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Aventures en Bordeciel
11 février 2012

14 - Découverte au site de Saarthal

Le soleil brillait alors que nous sortîmes du Pavillon de l'Accomplissement. Le voyage promettait d'être idéal jusqu'à Saarthal. Je préférai ne pas traîner. J'avais hâte de découvrir ces ruines anciennes mais je voulais aussi me consacrer à la visite de l'Arcaneum que je n'avais pas encore eu le temps de voir.

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A peine avions-nous traverser le pont de pierre suspendu au dessus du vide que le temps se couvrit.

_ Je déteste l'idée que nous soyons entourées de vide comme maintenant.... maugréa Lydia en marchant bien prudemment au centre de la passerelle. J'étais de son avis, une légère nausée me saisissait à chaque fois que mes yeux se posaient sur les rochers très loin en bas.

Le village de Fortdhiver n'était vraiment pas animé, on ne voyait personne dans les rues alors que pourtant il était plus de 10h00 du matin. Je tentai d'imaginer ce qu'avait pu être la cité au temps de sa splendeur en regardant autour de moi. Au nord, la mer des Fantômes baignait les côtes de son ressac glacé et des icebergs s'y entrechoquaient. Le silence était pesant et tout était trop calme, comme mort en même temps que la splendide ville qui se tenait là des années auparavant. Je préférais être entre les murs de l'Académie où le bruissement des toges des disciples était plus rassurant que l'atmosphère pesante de ce bout du monde.

Nous traversâmes le village et je consultai ma carte. Tolfdir avait dit qu'un chemin partait du centre du village vers l'ouest et qu'il nous mènerait directement à Saarthal. Je le vis en effet entre deux maisons. Je me fis la promesse de venir boire un verre à l'auberge pour faire connaissance avec les habitants ce soir.

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La route montait raide entre deux parois rocheuses. Nos souffles un peu court laissaient des traînées de buées sur notre passage. Une fois arrivées au col, s'étendait devant nous une sorte de glacier recouvert de neige qui descendait en pente douce. Selon mon sens de l'orientation, Saarthal se trouvait juste en face de nous, plein ouest, a encore une heure de marche. Nos pas crissèrent dans la neige fraîche alors que nous entamâmes la descente, laissant des traces bien visibles.

En constatant cela, je me retournai soudain inquiète.

_ Qui a-t-il mon Thane? demanda Lydia intriguée.

_ Je repense soudain à cet assassin de la Confrérie Noire et je me dis que nous faisons deux cibles de choix dans cette immensité glacée. Il pourrait suivre nos traces très facilement...

Lydia se tourna alors également et constata mes dires.

_ Nous n'y pouvons pas grand chose, si ce n'est rester sur nos gardes, vous ne croyez pas?

_ Oui...

Mais j'étais mal à l'aise depuis le départ de l'Académie, sans raison valable. J'espérai que ce pressentiment n'augurait rien de mauvais dans Saarthal.

Après une bonne heure de marche et quelques dérapages dans la neige, nous arrivâmes enfin en vue du site. On avait creusé pour mettre à jour des ruines sur lesquelles on avait installé des passerelles de bois pour rendre l'accès plus aisé. J'aperçus Tolfdir et un des apprentis en grande discussion juste devant la porte.

_ Hâtons-nous, ils nous attendent je crois! dis-je à Lydia en me mettant au petit trot.

Les abords du site avaient été aménagés de tel sorte que l'on puisse y bivouaquer, il y avait des tonneaux avec des provisions, un feu de camp et des tables où étaient posées des jarres cassées et des morceaux de poteries.

Nous empruntâmes les passerelles pour rejoindre rapidement les deux mages. Je remarquai au passage un filon d'argent affleurant le long de la paroi mais je n'avais pas le temps de m'en occuper pour l'instant.

_ Ah vous voilà Kalista, nous allons pouvoir entrer, il fera meilleur à l'intérieur, fit remarquer Tolfdir alors que nous le rejoignions.

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Je suivis le mage et Brelyna, l'elfe noire apprentie, à l'intérieur. Il faisait en effet bien meilleur. Des escaliers antiques nous menèrent dans une vaste salle éclairée par des torches. Les murs étaient fracassés à plusieurs endroits et des passerelles de bois avaient été installées pour permettre de descendre jusqu'au sol de la salle. Tolfdir prit la parole tout en descendant. Je dus tendre l'oreille pour entendre sa voix chevrotante.

