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Aventures en Bordeciel
4 juillet 2012

19 - Aperçu de Faillaise la corrompue

Extrait du journal de Lydia, huscarl du Dovahkin

Il est encore tôt mais je suis déjà levée, sans doute l’altitude qui m’a dérangée. Je la vois tous les soirs écrire son journal à la lueur du feu, elle y passe pas mal de temps. Moi je préfère le matin, quand elle n’est pas encore levée, j’ai tout le loisir de mettre mes quelques idées en place.

Aujourd’hui nous allons nous rendre à Faillaise, ça n’était pas ce qui était prévu au départ mais on a dévié de notre itinéraire… Je ne lui en veut pas, elle a plein de choses à penser, et puis c’est une fille de la ville, les cartes, les plans et l’orientation c’est pas son truc, mais alors elle n’a qu’a me faire confiance… Je suis mauvaise langue, elle me fait énormément confiance déjà, je n’aurais pas pu mieux tomber qu’avec elle.

Faillaise est aux mains de la guilde des voleurs, et je ne suis pas ravie d’aller mettre les pieds là bas. J’ai entendu parler des Roncenoirs qui contrôlent la ville en sous-main, et elle a souvent l’air d’oublier qu’elle est la Dovahkiin, et que ça commence à se savoir dans la contrée… Je vais m’arranger pour qu’on reste là bas le moins de temps possible, et SURTOUT pour qu’elle ne se mêle pas de régler les problèmes des autres. Elle a SA destinée à accomplir, et c’est déjà bien suffisant.

 


Turdas 10 Atrefeu 4E201

Pierre-de-Shor s’éveillait sous un radieux soleil de fin d’été. Une légère brume de beau temps planait dans les dépressions du terrain. Je sortis de la tente en baillant à m’en décrocher la mâchoire et découvris avec plaisir que le petit déjeuner était prêt : une infusion d’herbe, une pomme et du pain m’attendaient près du feu. Lydia avait aussi dégoté un pot de miel, probablement acheté aux villageois. Je pris le temps de déguster le nectar sucré tartiné sur le pain pendant que Lydia démontait la tente et sellait les chevaux. Je la vis faire des gratouilles sur le museau de Tonnerre qui souffla bruyamment son contentement. Les bêtes nous faisaient une compagnie agréable.

Alors que nous nous mettions en selle et prenions la route vers le sud, un des villageois nous aborda, c’était un elfe noir.

_ Vous partez vers Faillaise n’est ce pas ? demanda t-il en fronçant les sourcils.

_ Oui, pourquoi ?

_ Méfiez-vous, vous aller croiser un fort sur la route mais, on n’a pas de nouvelles des soldats depuis un moment. Si j’étais vous, je l’éviterais. Si vous coupez par la forêt en contrebas, vous tomberez sur un sentier qui contourne le fort et qui vous remettra sur la route de Faillaise.

_ Bien, merci de vos conseils, répondis-je.

Décidément, avec la guerre civile, la légion avait déserté les forts et ils tombaient l’un après l’autre aux mains des brigands.

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Nous suivîmes le conseil du dunmer et une fois en vue du fort nous prîmes par les sous-bois. Les chevaux enjambaient les branchages et contournaient les broussailles sans regimber.

_ C’est étrange comme cette partie de Bordeciel ressemble à chez moi… dis-je en me parlant à moi-même.

_ Chez vous, c’est à Hauteroche, n’est ce pas ? J’ai entendu que de grands mages sont formés là bas, c’est vrai ? me demanda Lydia qui avait surpris mes propos.

Je me retournai à moitié sur ma selle tout en laissant à Illiac le loisir de choisir son chemin vers le sentier.

_ Oui, ma mère se nomme Sandra Vielambre et elle est alchimiste, et mon père est mage à la cour de Daggerfall, et il se prénomme Alaric. J’ai moi-même étudiée auprès de Tévinia, la mage personnelle du roi.

_ Vous avez des frères et sœurs ?

_ Non, je suis fille unique, dis-je en rassemblant mes souvenirs. Des images de ma vie là-bas me revenaient par paquets, cela me semblaient tellement loin alors que je n’avais traversé la frontière que depuis à peine un mois. Je repris : « D’ailleurs, ma mère m’a eut fort tard, d’après ce que j’ai compris, elle n’arrivait pas à avoir d’enfant et j’ai débarqué comme un cadeau des dieux ! J’ai été une petite fille gâtée pourrie je crois… » dis-je en souriant, les yeux dans le vague. Le pas lent et régulier d’Illiac me berçait tandis que je rassemblais mes idées.

