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Aventures en Bordeciel
20 juin 2012

17 - Un retour mouvementé vers Vendeaume (2ème partie)

Tirdas 8 Atrefeu 4E201

La nuit fut froide mais calme. Les bruits de la forêt nocturne ne me dérangèrent pas, et la flambée devant la tente me tint chaud. Pendant mon tour de garde, j’eus tout le loisir de penser à ce que je vivais dans ce que cela avait d’extraordinaire et de peu banal. J’étais partie de Hauteroche avec la mission de voir comment tournait la guerre civile à Bordeciel, puis de revenir faire mon rapport quelques mois plus tard. Et voila que je me découvrais un destin hors du commun dans cette contrée glaciale dont je ne connaissais rien quelques semaines auparavant.

Je connaissais l’histoire dans ses grandes lignes : la crise d’Oblivion, les règnes des différents rois de Cyrodill et de l’Empire, les dieux et leurs implications dans le cours de la vie des mortels, mais jamais je  n’aurais imaginé avoir un jour un lien avec tout cela.

 Un nœud dans le bois explosa en faisant jaillir une gerbe d’étincelles, ce qui me tira de ma rêverie. Le soleil se levait à l’ouest, on apercevait son éclat rose par-dessus le col que nous avions franchi le jour d’avant. Je me levai pour aller réveiller Lydia.

Je pénétrai dans la tente en peau, il y régnait une douce chaleur mais le courant d’air provoqué par mon entrée fit maugréer Lydia qui se retourna dans son sac de couchage. Je souris et attisai les braises du feu de camp, puis j’ouvris la trappe d’évacuation de la fumée au sommet de la tente. Je sortis des rations de voyage du sac et ma gourde contenant de l’eau de source. Lydia finit par ouvrir un œil.

_ Bonjour ma fière Huscarl, c’est déjà le matin, dis-je en lui souriant gentiment, puis je lui tendis une ration encore empaquetée. Elle la prit en se frottant les yeux et se redressa sur son séant tout en serrant le sac de douces peaux autour d’elle. Elle avait dormi dans sa tenue de lin que je lui connaissais lorsque nous couchions à Blancherive. Qu’il me semblait loin ce temps, où nous nous réveillions avec un toit solide au dessus de nos têtes ! Et tout en mâchant ma ration de voyage, nourrissante mais insipide, je me pris de nostalgie pour Douce Brise.

Lydia finit de s’étirer après avoir englouti sa ration, comme à son habitude. Son appétit était étonnant et je comprenais maintenant pourquoi elle me dépassait d’une bonne tête ! Sa nature nordique transparaissait dans toutes ses actions, même celle de manger !

Nous avions encore une bonne marche pour atteindre la Grotte Oubliée, endroit où l’alchimiste Curalmil devait être enterré avec la Fiole Blanche. J’espérais que nous pourrions dormir ce soir dans un bon lit à l’auberge du Candelâtre à Vendeaume, il faudrait pour cela ne pas trainer en route.

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Le voyage se déroula sans encombre jusqu’à l’emplacement indiqué par le vieux Nurélion. Un loup des glaces nous barra le passage, il était en train de dévorer un lièvre fraichement tué et il dut penser que nous voulions lui voler sa proie. Nos tactiques de combat commençaient à être bien rodées et il ne fit pas long feu. Lydia le dépeça rapidement.

_ Que vas-tu faire de toutes ces peaux, lui demandai-je alors que la belle fourrure gris-argent rejoignait de nombreuses autres en travers de son sac à dos.

_ Eh bien, nous pourrons soit les tanner pour en faire des pelisses, soit les vendre pour un bon prix, me répondit-elle comme si c’était l’évidence même.

_ C’est vrai qu’une bonne fourrure est toujours appréciable, dis-je en songeant à la délicieuse laine de mouflons dont étaient fourrés nos sacs de couchage.

_ A Vendeaume si nous avons le temps je confectionnerais des capuchons pour nous protéger du froid, conclut Lydia en réajustant son bouclier à son bras.

J’acquiesçai, ne plus se geler les oreilles serait un progrès dans notre confort quotidien !

