Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aventures en Bordeciel
22 janvier 2012

9 - Démélés avec les Alik'rs (1ère partie)

Middas 26 Vifazur 4E201

Enfin, elle est mienne !!! Oui, enfin, j’ai pu acheter Doucebrise ! Après une nuit de sommeil, nous avons été vendre tout ce qu’il était possible de vendre aux commerçants de Blancherive. Nous avons mis les caisses de Benethor à sec mais il s’est félicité de la transaction en disant que nous lui rapportions de bien belles babioles !

Lydia était presque aussi excitée que moi quand nous nous présentâmes devant Avenicci avec une grosse bourse d’or. Je lui remis la somme et il me donna la clef de MA maison.

En redescendant vers le quartier des plaines, je souris intérieurement. A Hauteroche, j’avais toujours eu tout ce que j’avais désiré, petite fille choyée et aimée, née avec une cuillère en argent dans la bouche. Si bien que rien n’avait vraiment de valeur à mes yeux. Depuis que j'étais arrivé à Bordeciel, c'est comme si j'avais fait table rase de mon passé. Cette fois, j’avais gagné à la sueur de mon front une maison, qui était la mienne et dont je possédais la clef.

2012-01-14_00004

Alors que je descendais rapidement les marches menant à la place de la ville, je fus alpaguée par un homme en tenue de voyageur.

_ Vous êtes Kalista ? s’enquit-il. Il avait un sac à dos à la main, qu’il ouvrait tout en me demanda cela.

_ Euh… oui, qui me demande ? répondis-je un peu sur la défensive.

_ Je ne suis que messager, j’ai une lettre pour vous. Tenez.

Il me remit un papier plié en 4. 

_ Voilà, bonne journée !

_ Attendez !!! Qui vous a remis cela ?

_ Un homme mais il n’a pas donné son nom, désolé ! Regardez le message, il est peut être signé ?

Et il s’en fut rapidement vers la sortie de la ville. Je dépliais la feuille. Le message n’était pas signé mais disait que Bordeciel commençait à bruisser de la rumeur du retour de l’enfant de dragon, et que cela ne plaisait pas à tout le monde. Cependant, l’auteur du message était prêt à m’aider à développer mes capacités et m’indiquait avec un petit croquis à l’appui l’emplacement du Cap de Languemort, près de Faillaise. Il disait que cet endroit recelait une mystérieuse source de puissance qui pourrait m’intéresser.

Lydia qui lisait par-dessus mon épaule soupira.

_ Qui a-t-il ? lui demandais-je étonnée.

_ Cela ne me dit rien qui vaille et j’ai peur que si nous allions là bas, nous nous jetions tête baissée dans une embuscade._

_ Nous ne sommes pas prête d’y mettre les pieds pour le moment, et nos éventuels agresseurs auront le temps de sécher sur place !

Je rangeais le papier dans ma poche et repris la route de Doucebrise.

2012-01-14_00007

La serrure grinça un peu, elle ne devait pas avoir été utilisée depuis un moment. Je fus un peu surprise de l’état de la maison… Avenicci m’avait bien prévenu qu’il n’y avait à l’intérieur que le strict nécessaire mais là… Des toiles d’araignées pendaient du plafond, il y avait de la poussière partout et ça sentait le moisi ! Des caisses étaient empilées contre les murs et il n’y avait bien évidemment aucun mobilier.

_ C’est… rustique, commenta Lydia en passant un doigt dans la poussière sur une caisse.

_ Allons voir l’étage, dis-je quelque peu découragée.

2012-01-14_00008

Ce n’était pas vraiment mieux. Le lit n’avait qu’un vulgaire sommier de paille et la chambre de lydia avait, oh merveille, un bougeoir pour disposer d’un peu de clarté.

J’avisais un coffre, qui s’avéra vide, nous allions au moins pouvoir stocker un peu notre fourbi.

Je me débarrassais de tout ce qui nous encombrait, en attendant de pouvoir les ranger correctement. On se sentait tout de suite plus léger quand on n’était pas encombré par des livres et autres babioles !

_ Prête pour la suite Lydia ? J’aimerai bien aller toucher deux mots au Alik’r emprisonné à Fort-Dragon au sujet d’Imaan et de Kematu, qu'est ce que tu en dis ?