_ J’ai passé mon enfance à la cour de Daggerfall, parmi les autres enfants de nobles, nous jouions à imiter les adultes. Si tu avais vu la ville et le château Lydia… il n’y a rien de comparable en Bordeciel, par la magnificence et la grandeur de l’endroit.

_ Peut-être Solitude… hasarda t-elle mais j’étais tellement prise par mes souvenirs que je ne relevai pas.

_ La ville était comme un immense terrain de jeu même si en tant que noble, nous n’avions le droit de sortir que sous bonne garde. Lors des foires, c’était une débauche de couleurs et de choses étranges qui s’étalaient sous nos yeux d’enfants. Les moments que je préférais, c’était quand le roi recevait des visiteurs étrangers, venus des quatre coins de Tamriel. Le palais fourmillait de costumes d’apparats, d’accents étranges et de visages inconnus. J’étais particulièrement fascinée par les visiteurs Khajiit ou Argonien. Leurs mœurs étranges me fascinaient, et me fascinent toujours un peu d’ailleurs !

Lydia ne disait rien et écoutait en souriant.

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_ Et puis on m’a confiée à Tévinia pour apprendre la magie. Elle avait décelé un fort potentiel magique en moi. Et j’appris aussi le combat auprès du maitre d’armes du château…

_ N’est ce pas étrange d’enseigner les deux à une enfant ? intervint Lydia.

_ Eh bien… peu de jeunes suivaient les deux enseignements c’est vrai… fis-je en constatant qu’aucun autre de mes camarades n’apprenait l’art de la guerre et de la magie en simultané. Je repris : « On m’a dit que je deviendrais une mage-lame de Hauteroche, une puissante magicienne, doublée d’une bonne guerrière. Je pense que j’ai mieux réussi dans le domaine de la magie cependant. »

_ Et vos parents, ils se doutaient que vous étiez promise à devenir Dovahkiin ?

Je restais coite. Lydia venait de toucher dans le mille car en fait, je n’en avais aucune idée. Puis je me remémorai les explications des Grises-Barbes : j’étais Enfant de Dragon, comme les empereurs de Tamriel, et comme certaines des Lames qui avaient protégées l’Empereur. Je ne comprenais toujours pas très bien ce que cela signifiait, mais … peut-être y avait-il un rapport entre le fait que ma mère n’arrivait pas à donner la vie et mon arrivé décrite comme « un cadeau des dieux » par mes parents ?

_ Je… je ne sais pas Lydia…

J’étais mal à l’aise car j’avais maintenant la vague impression d’avoir été manipulée depuis ma plus tendre enfance.

_ Et… et toi alors, tu es fille unique ? demandai-je pour détourner la conversation.

_ Oh non, j’ai 2 frères et une sœur ! Mon frère ainé, Sanson, est destiné à reprendre la maison familiale, il travaille sur le domaine, nous possédons des champs à l’extérieur de Blancherive et on vend notre récolte aux hydromelleries locales et à la ville. Notre ferme est prospère mais c’est l’ainé qui en héritera selon la tradition. Mon second frère, Brandon, est parti à Solitude pour s’engager dans la légion et aux dernières nouvelles, il va bien. Mon père n’est pas d’accord avec ça, il est plutôt pro-sombrage, car il vénère Talos… tout comme moi d’ailleurs, dit-elle en jetant un coup d’œil circulaire autour d’elle.

_ Nous sommes seules je pense, tu peux parler sans crainte, fis-je remarquer en souriant.

_ Quant à ma sœur Sidonie, elle est encore jeune mais elle est promise au fils d’un marchand de Blancherive.

_ Et toi tu es huscarl… n’est ce pas étrange pour une femme ? demandai-je intriguée.

_ Non ! se récria t-elle l’air indignée. Les femmes nordiques ont toujours été associées aux guerres de Bordeciel !

_ Je ne dis pas que tu n’en es pas capable, la radoucis-je en levant la main, je dis juste que ta sœur va être mariée mais pas toi si j’ai bien compris.

Lydia baissa le nez et s’abima dans la contemplation des crins de sa monture. Puis elle reprit.