L’entrée de la grotte était signalée par un brasero qui flambait d’un feu éternel. Je me demandais quelle magie avait enchanté ces feux et ces torches dans les tombes des anciens nordiques, pour qu’elles brûlent éternellement. Il faisait frais à l’intérieur et le sol était recouvert d’une fine pellicule de neige. Un squelette et un chariot gisaient dans la première salle. Sûrement un pilleur de tombe qui n’avait pas survécu aux dangers du tombeau.

Si le début de la grotte était fait de pierre brute, le reste de l’endroit ressemblait aux antiques tombes nordiques que nous avions déjà visitées. Et comme nous nous y attendions, des draugrs se relevèrent pour nous barrer la route.

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Ce n’étaient pas des morts-vivants très puissants, mon feu magique et la hache dwemer de Lydia eurent très rapidement raison d’eux. Cependant, je comprenais que Nurelion ait  envoyé des aventuriers plutôt que son assistant à la recherche de la Fiole. Nous dûmes éviter plusieurs pièges et les draugrs qui s’éveillaient sur notre passage en auraient découragés plus d’un.

Nous découvrîmes de menus trésors : gemmes diverses, quelques livres qui s’ajoutèrent à ma collection… Cependant que nous nous enfoncions dans le donjon, je sentais que le danger allait se faire plus présent. Il prit en effet la forme plusieurs pièges mortels. Lydia se retrouva coincée par un mécanisme composé d’une dalle articulée qui sortait du sol et montait au plafond tout droit vers des pics. Elle eut tout juste le temps de se glisser hors du piège avec force contorsions ! Des pièges à feu nous barrèrent également la route et mon armure fut roussie à plusieurs endroits !

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Ce fut au plus profond de la tombe que nous trouvâmes Curalmil. Au moment où nous pénétrâmes dans sa tombe, ses doigts crochus agrippèrent le rebord du caveau et il se redressa lentement. Je fis signe à Lydia de le prendre à revers mais à ce moment là, deux autres draugrs firent sauter la plaque de leur caveau et s’avancèrent en grimaçant vers nous, l’arme levée !

Je lançai au sol un sort de rune de feu, juste devant le draugr de gauche, puis je m’écartai vivement. Le draugr explosa en une gerbe de flamme et retomba quelques mètres plus loin. Je n’avais pas quitté Curalmil du coin de l’œil et je m’aperçus qu’il s’apprêtait à lancer un sortilège. Instinctivement, le sort de barrière que j’avais répété avec Tolfdir me vint aux lèvres. Je levais le bras et un bouclier translucide se forma, repoussant l’éclair que me lançait le mage. Lydia était aux prises avec son mort-vivant et elle lui asséna rapidement le coup final. Il ne restait plus que le zombie alchimiste pour nous barrer la route vers la fiole blanche.

Lydia le pris de coté, je l’attaquai de l’autre et il ne tarda pas à tomber non sans nous avoir bombardé de quelques éclairs bien sentis. Le silence retomba dans la tombe, ses gardiens étaient mort et pour de bon cette fois.

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Alors que je levai les yeux vers le mur en face de nous, ma vision se brouilla et le sang se mit à battre à mes oreilles. Je tombai un genou à terre, Lydia se précipita vers moi.

_ Que se passe t-il ? s’écria t-elle d’une voix angoissée. Elle chercha immédiatement une potion de soin qui pendait à ma ceinture mais je l’empêchai de la déboucher. Elle me regarda, perplexe.

_ Non… ce n’est rien… c’est un Mur des Mots, fis-je en pointant le doigt vers la construction en face de nous, la tête toujours baissée.

_ Oh… sa voix se perdit dans un murmure et elle s’écarta révérencieusement.

Je parvins à me redresser. Le mot de pouvoir inscrit là par les premiers nordiques devait être puissant pour me faire tourner la tête à ce point. Je m’avançai et gravis les marches qui menaient au mur tout en me tenant à la pierre froide pour ne pas tomber tant mes oreilles bourdonnaient. Je lus la phrase gravée dans la pierre.

« Thoringar érigea cette pierre en mémoire de sa fille, Noomi, dont le destin était de Souffrir de la morsure de nombreuses flèches orques.»