_ Bonne idée mon Thane… mais devriez vous pas vous rendre en priorité auprès des Grises-Barbes ? 

Je grimaçais, sa question était pertinente. Quand allais-je trouver le temps de faire le pèlerinage au Haut Hrothgar ? Je balayais la question d’un revers de main et sortis de Doucebrise pour prendre la direction du quartier des nuées.

2012-01-14_00010

Lydia m’appris que la prison avait une entrée sur la droite du château. C’est donc par là que je m’engageais et poussais la lourde porte. Deux gardes étaient de faction.

_ Mes respects Thane, me dit le premier qui s’avança vers moi, que puis-je pour vous ?

_ Je voudrais voir un prisonnier, j’ai besoin de l’interroger. C’est un guerrier Alik’r que vous avez attrapé récemment.

Le garde réfléchit un instant puis passa derrière la porte aux barreaux épais et m’emmena à la cellule du rougegarde.

_ Voilà Thane, appelez nous si il y a besoin… Et il s’en fut en traînant les pieds.

Le guerrier était assis au fond de la cellule sur une paillasse qui servait de lit. Tout dans sa tenue le désignait comme étranger : des vêtements amples et bigarrés, un tissu sur la tête sûrement pour se protéger du soleil et sa peau brune, presque noire. On lui avait enlevé son sabre recourbé évidemment.

Je tapais sur les barreaux pour attirer son attention.

2012-01-14_00011

Il se leva en me voyant. Je n’avais pas l’allure d’un garde venu le narguer.

_ Que me voulez vous, bretonne ? demande t-il, identifiant immédiatement mes origines.

_ Je cherche à rencontrer votre chef, Kematu.

Le alik’r eut un hoquet de surprise.

_ Vous êtes folle ? Vous voulez vous faire tuer ? Il y a des manières plus douces pour cela ! Enfin, c’est votre problème après tout. Mais comme vous le voyez, je suis en bien mauvaise posture. Nous pouvons peut être nous entraider ?

_ Que désirez-vous ? demandais-je de mauvaise grâce. Je n’avais plus beaucoup d’argent après l’achat de Doucebrise.

_ Ma caution se monte à 100 septims, vous les avez n’est ce pas ? Aller la payer au garde, et je vous dirais où trouver mon chef.

Je tournais les talons. J’avais les 100 septims, certes mais après, plus grand-chose pour voir venir… Il fallait rapidement remédier à ça !

_ Garde, tenez, dis-je en sortant la somme de ma bourse. Je paie la caution de ce prisonnier, il est libre.

_ Hum, tant que vous y êtes, expliquez lui que si il ne veut pas se retrouver une nouvelle fois ici, qu'il ne rentre plus dans la ville, d’accord ? répliqua le soldat en empôchant la somme. 

Je retournais voir le rougegarde.

_ Votre caution est payée. Maintenant dite moi où se terre Kematu, ordonnais-je.

_ Bien, si vous voulez courir au devant des ennuis c’est votre problème après tout. Il se cache dans une grotte surnommée la Tanière de l’escroc. Donnez-moi votre carte, je vais l’indiquer.

taniere de l'escroc

_ Bien, vous êtes libre maintenant mais je vous conseille de ne plus remettre les pieds à Blancherive, vous n’êtes pas le bienvenu ici.

Nous prîmes congé des soldats et sortîmes à l’air libre. L’air de la prison était vicié et cela faisait du bien de respirer de nouveau l’air pur de Bordeciel.

Je consultais ma carte, sur la route de la Tanière de l’escroc, il y avait le Refuge de Redoran non loin. Avenicci m’avait donné un papier indiquant qu’une prime était posée sur la tête du chef des bandits qui se terrait là bas. Une bonne occasion de se faire quelques septims sans trop se fatiguer.

Je levais la tête pour examiner la position du soleil, la matinée était bien entamée.

_ Quelle est la prochaine destination mon Thane, s’enquit Lydia.

_ Et bien, nous allons aller parler à ce Kematu, dis-je alors que nous sortions de la ville. Je suis étonnée de toute cette histoire. Les rougegardes sont selon moi des hommes d’honneur et rarement des assassins. Toute l’histoire me semble étrange d’ailleurs. Enfin, ce sont des guerriers provenant du désert Alik’r, j’ai entendu des histoires à leur sujet, disant qu’ils étaient plus féroces que n’importe quel autre rougegarde. Je crains que nous ne connaissions jamais la vérité et que nous devions agir en notre âme et conscience.

