encore parlée avec ma huscarl.

Je dois retrouver la corne de Jurgen Parlevent, perdue dans Ustengrav près de Solitude, et seulement ensuite ils m'en apprendront plus sur la Voix. Ils m'ont également dit de me rendre à Fortdhiver pour étudier la magie et devenir plus forte.

Je me redresse sur le lit et tâte mes gelures aux extrémités. Elles se résorbent progressivement mais j'en garderais à jamais des cicatrices, comme si on m'avait brûlé les extrémités. C'est le prix à payer pour atteindre le sommet du monde.

Lydia s'ébroue à coté de moi.

_ Oh, vous êtes déjà réveillée!

Elle s'empresse de se lever et cours presque jusqu'a la salle de l'auberge d'où elle me ramène le bouillon bien chaud et nourrissant dont elle m'a gavé depuis hier soir. Je lui souris et prend le bol qu'elle me tend. Elle va s'asseoir sur sa couche et m'observe pendant que je mange sagement. Je n'ai pas faim en fait, de même que j'ai de plus en plus rarement soif, mais de me voir faire cette action habituelle et tellement humaine rassure Lydia.

_ C'était bon, dis-je simplement. A vrai dire, j'ai du mal à me remettre de mon passage au monastère, tellement de choses m'y ont été révélées qui changeaient ma destinée.

Lydia a toujours une ride d'inquiétude qui lui barre le front mais elle parait rassurée.

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Quand elle me voit revêtir mon armure, elle fait de même. Alors que j'allais partir après avoir réglé tout notre séjour à Wilhelm qui me regarde lui aussi avec crainte depuis mon retour, Lydia m'arréte.

_ Avec tout le respect que je vous portes mon Thane, allez vous me dire quelle est la suite de notre périple?!

_ Nous allons à Fortdhiver, en passant par Vendeaume. Les Langues m'ont demandé de m'agguerir en magie avant de poursuivre mon apprentissage.

_ C'est à des lieux d'ici... Vous sentez vous d'attaque pour le voyage? s'inquiéte t-elle.

_ Oui Lydia, sinon je ne partirais pas.

J'ai conscience de la froideur de mon ton, comparé à la Kalista d'avant, mais j'ai du mal à redevenir moi même pour le moment.

Nous sortons de l'auberge. Depuis que je suis revenue, il flotte Fort-Ivar un parfum de mystère. Je suis la seule depuis des siècles à avoir pénétré le monastère du Haut Hrothgar et a en être revenue.

30 janvier 2012

11 - Voyage jusqu'a Fort-Ivar

Fredas 28 Vifazur 4E201

Je me réveillais sur ma paillasse avec le bruit de la pluie sur les tuiles de bois de Doucebrise. J’écoutais un moment, sans aucune envie de sortir de sous la peau d’ours qui me servait de couverture. Je devais aujourd’hui entamer un périple qui me tiendrait éloignée de mon foyer pour plusieurs jours, sans savoir vraiment dans quoi je me lançais.

La mission qui m’avait amenée en Bordeciel me semblait loin désormais,il s’était déroulé tellement d’évènements graves et bouleversants depuis que j’avais atterri dans un chariot de prisonniers roulant vers une mort certaine ! DOVAHKIIN, j’étais enfant de dragon, fille d’Akatosh lui-même. Comment étais-ce seulement possible ? Mes parents avaient du me cacher bien des choses et peut être même que le fait de m’avoir envoyée à Bordeciel n’était pas innocent à tout bien réfléchir.

Je finis par poser un pied hors du lit et résistais furieusement à mon envie de me cacher sous les couvertures. Je me débarbouillais au baquet d’eau glacée, il était plus que temps de meubler cette maison et d’y installer un bon feu ! Je savais que nous disposions d’environ 2000 septims, largement de quoi acheter des fournitures, je m’occuperai de cela avant de partir pour Fort-Ivar. Lydia était réveillée, elle avait quelque peu nettoyé les pièces et le plus gros des toiles d’araignées avaient disparues. Je déposais ma carte sur une caisse à défaut de table.

Fort Ivar

_ Il y a deux solutions pour se rendre à Fort-Ivar, dis-je en pointant du doigt le village. Ou nous repassons par Helgen, ou nous prenons par le donjon de Valtheim. Qu'en penses-tu ?

_ Nous connaissons déjà une grande partie de la route par Helgen mais le climat est plus rude que par les plaines le long de Sombreflot.

_ Je serais aussi tentée de passer par là, bien que ma carte n’indique pas le relief, peut être aurons-nous moins de difficulté à progresser par là, il n’y a pas de col à passer.

Nous convînmes donc de prendre cet itinéraire. Avant de partir, je tenais à aller voir Proventus le chambellan pour lui acheter de quoi meuble ma maison.

Cela me coûta un peu plus de 1500 septims mais il m’informa que tout serait installé quand nous reviendrions. J’allais même avoir un petit laboratoire d’alchimie personnel. Cette maison était idéalement située : forge à coté, laboratoire à l’intérieur, il ne manquait qu’un autel d’enchantement au final.