_ J’ai toujours été un garçon manqué, j’ai été élevé avec deux garçons et on se battait sans arrêt, tant et si bien que mère s’arrachait les cheveux, dit-elle en souriant. Alors quand j’ai été en âge de porter une épée, on m’a mise en apprentissage avec Brandon, celui qui est entré dans la Légion. Et pour honorer la famille, le Jarl Balgruff a promis de me confier comme huscarl aux Guerrier-né de Blancherive. Mais comme je vous l’ai déjà raconté, ça ne s’est pas très bien passé. Il s’en est fallu de peu que la famille ne soit déshonorée par ma faute. Ma famille doit la sauvegarde de son honneur au jarl. Malgré qu’il soit pro-impérial, il n’écoute pas le Thalmor et ne considère pas que le culte de Talos soit un crime de nature à déshonorer un nordique.

_ Tant mieux pour moi car ainsi je t’ai récupéré, concluai-je en souriant. Mais toujours est-il que tu n’auras jamais de mari et d’enfants, ta vie est consacrée à ton Thane, je ne me trompe pas en disant cela ?

_ Vous avez raison en effet… Mais vous, aurez-vous un jour des enfants ? répliqua t-elle un peu sur la défensive.

_ Eh bien… je ne me suis jamais posée la question à vrai dire. Je suis encore jeune, j’ai 21 ans, et j’ai encore une longue vie d’aventure devant moi. Peut-être viendra t-il un jour où j’aurais envie d’une vie de famille. L’avenir me le dira.

Nous étions maintenant sur un sentier de terre battue, fréquemment emprunté et le fort était derrière nous. Nos palabres nous avaient aidés à passer le temps du chemin. Je pris le trot, histoire d’arriver avant midi à Faillaise.

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Deux tours de guet se dessinaient dans la pente qui montait jusqu’au plateau fertile où se nichait la chattelerie de la Brêche. Les gardes nous saluèrent et nous vîmes bientôt se dessiner les remparts de Faillaise. Je constatai en approchant, que la ville était située sur un lac. Ma carte m’appris que c’était le lac Honrich. Il devait être alimenté par des sources souterraines car aucune rivière ne se jetait dedans. La rivière Treva y prenait sa source et s’écoulait vers le nord pour se jeter ensuite dans le lac Geir en bordure de Fort-Ivar puis se formait le Sombreflôt. De petites embarcations dédiées à la pêche naviguaient au milieu du lac et quelques pêcheries étaient installées en dehors de la ville sur la rive. Je vis aussi un tanneur que je reconnue grâce aux cordes tendues en travers des arbres où des peaux étaient disposées. C’était un métier salissant et malodorant qui trouvait mieux sa place hors des villes. Je repérai aussi un chapelet d’iles au milieu du lac où des maisons étaient construites.

Nous laissâmes les chevaux à l’écurie pour la nuit et lydia se chargea de prendre les sacoches qui contenaient nos objets de valeurs.

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Les portes de la ville étaient closes et deux gardes étaient postés en faction. Ils nous arrêtèrent d’un signe.

_ Halte là… les voyageurs qui entrent à Faillaise doivent payer une taxe de séjour. C’est 50 septims par tête, dit l’un d’eux d’une voix étouffée derrière son casque.

Je fronçai les sourcils et me tournai vers Lydia qui me fit imperceptiblement « non » de la tête. Je me retournai vers les gardes, l’air goguenard.

_ Je suis sûre que votre Chambellan, ou mieux, votre capitaine de la garde, sera ravi que je lui remette en personne cette somme… Le garde commença à se trémousser et à regarder autour de lui. Je repris : «  C’est manifestement du racket soldat, laissez nous entrer », continuai-je d’une voix forte. Affolé, le garde s’avança vers moi d’un pas rapide.

_ Pas si fort ! C’est bon c’est bon, vous pouvez entrer, pffff… il activa le lourd loquet et ouvrit la porte.

_ Quand je vous disais que c’était le royaume de la corruption ici… souffla Lydia à mes cotés.

 Nous passâmes sous la lourde arche de pierre et la ville se révéla à nous. Ce qui me saisit en premier, ce fut la forte odeur qui imprégnait l’endroit. Une odeur d’humidité, de poissons et de malt. J’eus un léger haut le cœur, le mélange était plutôt détonnant ! J’étudiai rapidement les maisons de la rue principale, elles étaient toutes faites de bois : des troncs élagués et poncés jusqu'à devenir lisse, que l’on avait imbriqués les uns dans les autres à la manière des chalets de montagne. J’entendais plus loin devant nous, la clameur d’un marché animé.