2012-01-14_00017

Tout en parlant, nous descendîmes dans les plaines de Blancherive. Nous avons croisé un camp de géants et quelques mammouths que je me gardais bien d’approcher. J’avais entendu dire que les géants faisaient un excellent fromage de mammouth qu’ils gardaient dans de grands sacs en cuir dans leur camp. Excellent… au goût des nordiques ! La route se déroula sans encombre jusqu’au Refuge de Redoran, il faisait doux et je trouvais même au détour d’une colline un filon de minerai que je n’avais encore jamais vu.

_ C’est du corindon mon Thane, ça sert à faire de l’acier en le fondant avec du fer, j’ai déjà vu Eorlund Grisetoison le travailler sur la Forgeciel.

_ Ahh, d’accord, alors arrêtons nous un instant pour en ramasser, peut être que je pourrais te faire une belle armure avec ça, qu'est ce que tu en dis ?

Lydia tapota ses jambières toutes griffées.

_ Pourquoi pas, la mienne se fait vieille, répondit-elle pensive.

Nous reprîmes la route.

_ Que faisais-tu avant d’être à mon service Lydia ?

La jeune femme réfléchie un instant, rassemblant ses souvenirs.

_ J’ai travaillée un moment pour la famille Guerrier-né, comme Huscarl. Mais, j’ai disons… eus quelques problèmes avec Idolaf Guerrier-né. Je ne sais pas si vous lui avez parlé mais il est très butté quand il le veut. Il est le plus pro-impérial de tous les Guerriers-nés et … Lydia eut l’air gênée et s’arrêta.

_ Continue je t’en prie, nous avons partagé assez de choses pour que tu saches que je ne te jugerais pas !

_ Je vénère Talos, comme beaucoup de Nordiques et Idolaf l’a découvert. Il m’a sommé d’abjurer ma foi immédiatement, j’ai refusée, et je me suis retrouvée convoquée devant le Jarl et mise au cachot un mois pour insubordination.

Elle rougit violemment en disant cela. Je ne dis rien, ne fit pas de remarques, cette seule confidence et sa réaction suffisait à me faire comprendre qu'il ne valait mieux pas continuer sur le sujet.

Nous arrivâmes vers le milieu de l’après midi au Refuge de Redoran. Les abords en étaient déserts. Nous entrâmes avec précaution.

2012-01-14_00018

La première salle était haute de plafond, et des lumières pendantes diffusaient une lueur glauque sur la pièce. Des tas de champignons poussaient un peu partout, certains légèrement écrasés par le passage de quelqu'un. J’avançais aussi discrètement que possible quand j’entendis un aboiement. Les bandits avaient un chien qui nous repéra tout de suite. Lui et son maître ne firent pas long feu mais le bruit suffit à alerter toute la caverne !

J’avisais un coffre et pas mal d’objets intéressants mais je m’en occuperai plus tard, déjà, d’autres bandits fondaient sur nous.

Ils étaient équipés d’armes en acier et se battaient avec férocité.

2012-01-14_00020

C’est dans la dernière pièce que se cachait leur chef. Les couloirs étaient étroits et je tentais de laisser Lydia passer devant moi pour qu’elle aille l’affronter au corps à corps.

_ Encore des hommes du Jarl venus mourir ici ?! s’exclama la femme. Vous avez bien fait, nos bourses commençaient à être vides, nous allons prendre votre or et accrocher votre tête au bout d’une pique ! nous menaça t-elle d’une voix où perçait malgré tout l’inquiétude. Si nous étions parvenues jusqu'à elle, c’est que ses hommes avaient été décimés.

Nous engageâmes une passe d’arme. Lydia tentait de se mettre à ma hauteur mais le couloir était difficilement praticable. Tout en essayant de toucher la hors-la-loi avec mes pics de glace, je m’effaçais. Lydia s’engouffra dans la brèche et assena un violent coup de hache à la femme qui grogna de douleur. Un autre bandit fit irruption dans le dos de Lydia.

