Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aventures en Bordeciel
13 décembre 2011

1 - Il était une fois...

J’ouvris les yeux dans une maison inconnue.

Il faisait bon, un feu crépitait dans la cheminée à coté du lit où j’étais allongée. Une énorme tête d’élan était accrochée au manteau de la cheminée. Je clignai un peu des yeux et m’étirai. J’avais l’impression d’avoir dormi des jours entiers !

1

Mon estomac grogna et se rappela à mon souvenir. C’est alors que la porte en face de la cheminée s’ouvrit et qu’une femme entra en frissonnant. Le froid du dehors avait pénétré un court instant et m’avait mis la chair de poule. Ce fut ce coup de froid qui me fit me demander ce que je fichais dans ce lit, dans cette maison, sur une terre où un froid polaire régnait…

_ Ah vous êtes réveillée ! s’exclama la femme. Elle portait une robe rouge et un tablier, elle était plutôt jolie et me souriait.

_ Il était temps, vous avez dormi toute la journée d’hier et j’ai bien cru que vous n’alliez pas vous réveiller !

_ Euh… qui êtes vous ? demandai-je la voix encore un peu pâteuse. La femme me lança un drôle de regard.

_ Vous ne vous souvenez pas ? Vous êtes arrivée ici hier avec Hadvar, le neveu de mon mari Alvor. Je m’appelle Sigrid, ça ne vous dit rien ? »

Vaguement, des souvenirs commençaient à me revenir. Je me levai et m’aperçus que je portai une robe que je qualifierai de paysanne mais propre. Sigrid me regardait toujours l’air vaguement inquiète.

_ Alvor est dehors à la forge et Hadvar est parti faire un tour à la taverne je crois, vous voulez manger un morceau Kalista ?

Mon propre prénom me fit sursauter. Kalista de Hauteroche, c’était moi et soudain tout me revint d’un bloc : Mon arrestation à la frontière de Bordeciel par les soldats impériaux, ma détention au cachot de Fort Néograd pendant quelques jours, le motif de ma venue aussi : Une sombre histoire d’espionnage entre Hauteroche et Bordeciel auquel j’étais mêlée en tant qu'apprentie du mage royal de Daggerfall.

Devant l’insistance des yeux de mon interlocutrice, je souris et opinai du chef. Rassurée, elle se dirigea vers la marmite accrochée au dessus du feu, en souleva le couvercle et remua le contenu. Une délicieuse odeur de soupe me parvint aux narines et fit se tordre de plus bel mon estomac. J’allai m’asseoir à la table sur laquelle était disposée du pain et du fromage. Timidement, je pris un quignon et le grignotai.

_ Nous n’avons pas  revu le dragon dont vous et Hadvar avait parlé… fit remarquer Sigrid. Le reste de sa phrase se perdit pour moi dans les limbes car les souvenirs affluèrent de nouveau.

2

Les cahots d’une charrette sur une mauvaise route me parvenaient derrière le brouillard de ma conscience. J’avais les mains entravées par une corde et mal au dos.

_ Vous aussi, les impériaux vous ont mis la main dessus, mais je suis sur que vous êtes innocente pas vrai ? me demanda le nordique blond assis en face de moi sur la charrette. Je me souvenais maintenant qu’il s’appelait Ralof.

_ L’homme bâillonné a coté de vous, c’est Ulfric Sombrage, vrai Haut Roi de Bordeciel.

3

Je me tournai vers l’homme en question. Sa stature imposante dénotait un guerrier aguerri mais dans la force de l’âge. Doté d’une crinière blonde coupée courte et brossée en arrière, l’homme était beau dans un sens, sauvage. Si les soldats impériaux l’avaient bâillonné, c’est qu’ils craignaient jusqu'à ses paroles ? me demandai-je alors.

_Vous êtes ici parce que vous êtes des rebelles, mais moi je n’ai rien fait du tout ! s’écria le pauvre bougre assis en face d’Ulfric.

_ Eh là l’ami, tu es ici parce que tu t’es fais attrapé par les impériaux mais de quel village es-tu ? le tança Ralof.