 Lydia me prit par le bras juste après les portes : « Promettez moi une chose voulez-vous ? Nous n’acceptons pas de missions ici. Nous en avons par-dessus la tête, et des missions importantes en plus, comme pour les Grises-Barbes, sans avoir à nous encombrer de nouvelles, d’accord ? »

Je souris devant son air grave. Elle avait raison, j’avais tendance à me disperser et à vouloir aider tout le monde pour au final accumuler les missions et trainer à les faire.

_ Je te le promets, pas de nouvelles missions, ça te va ?

_ Oui… Elle rajusta les sacoches sur ses épaules.

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En passant près d’une maison non loin de l’entrée, je surpris la conversation entre un homme et une femme assis sur des tonneaux. La femme était vêtue d’une armure de fer, armée d’une grosse masse à deux mains et l’homme était en habit de ville.

«  Mjoll, vous ne devriez pas vous exposez ainsi, la guilde des voleurs n’est pas un adversaire à prendre à la légère vous savez… disait l’homme avec une inquiétude perceptible.

_ Ne vous en faites pas Aerin, je les attends s’ils veulent m’affronter et je leur ferais tâter de mon marteau… »

Je fronçai les sourcils, il semblait que de nombreuses intrigues se nouaient ici mais, je devais respecter ma promesse à Lydia. Avant que nous ne puissions avancer plus dans la ville, un homme à l’imposante stature se mit en travers de ma route.

_ J’espère que vous n’êtes pas ici pour vous attirer des ennuis jeune fille… dit-il en croisant ses bras musculeux sur son torse de taureau. Aussitôt, Lydia laissa tomber les sacoches et s’interposa entre moi et lui. Elle lui lança un regard noir.

_ Adresse toi mieux à mon Thane, guerrier, trancha t-elle d’une voix sèche.

_ Oh là, du calme grande bringue, j’suis juste là pour prévenir les visiteurs. Faillaise possède ses propres règles, et si vous êtes ici, vous devez les respecter. La famille Roncenoir contrôle cet endroit et m’a chargée d’empêcher les étrangers de venir fourrer leur nez dans des histoires qui ne les concernent pas. Et encore une chose, ne vous avisez pas d’ennuyer la Guilde, elle est sous la protection des Roncenoirs.

_ Je n’avais aucunement l’intention de chercher des noises à la guilde… des voleurs… je veux juste voir le chambellan pour toucher une prime puis je repars, répondis-je non sans avoir posé une main apaisante sur l’épaule de Lydia.

_ Très bien, alors nous nous sommes compris, décréta le grand gaillard. Moi, j’suis Maul, connu dans toute la ville et vous pouvez me trouver sur les quais si vous m’cherchez. Sur ce, à la prochaine…

Et il tourna les talons. Un espadon battait la mesure de ses pas, accroché par une lanière dans son dos.

_ Je déteste ce genre d’intimidation ! s’exclama Lydia alors qu’il tournait au coin de la rue et disparaissait à notre vue.

_ Tu avais raison… nous n’allons pas trainer longtemps ici de toute manière.

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La ville n’était pas immense à première vue mais je me rendis rapidement compte qu’elle était en fait sur deux étages. Un bras du lac la traversait de part en part, il était canalisé par des murs de pierres et la ville avait été construite sur ces murailles. L’architecture n’était faite que de bois, du sol jusqu’au toit des maisons qui étaient en bardeaux. Cela donnait un petit charme désuet à Faillaise. Pourtant, elle grouillait de bruits et d’animations.

Nos pas nous menèrent jusqu’au marché, en plein cœur de la ville. Je m’accoudai un instant à une rambarde et contemplai le canal en contrebas. On avait aménagé des passerelles le long des murs de pierres au-dessus de l’eau et je voyais des portes qui devaient mener à des habitations souterraines. J’étais surprise de l’architecture de la ville plutôt atypique mais je constatai rapidement qu’il ne devait pas forcément faire bon vivre ici. Des odeurs nauséabondes se dégageaient des sous-bassement ! J’aperçus même des ordures qui flottaient sur l’eau… Il n’y avait pas de système d’égouts ici et les citoyens jetaient leurs ordures au canal !