_ Derrière toi !! hurlais-je pour que ma huscarl ne prenne pas un méchant coup dans le dos. J’avais bien fait car elle pivota en levant son bouclier et l'épée du bandit s’écrasa dessus.

Je donnais une violente bourrade à la chef des brigands qui tomba au sol, à moitié assommée. Je l’attrapais par son col.

_ Toi aussi, tu vaux beaucoup d’or… Et c’est ta tête qui va permettre de remplir ma bourse ! grondais-je en la jetant contre le mur. Je me surpris moi-même de ma force. Un dernier pic de glace et ce fut fini.

Lydia secoua sa hache pour en faire giclerle sang. Elle avait gagnée une nouvelle estafilade peu profonde sur la joue dans le combat.

2012-01-14_00027

Nous fouillâmes la grotte. La chef des bandits était vêtue d’une armure complète en acier et elle avait sur elle plusieurs potions intéressantes. Il y avait aussi un gros coffre dans un coin, protégé par un grossier piège à loup que je désamorçais. A l’intérieur, je trouvais un bouclier en acier dwemer, une magnifique pièce que je remis à Lydia qui eut l’air enchantée. Il y avait aussi un arc magique, quelques pierres précieuses et un papier un peu étrange. On aurait dit une carte au trésor, il y avait dessus un dessin et un emplacement avec une croix. J’empochai la feuille et me dit que je l’étudierais plus tard.

_ Eh bien voilà une bonne chose de faite ! Je doute que la prime ne soit très élevée pour eux, je commence à m’habituer à la pingrerie de la chattelerie de Blancherive, dis-je en riant à Lydia.

_ Nous avons gagné quelques jolies choses tout de même, répondit-elle un peu rêveuse en contemplant le nouveau bouclier accroché à son avant-bras.

_ La tanière de l’escroc n’est pas très loin, nous y serons au crépuscule. Et ensuite, si tout se passe bien nous irons passer la nuit à Rorikbourg, dis-je en consultant ma carte.

_ Parfait alors, ne traînons pas, ça sent le moisi ici… répondit Lydia en fronçant le nez.

2012-01-14_00030

Nous repartîmes en direction de l’ouest. Nous discutâmes une partie du chemin, je promis à Lydia de lui forger rapidement une armure dwemer que j’essaierai d’enchanter, je vis ses yeux briller de plaisir à l’idée de se pavaner aussi bien armée. Cela devait être une belle revanche pour elle qui s’était faite mettre au banc par son précédent Thane.

Sans m’en rendre compte, je déviais de trajectoire et nous nous retrouvâmes bientôt au pied de la montagne entre les plaines de Blancherive et le Hjaalmarche.

_ J’ai du faire une erreur, dis-je pensive alors que je sortais ma carte.

_ Attention ! hurla Lydia en se jetant sur moi pour me plaquer au sol. Une flèche venait de siffler juste au dessus de nous !

Nous nous relevâmes tant bien que mal et je me mis à couvert derrière un rocher. Lydia était non loin.

_ C’est un squelette ensorcelé armé d’un arc ! me prévint-elle tout en sortant le sien. Il fallait que je tente une sortie pour m’approcher de notre adversaire. Je jetais un coup d’œil à Lydia et me redressait en même temps qu’elle, puis je me mis à courir en zigzaguant de mon mieux. Quelques flèches sifflèrent autour de moi mais aucune ne m’atteignit.

Cependant je déchantais bien vite, il n’était pas un mais trois ! Le combat tourna rapidement en notre faveur car ils n’étaient vraiment pas résistant au coup de masse que je leur infligeais. Le premier explosa dans une gerbe d’os et de cartilage moisis qui m’étourdit un instant. Les deux autres suivirent. Je posais mes mains sur mes genoux et repris mon souffle.

2012-01-14_00032

_ Pourquoi ces morts ne reposaient pas en paix ? s’étonna Lydia en arrivant.

