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Aventures en Bordeciel
16 décembre 2011

2 - Prévenir Blancherive

Morndas 17 Vifazur 4E201

Je sortis de la maison, avec un peu d’appréhension. Le froid me saisit comme je l’avais pressentis et me glaça jusqu’aux os. Allais-je m’habituer à ce pays ?

Je découvris un village composé d’une dizaine de maisons avec de petits murs d’enceintes et traversé par un torrent qui, je l’appris plus tard, s’appelait la Rivière Blanche et donnait son nom à la ville de Blancherive. Le soleil brillait mais ne réchauffait aucunement l’atmosphère. Je frissonnais dans ma robe alors que je voyais les gens déambuler dans les mêmes habits que moi sans la moindre gène !

Je longeai le porche de la maison et entrai dans la forge. Alvor était en train de tanner une peau sur le chevalet.

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Je me rapprochai instinctivement du foyer de la forge et tendis les mains pour les réchauffer. Alvor se retourna en entendant mes pas et me sourit.

« Réveillée la belle ? On a froid ? Il va falloir vous y faire pourtant ! »

Il se redressa et posa ses outils puis me tendit amicalement sa grosse patte un peu noircie par la suie de la forge.

« Je suis Alvor. Hadvard nous a tout raconté. Je sais qu’il vous a demandé d’aller à Blancherive, qu’avez-vous décidé ? »

« J’ai accepté d’y aller, mais… » fis-je en regardant ma tenue de paysanne.

« Mais vous n’avez pas la tenue adaptée » sourit-il dans sa barbe. « Vous savez forger ? » m’interrogea t-il.

« Absolument pas. A vrai dire, je consacrais mes études aux arts mystiques. »

« Oh une mage. Alors une robe devrait vous plaire non ? Je sais que les mages n’aiment pas être engoncés dans des armures ? »

« Là d’où je viens, on m’apprenait à porter des armures légères, je n’en étais qu’au début de mon apprentissage. »

« Alors peut être pourrais-je vous aider, je n’ai pas d’armure de cuir à disposition pour le moment mais j’ai le cuir et les outils pour en fabriquer, ça vous intéresserait d’essayer de fabriquer votre propre armure ? »

Je réfléchis à la proposition. Ma mission était amenée à durer en Bordeciel. Je devais me fondre autant que faire se peut dans la population. Et j’étais curieuse.

« D’accord Alvor, montrez moi ! »

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Nous passâmes le reste de l’après midi à forger. A vrai dire, cela me plaisait beaucoup et je prie plaisir à plier l’acier à ma volonté comme je plie la Magicka à mon esprit.

J’avais à la fin de la journée, forgée une armure cloutée, un casque, des gants et des bottes. J’avais aussi aiguisé l’épée trouvée dans le donjon d’Helgen. Il n’était pas raisonnable de conserver l’armure Sombrage que j’avais ramassée sur mes ennemis, il aurait pu être dangereux pour moi de me balader avec les couleurs des Sombrages en région contrôlée par l’empire.

« Merci beaucoup Alvor pour votre enseignement ! » Je lui serrais la main.

« Tu es une bonne élève, prend soin de toi Kalista. » Le grand nordique me sourit et se retourna vers son établi.

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Il était plus que temps pour moi de me rendre à Blancherive, j’étais désormais correctement équipée et le soir tombait.

J’avais récupéré pas mal de matériel dans mon havresac, je passais donc par le marché de Rivebois en face de la forge d’Alvor.

Le marché n’était qu’une maison dont le rez de chaussée servait de magasin mais il semblait bien achalandé. Au moment où je pénétrais à l’intérieur, des éclats de voix me firent sursauter.

« Puisque je te dis que nous devons aller la récupérer ! »

« C’est trop dangereux Camilia, tu n’iras pas seule ! »

« Alors accompagne-moi ! »

« Je ne peux pas laisser la boutique en plan, et puis nous ne sommes pas des guerriers ! »

Il y avait à l’évidence un problème.