Une grimace de dégoût au nez, je repris la route vers le château du Jarl qui se dressait un peu plus loin. C’était une grande bâtisse de pierre grise, enserrée dans des remparts de pierre qui la séparait de la ville. En approchant, j’entendis le cliquetis d’armes et aperçus des soldats qui s’entrainaient à coté du château. Des gardes flanquaient l’entrée mais je leur exposai rapidement la raison de ma venue. Ils nous laissèrent entrer.

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Il régnait une douce chaleur à l’intérieur. Le château d’Embruine (les gardes m’avaient donné son nom) ne ressemblait en rien à Fordragon. Il dénotait par son architecture, bien plus semblable à celle de Cyrodill ou de Hauteroche, qu’à une architecture nordique. On débouchait directement dans la salle principale en entrant par la grande porte. Une table de banquet était dressée en plein milieu et j’aperçus au fond la jarl assise sur un trône et sa cour autour. Des tentures aux couleurs de la Brêche habillaient les murs, ainsi que de nombreux trophées de chasses : têtes de sangliers, d’ours, de biches et de cerfs. La forêt Automnale devait regorger de gibier en tout genre.

Une altmer était debout à coté de la jarl et lui exposait quelque chose. Je m’avançai quand un homme en armure elfique s’interposa. Il était jusque là assis à l’entrée et je ne l’avais pas remarqué, tout à mon étude des lieux.

C’était manifestement un nordique, il arborait un tatouage tribal juste sous l’œil droit et portait une crête drue au sommet du crâne ainsi qu’une barbe bien taillée.

_ Bonjour étrangère, je suis Unmid Chausseneige, huscarl de la jarl Laila Juste-Loi. Pourquoi demandes-tu à la voir ?

_ Je viens voir le chambellan, je voudrais toucher une prime pour avoir défait des bandits dans les forêts de la Brèche.

_ Bien, elle se nomme Anuriel, et c’est l’altmer là bas, dit-il en pointant du doigt l’elfe debout sur l’estrade. Il se rassit, non sans avoir adressé un signe de tête à Lydia qui le lui rendit. L’accueil des autorités était beaucoup plus protocolaire et « amical » que celui du vrai visage de Faillaise…

Je surpris les dires d’Anuriel alors que je m’avançais :

_ …et comme le confirme les nouvelles, c’est un dragon qui a attaqué Helgen, ma Dame. La légion s’y trouvait et a subit de lourdes pertes, tandis qu’Ulfric a pu s’échapper par ce coup du sort providentiel.

_ Bien, la garde a t-elle prévue un plan en cas d’attaque ?

_ Oui ma Dame, j’ai devisé avec Unmid à ce sujet et tout est prévu. J’ai même fait affréter une voiture qui se tient prête à toute heure pour vous emmener loin si la situation dégénérait.

_ Parfait Anuriel, comme toujours. Je…. Je crois que nous avons une visiteuse, constata la jarl en me regardant par-dessus l’épaule de l’elfe.

Laila Juste-Loi était assise sur son trône, parée de ses plus beaux atours et le front ceint d’une couronne. Elle était rousse et d’âge mur. Anuriel se retourna, et ses yeux d’un noir profond me surprirent. C’était en général les bosmers qui avaient ces yeux étranges. Ses cheveux blancs étaient ramenés en deux petits chignons sur les cotés de son crâne. Elle s’assit posément sur le siège à coté de sa souveraine avant de me donner la parole d’un signe.

_ Bonjour, je suis Kalista de Hauteroche, et je viens pour toucher la prime que vous avez posée sur les bandits qui infestent vos forêts.

Je m’avançai et lui tendis le parchemin.

_ J’ai défait les bandits qui avaient pris possession de la tour de Nilheim non loin de Fort-Ivar et pour preuve, voici l’arme de leur chef.

Lydia me tendit le marteau à deux mains qui avait appartenu au chef des brigands. Anuriel le considéra avec peu d’intérêt mais ouvrit la bourse à sa ceinture pour en sortir plusieurs pierres précieuses.

_ Cela devrait convenir.

Elle me tendait les pierres sans bouger d’un millimètre de son siège. J’approchai donc, non sans trouver ses manières pour le moins détestables. Laila nous scrutait sans mot dire. Je prie les pierres : deux grenats et une émeraude d’une taille convenable.