Nous prîmes la route vers 10h00. J'avais remis à une autre fois mon entraînement avec Amren, je ne voulais pas partir trop tard. La pluie avait cessée mais le ciel restait chargé. Il pleuvait sans cesse dans ce pays, comparé à Hauteroche. Devant les hydromelleries, juste avant de passer le pont au dessus de la rivière Blanche, je levais les yeux vers le Haut Hrothgar.

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D’ici, on pouvait distinguer, ou plutôt deviner, le monastère grâce à sa forme rectangulaire et anguleuse. Il était noyé dans les nuages et j’allais devoir monter tout là haut.

Tout en cheminant, je réfléchis au cas de Lydia. Les moines accepteraient-ils de la laisser rentrer avec moi ? C’était peu probable. Seul le Dovahkiin serait autorisé et je ne pouvais pas la laisser dehors dans le froid le temps que durerait ce qu'ils avaient à me dire ! J’allais devoir lui demander de rester à m’attendre à Fort-Ivar, elle n’allait pas du tout apprécier.

La route contournait la Gorge du Monde par le nord et était pour le moment plus ou moins plane ce qui facilitait notre avancée. Nous passâmes devant le donjon de Valtheim, désert depuis notre dernier passage. Je ne doutais pas qu'il était fort possible que des bandits en prennent de nouveau possession. Mais j’espérais que les cadavres que nous avions laissés pourrir dans les tours dissuaderaient la plupart assez longtemps.

Après le donjon, la route descendait en pente raide pour suivre la Rivière Blanche qui se déversait en cascade dans un bruit assourdissant et un nuage de fines gouttelettes. Le pied de la chute d’eau offrait le spectacle d’un paradis terrestre. Des papillons voletaient au dessus des buissons et le soleil jouait sur leurs ailes aux reflets irisés. Les oiseaux pépiaient à tue-tête tandis que des arcs en ciels se formaient à travers les myriades de gouttes d’eau provenant de la rivière qui s’écrasait sur les rochers.

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Quelques loups nous barrèrent le passage, mais nous les entendions arriver car ils hurlaient à la mort peu de temps avant leur attaque. En milieu d’après midi nous entamèrent la montée vers Fort-Ivar et la pente était bien raide.

Soudain dans les buissons sur le bas-côté, un grondement sourd suivi d’un feulement nous mis sur nos gardes. Je dégainais ma masse, récemment enchantée par le feu, elle rougeoya quand ma main la saisit. Un smilodon bondit hors de sa cachette et se jeta sur moi en me déséquilibrant. Je tombais au sol et roulais avec lui.

Lydia n’eut pas le temps de s’interposer mais elle frappa violemment l’échine de la bête qui m’écrasait de tout son poids. Le félin rugit et se retourna pour lui asséner un coup de patte griffue qui glissa sur son armure en produisant un grincement désagréable. Je profitais de son inattention pour tenter de me libérer et je roulais dans la pente pour me remettre sur mes pieds.

Le monstre se dressa sur ses pattes arrières, tentant de saisir Lydia à la gorge, ses énormes crocs en forme de sabre plus grand que la tête de mon acolyte. Je lançais un éclair enflammé tout en lui balançant ma masse dans les côtes. Il feula de plus belle, je l’avais bien entamé. Lydia ne put résister à son assaut, la pente était en notre défaveur, elle tomba lourdement et glissa sur quelques mètres. Cela lui sauva la vie car la gueule du lion des montagnes se referma à l’emplacement où elle se trouvait un instant auparavant. J’écrasais ma masse sur son crâne, le réduisant en bouilli. Il s’écroula au sol, mort pour de bon.

_ Tout va bien Lydia ? demandais-je essoufflée.

_ C’est plutôt à vous qu'il faut demander cela !! s’écria ma huscarl d’une voix où perçait l’affolement. Vous saignez !

Je me regardais. Un flot de sang coulait de mon avant-bras cruellement entaillé par la bête. Dans l’excitation du combat, je n’avais pour ainsi dire rien senti. Je faillis défaillir à la vue de tout ce sang et de mes chairs à vif jusqu'à l’os mais je me concentrais et lançait un sort de soin. Doucement, les chairs se refermèrent, les bords de la plaie se ressoudèrent et bientôt ne subsista plus qu’une estafilade plus clair. Par contre, mon armure était éventrée à cet endroit, il faudrait une réparation.

_ Ma parole, il y a de dangereuses créatures par ici ! dis-je d’un ton plus léger pour détendre l’atmosphère.

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La pluie se remit à tomber, rendant les pavés usés de la route glissants.

_ Je ne sais pas si cette route était une meilleure solution. Certes, il fait moins froid mais qu'est ce qu’on grimpe… J’ai l’impression que cela fait des heures… se plaignit Lydia qui peinait sous son armure lourde.

_ C’est vrai que ça grimpe... Nous ne pouvions pas deviner, maintenant, nous sommes fixées.

Il n’y avait pas d’autres choix que de continuer. Je débouchais une bière et la tendit à Lydia pour la réconforter. Quand à moi, je grignotais une friandise au miel achetée à la Jument Pavoisée. Nous étions sur nos gardes depuis l’attaque du smilodon. Il devait roder dans ces montagnes toutes sortes de bestioles du type ours et loups. Dans les plaines de Blancherive, il était facile de voir venir le danger, et les mammouths étaient pacifiques tant qu’on ne les embêtait pas.