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Une jeune femme qui se tenait prêt du comptoir vint s’asseoir prêt du feu, visiblement exaspérée et en maugréant. J’observais la scène avec étonnement mais sans oser m’en mêler. « Oh un client, entrez donc, ne faite pas attention au tapage ! » me dit le commerçant en me souriant de manière forcé.

Je m’approchais du comptoir où quelques Septims trainaient.

« Que puis-je pour vous madame ? Nous avons affaire à une aventurière en goguette ? » m’interrogea le petit homme moustachu.

« En quelques sortes » répondis-je. « J’ai des butins à vendre, cela vous intéresserait peut être ? »

Nous firent ensemble l’inventaire de mon sac et le commerçant me racheta la plupart de mes biens.

Alors que je m’apprêtais à sortir, satisfaite de la transaction puisque ma bourse s’était considérablement alourdie, la femme assise se redressa d’un bond et me héla. Elle semblait s’être retenue de parler tout le long de la transaction.

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« S’il vous plait !... Vous êtes aventurière, peut être pouvez vous nous aider ? »

« Non Camilia, tu ne vas pas la mêler à ça ! » se récria l’homme derrière le comptoir.

« Calmez vous » dis-je, « expliquer moi de quoi il retourne, j’aviserai ensuite… »

Le visage de Camilia s’illumina.

« Vas y Lucan, explique lui !! »

« Bon… On nous a volé une babiole… enfin ça a tout de même de la valeur mais je ne comprends pas pourquoi les voleurs n’ont emporté que ça. C’est une griffe en or massif en forme de patte de dragon. Les gardes les ont poursuivis un moment mais ils ont trouvé refuge en haut du Tertre des Chutes Tourmentées. Les gardes n’ont pas voulu y aller. Mais vous comprenez, je voudrais récupérer cette griffe, c’est un trésor familial et ça a de la valeur… »

« Et vous voudriez que j’aille la chercher ? »

« Oui c’est cela !! » s’exclama Camilia en bondissant de sa chaise. « Vous voulez bien ? Je vous montre le chemin !! »

« Je veux bien essayer mais je ne peux rien vous promettre. »

« L’espoir est suffisant ! »

Elle vola littéralement vers la porte.

« Je l’emmène jusqu’au pont à la sortie du village ! »

« Mais pas plus loin ! » Lucan avait vraiment l’air inquiet de voir sa sœur partir.

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Je soupirais alors que nous sortions. Dans quoi mettais-je embarquée, je devais aller prévenir le Jarl de Blancherive au plus vite, pas courir à la chasse au trésor dans un tertre hanté !

Camilia galopait devant moi, tout en scrutant la nuit en direction du tertre. Elle s’arrêta devant le pont.

« Voilà, je ne peux pas aller plus loin ou alors Lucan va m’en faire une maladie… Vous voyez le sentier qui tourne à gauche après le pont, suivez le et il vous mènera droit au tertre. Soyez prudente surtout… »

« Je vais essayer. A bientôt Camilia. » Je lui souris pour la réconforter mais je n’étais pas très sur moi-même…

Je traversais le pont en observant l’eau filer à toute vitesse en formant une écume blanche autour des rochers qui affleurait. En aval, j’entendais le fracas d’une chute d’eau.

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Il y avait un poteau indicateur de l’autre coté du pont, avec les principales villes de Bordeciel. Je me retournais, Camilia était déjà reparti. Il faut dire qu’il faisait nuit et la température ne devait pas dépasser 5 degrés.

J’hésitais devant le poteau indicateur. La route pavée continuait vers la droite en direction de Blancherive et en face de moi, le sentier vers le tertre était bien sombre. Je n’avais même pas emporté de torche, bien que la lumière de la lune soit à peut prêt suffisante pour qu’on voit où on marchait.

Je finis par prendre une décision. Certes, ces gens me faisaient confiance pour leur ramener leur trésor mais la sécurité de Bordeciel et de ses nombreux habitants était en péril. Je tournais les talons et m’avançait sur la route pavée.

Avec un peu de chance, Blancherive n’était pas loin. Au détour du chemin, je distinguais en plissant les yeux les lumières de la ville.

Un hurlement de loup venant du bas coté me glaça le sang. Je dégainais rapidement mon épée et aussitôt, la magie se mit à briller sur ma main libre.