_ Saarthal est un des premiers établissements nordiques en Bordeciel, comme je vous l'ai dit. Il a été détruit et mis à sac lors de la Nuit des Larmes. Cet évènement s'est produit alors qu'Ysgramor foulait encore le sol de cette terre. Les Mers, les elfes si vous préférez, ont voulu mettre la main sur cette ville. La raison en est encore inconnue mais Ysgramor et ses hommes défendirent Saarthal au péril de leur vie et repoussèrent les Elfes. Puis ils scellèrent Saarthal pour des millénaires. Je vous conseille la lecture de "La nuit des Larmes" par Dranor Seleth pour approfondir vos connaissances, ce livre doit être en possession de l'Arcaneum

Tout en écoutant Tolfdir, j'observai le décor autour de moi. Cela ressemblait beaucoup aux tertres de Voilâtres ou des Chutes Tourmentées pour ce qui était de l'architecture.

Peut-être y croiserions nous des Draugrs? Les mages m'avaient l'air bien inconscient et je décidai de ne pas relâcher ma vigilance quoiqu'il se passe.

Une fois arrivés en bas, Tolfdir nous réunit.

_ Bien mes chers étudiants, nous allons nous répartir le travail. Brelyna ma chère, vous allez fureter à la recherche de tout sort de protection qui pourrait se trouver dans ces ruines, que ce soit un objet ou une glyphe. Onmund, allez voir si vous trouvez là bas au fond des énergies résiduelles, qu'elles soient vivantes ou non. J'zargo et vous Kalista, vous allez venir avec moi voir Arniel Gane, notre spécialiste en objet magique qui est par là bas au fond.

Je pris par la porte qu'il m'indiquait et trouvai Arniel au bout d'un long couloir. J'zargo resta à observer un moment les gravures au mur.

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_ Oh bonjour compatriote, dit Arniel en remarquant que j'étais moi aussi Bretonne.

_ Bonjour Arniel, Tolfdir nous envoie pour vous aider à trouver des objets magiques.

_ Oh ... euh... Hum et bien, allez voir dans les chambres par là, je n'ai pas encore eu le temps d'y aller.

Le breton semblait ennuyé d'avoir du monde dans les pattes. Je me dirigeai  dans la direction qu'il m'avait montrée et tombai sur une grille qui amenait dans la première grande salle. Saarthal ne serait donc pas plus grande que ça? Il devait y avoir un passage secret, ou alors les portes avaient été enfouies sous les gravas.

Alors que je réfléchissais à la configuration des lieux au lieu de chercher un quelconque objet magique, Lydia me tapa sur l'épaule.

_ Ce n'est pas ça qu'on cherche? dit-elle en désignant une amulette accrochée au mur.

Je m'approchai et observai le bijou. Une aura magique en émanait. Je le décrochai du mur et aussitôt un grincement se fit entendre. Lydia courut vers la sortie, mais trop tard, une sorte de herse s'était levée et nous emprisonnait!

Tolfdir approcha, alerté par le bruit.

_ Tiens donc, mais qu'avez-vous fait mon enfant? Le vieil homme ne semblait pas outre mesure inquiet de nous voir piégées.

_ J'ai décroché cette amulette du mur là au fond, dis-je en soulevant l'amulette à hauteur de son regard.

Le vieil homme se pencha en levant sa torche et examina ma trouvaille.

_ C'est manifestement magique... Essayez donc de la mettre autour du cou pour en deviner les propriétés.

_ Mais nous sommes coincées derrière cette porte, c'est plus important que de se mettre des bijoux! répliquai-je exaspérée tandis que Lydia secouait les grilles sans les faire bouger d'un millimètre.

_ Essayez tout de même, vous avez une autre solution?

De mauvaise grâce, je passai le collier autour de mon cou. Instantanément je me sentis irrésistiblement attirée vers le mur où était auparavant accrochée l'amulette.

_ On dirait bien qu'il y a un lien... continua Tolfdir. Je vois des vagues de magicka entre vous et le mur. Essayez de lancer un sort sur ce mur mon enfant.

Sa voix douce et calme m'énervait un peu mais je n'avais d'autres choix que de l'écouter. Je me concentrai et lançai un éclair de feu sur le mur.

A ma grande surprise, celui-ci vola en éclat! Lydia se protégea instinctivement les yeux. Un crissement nous fit nous retourner, c'était les herses qui rentraient dans le sol. Tolfdir nous rejoignit

_ Voilà quelque chose de bien curieux, dit-il en examinant le passage qui s'était ouvert dans le mur.