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Nous n’étions plus qu’a quelques heures de marche de Fort-Ivar et la nuit tombait. Alors que je m’interrogeais sur la pertinence de continuer notre chemin de nuit, Lydia me tapa sur l’épaule. Un chariot était renversé au bord de la route, des choux, des carottes, des tonneaux en avaient roulés et gisaient sur le bas-côté. Nous dégainâmes de concert nos armes. En avançant un peu, je tombais sur un impérial assis par terre, il avait l’air mal en point.

_ A l’aide, gémit-il faiblement. Ils m’ont attaqué, volé et se sont enfuis…

Je m’accroupis à sa hauteur, il avait des traces de sang sur le visage et sur ses vêtements mais je ne décelais pas de plaies.

_ Qui, et par où sont-ils partis ?

A mes mots, l’impérial se redressa quelques peu.

_ Ils ont passé le pont et sont partis vers les ruines de Nilheim, m’indiqua t-il en tendant le bras vers l’autre rive du torrent. On distinguait dans la nuit tombante une tour.

_ Combien était-ils ?

_ Trois brigands, je vais vous montrer la route ! Je m’appelle Telrav et je suis marchand.

Il se releva en peinant un peu et se mit à trottiner en direction de la tour.

_ Attendez ! lui criais-je, je ne voulais pas qu'il se jette dans la gueule du loup. On voyait une faible lumière provenant du pied de la tour de pierre. Ce devait être un feu de camp.

Telrav ne prêta pas attention à mon appel et remonta le sentier en courant. Lydia me suivait en maugréant des paroles incompréhensibles. Elle n’appréciait jamais que je me jette tout droit dans les ennuis.

A peine avions-nous contourné un rocher derrière lequel j’avais perdu de vue Telrav que je tombais sur une femme armée d’une épée longue. Telrav se tenait derrière elle et dégaina une dague.

_ C’est un piège ! m’écriais-je pour prévenir Lydia tandis que la femme m’assénait un coup d’estoc que j’esquivais de justesse.

Le combat s’engagea contre la femme, Telrav et un archer. Au moment où la femme rendit son dernier souffle sous mes assauts répétés, une ombre s’interposa entre nous et le feu de camp. Un homme en armure d’acier, lourdement armé, s’avança. Lydia tira une flèche qui atteignit Telrav en plein cœur, il s’écroula. Ne restait plus que l’archer et le mastodonte.

Je plaçais une rûne de feu entre eux et nous. Le grand guerrier se jeta dans la mêlée et déclencha immédiatement le piège qui explosa en une gerbe de braise. Il hurla, le feu avait pris dans ses cheveux et sur les parties de cuir de son armure et continuait de le consumer.

Fou de rage, il balança son marteau à deux mains dans ma direction et me cueillit en pleine poitrine. Cela me coupa le souffle et m’envoya voler contre les rochers le long du sentier. J’entendis Lydia hurler « Par Talos, meurs !! » puis vint le fracas des armes qui s’entrechoquaient. Il fallait que je me relève vite pour lui prêter main forte mais mon souffle ne revenait pas. Tremblante, j’ouvris une potion de vigueur que je bus d’un trait. L’effet fut immédiat et je me remis sur mes pieds, les deux mains brûlants d’un feu magique. Je me mis à bombarder l’archer qui succomba rapidement.

Lydia avait acculé le grand nordique prêt du bord de la falaise et elle ne relâchait pas ses assauts. Il saignait à plusieurs endroit et semblait avoir le bras gauche cassé car il ne maniait plus son marteau qu'à une main, ce qui l’handicapait. Je préparais un sort de foudre.

_ Écarte toi ! criais je à l’intention de ma compagne qui réagit rapidement en faisant un grand pas de coté. Les éclairs fusèrent de mes deux mains. La puissance de la décharge fit voler notre adversaire dans le précipice, il laissa échapper un cri puis le silence revint.

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Lydia tomba à genoux et lâcha son arme qui émit un cliquetis métallique en touchant les rochers. Elle porta sa main à ses cotes en grimaçant. Je courus à son chevet, non sans avoir jeté un coup d’œil autour pour être sur que nous étions seul.

_ Qui a-t-il ?

_ Je crois qu'il m’a brisé plusieurs côtes… Elle toussa et cracha du sang. Je me maudis de ne pas encore connaître le sort pour soigner autrui. Je pris une potion de soin dans mon sac, une de nos dernières et lui tendit en la débouchant.

_ Bois ça, ordonnais-je.

_ Non, il n’en reste plus beaucoup, ça va aller…

_ Ton thane t’ordonne de boire ce breuvage, répliquais-je d’un ton plus ferme.

Elle me dévisagea et je lus dans ses yeux une admiration et un amour tout fraternel. Elle prie la potion et la bu d’un trait puis s’allongea à même le sol en râlant. J’étais consterné, je nous avais encore fait nous jeter tête baissée dans les ennuis sans la consulter et voilà que ma compagne était mal en point. Ne sachant quoi faire en attendant que la potion fasse effet, je fis le tour du camp et ramassais les objets utiles.