Le mot souffrir, Aus, brilla si fort quand je le lus que le reste du message failli m’échapper. Souffrir, un cri pour affaiblir l’ennemi à n’en pas douter. Le mot se grava dans ma mémoire, comme on applique un fer chaud sur une bête pour la marquer et je chancelai sous la puissance du sortilège. Lydia me surveillait d’en bas, prête à intervenir mais je parvins à recouvrer mes esprits.

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Il y avait aussi un coffre posé prêt du mur. Je m’attendais à y trouver la fiole blanche mais non, il y avait diverses choses utiles dont un magnifique casque en acier elfique qui retint particulièrement mon attention. Je n’avais pas encore eu le temps de m’en fabriquer un et je l’essayai. Il était presque à ma taille, une fois en ville, je le rétrécirai un peu et il serait parfaitement ajusté ! Je montrai fièrement ma trouvaille à Lydia, quand un éclat nacré attira mon attention au fond du coffre. J’allais y pécher une sorte de cristal gros comme un chou et poli de nombreuses facettes. Je l’examinai, curieuse quand soudain une voix résonna dans toute la caverne, même Lydia l’entendit car elle sursauta et attrapa sa hache par réflexe.

« A toi qui vient de trouver mon cristal, le cristal de Méridia, écoutes moi et entends moi. D’immondes ténèbres ont envahi mon temple ! Tu dois m’aider ! Rapporte ce cristal au Mont Primortis, et je ferai de toi l’instrument de ma lumière purificatrice… »

L’écho de ces phrases résonna dans toute la caverne et mit un moment à se dissiper. Lydia leva les yeux au ciel.

_ Encore un daedra qui a besoin de vous je crois…. grogna t-elle.

_ Méridia… la lumière… cela ne me dit pas grand-chose, mais c’est toujours mieux que les ténèbres, répondis-je, philosophe. J’empochai le cristal, qui malgré sa taille était extraordinairement léger.

Il allait encore falloir s’occuper de cela, pensai-je en soupirant. Et pas de fiole blanche, mais où donc était-elle ?

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En descendant les marches, je m’aperçus qu’il y avait un corridor qui se prolongeait sous le mur des mots. Je l’empruntai donc, dans l’espoir de trouver ce que nous étions venu chercher. Le couloir se terminait en une petite salle ronde, au centre de laquelle se trouvait une vasque vide. Je m’interrogeai un moment, il n’y avait pas d’autres issus.

_ Le vieux ne vous avez pas donné un liquide à utiliser ici ? demanda soudain Lydia, se souvenant de notre conversation à Vendeaume avec Nurélion.

Je me frappai le front du plat de la main, comment avais-je pu oublier sa mixture ! Je fouillai mon sac et dégotai au fond la fiole contenant un liquide verdâtre. Alors que je la débouchai pour en remplir la vasque, une horrible odeur de pourriture et de choses mortes se dégagea et des vapeurs remplirent la pièce. Nous dûmes sortir en toussant à qui mieux mieux tellement c’était infecte ! Mais un crissement sourd de pierres qui frottaient les unes contre les autres nous informa d’un changement dans la pièce.

_ Je ne rentre pas là dedans ! s’écria Lydia en se pinçant le nez. Je n’en avais pas bien envie non plus, mais pas trop le choix. Je me bouchai le nez à deux doigts et jaillis comme un diable dans la pièce. Une porte s’était ouverte au fond, je courus me réfugier dans la salle pas encore empuantie.

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Ce devait être le laboratoire d’alchimie de Curalmil, il y avait des ingrédients semés un peu partout sur des étagères, dans des bocaux, des pots des jarres, une vraie caverne aux merveilles pour tout alchimiste en herbe !  Il y avait aussi quelques vieux livres posés en tas, le tout recouvert d’une très épaisse couche de poussière. J’aperçus au fond de la pièce, posée sur un piédestal, une fiole blanche. Je m’avançai vers elle, et non sans avoir inspecté le piédestal pour éviter tout piège puis je la pris. Je remarquai immédiatement qu’elle était fêlée sur toute sa longueur. Elle ne pourrait plus contenir de liquide sans le laisser immanquablement s’échapper. Nurélion allait être très déçu mais ma part du contrat était de ramener la fiole. J’entendis une cavalcade dans mon dos et je me retournai prestement. C’était Lydia qui ne me voyant pas revenir avait foncé tête baissée dans le nuage nauséabond. Elle se mit à tousser une fois dans le laboratoire.