Un courant d'air vicié nous vint aux narines. La poussière de l'explosion retombait tout juste que je vis le vieux mage s'avançer dans le donjon.

_ Attendez!! Je connais ce genre d'endroit, c'est bourré de Draugrs!

_ Et bien, nous les affronterons si ils nous causent des ennuis. Venez, je vois de la lumière là bas!

Je me frappai le front du plat de la main, ce vieux fou voulait se faire tuer! Il n'avait probablement jamais quitté les murs de l'Académie et le voila qui se baladait sans inquiétude dans une ruine antique probablement infestée de Draugr assoiffés de sang!

Nous atterrîmes dans une petit salle carrée avec un autel en son centre. Mes cheveux se hérissèrent sur ma nuque à peine avais-je franchis le seuil. Soudain le temps sembla s'arréter autour de moi, et mes yeux ne virent plus qu'en noir et blanc. Étais-ce une autre vision d'Akatosh?

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L'air se troubla derrière l'autel et un homme encapuchonné apparut. Je ne sus dire si ceci était réel ou le fruit d'une vision que l'on m'envoyait mais je restai sur mes gardes. L'homme se mit à parler.

_ Ecoutez moi attentivement Mage. En pénétrant ici, vous venez de déclencher une série d'évènements qui ne peut être enrayée. Nous ne vous en avons pas empêcher, vous ne savez rien de ce lieu mais nous allons vous juger sur la suite des évènements. Vous allez avoir de très grosses responsabilités à endosser car l'Ordre des Psijiques croit en vous. Vous êtes la seule personne capable d'empêcher un désastre. L'Ordre vous surveille...

Pendant toute sa tirade, je fus incapable de parler, ce qui me fit penser que ceci était une vision. L'impression se dissipa, les couleurs me revinrent et je pus bouger de nouveau. Tolfdir se tourna vers moi.

_ Que s'est-il passé? J'ai senti une énergie magique envahir la pièce pendant un court instant!

_ Vous n'avez pas vu cette sorte de fantôme qui m'a parlé? demandai-je un peu décontenancée.

_ Mais pas du tout! Que vous a t-il dit??

_ Il a dit appartenir à l'Ordre des Psijiques et également que nous venions, en pénétrant ici, de déclencher une série d'événements qui ne pourraient pas être stoppées. Les psijiques m'ont à l'oeil apparemment, savez-vous qui ils sont?

_ Les psijiques! Nous n'en avons plus entendu parler depuis un siècle au moins! C'est un très vieil ordre de mages, originaires de l'Archipel de l'Automne et qui utilise la magie d'une manière différente de la notre. On les dit très puissants et les rois venaient se faire conseiller par eux.

Que me voulait cet ordre?! Tout cela était bien étrange. Tolfdir s'appuya négligemment sur un des cercueils autour de la salle, je n'y avais pas encore prêté attention. Un crissement caractéristique me fait sursauter et mettre la main sur mon arme.

Trois draugrs sortirent simultanément de leur tombeau, nous encerclant!

_ Lydia, protège le mage! criai-je en brandissant ma masse et en posant une rune de feu au pied du draugr de gauche. Bien mal m'en pris car la rune de feu explosa instantanément, nous brûlant tous un peu. J'aurai droit à un sermon de Tolfdir sur les dangers de la magie si jamais nous en réchappions.

Je frappai de toutes mes forces le draugr qui me faisait face mais sa lenteur était en ma faveur. Il s'écroula rapidement à mes pieds. Quand je me retournai, Lydia et Tolfdir étaient sains et saufs, deux cadavres gisants devant eux.

_ Vous n'avez rien? m'enquis-je inquiète.

_ Bien sur que non ma fille, j'en ai vu d'autres vous savez... C'est très étrange que les psi... Oh mais regardez! Tolfdir pointa du doigt l'intérieur d'un des cercueils. Une ouverture béante menait dans un autre couloir sombre.

_ Allons y!

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Le couloir descendait sur quelques mètres puis la route était barrée par une herse, un levier sur notre droite ouvrait manifestement la voie. Nous nous approchâmes pour observer derrière.

_ Soyez prête à vous défendre Kalista, je vois des dizaines de sarcophages alignés le long des murs. Si les cadavres des nordiques défendent ces lieux, ils vont très certainement se réveiller.

Je jurai tout bas. J'en avais ma claque de taper sans arrêt sur de la viande morte.