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Une ombre noire sauta agilement du talus et s’avança en grognant. Je lançais une incantation de glace, qui le transperça. Je pouvais voir ses yeux jaunes briller de rage quand je lançais une deuxième incantation qui le terrassa alors qu’il se jetait sur moi. Tremblante, je rengainais mon épée et observait le corps sans vie à mes pieds. C’était un beau loup noir à la fourrure drue. Je frissonnais en me disant que sa fourrure ferait sûrement une belle cape. Je prie un moment, alors que les nuages s’était dissipés et m’éclairait, pour dépecer sommairement le loup. Je tannerais sa peau plus tard, pour le moment, je l’enroulais et l’accrochait à mon sac à dos.

Je repris ma marche, il devait être prêt de onze heure du soir, ce n’était pas malin de me balader de nuit sur les routes de Bordeciel…

Je me mis à courir sur le chemin pavé qui descendait vers la plaine de Blancherive. Peut être aurais-je une chance d’arriver avant minuit à ce rythme. Je vis des lumières mouvantes en contrebas.

29Une escorte de 3 soldats impériaux et un prisonnier descendait dans la même direction que moi. Il allait falloir se faire discrète. Je continuais mon chemin. En m’entendant descendre ils se retournèrent, la main sur la garde de leur épée.

« Ami. Faites bonne route soldats » leur lançais-je en passant et en ralentissant le pas.

« Circuler » fit, peu amène, le soldat de queue.

« C’est ce que je fais… » Je jetais un coup d’œil au pauvre bougre aux mains ligotés. Ce devait être un rebelle.

Je repris ma course et arrivait dans la plaine. Blancherive se dressait devant moi.

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Une bien belle cité, quoique vu sa taille, à Hauteroche on l’aurait plutôt qualifiée de ville. Je longeais des hydromeleries et leurs champs. Il en fallait de l’alcool pour contenter tous ces nordiques…

J’entendis soudain le fracas d’un combat dans un des champs sur le coté de la route. Circonspecte, je ralentis le pas et me haussait pour observer derrière les murets de pierre. Soudain le sol trembla puis les bruits cessèrent. Curieuse, je m’approchais.

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Un groupe de chasseur avait apparemment abattu… Un géant ?! Une nordique au visage peint s’avança vers moi.

« Merci du coup de main » dit elle dédaigneuse.

« Euh… mais je suis arrivée trop tard en fait… » balbutiais-je surprise de l’attaque.

« C’est à cela que l’on reconnaît un vrai guerrier, à son sens du combat, jamais en retard mais jamais trop tôt non plus »

« Hum…Et à qui ais-je affaire ?» Je ronchonnais, je n’étais certainement pas une guerrière, ça c’est sur.

« Aela, des compagnons du Jorrvaskr, vous nous trouverez à Blancherive si vous avez envie de prouver votre valeur. » Elle me dévisagea de la tête aux pieds à ces mots.

« D’accord… » Je n’avais aucune envie d’aller me mêler aux nordiques brutaux pour qui prouvait sa valeur voulait dire se taper sur le crâne…

Ils fouillèrent le cadavre du géant et se dirigèrent vers les portes de Blancherive tout comme moi.

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Juste avant les portes de la ville, il y avait une maison avec une grange et des chevaux qui somnolaient dans leur stalle et une charrette avec un cheval attelé. A mon approche, le cocher sortit de sa torpeur.

« J’vous emmène quelque part m’dame ? » me héla t-il alors que je passais tout prêt.

« Non, merci, je suis arrivée à destination. Vous desservez quelles villes ? »

« Tout Bordeciel ma p’tite dame ! Par contre, y’a pas toujours de dépôt dans chaque ville, prenez Fordhiver, on reste pas, on dépose juste les gens ! »

« D’accord, c’est noté, bonne soirée. »

Je repris la route pavée qui montait vers les remparts de la ville. On sentait qu’elle avait subit les outrages du temps, quelques pans de murs se désagrégeaient ça et là mais l’impression de solidité dominait.

Je passais le pont levis et arrivait devant les grandes portes. Elles étaient fermées et deux gardes s’avancèrent à ma rencontre.