_ Tu t’en faisais pour moi ma huscarl, dis-je en riant.

Elle se contenta de grogner en réponse tout en toussotant. Je fouillai la pièce et m’emparai des ingrédients qui étaient encore utilisable, la plupart dans des bocaux ou protégés de la poussière. Il y en avait beaucoup que je ne connaissais pas, je les ferai identifiés par Nurélion ou son assistant à notre retour à Vendeaume.

Quand nous sortîmes du donjon, j’aperçus le soleil à travers le brouillard, il semblait être à son zénith. Sans perdre de temps, nous nous mîmes en route pour la capitale d’Estemarche.

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Notre route suivait les berges du lac Yorgrim sur lequel flottaient des blocs de glace qui s’étaient détachés de la banquise. Nous croisâmes la route d’un géant qui cheminait de son pas lent. Il nous observa de loin, car nous fîmes un large détour pour l’éviter et quand nos regards se croisèrent il leva sa masse en grognant. Je ne sus dire si cela était un salut ou une menace mais je préférai l’éviter.

Presque parvenue à la scierie d’Anga qui était indiquée sur ma carte, un cri maintenant bien connu me fit me retourner vers le lac. La silhouette d’un dragon, en vol stationnaire au dessus de l’eau, se découpait dans la brume !

_ Je n’ai pas envie de me battre avec un dragon aujourd’hui, maugréai-je, continuons, il ne nous aura peut être pas vu !

A ces mots, le dragon poussa un long cri et une gerbe de glace toucha le sol. Il attaquait quelque chose… ou quelqu’un.

_ On ne peut pas laisser ce monstre ravager la contrée ! s’écria Lydia, la hache déjà à la main. Je soupirai. N’aurai-je donc jamais la paix ? Décrochant ma masse enflammée, j’emboitai le pas à Lydia qui courrait déjà le long de la berge pour combattre le reptile.

Le combat fut rude et acharné mais le terrain nous avantagea cependant. Il y avait de nombreux arbres près de l’eau et le dragon du se poser pour nous atteindre. Il était beaucoup plus pataud une fois au sol. Et nous eûmes un soutien inattendu en la personne du géant que nous avions croisé un peu plus haut. Il déboula soudain à nos cotés, la masse levée et l’écrabouilla sur le crâne du dragon ! La présence du géant nous permis d’abattre rapidement le monstre car il portait des coups incroyables.

Une fois la bête morte à mes pieds je me tournai avec gratitude vers notre allié surprise… juste à temps pour éviter son énorme masse qui balaya l’air au dessus de ma tête ! Il grogna férocement en se jetant sur moi de sa lourde démarche.

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_ Arrête !! Tu nous as aidés !! Nous sommes amis !! criai-je en m’enfuyant tandis que Lydia, voyant la situation tournée au vinaigre, se jetait sur son dos, s’y accrochait et commençait à le marteler de coups.

_ Arrête Lydia ! m’écriai-je abandonnant ma course pour faire face à l’humanoïde enragé. Mais il n’y avait plus moyen de les arrêter. Lydia le frappait furieusement, entamant profondément sa chair tandis qu’il se secouait pour essayer de la désarçonner. La mort dans l’âme, je me résolus à l’attaquer. Nous ne parlions pas le même langage et pour une raison inconnue, il avait décidé que nous étions ses ennemis.

Lydia finit par tomber au sol et pour détourner l’attention du monstre, je lui balançai une flèche enflammée qui lui frappa au flanc. Il se retourna en gémissant, leva sa masse et s’avança vers moi. Il fallait que je trouve une solution rapidement où je finirais catapulter sur une des deux lunes de Mundus ! J’attrapai un parchemin d’invocation qui pendait à ma ceinture et en récitai la formule tout en reculant. Un atronach de glace apparu entre moi et le géant. Aussitôt, l’attention de mon adversaire se focalisa sur l’invocation et j’eus tout le loisir de le bombarder d’éclairs enflammés.