_ Aucune idée ! J’observais les alentours, nous étions dans un antique cimetière nordique. Les tombes étaient des cairns de pierre avec au bout une pierre gravée qui devait sûrement donner le nom du mort. Des obscurines poussaient un peu partout. L’atmosphère était inquiétante, je n’étais pas mécontente qu'il fasse grand soleil. Le cimetière était à flanc de montagne et des murs en ruines l’enserraient. J’avisais un coffre à coté d’une sorte de sarcophage de pierre et le montrait à Lydia. Nous approchâmes prudemment. J’avais peur que ne se reproduise le scénario du tertre des chutes tourmentées. Ça ne manqua pas. Un draugr armé d’une épée à deux mains sortit du tombeau en faisant voler la dalle en éclats. Je me protégeais le visage de la pluie de pierre que provoqua sa sortie. Lydia se jeta sur lui. Il était très résistant, comme les précédents que j’avais combattus mais elle n’en avait jamais vu.

Quand enfin il gisa mort à nos pieds, elle releva la tête et me regarda.

_ Qu… Qu’est ce que c’était ??! demanda t-elle d’une voix blanche.

_ Un draugr, un ancien nordique mort au combat selon ce que je me suis laissé dire. Ils gardent les tombeaux et leurs trésors. Une chance, celui-ci était tout seul.

2012-01-14_00035

Je m'approchais du coffre. Il était finement ouvragé et la serrure ne ressemblait à rien de ce que je connaissais.

_ Il a l’air difficile à ouvrir… Je sortis mes crochets.

_ Vous allez tout de même tenter ? demanda Lydia en levant la tête pour regarder la position du soleil.

_ Nous n’avons pas combattu pour rien tout de même ?

Elle renifla et alla explorer le cimetière pendant que j’étalais mes crochets à coté de moi. Je n’avais rien d’une voleuse et cela allait prendre du temps. Mais j’avais remarqué sur la plupart des coffres auxquels je m’étais attaquée, que j’avais l’oreille pour reconnaître les cliquetis du crochet et que je m’en sortais généralement plutôt bien.

La tâche me prit tout le reste de l’après midi. Je faillis abandonner plusieurs fois. Je disposais d’une trentaine de crochets, ils finirent tous invariablement par casser tant la serrure était compliquée. Une fois que Lydia eut lu consciencieusement toutes les inscriptions sur les pierres, elle tourna en rond, s’installa sur un rocher, sifflota, soupira bruyamment dans mon dos, vint m’observer…

_ Mon Thane, sans vouloir vous manquez de respect… Je l’arrêtais d’un geste, exaspérée par ce coffre qui ne voulait pas céder.

Une heure plus tard, je dus me rendre à l’évidence. Il me restait deux crochets. Et pourtant, j’étais tout prêt de faire céder la serrure. Mon avant dernier crochet de brisa en un cliquetis métallique, je le jetais rageusement par terre et me saisit du dernier. Je trifouillais un moment la serrure et entendis le clic fatidique de mon dernier crochet. A ma grande surprise, la serrure pivota et le coffre s’ouvrit.

Je sautais de joie, Lydia me rejoint en traînant des pieds.

_ J’espère que le jeu en valait la chandelle, le soleil est en train de se coucher derrière les montagnes…

Je soulevais le couvercle et trouvais à l’intérieur une grosse bourse d’or, une paire de bottes magiques, une gemme spirituelle remplie, un anneau visiblement magique, des gantelets et un casque en acier. Je montrais le butin à Lydia qui sourit. Ce n’était peut être pas si mal mais mon entêtement finirait par me jouer des tours.

2012-01-14_00046

Il n’y avait pas de chemin qui menait à la tanière de l’escroc. Nous avons parcouru la toundra gelée en slalomant entre les bruyères et les rochers. Il faisait presque nuit et nous nous munîmes toutes deux d’une torche, petits points de lumière mouvant dans l’obscurité. Une rivière nous barra le passage, il fallu la traverser mais je trouvais un chemin à guet et nos bottes restèrent à peu prêt sèches. Je me demandais ce qu’allait nous réserver les Alik’rs. Je les savais bon combattants, nous allions devoir nous méfier.

Le soleil venait de disparaître derrière les montagnes quand j’aperçus enfin l’entrée de la grotte. Il y avait un garde à l’entrée. Je n’eus même pas le temps de m’adresser à lui qu'il se jeta sur moi. Tant pis pour lui ! Seul contre deux, il ne fit pas long feu et nous entrâmes silencieusement.