Le nordique avait laissé tombé son marteau qui se révéla être de belle facture orque. Il y avait aussi une gemme spirituelle et des pièces d’or. Lydia s’était assise et semblait aller mieux. Je l’aidais à se relever et la fit s’asseoir sur un des sacs de couchage autour du feu. Je mis la marmite à chauffer et jetais dedans plusieurs légumes et un bon quartier de bœuf que je réservais pour les occasions dans ce genre. Je rajoutais du sel et quelques épices et tournais le bouillon sans mot dire. C’est Lydia qui brisa le silence.

_ C’était un sacré combat mon Thane, les nordiques sont de loin les pires adversaires humains que l’on puisse affronter, n’est ce pas.

Je me retournais, le front plissé par l’inquiétude et le remords.

_ Je n’aurais jamais du me jeter tête baissée dans un piège aussi gros, je suis désolée que ce soit toi qui en ai fait les frais ma fière Huscarl. J’appuyais sur fière Huscarl car j’étais vraiment impressionnée par son courage et sa ténacité. Elle balaya mon compliment d’un revers de main.

_ La soupe sent délicieusement bon mon Thane, et elle s’allongea pour contempler le ciel nocturne où des étoiles apparaissaient.

La discussion était close concernant mon manque de prudence. Je scrutais la tour tout à coté mais ne vit rien bouger. Cependant, je fis signe à Lydia de rester où elle était et je montais voir si il n’y avait plus personne.

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Il faisait très sombre dans la tour et je n’avais pas pensé à emmener de torche. J’entendais de petits bruits, comme des grattements et des reniflements. Inquiète, je lançais un sort pour appeler un familier loup qui se matérialisa à coté de moi et hurla... très discrètement… J’entendis aussitôt un pas lourd à l’étage au dessus.

Je courus à toute vitesse le long de la rampe d’accès pour prendre mon adversaire de vitesse, le loup sur mes talons. Nous nous retrouvâmes face à un orque en armure de cuir et équipé d’une hache de fer. Il grogna en nous voyant, visiblement surpris et leva sa hache. Je lançais mes flèches enflammés qui le prirent de plein fouet. Le loup se jeta au cou de l’orque et le mordit furieusement. Confus et assaillis de toute part, il ne fit pas long feu et s’écroula.

_ Thane ! Tout va bien ?! C’était Lydia en bas qui s’inquiétait.

_ Ne monte pas, tout va bien, il n’y a plus personne, il restait un orque un peu perdu, c’est tout. Va te reposer ! ordonnais-je.

Je n’entendis plus de bruit de son coté, mais j’étais sure qu’elle m’attendait en bas de la tour, prête à se jeter au combat si il le fallait. Je trouvais une hache magique enchantée par un sort de glace, une grosse gemme spirituelle et un petit magot de septims.Nos paquets commençaient à être alourdis, j’espérais que Fort-Ivar disposait d’un vendeur prêt à nous racheter tout ça.

Je ressortis de la tour, la nuit était tombée et une magnifique aurore boréale animait le ciel de ses reflets verts et oranges. Les animaux nocturnes faisaient entendre leurs cris et le vent soufflait doucement dans les feuillages. Lydia m’attendait sagement devant le feu, je souris intérieurement en l'imaginant revenir discrètement à sa place pour que je ne la gronde pas.

Nous mangeâmes avec appétit le bouillon qui nous revigora puis nous décidâmes des tours de gardes. Je prie une bonne partie de la nuit pour laisser ma compagne se reposer. J’examinais mes contusions, un gros bleu commençait à se former là où le marteau du nordique m’avait cueillis, mais rien de comparable aux hématomes qu’arboraient Lydia. La nuit nous fit un bien fou et nous ne fûmes aucunement dérangés.

Loredas 29 Vifazur 4E201

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Le soleil nous réveilla accompagné du chant des oiseaux. Il ne faisait pas froid dans le campement car il était abrité du vent. Après un petit repas frugal et un examen attentif de nos plaies qui se révéla encourageant, nous reprîmes la route vers Fort-Ivar. Selon mes estimations, nous arriverions à destination vers midi. La route était relativement plate maintenant et nous progressâmes rapidement. J’aperçus au loin un moulin sur une petite colline et une ferme à coté.

Quelque chose dans les fourrés attira mon attention, le reflet métallique d’une armure. Je fis signe à Lydia et nous nous approchâmes sans bruit. C’était un homme encapuchonné, tapis dans les buissons qui observait en direction du moulin.

_ Eh là, que faites vous ? l’interpellais-je.

Il se retourna prestement et je constatais que c’était un elfe noir. Il sorti immédiatement deux dagues effilées.

_ Vous allez mourir… siffla t-il entre ses dents en se jetant sur nous sans crainte. Une passe d’arme s’engagea, il était d’une rapidité extrême et ses dagues tourbillonnaient dans l’air. Cependant, nous étions bien protégés dans nos armures, ses armes n'étaient pas adaptées et il ne tarda pas à mordre la poussière

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_ Que faisait-il là ? On aurait dit qu’il observait cette ferme ? fit remarquer Lydia en fronçant les sourcils.