Tolfdir actionna le levier et nous entrâmes dans la salle. Elle était ronde et une immense grille formait le sol au centre. Un pont de pierre enjambait cette grille mais on pouvait passer sur les cotés pour rejoindre une porte au fond. Pour le moment, un herse barrait cette porte. Alors que Tolfdir avançait tout en sifflant entre ses dents, émerveillé par le spectacle, je levai les yeux et restai bouche-bée.

La salle se prolongeait en hauteur sur des mètres et des mètres. La lumière de nos torches ne suffisait pas à l'éclairer jusqu'en haut. Et le long des murs, des centaines de cercueils étaient alignés. Je ne vis aucun moyen de les atteindre. Quel était donc cet endroit?

Je n'eus pas le temps de me perdre en conjoncture, Tolfdir venait de toucher à un sarcophage et la plaque du dessus se fissurait. En sortit un draugr armé d'une hache à deux mains. Une puanteur de cadavre s'échappa du sarcophage. J'entendis plusieurs petites explosions tout autour de la salle, nous allions bientôt nous retrouver envahit par les cadavres si nous ne réagissions pas!

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Tolfdir ne se laissa pas submergé et je le vis abattre rapidement le premier mort-vivant qui l'attaquait. J'avais eu tort de m'en faire à son sujet. Lydia courut sur le pont pour bloquer le deux cadavres qui s'avancaient vers nous par ce chemin. Je me plaçai de telle manière à avoir un bon angle de tir et je bombardai les monstres de trait de feu. A trois contre eux, ils ne mîrent pas longtemps à succomber et s'écrouler face contre terre.

Une fois le calme revenu, Tolfdir s'exclama:

_ Quel endroit fascinant! 

Il se pencha par dessus la grille pour voir les profondeurs.

_ Il y en a peut être encore qui vont sortir, dis-je en regardant avec inquiétude les sarcophages encore fermés.

Je fis le tour de la salle vers la herse tandis que Lydia poussait du pied un des cadavres pour le faire tomber sur la grille. Il y avait une chaîne que je tirai précautionneusement mais comme je m'y attendais, elle actionnait la herse et les pics disparurent dans le sol.

_ Je vais rester ici un moment! me lança Tolfdir de l'autre bout de la salle. Il avait le nez dans un des sarcophages et je voyais ses mains briller d'énergie magique. Il reprit :

_ Continuez sous Saarthal, et trouver ce dont a parler le psijiques qui vous a prévenu, voulez-vous?

J'acquiesçais et me tournais vers Lydia qui haussa les épaules. Nous poussâmes la lourde porte qui menait plus profondément sous Saarthal. Nous tombâmes sur une salle à deux étages. J’aperçus presque immédiatement la glyphe de protection au détour du couloir et je la montrai du doigt à Lydia qui plissa les yeux puis hocha la tête. Des sarcophages étaient alignés sur le mur et il n’y avait pas d’autres moyens pour atteindre l’escalier qui montait au deuxième étage que de passer devant.

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 A peine avions-nous posé le pied devant un des cercueils que je vis des doigts squelettiques qui se glissaient à l’extérieur et empoignaient la dalle pour la faire coulisser .Un grognement guttural se fit entendre de l’autre coté du couloir et le même phénomène se produisit. Lydia s’approcha du deuxième sarcophage, son marteau d’orichalque levé et cueillit le premier mort-vivant au poitrail. Je posai une rune de feu au sol juste devant le 1er cercueil et courus me réfugier un peu plus loin, oubliant complètement le piège. La détonation qui se produisit quand je marchais sur le piège fut si forte que nous fûmes toutes deux projetées au sol, enchevêtrées avec les zombies !

Je me maudis intérieurement d’avoir si peu fait attention mais nos brûlures n'étaient heureusement que partielle, le piège faisait plus de bruit que de dégâts. Les zombies ne résistèrent pas longtemps à nos coups et s’écroulèrent.

 Un grognement guttural retentit au dessus de nous.

 _ Attention ! cria Lydia en me poussant de coté. Une énorme vasque s’écrasa au sol en une myriade de fragments.

 Un draugr en armure lourde venait de pousser une grosse poterie juste au dessus pour nous écraser. Il grogna de dépit et partit de son pas traînant vers l’escalier pour nous cueillir au corps à corps. Je me positionnai au fond du couloir pour l’arroser de mes sorts tandis que Lydia partit faire barrage de son corps au pied de l’escalier. Le draugr brandit sa hache nordique et tenta de passer la défense de Lydia qui para son coup. Mes flèches de feu fusèrent au dessus d'elle et le monstre ne tarda pas à mourir pour la seconde fois.