_ Merci Chambellan. Nous allons maintenant nous retirer, merci de votre accueil, dis-je tout en appuyant sur le mot accueil.

Anuriel eut un petit signe de la main, genre ouste, puis se retourna vers Laila : « comme je vous disais ma dame, tout est prévu pour vous échapper en cas de besoin. Il serait terrible pour la ville si sa souveraine venait à périr par la faute d’un dragon… »

J’avais tourné les talons et déjà pris la direction de la sortie. Si un jour nous devions nous présenter de nouveau au Jarl de Faillaise, je comptais bien me faire un peu mieux respectée d’Anuriel.

La douceur des rayons du soleil sur mon visage quand nous sortîmes me firent l’effet d’un baume apaisant. Je respirai un bon coup pour me calmer et vis Lydia sourire à coté de moi.

_ Ca n’est pas drôle ! répliquai-je en descendant les marches qui menait au marché. Je n’aime pas me faire marcher sur les pieds, et si Faillaise n’avait pas été pro-sombrage, j’aurais décliné mon titre comme Thane de Blancherive !

Lydia haussa les épaules. Elle avait raison, je devais ravaler ma fierté.

_ Qu’allons nous faire du reste de notre journée ma bonne huscarl ? repris-je en essayant de passer à autre chose.

_ J’ai comme un petit creux, répondit-elle en se frottant le ventre.

_ Tu as toujours un creux toi ! m’exclamai-je.

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Il y avait une auberge en plein cœur de Faillaise nommée le Dard de l’abeille, c’est là que nos pas nous portèrent pour déjeuner. Nous passâmes en plein cœur du marché. C’était un marché fixe, les commerçants disposaient de petits étals qu’ils fermaient le soir en partant. Il se vendait de tout : des vivres, des bijoux, des bricoles…

La musique d’un luth s’échappait par la porte entrebâillée de l’auberge ainsi qu’une odeur de soupe de poissons. A l’intérieur, quelques ouvriers étaient attablés et mangeaient tout en discutant. Accoudés au bar, un garde sifflait une bière à lampées régulières tandis que la tavernière frottait le comptoir avec application. Les regards se tournèrent vers nous quand nous fîmes irruption dans la pièce mais chacun retourna bien vite à son occupation sans plus nous prêter attention. Je commandai deux repas à l’argonienne derrière le comptoir. On nous servit de la soupe de poissons, j’avais un peu peur du goût en ayant senti l’odeur nauséabonde du dehors mais je me trompais, nous nous régalâmes. Le tavernier, mari de la barmaid et argonien lui aussi, nous proposa une cruche d’hydromel Roncenoir pour arroser le tout. Je le trouvai vraiment très bon et Lydia m’expliqua qu’il était fait avec le miel du domaine Lumidor, qui se trouvait sur les iles au centre du lac Honrich.

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Nous passâmes le reste de l’après midi en ville. Je donnai quartier libre à Lydia et me rendit à la forge à coté du marché. Un panneau devant la maison indiquait « le Marteau noirci » et un forgeron torse nu et revêtu d’un lourd tablier de cuir, suait à grosses gouttes en martelant une épée rougeoyante.

_ Bonjour forgeron, dis-je assez fort pour me faire entendre malgré le souffle de la forge. Il releva la tête, me fit signe d’attendre une seconde et plongea son épée dans un seau d’eau. L’eau se mit à bouillonner instantanément et une volute de vapeur s’échappa du seau. Il s’épongea le front avec un mouchoir crasseux.

_ Qu’est ce que Balimund peut vous offrir guerrière ? demanda t-il en déposant son marteau sur l’enclume et en s’époussetant vaguement.

_ Je suis en visite en ville et j’aurais voulu voir votre stock d’objets. Je suis plus particulièrement intéressée par les objets enchantés, répondis-je les poings sur les hanches.

Balimund m’emmena chez lui et me présenta ses armes. Une masse retint particulièrement mon attention quand il en décrit les effets : il l’avait nommée « Anathème » et elle avait la propriété de capturer les âmes des créatures qu’elle tuait. Je n’avais pas oublié mon idée d’enchanter mes propres objets mais je manquais cruellement de gemmes spirituelles remplies. Nous discutâmes le prix un moment puis tombâmes d’accord sur 1800 pièces d’or. Je le réglai en partie avec les gemmes données par Anuriel.