« Halte là ! La ville est fermée ! Un dragon a massacré Helgen, personne ne rentre jusqu'à nouvel ordre ! » me tança le garde en armure jaune aux couleurs de Blancherive.

Je réfléchis un instant, il fallait la jouait fine.

« Justement, j’ai des nouvelles d’Helgen, je suis une rescapée du massacre et je voudrais voir le Jarl » répondis-je, pleine de l’aplomb que m’avait donné les jeux de cours à Hauteroche.

Le heaume intégral du garde ne me permis pas de voir sa réaction mais il se tourna vers son collègue qui fit un signe de tête.

« Bien, dans ce cas entrez, mais pas de chahut à l’intérieur ! »

Ils ouvrirent les lourdes portes sur une ville endormie.

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La rivière canalisée coulait juste après les grandes portes, je passais le pont et avisait un homme en armure légère et une femme avec un tablier de forgeron. Je ralentis le pas à leur hauteur pour entendre des bribes de leur conversation. 

« Il faut plus d’épées Adrianne, la légion est en guerre vous savez, elle défend Bordeciel des Sombrages. » disait l’homme.

« Je fais ce que je peux mais vous n’avez qu’a ravaler votre fierté de Guerrier-né et aller parler à Eorlung Grisetoison, il vous forgera toutes les épées que vous voulez sur la Forgeciel ! » s’exclama la forgeronne.

« Hors de question de demander aux Grisetoisons, jamais ces chiens ne forgerons d’armes pour l’empire. Faites de votre mieux Adrianne. »

« Bien, mais je ne peux rien vous promettre » conclut la femme en se retournant vers sa maison.

Je continuais ma route. Il semblait donc que les intrigues politiques n’étaient pas l’apanage de Hauteroche…

La ville était divisée en 2 quartiers, un quartier marchand et un quartier d’habitation. Je me dirigeais vers le château bien visible car construit en hauteur.

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Alors que je montais les marches vers le quartier d’habitation, mon regard tomba sur un immense arbre mort, qui était planté au milieu de la place. Au temps de son vivant il avait du être magnifique mais ses branches étaient désormais toutes sèches. Derrière lui, une statue de guerrier en armure trônait, l’épée devant lui. Il était splendide et majestueux et après un peu de réflexion, je reconnus Talos. Je n’étais pas féru de religion, invoquant parfois les Neufs Divins un peu par superstition. Je repris mon ascension vers le château.

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Personnes ne me posa de questions quand j’entrais dans FortDragon. L’intérieur était chaleureux, à la manière nordique. Entièrement en bois clair, avec quelques tapis mais rares, deux énormes tables sur lesquelles était disposé des victuailles qui me mirent l’eau à la bouche, et une estrade où le Jarl était assis en compagnie de son chambellan et de sa garde du corps, une elfe noire qui s’avança vers moi en sortant son épée du fourreau.

Je m’arrêtais à distance respectable pour montrer que j’étais inoffensive.

« Qui va là ? » dit-elle de sa voix légèrement rocailleuse.

« Je me nomme Kalista de Hauteroche et je voudrais entretenir le Jarl des événements d’Helgen, j’étais présente quand le dragon a brulé le village » répondis-je simplement.

« Irileth, laissez la venir ! » cria le Jarl au fond de la pièce.

« Tenez vous bien ou  sinon c’est moi qui vous sort… » siffla t-elle en regainant son épée.

Je m’avançais devant le Jarl.

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« Alors comme ça vous avez des nouvelles d’Helgen ? » me demanda t-il. Le Jarl Balgruff était un homme d’une quarantaine d’année, blond aux yeux clairs comme beaucoup de nordique. Une épée pendait à sa ceinture et il était vêtu d’une riche tenue d’intérieur. Une couronne ceignait son front. Je sentais qu’il était un peu trop… bien vêtu pour un Jarl nordique. La corruption de l’Empire devait être passée par là.