_ Je déteste les morts-vivants, je préfère de loin les bandits ou encore les dragons! s'écria Lydia en secouant sa lame pour en faire tomber les derniers morceaux de chairs décomposées.

Je ne dis rien mais approuvai en silence. Nous trouvâmes à l'étage deux coffres avec quelques trésors tels que des gemmes spirituelles et des pierres précieuses.

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La salle suivante était un long couloir. Deux draugrs sortirent de leur alcôves pour nous attaquer mais ne firent pas long feu, puis nous parvînmes devant une porte barrée accompagnée de 6 stèles qu'il fallait faire tourner pour actionner le mécanisme. Je cherchai un moment. Il n'y avait aucune indication sur l'ordre des symboles à afficher. Lydia, qui n'aimait pas les devinettes, s'était assise sur une marche et s'appliquait à polir sa lame avec une pierre à affûter. De longues minutes passèrent, je tournai les stèles dans un sens et dans l'autre sans aucune idée de comment faire.

Dépitée, je finis par avancer d'un pas décidé vers le levier et le tirai sans idée aucune si la combinaison était la bonne. Lydia releva la tête en me voyant faire. Un déclic sinistre retentit et, dans un souffle, une myriade de fléchette fut projetée là où je me trouvais. Je me jetai au sol mais pas assez rapidement, plusieurs m'atteignirent au visage et dans le cou.

_ Ahhh!! criai-je en sentant le poison qui pénétrait dans mon corps. Il n'était pas violent mais extrêmement douloureux. Lydia accourut et se pencha vers moi l'air inquiète.

_ Ca va? Vous vous êtes trompée dans la combinaison?

_ Oui... Aïe, saloperie de piège nordique! grinçai-je en me relevant. Je ne comprends pas comment ça marche et je ne vois pas quoi faire!! explosai-je au comble de la frustration.

_ Allons chercher le vieux mage, il saura sûrement...?

_ Hors de question! Si je lui avoue que je n'ai pas réussi à passer un piège de ce type, penses-tu que je serais bien vu dans l'Académie après?

_ Hum... les "psijiques" vous ont parlée et ils croient en vous, ça avait l'air d'avoir impressionné le vieux...

_ Non, on ne va pas lui demander, un point c'est tout. Il y a forcément une solution, il y en a toujours, regardons bien partout!

Je serrai les dents et me relevai en grimaçant. Qui sait depuis combien de temps ce poison avait macérer sur les fléchettes. Lydia s'activait et commençait a regarder partout pour trouver un indice sur la combinaison. Je me penchai moi même derrière les stèles pour tenter de comprendre.

J'entendis Lydia frapper un silex et allumer une torche. Pourquoi pas, cela nous éclairerait peut être.

Elle s'approcha de moi et leva bien haut sa torche. Et tout devient clair. Les symboles étaient juste derrière les stèles, dans un renforcement si sombre que sans torche, on ne pouvait pas les voir. Elle me sourit d'un air goguenard et je lui donnai une bourrade amicale dans l'épaule.

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La salle suivante était vaste et composée d'un rez-de-chaussée mal éclairé et d'un étage en surplomb. Un grognement sourd nous prévint de la présence d'un draugr. Lydia s'élança vers l'escalier mais le mort-vivant lui tomba dessus du haut de la plate forme et lui fracassa l'épaule de son marteau de guerre. Ma huscarl cria et s'écroula au sol. Je courus vers elle et balançai ma masse en direction de la tête de la créature qui levait de nouveau son marteau pour frapper Lydia au sol. Un craquement écoeurant suivit mon coup de masse, la tête du draugr se détacha des épaules et alla rouler un peu plus loin. Le bras du zombie continua son geste mécanique et ce ne fut que le bouclier levé de Lydia qui dévia son ultime coup.

Tout redevint calme dans la pièce. Un nuage de poussière volait autour de nous, provoqué par le combat. Je m'accroupis auprès de Lydia.

_ Comment ça va? m'enquis-je en lui relevant le menton.

_ Il m'a démit l'épaule je crois, je ne peux plus bouger le bras, répondit-elle en grimaçant.

Je n'avais que de vagues notions de premiers soins mais Lydia m'expliqua comment faire. Nous replaçâmes l'os dans la cavité et cela nous prit un bon quart d'heure. Elle poussa un soupir de soulagement quand elle put de nouveau bouger le bras. Je lui donnai 4 potions de soin de faible intensité et lui dit de les boire si elle avait mal. Je savais qu'elle n'en ferait rien tant qu'elle ne prendrait pas un autre coup sérieux.