2012-01-14_00054

La grotte était aménagée. On se rendait tout de suite compte que les Alik’rs étaient là depuis un moment mais bizarrement nos premiers ennemis n’avaient pas la peau basanée. C’était des nordiques ou des impériaux mais je ne vis aucun rougegarde. Peut être était-ce des mercenaires embauchés pour la surveillance ? C’était en tout cas de biens piètres combattants et nous en vinrent rapidement à bout, Lydia à coup de hache et moi à coup de sorts.

2012-01-14_00056

Nous nous engageâmes dans un tunnel humide et glissant qui conduisait à une rivière souterraine. Je soupirais en désignant l'eau à Lydia. Me baigner dans une eau glacée ne m’enchantait guère mais je ne voyais pas d’autres solutions. Le bruit d’une chute d’eau couvrait nos paroles et c’est de mauvaise grâce que je pénétrais dans l’eau. Elle m’arrivait à la taille, et la sensation de mon armure qui me collait à la peau était extrêmement désagréable. Des coquillages poussaient sur les parois et des algues gluantes s’accrochaient à nos bottes. J’avais hâte de sortir de là. La rivière menait à la cascade et on apercevait derrière une lueur. Soudain, des voix nous parvinrent.

_ Vous êtes bien courageux de vous êtres aventurés jusque ici ! Mais ne restez pas dans l’eau vous allez attraper la mort, remontez au sec pour parlementer.

Une voix d’homme forte et grave venait de prononcer ces mots. La cascade nous masquait la vue. Je jetais un coup d’œil à Lydia qui haussa les épaules. Quoiqu'il se passe, nous étions repérés, autant sortir à découvert. Je traversais le flot d’eau glacée qui acheva de me tremper jusqu’aux os et levais la tête. Six alik’rs, trois de chaque coté de la rivière, me pointaient de leur arc. Une rampe en bois permettait de sortir de l’eau.

_ Ne faites pas cette tête, nous sommes des hommes d’honneur, vous voulez me parler, je suis là.

Je me tournais en direction de la voix.  Tout prêt de la cascade se tenait un grand rougegarde au crane partiellement rasé et qui portait une crête au milieu de la tête. Il avait l’air sur de lui. Je m’avançais sur la rampe, les armes rangées et sortis enfin de l’eau. Lydia fit de même.

2012-01-14_00064

C’est tremblante et transie que je lui fis face, pas vraiment la meilleure position pour négocier.

_ Vous avez prouvée votre valeur au combat, il y a sûrement moyen de s’entendre sur le sort d’Imaan ne croyez vous pas ?

_ Expliquez vous, répondis-je entre deux claquement de dents. J’essayais de cacher mon piteux état sans grand succès.

_ Saadia comme elle se fait appeler, vous aura demandé de l’aide n’est ce pas ? Qu’est ce qui vous a motivé, l’argent, l’honneur… sa beauté ? me demanda t-il. Ses yeux noirs me sondaient, j’avais affaire à un homme intelligent et avisé.

_ Cela ne vous regarde pas, répondis-je sur la défensive. Elle m’a demandé de l’aider, et c’est ce que je fais, vous êtes des assassins chargés de ramener son sang au domaine Aldmeri.

_ Oui, elle vous a convaincu qu’elle était la victime dans cette affaire… Voulez vous entendre une autre version ?

Il n’attendit pas ma réponse.

_ Saadia comme vous l’appelez est originaire de la ville de Taneth à Lenclume. C’est un grand port et une ville prospère. Or, Saadia a vendue la ville au domaine Aldmeri, rien de moins. Elle a trahit la noblesse de cette ville et nous avons été engagés pour la ramener à Lenclume pour qu’elle réponde de ses crimes. Vous voyez, il n’y a pas d’histoires d’assassinat là dedans.

J’étais décontenancée. Qui croire ?

2012-01-14_00065

_ Lenclume résiste activement au domaine, mais il y a des pommes pourries dans le panier qui complique sa tâche. Vous comprendrez aisément le point de vue des nobles de Taneth, n’est ce pas ?

_ Vos révélations changent bien des choses, si je peux m’y fier. Que proposez-vous pour débloquer la situation?

_ Vous avez sa confiance, elle vous a demandé de nous tuer. Nous ne cherchons qu’a la capturer, pas à la tuer. La justice sera rendue dans son propre pays.