Quand le géant rendit l’âme, Lydia était remise sur ses pieds achevait de lui trancher la gorge.

_ Quelle idiotie ! Pourquoi nous a-t-il attaqués ? Il nous a aidés à battre le dragon !

_ Aucune idée, vous savez, ils sont vraiment bêtes ces géants, à peine plus intelligents que les mammouths qu’il garde, il n’a pas du comprendre que nous n’étions pas avec le dragon…. me répondit Lydia en essuyant sa hache dans la neige.

Je secouai la tête, dépitée, je n’aimais pas faire couler le sang inutilement. Cependant, pendant le combat avec le géant, j’avais senti la force vitale du dragon pénétrer en moi et je me sentais ragaillardie. Je prélevai quelques écailles sur le squelette de la bête mais nous étions déjà lourdement chargées et je ne prie pas d’os.

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Nous reprîmes la route vers Vendeaume, en priant, pour ne plus avoir de contretemps. Et heureusement ce fut le cas. Nous arrivâmes alors que le soleil commençait à disparaitre derrière les montagnes.

En avisant l’écurie à l’entrée de la ville, je soupesais ma bourse. Elle était très lourde et j’avais à l’intérieur de nombreuses pierres précieuses.

_ Et si nous allions acheter des chevaux, qu’en dis-tu ? proposai-je à ma compagne.

_ J’en dis que cela allégerait grandement notre fardeau et nous rendrait beaucoup plus mobile ! me répondit-elle enthousiaste.

Le palefrenier était en train de balayer les stalles où plusieurs chevaux mâchonnaient placidement un peu de paille. Je m’enquis du prix, qui était de 1000 septims pour une monture avec selle, harnachement et sacoche. Nous entrâmes à l’intérieur de la maisonnée du palefrenier pour faire les comptes et je déboursai la somme de 2000 septims pour acheter deux bons chevaux. J’en profitai pour remplir leurs sacoches des babioles qui ne me serviraient pas à l’intérieur de la ville et confiai le tout au palefrenier avec ordre de mettre les selles à l’abri.

Le vent nous balaya sur le pont menant à Vendeaume et je fus heureuse d’entrer dans la cité pour échapper à ses doigts glacés. Notre première étape fut à l’auberge devant la grande porte pour réserver deux chambres. Puis nous nous rendîmes au marché et à l’échoppe de Nurélion. Ce fut Quintus son apprenti qui nous accueillit.

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_ Bienvenue à la fiole B… oh mais je vous reconnais, vous êtes Kalista, c’est ça ? s’étonna le nordique.

_ Oui, et j’ai ramené la fiole que convoitait votre maitre, dis-je en la sortant précautionneusement de mon sac.

_ Il est à l’étage, il va être tellement content ! Ne le brusquez pas, il se fait de plus en plus vieux… et de plus en plus acariâtre, mais ça va lui faire un choc que vous ayez dégoté sa marotte !

Il régnait une douce chaleur à l’étage, Nurélion était assis les bras croisés et la mine renfrognée devant une flambée. Je me contentais de tendre la fiole devant ses yeux.

_ Hum ? Ooooh…. Ses doigts volèrent vers l’objet et il se redressa. Il la tint délicatement entre ses paumes, presque avec amour, et la fit doucement tourner. Jusqu’à tomber sur la fissure.

_ Elle est FELEE !!!! hurla t-il hors de lui, vous l’avez cassée !!!!

_ Non, répondis-je calmement, nous l’avons trouvée comme cela, je vous assure maitre. Il grimaça et frotta du doigt l’antique flacon.

_ C’est vrai qu’une imbécile comme vous n’aurait pas pu briser cette relique magique…. Elle a subit le poids des ans, tout comme moi.

Ses mains s’affaissèrent et la fiole glissa de son giron, je me précipitai pour la rattraper avant quelle ne tombe.

_ Le travail de toute une vie, ruiné…. Nurélion mon vieux tu es fini…. marmonna t-il pour lui-même, les yeux dans le vague.

Je déposai la fiole à ses pieds, contrite.

_ Ne vous en faites pas trop… c’était la voix de Quintus dans mon dos.