_ Nous devrions peut être allé les prévenir, proposais-je. Elle acquiesça.

Je m’avançais, il y avait un ruisseau qui descendait de la colline en bouillonnant et se jetait dans une petite mare qui se déversait dans le lac Geir tout proche. Une étrange lueur émanait de derrière le moulin, et comme un léger bourdonnement. Nous remontâmes le sentier qui menait à la ferme. J’étais inquiète de savoir si il n’y avait là que des fermiers sans autre protection, et me demandait aussi ce qui pouvait avoir attiré ce voleur.

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Je fus rassuré quand j’aperçu un garde de la Brèche appuyé nonchalamment au moulin. Mais ma curiosité fut piquée au vif car je me demandais ce qu’il y avait de si important à garder. Je m’avançais vers le champ luisant où je voyais une femme travailler.

J’identifiais enfin les plantes, c’était des Nirnroots ! Bien planté en rang d’oignons, je n’avais jamais vu cela, d'après mes connaissances ces plantes ne poussaient qu’à l’état sauvage.

_ Bonjour, je peux vous aider ? Vous êtes à la ferme Sarethi et je suis Avrusa.

La femme s’avança, c’était une elfe noire qui avait l’air assez âgée et sa voix était fatiguée.

_ Bonjour, je suis Kalista de Hauteroche, je venais vous prévenir car nous avons tué un homme, un voleur probablement, qui observait votre ferme depuis les fourrés en contrebas, il voulait peut être ça, dis-je en pointant vers le champ.

Quand le garde entendit mes propos, il se rapprocha. La femme fronça les sourcils.

_ Notre culture de Nirnroot attire beaucoup de convoitise et je n’ose pas m’absenter de mon champ. Faillaise nous permet d'avoir un garde pour protéger la culture mais je reste tout de même sur le qui-vive. Pourtant, il me manque un ingrédient pour fertiliser les plants. Elle leva vers moi un regard plein d’espoir.

_ Et vous avez besoin de quelqu’un pour ça… dis-je en finissant sa phrase.

_ En fait, ce n’est pas bien compliqué, j’ai besoin de jus de raisins Jazbay, il en pousse près de Vendeaume. Une vingtaine de ses grappes de raisins me permettrait de me reconstituer un petit stock d’engrais… et en échange, je vous récompenserai !

_ Eh bien, écoutez, je ne peux pas vous promettre de vous ramener ça demain mais je penserai à vous quand j’irais à Vendeaume. Je suis alchimiste amateur alors je regarderais si j’en ai du frais chez moi.

_ Merci beaucoup ! Faites bon voyage d’ici là, que les Neufs Divins vous accompagne !

Je saluais le garde et la famille Sarethi et nous reprîmes la route en direction de Fort-Ivar. Il faisait brumeux aujourd’hui et l’humidité se déposait sur nos cheveux en fines gouttelettes.

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_ Je me demande si le village de Fort-Ivar porte bien son nom ? Dispose t-il d’une garnison ? demandais-je à Lydia.

_ Non, je ne sais pas d’où il tient son nom mais à ma connaissance, il n’y a pas de garnison là-bas ! Il est seulement connu pour être le départ du pèlerinage vers le Haut-Hrothgar. En parlant du pèlerinage…

Lydia n’eut pas le temps de finir sa phrase, un homme encapuchonné s’était jeté sur moi et m’avait mis sa dague sous la gorge.

_ Kalista de Hauteroche, la confrérie noire a été contactée pour procéder à ton exécution, tu vis tes dernières secondes, as-tu quelque chose à dire avant de mourir ? me demanda-t-il presque en chuchotant alors qu’il se tenait derrière moi. La sensation de son haleine sur ma joue me fit frissonner. Lydia en face de moi avait les yeux écarquillés mais n'osait pas faire un geste de peur qu'il ne m'égorge immédiatement.

Je déglutis péniblement, je ne voyais pas d’échappatoire. Mes pensées tourbillonnaient sans but, allant de ma vie passée à celle de maintenant, sans trouver de solution à ma fin toute proche. Je sentais le froid de l’acier contre ma gorge, ses bras me serraient comme un étau, j’étais complètement bloquée.

« Tu es fille de DRAGON petite idiote !! » un cri venait de résonner dans ma tête, balayant d’un coup mes pensées inutiles et désordonnées.

Et là je vis LE mot en lettre de feu m’apparaitre.

Une seule respiration suffit, l’air entra dans ma gorge et en ressortit immédiatement.

FUS !

Je ne me campais pas sur mes pieds comme d’habitude et mon adversaire ne s’attendait pas à ça. Nous fûmes tout deux projetés en arrière au sol, comme balayés par une gigantesque bourrasque. Lydia pris la rafale de plein fouet et leva la main pour se protéger le visage.