« Oui Jarl Balgruff, j’étais à Helgen quand le dragon à fait son massacre, il y a peu de survivants. Il s’est ensuite dirigé vers Rivebois. Les villages là bas ont peur que le dragon ne se terre dans les montagnes alentours, reprenant ses forces pour les attaquer. »

« Nous devrions envoyer des troupes là bas seigneur » intervint Irileth, « si le dragon incendie Rivebois, il s’en prendra ensuite à Blancherive ! »

« C’est trop dangereux mon seigneur, le Jarl d’Epervine pourrait prendre ça pour une provocation ! » se récria le conseiller du Jarl.

« Silence vous deux, je ne m’entends plus penser ! » Tout le monde se tue alors que le Jarl se redressait sur son siège. J’observais la scène, les mains croisées dans le dos.

« Nous allons envoyer des troupes à Rivebois. Si le Jarl d’Epervine en prend ombrage, je lui enverrai un messager. Irileth, occupez vous de ça. »

Le conseiller bougonna dans sa barbe, visiblement vexé que l’on n’écoute pas son avis.

« Quand à vous mon amie, je vous remercie vivement d’être venu ici de votre propre chef pour me prévenir. Vous méritez une récompense. »

J’ouvris de grands yeux, je n’avais pas pensé recevoir une récompense pour cela, les nordiques étaient des gens plutôt généreux en fait !

Le Jarl appela un garde, lui chuchotta quelques mots et le garde alla ouvrir un coffre un peu plus loin et en sortie un plastron d’acier qu’il tendit au Jarl.

« Voilà pour votre peine, un plastron forgé sur la Forgeciel. »

« C’est trop d’honneur seigneur, merci beaucoup » dis-je humblement en baissant la tête.

« Vous êtes une femme de bonne volonté, aussi j’aurais peut être besoin de vos connaissances » continue Balgruff.

« Mon magicien, Farengar Feu-Secret, étudie les dragons depuis un bon moment, avant la venue de celui-ci même. Et il a fait des découvertes intéressantes. Mais venez, nous allons aller lui parler directement. »

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Nous entrâmes dans une pièce sur la droite du château, consacrée à l’évidence aux arts magiques. Un grand bureau trônait au milieu de la pièce, avec des papiers empilés, des gemmes mystiques ternes et donc vides, des bagues et des colliers étaient posés ça et là. Au fond de la pièce se tenait une table d’alchimie avec des bréchets fumants et une table d’enchantement. Sur la paroi droite, une grande carte de Bordeciel était affichée.

Un homme en robe bleu nuit avec un capuchon s’avança vers son Jarl.

« Farengar, je voulais vous présenter cette jeune personne, Kalista de Hauteterre. Elle était présente lors de l’attaque du dragon à Helgen et je me suis dit qu’elle pourrait peut être vous aider dans vos recherches si elle est d’accord. »

Je ne dis mot pour le moment, curieuse au final d’épauler un mage dans ses recherches. Farengar fit le tour du bureau pour me parler.

38

« Bonjour Kalista » il observa ma tenue. « Vous n’êtes pas mage à l’évidence mais ce n’est pas grave, je n’ai pas besoin de talent magique pour m’aider dans mes recherches les miens suffisent déjà. »

A peine avait-il ouvert la bouche qu’il m’était devenu antipathique. C’était un homme maigre aux favoris qui lui descendait bas sur les joues, sans aucune grâce. Je ne pipais mot et attendit la suite.

« Il y a des ruines près de Rivebois qui renferme une tablette de pierre contenant une carte indiquant les tombes des dragons. Cette tablette pourrait se révéler très utile avec la résurgence des anciens dragons. »

Je fronçais les sourcils. Ancien dragons ?

« Oui, ancien, ils se réveillent. On peut abattre un dragon, mais pas le tuer. Nos ancêtres les ont abattus lors de la Guerre Draconique à la fin de l’ère méréthique. Je vais peut être un peu loin pour votre culture, excusez moi. Toujours est-il que pour une raison inconnue, les dragons se relèvent des cimetières où ils ont été enterrés depuis quatre ères. Cette carte gravée sur une tablette de pierre pourrait nous aider à les attaquer avant qu’ils ne recouvrent leur pleine puissance ou que sais-je encore » fit-il en se tournant vers Balgruff qui lui fit signe de continuer d’un geste de la main.