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Je pris le temps alors d'observer la salle. Un cercueil à l'étage, d'où provenait le draugr, était éventré. Sur les murs, une des gravures représentait un nordique tenant deux bâtons à tête de monstre. Tout autour de lui se tenaient des sortes de prêtres. Je fis appel à tout mon savoir religieux mais ne comprit pas le sens de la gravure. Ce donjon semblait vraiment plus ancien que ceux que nous avions déjà visités.

Nous passâmes la porte, un couloir s'étendait devant nous et une autre porte ensuite. Alors que j'allais en franchir le seuil, Lydia m'attrapa par le bras.

_ Kalista!

Il était rare qu'elle utilisa mon prénom, c'était souvent quand elle était surprise. Elle pointa le sol du doigt et j'y vis briller une glyphe de protection magique. Sans elle, j'aurais sûrement grillée sur place.

_ Bien vu... Comment allons-nous passer, même en sautant on risque de la déclencher... constatai-je.

Et puis me revint en mémoire le cri appris auprès des Grises-Barbes, le cri d'Impulsion : WULD.

_ Lydia, recule au fond de la pièce, je vais utiliser le cri que les grises-barbes m'ont enseigné pour passer mais ça risque de déclencher le piège. Je devrai passer trop vite pour être blessée.

Ma huscarl se recula précautionneusement en m'observant. Je pris ma respiration et lançai mon cri. Ce fut comme si le souffle de Kynareth elle-même me poussait dans le dos. Mes jambes suivirent avec peine la vitesse vertigineuse qui me propulsa sur une petite dizaine de mètres. Comme je l'avais prévu, le piège se déclencha sur mon passage mais trop tard pour me blesser.

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Lydia vint me rejoindre. La pièce ressemblait à une chambre aux histoires mais il n'y avait pas de porte avec un emplacement pour une griffe, juste un levier et 4 stèles. Nous étions de nouveaux devant une énigme à stèles comme je me plaisais à les appeler. Mais cette fois, il y avait les symboles au-dessus des stèles, ce serait facile... peut-être trop facile...

_ Lydia, occupe toi de celles de droite, dis-je en me dirigeant vers celle de gauche.

Au moment où j'allai tourner ma stèle, un crissement retentit et la pierre m'échappa des mains. Lydia venait de tourner la sienne et cela avait fait bouger la mienne!

_ On est pas sorti de l'auberge, maugréa Lydia.

Je constatai en effet que les 4 stèles étaient liées et bougeaient ensemble. Il nous fallu une bonne demi-heure d'effort et d'énervement avant d'arriver à placer la bonne combinaison. Je poussai le levier en m'épongeant le front trempé d'une fine pellicule de sueur. La porte s'ouvrit en grinçant. Lydia, qui avait ôter son casque, secoua sa tignasse brune tête en bas puis remit sa pièce d'armure en soupirant.

Nous nous engageâmes dans le couloir quand des pas retentirent derrière nous. Je me retournai brusquement mais c'était  Tolfdir qui nous rejoignait.

_ Bravo petite, j'ai vu les cadavres de Draugrs et les stèles qui ouvraient le passage, vous avez bien avancé! me félicita le vieux mage en me passant devant et en continuant son chemin.

Je le suivis, je commençai à en avoir assez d'être sous terre, j'avais perdu toute notion de temps ici.

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Le couloir menait à une pièce d'où émanait une lueur verdâtre. Je ressentis une forte énergie magique et je constatai en entrant que la pièce était sur deux niveaux et que je me trouvai au 1er étage. Mes yeux s'écarquillèrent quand je vis l'origine du déferlement de magicka. Une énorme sphère recouverte de glyphes flottait à un mètre du sol en contrebas, entre 4 piliers de pierre. Une sorte de barrière de protection la recouvrait. Je restai bouche-bée devant ce spectacle quand Tolfdir se porta à mes cotés.

_ Par les 9, qu'est ce que cette chose... balbutia t-il.

Mon attention fut soudain attirée par un mouvement devant la sphère. C'est alors que je le vis, un draugr dans une magnifique armure finement ouvragée. Il était assis sur une sorte de trône devant un autel de pierre. Il avait ouvert les yeux et dardait son regard d'outre-tombe dans notre direction. Il saisit une flamberge posée à son coté et d'une main la pointa dans notre direction en signe de défi. Je donnai un violent coup de coude à Tolfdir pour le sortir de sa contemplation et tendit la main en direction du draugr pour lui indiquer le danger.