Cette diversion suffit, l’assassin ne m’avait pas lâché mais son étreinte n’était plus aussi forte. D’un coup de rein je roulais sur le coté et concentrais ma magicka en un éclair enflammé que je lui lançais tout en étant encore au sol. Le feu crépita sur son armure de cuir noir et il glapit de surprise. Lydia qui avait retrouvé ses esprits se jeta férocement sur lui alors qu’il se relevait et lui balança un grand coup de bouclier qui le sonna. S’en était fait de lui, seul contre nous deux et ayant perdu l’avantage. Il poussa son dernier soupir quelques instants plus tard.

lettre confrerie

Nous le fouillâmes rapidement, son armure était superbement travaillée, et si noire qu’elle n’avait aucun reflet. La nuit n’était pas aussi noire que le cuir dont il était vêtu. Je trouvais un mot plié au fond d’un sac, signé de la main d’une certaine Astrid, je le montrais à Lydia.

_ Chiens d’assassins ! cracha t-elle. Elle devait beaucoup s’en vouloir de s’être fait surprendre. Je déteste les lâches qui attaquent dans le dos !

Je méditais sur la note, qui donc voulait ma mort ? Est-ce que cela avait un rapport avec le fait que j’étais Dovahkiin ? A bien y réfléchir, sûrement.

_ Il faudra faire attention désormais… dis-je pensive. Celui là n’était pas très fort mais il en viendra sûrement d’autres si un paiement à été effectué.

_ Nous devrions aller dire deux mots à cette Astrid, gronda Lydia très énervée.

_ Ne pense pas à attaquer la confrérie noire de front Lydia, ils sont très puissants. Par contre, nous pouvons chercher à savoir qui m’en veut et mettre fin à ses jours.

Je préférais ne pas épiloguer sur la question, la confrérie noire était un adversaire dangereux mais après tout, ce n’était pas le seul ennemi que j’avais sur Tamriel.

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Nous débarquâmes à Fort-Ivar peu après midi. C’était un petit village tranquille au pied de la montagne. Il y avait en tout et pour tout trois bâtisses et une scierie. De l’autre coté du torrent, il y avait une maison en ruine. Derrière les fermes s’élevait ce qui ressemblait à un tertre. Je fus surprise de voir des habitations si près d’anciennes ruines nordiques. Quelques soldats de la Brêche patrouillaient mollement et ils vinrent à notre rencontre.

_ Hela étranger, vous faites le pélerinage? me demande le premier garde.

_ Tout à fait, nous venons de Blancherive pour cela, répondis-je sereinement. La brêche appartenait à la rebellion sombrage et je me gardais bien d'énoncer mon titre de Thane.

_ Faites bon séjour en ce cas, l'auberge de Vilemyr vous accueillera, dit-il en pointant vers la grande batisse en croix à l'ouest de la route.

Nous prîmes congé et je poussais la porte de l'auberge. J'allais prendre une chambre pour plusieurs jours, dans l'ignorance du temps que je passerais au Haut Hrothgar.

Une jolie jeune femme vint nous accueillir.

_ Bonjour, entrez donc! Je m'appelle Lynly Chantétoile, je suis barde et serveuse ici!

_ Nous voudrions une chambre, pour plusieurs jours, et avec deux lits si possible.

_ Oh, nous avons ça, il y a peu de voyageurs ces temps ci, allez vous adresser à Wilhelm au bar!

Elle était gaie comme un pinson et jolie comme un coeur, je lui souris gentiment.

L'aubergiste était également un homme affable et il nous montra une chambre correcte avec deux lits. Je lui réglais tout de suite quatre jours. Je profitais pour parler un peu avec lui.

_ Je compte faire le pélerinage jusqu'au Haut Hrothgar, que pouvez vous me dire sur ce lieu?

_ Oh, vous savez, les Grises-barbes sont un peuple très discret. Ils ne nous ennuient pas et on fait de même. On voit souvent passer des pélerins mais ils redescendent tous bredouilles car ils n'ont pas pu pénétrer dans le monastère.

_ Ah oui? Tout le monde n'a pas le droit d'y entrer?

_ Bien sur que non! Il faut que les Grises-barbes vous appellent pour cela. On les a récemment entendu crier, cela ne s'est pas produit depuis des siècles. Si vous voulez mon avis, ça ne présage rien de bon!

Je méditais sur ses paroles. Lydia me rejoint et je nous commandais deux pintes d'hydromel bien fraiche et à manger.

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Je continuais la conversation, les aubergistes sont reconnus pour être des mines d'informations.

_ Et que pouvez vous me dire sur le terte juste à coté? Cela m'a intrigué de voir Fort-Ivar si prêt!

_ Le tertre de Voilâtre... L'aubergiste se rembrunit et il saisit machinalement une chope dans laquelle il cracha et qu'il se mit à astiquer pensivement.

_ On dit qu'il est hanté... enfin on fait pas qu'le dire, moi je sais qu'il est hanté, j'ai vu un fantôme un jour en sortir.

A ces mots, Lynly s'approcha du bar.

_ Je l'ai vu moi aussi!! Il m'a fait horriblement peur vous savez! Il ressemblait à un humain, il était translucide et hululait sordidement! C'était affreux!

_ Est-il venu vous attaquer? demandais-je captivée.