« Et où donc trouverais-je cette tablette si je décide de vous aider ? » Balgruff tiqua à mes mots. Il semblait clair que pour lui mon aide lui était acquise.

« Au Tertre des Chutes Tourmentées mon petit » me fit Farengar avec un grand sourire complètement forcé. Je détestais cet homme.

« Hum. Les villages de Rivebois m’en ont parlé, je vois où il se situe. J’espère une récompense pour cela » dis-je en me tournant vers Balgruff.

« Vous êtes mercenaires ? » me demanda t-il froidement. « Une fille de Bordeciel ne devrait pas quémander. »

« Je suis de Hauteroche, dois-je vous le rappeler Jarl. » Je jouais alors mon va-tout. « J’ai décidé de m’établir en Bordeciel mais je ne suis rien ici. Les actes désinteressés sont pour les héros. Je compte bien devenir notable en Bordeciel et pour cela il me faut des titres. »

Balgruff réfléchit en se caressant la barbe. Farengar ne se mêla pas à nos transactions mais il écoutait avec attention en faisant semblant de ranger ses papiers.

« Bien Kalista. Si vous ramenez ce que Farengar vous demande, je consentirais peut être à vous donnez un titre dans ma Châtelenerie. C’est ma dernière offre Bretonne. »

Je souris, c’était parfait.

« Bien Jarl, marché conclu, je vous ramènerai votre pierre Farengar, ne vous en faites pas ! » J’étais ravi de ce jeu de cours que je n’avais pas pratiqué depuis un moment.

Balgruff retourna à son trône et s’entretint un moment avec Irileth. Pendant ce temps, je regardais les produits magiques que proposait Farengar.

« Mais, vous êtes mage alors ? » Farengar regardait d’un œil soupçonneux mon armure.

« Oui. Chez moi, magie et armure n’est pas incompatible si on a le bon entrainement vous savez. Je vais vous prendre ce livre de sort et puis celui-ci »dis-je en désignant un grimoire de Rune de feu et un de Pic de Glace.

Farengar restait un peu penaud de ma sortie et il me donna les grimoires non sans encaisser mes septims.

 39

Il devait être bien tard, mes yeux se fermaient tout seul mais j’avais une envie irresistible de m’essayer à l’alchimie. Ma mère était une grande alchimiste, elle m’avait montré comment fabriquer de nombreuses potions mais ma mémoire ne retenait jamais les proportions correctes et c’était rarement concluant.

Alors que j’observais le laboratoire d’alchimie, Farengar subitement radoucie en sachant que j’étais mage s’approcha.

« Vous vous y connaissez un peu ?» fit-il en désignant le labo de son menton en galoche.

« Ma mère était alchimiste mais pas moi, j’ai juste ramassé des herbes en chemin, les voici. »

Je déballais mes ingrédients sur la table. Farengar les tria délicatement et sélectionna quelques fleurs rouges et des champignons ronds.

« Ce sont des Lys des cimes rouges et les champignons des Mora Tillapia. Avec ça, on peut faire des potions qui restaure la magicka, cela vous intéresse je présume ? »

J’acquiesçais. Il s’empara du mortier et en un rien de temps, il avait rempli 3 fioles.

« Voilà pour vous. Il y a de très bon livres enseignant l’alchimie, vous devriez peut être vous documenter. Pour expérimenter, goutez les ingrédients. A très faible doses, même un ingrédient mortel ne vous tuera pas et vous découvrirez alors l’un des propriétés de l’ingrédient. »

« Je suivrais vos conseils. Pour le moment, je vais aller me reposer, la route de Rivebois à ici m’a éreintée ! »

Nous nous saluâmes et je sortis de Fortdragon.

40

L’aube commençait à poindre derrière les montagnes. Je ne voulais pas savoir l’heure, j’aspirais juste à un lit dans une auberge chauffée. Ce pays allait me tuer, mon sang était glacé dans mes veines !

Je descendis les marches quatre à quatre et couru vers le quartier marchand de la ville.

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Commentaires
L
Tout d'abord bravo pour tout ce travaille continue ! :-)
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