_ Lydia, prend le à revers! criai-je alors que Tolfdir s'élançait dans la volée de marches qui descendait sur notre droite.

Le draugr se leva, déplaçant autour de lui un nuage de poussière et de miasme millénaire. Le vieux mage lui lança un sortilège qui sembla rebondir sur le mort-vivant. Tolfdir regarda sa main avec stupeur, se demandant si le sort était bien parti.

_ Il est immunisé! Occupez le, je me charge de la barrière magique! lança Tolfdir à notre intention.

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Je me mis à balancer plusieurs éclairs magiques, sans plus de succès que le mage. Lydia prit le draugr à revers et commença à lui asséner des coups pour l'obliger à s'occuper d'elle et non du mage qui venait de partir sur le coté droit de la sphère. Je descendis les marches quatre à quatre et rejoignis Lydia. Mon éclair enflammé ne lui fit pas plus d'effet que les précédents sorts. Je pris une inspiration et lançai mon cri de déferlement : FUS RO! Cela n'eut pas l'effet escompté, à peine fut-il un peu secoué et les lames de son armures cliquetèrent. Tandis que Lydia s'escrimait vainement contre lui, il se tourna lentement dans ma direction. Son visage était ravagé par des siècles de décrépitude. Il releva un peu les babines en un simulacre de sourire et un son erraillé sortit de sa gorge... Il riait! Il se moquait de mon Thu'um!

_ Tolfdir! Qu'est ce que vous faites!? criai-je éperdue tout en esquivant un grand coup de flamberge. Le draugr sembla en avoir assez de me voir sautiller et il cria soudain :

_ FUS RO DAH!

Il venait de crier les trois mots du déferlement. Je fus projetée à travers la pièce, traversai en volant l'espace qui me séparait du fond de la salle et m'écrasai sur le mur en un violent choc qui vida tout l'air de ma poitrine. Je retombai inconsciente sur le sol.

Je ne vis pas la fin du combat, c'est Lydia qui me la raconta. Tolfdir finit par venir à bout des défenses magiques du draugr et lui et Lydia achevèrent de le tuer, non sans difficultés. Ce fut Lydia qui me ramena à moi en me faisant boire une potion revigorante. Je sortis de ma torpeur pour constater que la barrière magique entourant la sphère avait disparue. Tolfdir était debout devant, la main sur le menton, l'air pensif.

_ Tout va bien mon thane? demanda Lydia visiblement inquiète.

_ Oui, répondis-je d'une petite voix en me frottant la tête. Il maîtrisait le cri du déferlement, tu as vu la puissance de cette magie nordique Lydia?! répliquai-je en me redressant.

_ J'ai vu qu'il vous a mis au tapis en un cri.... répondit-elle en secouant la tête. Si j'ai bien compris vos explications, quand vous connaîtrez les trois mots de ce cri, vous serez capable de faire la même chose que lui?

_ Oui.... normalement.... constatai-je encore étonnée et un peu groggy.

Je me relevai et rejoignis Tolfdir.

_ C'est fascinant, tout bonnement fascinant, balbutiait en boucle de vieil homme tout en regardant la sphère tourner et léviter lentement.

_ Une idée de ce que c'est? demandai-je en m'approchant.

_ Ne vous approchez pas! On ne sait pas ce que c'est, seul Savos Aren aura peut être une chance de l'identifier!

_ L'archimage?

_ Oui... vous voulez bien aller le prévenir pour moi? Je ne veux pas quitter cet endroit, ce que nous venons de découvrir est bien trop précieux pour le laisser sans surveillance.

_ D'accord, comptez sur moi, je vais faire vite, dis-je en regardant autour de moi pour trouver Lydia. Elle revenait justement avec un collier et un papier dans les mains. Elle me tendit son butin. Je dépliai le parchemin, il y avait un court texte dessus, que je lus tout haut.

"Reste ici à jamais, Jyrik, traître et meurtrier.

Condamné pour tes crimes contre le royaume et son seigneur.

Que ton nom et tes sinistres exploits ne soient plus.

Que notre protection magique scelle le sort en toi."

A l'annonce du nom Jyrik, Tolfdir se tourna vers nous et lacha enfin la sphère des yeux.

_ Jyrik... Gauldur très probablement, faites moi voir ce collier? Oui, c'est ça!

_ Mais parlez!