_ Non, en fait, on avait l'impression qu'il protégeait le tertre. J'ai voulu aller voir à l'intérieur car, il y a de ça environ un an, un homme du nom de Windelius qui se disait chasseur de trésor est venu et est entré dans le tertre. Il n'en est plus jamais ressorti. Je m'inquiétais et j'ai voulu aller voir si il avait besoin d'aide. C'est là que le fantôme est apparu.

_ Et pas de nouvelles de Windelius?

_ Non, alors peut être il est reparti sans demander son reste si il est tombé nez à nez avec le fantôme, aucune idée!

Je réfléchis. Il était encore tôt, et j'avais l'intuition que les tertres nordiques recelaient quelques mystères en rapport avec les dragons.

_ Ecoutez, je vais aller y faire un tour voir si je trouve trâce de ce Windelius et si il y a vraiment un fantôme, d'accord?

_ Oh, et bien soyez prudente, mais j'aimerai bien savoir ce que cet aventurier est devenu!

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Nous sortîmes, il devait être 15h. Avant de nous engager dans le tertre, je voulais en savoir plus sur le Haut Hrothgar. Il y avait une famille qui travaillait dans le champ à coté de la ferme, je les interrogeais mais ils ne m'en dirent pas beaucoup plus que Wilhelm.

Deux hommes discutaient sur le pont menant aux 7000 marches. Je m'approchais, c'était un nordique et un bosmer.

_ Bonjour Messieurs, je vais monter demain au Haut Hrothgar, je voulais savoir si il y avait des choses à savoir sur l'ascension?

_ Bien le bonjour pélerine, je suis Klimmek.

Le nordique s'avança et je lui donnais mon nom en retour.

_ Je monte régulièrement au Haut Hrothgar, pour porter des provisions aux Grises-barbes. Vous pourriez peut être le faire pour moi, je vous récompenserai? Je me fais vieux et le chemin est vraiment très dur...

_ Vous les avez déjà vu, demandais-je curieuse.

_ Non, jamais, mais nous avons un petit arrangements... répondit-il mystèrieux. Vous acceptez alors?

_ Oui. Je monte demain, je leur porterai le paquet.

_ Formidable, vous n'aurez qu'a le mettre dans le coffre juste devant le monastère car je pense qu'ils ne vous laisseront pas entrer...

Je souris mystérieusement. Je comptais bien leur remettre en main propre.

Je tournais les talons et prit la direction du tertre.

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Il n'y avait pas un bruit autour du tertre. Nous nous munîmes de torches et je m'avançais devant l'antique porte.

_ Soyons prudent mon Thane, ce n'est pas si près du Haut Hrothgar qu'il faut se faire griévement blesser n'est ce pas?

Je lui souris et secouait la tête. Elle avait raison, si c'était trop dangereux, nous rebrousserions chemin. Je poussais la porte qui s'ouvrit en exhalant une odeur d'humus et de poussière. Des escaliers descendaient dans les profondeurs. Il n'y avait pas un bruit.

A peine avais-je passer la première porte qu'une voix spectrale provenant de la droite me fit sursauter.

"Quittez cet endroit..."

Je me tournais prestement la masse à la main, prête à tout mais une porte grillagée me séparait du propriétaire de la voix. J'eus tout juste le temps de voir une silhouette fantomatique quitter la pièce derrière la grille.

"Parrrrttteeezzzz......."

Puis plus rien.

_ Cela ne me dit rien qui vaille... grommela Lydia.

_ C'est bizarre qu'il ne nous ait pas attaqué non?

_ Peut être est il pacifique sauf si on ne lui obéit pas!

Je continuais d'explorer. Il fallait ouvrir cette porte grillagée si nous voulions nous avancer plus dans le tertre. Une pièce avec une série de leviers me posa un moment problème,il fallait les actionner dans le bon ordre pour ouvrir la voix. Je finis par y arriver. Nous croisâmes aussi plusieurs pièges que j'évitais en les montrant à Lydia. Toujours aucun bruit ne venait troubler le silence mortuaire de la tombe, à part celui de nos pas.

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Nous finîmes par atterir dans une pièce qui ressemblait fortement à la chambre aux histoires du Tertre des Chutes Tourmentées.

_ Regarde Lydia! dis-je en pointant du doigt les 3 cercles et l'emplacement pour une griffe.

_ Euh... oui? me répondit-elle étonnée. J'avais oublié qu'elle n'avait pas participé avec moi à l'exploration du tertre des chutes.

_ Suis-je bête tu n'étais pas là... Le tertre des chutes tourmentées possédait la même porte qui barrait l'accès vers le coeur du tombeau. Derrière le même genre de porte, il y avait un mur sur lequel un mot en langue draconique était écrit, comme celui près de Vendeaume là où nous avons tué un dragon!

_ Ah oui, et vous pensez qu'il y a aussi un mur là derrière?

_ Sûrement! Mais il faut une griffe pour ouvrir cette porte, dis-je en passant mes doigts sur la marque de la griffe. Et il faut faire la bonne combinaison pour que ça s'ouvre...

_ La griffe est peut être cachée ici? répondit Lydia.

_ Peut être, il reste un couloir que nous n'avons pas exploré.

Nous rebroussâmes chemin, j'étais très excité de cette découverte car chaque mur m'apportait un nouveau mot draconique, un pas de plus vers ma destinée en quelques sortes.