_ Hum… je réfléchissais à toute vitesse. Nous étions en mauvaise posture, à deux contre sept et ils avaient l’avantage. Nous ne ferions pas long feu. De plus, ce que disais Kematu avait 50% de chance d’être vrai, comme ce que disait Saadia, aucun moyen de savoir. Ma conscience était tiraillée.

_ Et comment comptez vous la capturer ?

_ Faites lui croire que nous l’avons découverte et qu’elle doit fuir, emmener la aux écuries et nous la capturerons.

_ Aucun mal ne lui sera fait par vous ?

_ Aucun, vous avez ma parole. De plus, je partagerais avec vous la moitié de la récompense qui doit me revenir pour la capture d'Imaan.

Je lui tendis la main. Je n’avais pas d’autres choix. Et après tout, je ne devais rien à Saadia. Il était fort possible qu’elle ait fait ce que disait Kematu, il aurait très bien pu nous tuer sans difficulté quand nous étions transi de froid dans l’eau, ils étaient en supériorité numérique et le combat aurait été facile. Or, il avait préféré parlementer.

Kematu prie ma main, qui disparut entièrement dans ses grandes mains brunes, et la serra.

_ Marché conclu, lui dis-je sombrement. Attendez nous aux écuries et je ramènerai Saadia. Si il lui est fait le moindre mal, vous aurez affaire à moi.

Il rit et secoua la tête.

_ Pour ressortir d’ici, il y a un chemin plus simple. Prenez le couloir au fond là bas, il atterrit en surplomb sur la première salle. C’est comme ça que nous évitons de nous mouiller… dit il avec un regard à mes vêtements qui me collait la poitrine et la laisser deviner sans équivoque.

Je me drapais dans ma dignité et lui tournait le dos pour partir. Les hommes de Kematu lâchèrent leur épée et leur arc et reprirent leurs occupations tandis que nous partions.

2012-01-14_00067

Dehors, il faisait nuit noire. Une magnifique aurore boréale emplissait le ciel de ces couleurs fantasmagoriques. Je restais un instant coite devant ce spectacle auquel je n’avais pas encore assisté depuis mon arrivé en Bordeciel.

_ C’est une des plus belles choses qu’offre mon pays.

C’était Lydia qui s’était approchée de moi. Je me tournais vers elle.

_ Tu crois que j’ai fait le bon choix concernant Saadia ?

Elle haussa les épaules.

_ Nous ne pouvons démêler le vrai du faux. Ces hommes poursuivent Saadia pour une bonne raison. Si c’était les Altmers qui la recherchaient, pourquoi envoyer les Alik’r à sa poursuite et non pas des hommes du Domaine qui ont en Bordeciel depuis le Traité de l’Or Blanc, tous les pouvoirs ? Vous voyez, les Alik’rs se sont fait refouler à l’entrée de la ville, des altmers seraient entrés sans difficultés. J’ai donc tendance à croire à la version de Kematu.

Je méditais sur ces paroles, je n’avais pas pensé à cela. Lydia avait par de multiples façons une réflexion plus fine que moi en ce qui concernait la politique !

_ Tu as sans doute raison. Ça me rassure dans ce cas. Bon, allons trouver une auberge à Rorikbourg. Ce n’est pas encore aujourd’hui que nous allons nous coucher tôt…

Le vent glacial qui balayait les plaines fit rapidement sécher mes vêtements tout en me frigorifiant sur place. Si je ne tombais pas malade ce serait un miracle !

2012-01-14_00078

En route, nous croisâmes un autel à Zenithar, reconnaissable aux offrandes qui y étaient déposées : du papier, du parchemin, une plume, des septims.

La route se fit sans encombre et vers minuit nous aperçûmes les lumières du petit hameau de Rorikbourg.

Il y avait quatre maisons et de nombreux champs tout autour. Je repérais l’auberge du Fruit Gelé selon sa pancarte et j’en poussais la porte. Par les Neufs Divins, que la chaleur du feu était douce après le froid polaire du dehors. Il n’y avait pas grand monde, un ivrogne en train de cuver dans un coin, un jeune homme qui passait un dernier coup de balai et l’aubergiste.

_ Bonjour voyageuse, je suis Mralki, propriétaire et tenancier du Fruit Gelé, vous désirez une chambre ?