_ Vous ne connaissez pas l'histoire de Bordeciel n'est ce pas?demanda Tolfdir en se raclant la gorge puis il reprit :

_ Lors de la première ère, l'archimage de la cour de Vendeaume, Gauldur, eut trois fils : Jyrik, Mikrul et Sigdis. Ses fils une fois grand, assassinèrent leur père et lui volèrent son amulette qui avait de très grands pouvoirs. Ainsi équipés, ils se lancèrent à la conquête de Bordeciel, mettant le pays à feu et à sang et tuant des milliers de personnes. L'archimage de l'Académie de Fortdhiver, Geirmund, convoqua une armée de mage et se lança à la poursuite des trois frères meurtriers. Ils les arrêtèrent et les maudirent en les enfermant dans des lieux connus des mages seulement. Ils utilisèrent la magie pour piéger leur âmes indéfiniment dans un corps sans vie. Ce papier est la formule d'emprisonnement et ce collier, un fragment de l'amulette de Gauldur. Vous avez fait des découvertes étonnantes aujourd'hui Kalista mon petit!

J'observai le collier, il avait en effet l'air puissant.

_ Si vous recouvrez, lors de vos pérégrinations, les 3 parties de cette amulette, l'Académie serait curieuse de voir le collier de Gauldur complet. J'ai entendu dire que le livre "Légendes perdues" par Talsgar l'Ancien pourrait vous en apprendre plus. Je ne l'ai pas lu moi même mais demandez à Urag Gro-Shub, il connaît l'Arcaneum comme sa poche! Et hâtez-vous de rejoindre Savos maintenant!

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Après avoir ramassé quelques butins, dont un bien beau bâton magique, nous nous dirigeâmes vers la porte au fond de la salle derrière l'orbe. Nous pénétrâmes dans une grotte qui s'enfonçait un peu sous terre. Je sentis dans ma tête la pulsation habituelle révélant la présence d'un Mur des Mots, j'accélérai le pas. Je ne m'étais pas trompé, un Mur des Mots était enfouit ici. Lydia se tint respectueusement en retrait tandis que je m'approchai de la paroi la main tendue vers le mot qui m'appelait. Mes doigts rencontrèrent la pierre froide et dure et le mot se grava dans mon esprit : NUS!

Lydia ouvrit le coffre devant le mur quand toute la magie du Thu'um se fut évaporée. Le butin dedans était conséquent : des flèches dwemer, une améthyste, pas mal d'or, un collier d'or avec un rubis enchâssé, une potion que j'identifiai comme respiration aquatique et une hache dwemer.

_ Cette hache est magnifique, je vais peut être l'enchanter et me battre avec, qu'en dis-tu? demandais-je à Lydia.

_ Les haches sont de très bonnes armes et elle sera plus rapide à manier que votre masse mon thane.

Je la mis donc de côté, je m'en occuperai une fois revenue à l'académie.

Nous continuâmes le long des corridors, j'espèrai trouver une sortie et ne pas avoir à rebrousser chemin à travers tout Saarthal mais nous finîmes par arriver dans la première salle. La porte était située sur un promontoire dans l'ombre et inaccessible. Je sautai sur les plate-formes en bois et me hâtai vers la sortie. Il n'y avait plus trace des autres élèves.

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En sortant, je constatai qu'il faisait nuit noire.

_ Nous n'allons pas tenter de rejoindre l'Académie alors qu'il fait nuit et par ce blizzard... fis-je remarquer dépitée.

_ Nous pouvons dormir dans les ruines et partir demain matin tôt? suggéra Lydia.

Je suivis les sages conseils de Lydia et nous nous installâmes dans les décombres de la première salle pour passer une courte nuit, mais au chaud.

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Commentaires
L
Merci pour vos encouragements, cela me motive à continuer alors que mes publications sur les divers forums consacrés à Skyrim m'avait complétement dégouté d'écrire. Tout le monde semblait apprécier mais il n'y en avait pas un pour ne pas critiquer, surtout les fautes... qui je pense ne sont tout de même pas si nombreuses que cela!! <br /> <br /> Je me remets à l'écriture et espère vous livrer un chapitre ce soir :)
C
Ton récit est très bien écrit et comporte beaucoup moins de fautes que nombre d'autres histoires, il faut que tu écrives la suite !<br /> <br /> <br /> <br /> Je retourne sur skyrim, j'adore ce jeu, mais tes histoires le rendent encore meilleur ^^
V
respect je kiff grrraaave
B
LA SUITE LA SUITE LA SUITE
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