A peine nous étions nous engager dans le couloir que nous entendîmes résonner des chuchottements sinistres. Lydia ressera sa poigne sur sa hache dwemer tandis que je préparais mes éclair enflammés.

Dans la dernière pièce du tombeau nous attendait le fantôme. Cette fois, il se jeta sur nous sans crier gare et lança des éclairs qui nous touchèrent de plein fouet. Je laissais Lydia courir à l'assaut et balançait mes éclairs enflammés depuis le couloir. Le combat fut bref et le fantôme disparu, ne laissant subsister qu'un petit tas de cendre.

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J'explorais la pièce, il y avait un feu qui brulait, une table, un atelier d'alchimie et une paillasse.

_ Regardez Thane, je crois que c'est Windelius.

Lydia était penché sur un cadavre contre le mur. Il semblait mort il y peu. Pauvre bougre me dis-je, être mort ici tout seul, ce n'était pas gai. Il y avait un journal sur la table, je m'assis sur la chaise et le parcouru rapidement. Windelius était devenu fou d'après ce qu'on pouvait lire. Il recherchait dans le tertre la griffe qui ouvrirait la porte dans la salle aux histoires et il avait fait chou blanc. Il avait préparer une mixture qui lui permettait de prendre l'apparence d'un fantôme et avait effrayé les villageois qui s'inquiétait de lui. Et au final, il était mort là tout seul.

Je pris les elixirs permettant de ressembler à un spectre, me demandant bien qu'elle utilité je pourrais leur trouver.

_ Wilhelm voudra sûrement savoir ce qu'est devenu Windelius, je vais lui rapporter ça, dis-je en désignant le journal. Lydia acquiessa.

Nous ressortîmes à la nuit tombée. Le village était silencieux, seuls les animaux nocturnes se manifestaient par de petits bruits. Il y avait un homme habillé comme un mendiant qui trainait en plein milieu de la route. De bonne composition, je sortis un septim.

_ Tenez mon bon, dis-je en lui tendant la pièce d'or qui luit faiblement sous un rayon de lune. Il releva la tête et je vis de suite à ses yeux que c'était un simple d'esprit.

_ Connaissez vous Reyda? demande t-il, ignorant superbement ma pièce.

_ Euh, non? Je devrais?

_ C'est ma soeur, elle est partie et Narfi n'a pas pu lui dire au revoir, Narfi est très triste! geignit-il.

_ Je... je suis désolé, mais elle va peut être revenir, depuis combien de temps est-elle parti? demandais-je, le prenant en pitié.

_ Narfi sait pas, Wilhelm dit qu'elle va revenir mais Narfi sait pas, Narfi est triste.

Je lui fourrais la pièce dans la main, bien qu'il n'y fit pas attention et je partis d'un pas décidé vers l'auberge. Lydia soupira.

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_ Wilhelm, tenez, dis-je simplement en posant le journal sur le bar. Le nordique le regarda d'un air étonné puis l'ouvrit et le parcouru.

_ Ca par exemple, murmura t-il à mesure qu'il prenait conscience du texte. Mais quel idiot... pourquoi ne m'en a t-il pas parlé...

_ Que voulez vous dire?

_ La griffe... C'est moi qui l'ait! Elle appartient à ma famille depuis plusieurs générations. Et cet idiot de Windelius, tout à ses secrets, n'a pas voulu m'en parler. Si ça ne l'aurait pas forcément sauvé, ça lui aurait épargné la folie... Vous en voulez? me demanda t-il en relevant la tête, l'air sérieux.

_ Euh.. Eh bien, oui, je vais continuer l'exploration de Windelius.

_ Elle n'a apportée que le malheur, je ne veux plus la garder, dit-il en se dirigeant vers sa chambre. Il ouvrit un coffre et en sortit une griffe identique à celle de la famille Valerius mais celle-ci était d'un bleu profond.

_ Elle doit être en saphir, d'après l'expertise que j'en ai fait faire. Si vous ne vous en servez pas pour le tertre, vous pourrez toujours la vendre à un collectionneur.

Wilhelm avait l'air triste, j'hésitais à lui parler de Narfi.

_ J'ai croisé Narfi avant d'entré ici... tentais-je.

_ Oh, le pauvre bougre. Sa soeur est parti voilà plus d'un an, elle cherchait des plantes médicinales aux alentours mais cette fois, elle n'est jamais revenu. Je pense qu'il lui est arrivé malheur mais Narfi n'arrive pas à se faire à l'idée de sa mort. Il n'a pas de preuve vous comprenez.

_ Vous savez par où elle est parti?

_ Vers l'ile au centre du lac Geir. Il y a là bas une grotte que l'on appelle la demeure de Geirmund, je serais vous je ne m'en approcherais pas, ça n'a pas réussit à cette pauvre Reyda...

_ Je verrais ce que je peux faire pour Narfi en redescendant du Haut Hrothgar.

Il était plus que temps d'aller dormir, une longue route m'attendait demain, et il faudrait que je dise à Lydia qu'elle ne devait pas m'accompagner, ce serait sûrement encore plus ardu que d'escalader les 7000 marches...

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