_ Oui s’il vous plaît, nous sommes fourbus ! répondis-je en m’asseyant lourdement sur un des tabourets du bar.

_ J’en ai une qui comporte deux lits, j’imagine que ça vous va ?

Je souris à Lydia.

_ Parfait, préparez la nous, pendant ce temps, nous allons manger un morceau ! Mralki s’en fut vers une pièce sur la droite.

J’ouvris mon sac et sortis des victuailles : venaisons, fromages, pains et vin alto. Je goûtais avec délice la chaleur du feu dans mon dos pendant que je me remplissais l’estomac.

Le jeune homme qui balayait posa son balai dans un coin en soupirant et passa derrière le bar pour essuyer quelques chopes.

2012-01-14_00083

_ Comme je vous envie, commença t-il tout en regardant sa chope. Je relevais la tête et l’observait. C’était un nordique aux tresses rousses et avec un bouc bien taillé. Il releva la tête.

_ Vous êtes une aventurière, vous parcourez Bordeciel à la recherche de la gloire et de la fortune ?

_ C’est un peu ça, dis-je en levant un sourcil. Où voulait-il en venir ? Il reposa sa chope et se pencha vers moi.

_ Vous pouvez peut être m’aider ! Il prie un air de connivence. Je m’appelle Erik et mon père Mralki était soldat lors de la Grande Guerre, puis il s’est retiré ici à Rorikbourg pour fonder une famille et il s’est installé comme tenancier d’auberge. Je suis né et j’ai grandi ici et mon destin est tout tracé : suivre les traces de mon père et reprendre l’auberge. Ma mère est morte quand j’étais bébé et je suis la seule famille qui reste à mon père. J’aimerai tellement pouvoir partir à l’aventure mais il me dit que c’est impossible car on n’a pas assez d’argent pour acheter une armure. Peut être que vous sauriez le convaincre et lui faire changer d'avis?

Le jeune homme me regardait, de l’espoir plein les yeux.

_ Si je puis me permettre… commença Lydia en me regardant. Je lui fis signe de continuer.

_ Un fils se doit de perpétuer l’œuvre de son père, surtout quand c’est une entreprise familiale comme celle-ci. La vie d’aventurier ou de soldat semble excitante, mais est très dure en vérité et pas forcément gratifiante. Pensez à la douleur de votre père si il apprenait que vous êtes mort dans un sordide donjon dont vous n’êtes jamais ressortit et d’où il ne pourra même pas aller chercher votre corps par cause de trop grands dangers…

Le jeune homme prie un air dépité qui me fit pitié. D’un coté, Lydia n’avait pas tort, elle avait énoncé une sagesse toute populaire qui ne m’était pas bien connue. La noblesse parmi laquelle j’avais été élevée aspirait à toujours plus de richesses et de grandeur, pas à se complaire au niveau atteint par ses parents.

_ Je verrais ce que je peux faire Erik, répondis-je en baillant. Pour le moment il est tard, nous avons besoin de sommeil. A demain.

2012-01-14_00082

La chambre était parfaite, un lit sur chaque coté, sinon confortable, du moins propres et accueillants. Une jolie couronne de givreboises était accrochée sur le mur du fond. Je baillais à m’en décrocher la mâchoire et ôtait mon casque.

_ Bonne nuit Lydia, profite de ce lit mais avec un peu de chance, demain nous dormirons dans une chambre chacune à Doucebrise !

Lydia me sourit et ôta son armure.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Je vois que tu es très heureuse d'avoir enfin eu TA maison. ;)<br /> <br /> Joli pour le background de fille "enfant gâtée". lol. Et j'aime bien ces discussions improvisée entre Lydia et Kalista. (Je tâche moi aussi d'en rajouter dans mon RP.) Cf mon commentaire sur Wiwiland.<br /> <br /> Après, j'ai très bien apprécié sa gestion du trajet pour se rendre à la Tanière de l'Escroc : trois donjons pour le prix d'un... ainsi que la négociation avec les Alik'r (et la partie humoristique : je suis mouillée, j'aime pas être mouillée, mon armure me colle à la peau.)<br /> <br /> Que va-t-il se passer après la halte à Rorikbourg...<br /> <br /> <br /> <br /> Bon, inutile de me répéter. Je vais lire de ce pas la partie 10.
Publicité