_ La fiole est brisée…

_ J’ai entendu, ce n’est pas votre faute. Tenez.

Il me tendit une bourse qui semblait bien lourde. Je la pris en le remerciant.

_ Vous méritez tout de même une récompense, prenez ceci de la part de mon maitre…

Je quittai le vieux et son apprenti, plutôt déçue du résultat.

_ Et nous n’avons même pas pu vérifier s’il disait la vérité, dis-je à Lydia en sortant.

_ Quoi donc ?

_ A propos de la magie de la fiole, ça pourrait être fort utile !

Elle haussa les épaules. Je consacrai le reste de la soirée, avant que les échoppes ne ferment, à vendre nos butins et à faire des affaires. Quintus nous avait donné 500 pièces d’or, une petite fortune qui payait une partie des chevaux. Lyndia s’absenta tout le temps que je marchandai, elle était partie voir le forgeron et la jeune apprentie de celui-ci en me disant que nous nous retrouverions plus tard à l’auberge.

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J’étais fourbue par tant de marche et je me félicitai de l’achat des deux chevaux. Il faudrait leur trouver un nom, pensai-je tout en me rendant au Candelâtre. Le soir était tombé et il n’y avait que les torches pour éclairer ma route. Vendeaume était beaucoup moins accueillante que Blancherive avec ses hauts murs de pierres froides. L’auberge par contraste était très animée. Je m’attablai devant un poulet rôti complet ! J’avais une faim de loup. Je me divertis le reste de la soirée des chants du barde quand enfin Lydia daigna réapparaitre.

_ Il reste du poulet froid si tu veux ma bonne, lui dis-je en poussant le plat encore bien plein.

Elle ne dit mot et me tendit un morceau de fourrure rousse. Je le pris, surprise, et tentai de comprendre son utilité. J’aperçue deux cordons de cuir et compris alors. Je glissai le capuchon de fourrure sur ma tête et l’ajustai. Il était à la bonne taille, en renard roux à l’extérieur et en renard blanc à l’intérieur. Une vraie merveille.

_ Lydia, c’est génial ! m’écriai-je en découvrant du bout des doigts la douceur de la fourrure.

Elle sourit et sortit un capuchon noir bordé de fourrure noire également.

_ Et voici le mien, dit-elle simplement.

Je souris en m’apercevant qu’elle les avait faits faire aux couleurs de nos cheveux et lui demandai si c’était sciemment. Elle acquiesça en rougissant violement. Je lui prie la main et la fit s’asseoir à coté de moi.

_ T’ais-je déjà dis combien tu m’es précieuse Lydia ? demandai-je en la dévisageant intensément. Elle détourna le regard, gênée. Ma main n’avait pas lâchée la sienne encore gantée de métal.

_ Précieuse, pas seulement comme formidable guerrière et fidèle huscarl, mais précieuse comme amie, tout simplement ? insistai-je en serrant ses doigts dans ma main. Elle finit par relever le visage et je vis ses prunelles noires briller d’un éclat humide.

_ Je n’aurai jamais pu espérer meilleure Thane que vous, répondit-elle simplement, et je savais l’importance de ces mots pour son âme de nordique. Je poussai le plat de poulet vers elle.

_ Régale toi et n’hésite pas à en redemander d’accord ? lui intimai-je en détachant le capuchon de renard. Il tenait vraiment chaud, ça allait être délicieux en pleine tempête d’avoir enfin les oreilles protégées !

Nous nous couchâmes cette nuit avec le sentiment du devoir accompli.

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Commentaires
S
Merci beaucoup pour cet encouragement (et je remercie également la personne qui m'a écrit en privé par mail), cela me fait réellement très plaisir de constater que mes lecteurs apprécient mes histoires! <br /> <br /> <br /> <br /> Merci encore, cela motive énormément à continuer, je vais continuer sur cette voie!
D
Salut à toi, <br /> <br /> j'aime bien ton texte car il est bien écrit et tu as un style particulier que j'apprécie énormément, étant un gros lecteur, que ce soit roman, fanfic, ou autre. Une chose est sure t'as un lecteur assuré.<br /> <br /> <br /> <br /> En attendant rapidement la suite ^^
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