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Je furetai ensuite parmi les étals des marchands, puis fit un tour en ville. Une échoppe retint mon attention, elle portait un nom comique : « la Crevette Sauteuse ». J’en poussai la porte par curiosité et constatai que c’était un magasin d’objets divers et variés. Un nordique était en train de tourner la soupe dans un chaudron sur le feu mais il s’arrêta en me voyant entrer. Il était fort sympathique et j’eus le fin mot de l’histoire du nom du magasin : il avait possédé un bateau nommé la Crevette increvable, qu’il avait revendu pour s’installer à Faillaise et il avait nommé son échoppe en souvenir du bateau. Son histoire me fit rire, jusqu’à ce qu’on en vienne à parler des difficultés du commerce à Faillaise à cause des rackets incessants dont il était l’objet. Je préférai ne pas m’attarder trop, de peur qu’il ne me demande mon aide. Je prie donc congé de lui.

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Je terminai ma balade à Faillaise en passant devant le temple de Mara. Je faillis m’y arrêter mais le petit jardin à l’arrière m’attira irrésistiblement. Quand j’y fis irruption, j’aperçus une statue de Talos et une prêtresse en train de faire des incantations. Je m’approchai respectueusement et me mit aussi à prier. Je n’avais jamais invoqué Talos, remettant plutôt ma destinée aux Neufs Divins. Mais cette fois, j’étais inspirée. Je lui demandai de me guider vers la prochaine étape de mon parcours en Bordeciel, et de protéger Lydia et moi de la mort, de nous donner le courage de vaincre les obstacles qui se dresseraient sur notre route.

Quand je le relevai la tête, la prêtresse me regardait intensément. Elle posa une main sur mon bras : « Ne vous en faites, pas il vous a entendue Dovahkiin et il ne pourra rien vous refuser… » Et elle s’en fut vers le temple de Mara en me laissant perplexe.

Lydia me rejoignis le soir au Dard de l’abeille. Il était évidents que des tas de transactions louches se déroulaient ici, les clients se réunissaient en petits groupes et parlaient à voix basses, d’autres étaient installés seuls mais scrutaient les tables autour d’eux. L’atmosphère était un peu pesante, aussi, nous ne nous éternisâmes pas dans la grande salle. Lydia insista pour que nous établissions un tour de garde dans la chambre, un assassin avait tenté de me tuer quelques semaines auparavant et nous nous trouvions dans la ville qui abritait la guilde des voleurs, il valait mieux être prudent.

Cependant, la nuit se passa sans problème.

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Commentaires
L
je te felicite pour le travaille jai adoré chaque chapitre de ta vie de bretonne en bordeciel si téeais un perso de skyrim je saurais avec qui me marie ;p
S
Je te remercie pour m'avoir donné l'adresse des mods. Bonne continuation, que Kynareth te garde !
S
Merci Dark pour ton commentaire :) Je suis en congé loin de chez moi actuellement donc je n'ai pas eu le temps d'écrire un nouveau chapitre (de plus je n'écris jamais aussi bien qu'au boulot..... c'est mal n'est ce pas :D, donc retour à l'écriture surement dans une semaine).<br /> <br /> <br /> <br /> Pour SansPseudo (12 juillet), pour la tente voici le lien : http://skyrim.nexusmods.com/mods/10573<br /> <br /> <br /> <br /> Pour les chevaux des compagnons : http://skyrim.nexusmods.com/mods/10579 (attention j'ai parfois des bugs quand je vais en ville, Lydia ne sait plus sur quel cheval monter et elle en prends un nouveau et le vieux nous suit....)<br /> <br /> J'ai ca aussi, ca rajoute des sacoches qu'on peut acheter ou crafter (et qui rajoute de la capacité de portage) : http://skyrim.nexusmods.com/mods/16438<br /> <br /> Pour les capuches je ne trouve plus mais c'est sur skyrim nexus :)
D
Salut Sherlindra,<br /> C'est toujours un plaisir pour moi de te lire et j'attend la suite de tes aventures avec joie. Et encore bonne continuation pour l'écriture, qui ne doit pas être simple.
S
Tout d'abord, bravo pour ton travail ! J'ai lu tout les chapitres et j'ai adoré. J'ai quelques question à te poser : As-tu installé un mod pour pouvoir avoir des tantes, des capuches et pour que le compagnon ait un cheval ? Merci d'avance et bon courage pour la suite !
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