_ Pourquoi me demandez-vous ça ?

_ Parce que les pensées de tout Nordique doivent aller vers son village et les siens quand l’heure de sa mort a sonnée. 

Les paroles de Ralof tombèrent comme le couperet du bourreau, probablement prochainement sur nos têtes. C’était injuste, je n’étais pas Nordique et j’allais mourir sur ces terres froides et inhospitalières, loin de la chaleur des collines de Hauteroche.

Après tout, je l’avais bien cherché, on ne venait pas espionner en Bordeciel sans prendre un minimum de risque. Ma mission m’avait conduite à la frontière septentrionale du royaume, j’avais eu vent de la rébellion des Sombrage contre l’empire et le Haut Roi de Bordeciel qui était la marionnette des impériaux. Je devais en savoir plus, voilà la mission que m’avait confiée Tévinia la mage royale de Daggerfall. On m’envoyait aussi bien pour me former que parce que ma beauté me ferait facilement acceptée des hommes nordiques, même si j’étais une étrangère. Ce ne devait pas être une mission dangereuse mais je ne m’attendais pas à tomber sur un groupe de Sombrage et une embuscade impériale alors que je passais la frontière. Et voilà que j’étais maintenant dans le même chariot que le chef de la rébellion sur laquelle je devais me renseigner !

4

Nous arrivâmes en vue du portail d’un village, ouvert pour laisser passer notre convoi. Le village grouillait visiblement d’impériaux.

_Voici Helgen, j’y ai courtisé une fille autrefois…  nous informa Ralof, mélancolique.

Alors que le chariot entrait, mon attention fut attirée par un impérial à la belle prestance face à un Haut-Elfe.

_ Le général Tulius en personne est ici ! Et en pleine discussion avec un homme du Thalmor à ce que je vois, ce doit être eux qui sont derrière notre arrestation, fit remarquer Ralof. Il était de notoriété publique que le Thalmor de l'Archipel de l’Automne avait fait sa marionnette de l’Empereur lui-même…

5

Je regardai avec intérêt en direction des deux chevaux et de leur cavaliers. L’Altmer avait les traits acérés propre à sa race. Dans ma famille, on racontait que nos ancêtres était des Bosmer, je n’avais donc que peu d’amitié pour les Haut-Elfes oppresseurs. Le général Tulius se tourna vers nous à l’instant où la carriole cahotait à sa hauteur mais il n’eut d’yeux que pour l’homme assis à ma droite, Ulfric Sombrage.

Nous traversâmes le village, sous le regard des quelques habitants et en entendant les commentaires désobligeants au sujet des Sombrages. Puis la carriole s’arrêta et j’aperçus au pied d’une tour de guet un bourreau cagoulé, une prêtresse et un billot.

6

On nous fit descendre, et le soldat impérial nous envoya nous mettre en rang.

_ Vous là, vous n’êtes pas sur la liste ? me demanda t-il « Quel est votre nom ? »

_ Si je ne suis pas sur la liste, c’est qu’il y a sans doute erreur vous ne croyez pas ? tentai-je à tout hasard.

_ Capitaine, elle n’est pas sur la liste.

Le soldat s’adressait à la Rougegarde en armure à coté de lui.

_ Et alors, elle a été capturée avec les autres, même traitement. Quel est ton nom femme ? me tança la capitaine.

_ Kalista,  et je crachai par terre à ses pieds. Elle eut un sourire en coin.

_ Bien Bretonne, va rejoindre les autres.

Je me dirigeai d’un pas lent vers la file de condamnés, désespérée de me trouver là. Notre compagnon, le voleur de Rorikbourg ne supporta pas de se voir désigner le billot et il partit en courant, les archers le stoppèrent net dans sa course. Pauvre bougre. Le général Tulius nous avait rejoints et s’adressait maintenant à Ulfric.

7

_ Alors voici le fameux Ulfric, celui qui a tué le Haut Roi de Bordeciel d’un cri…

Je ne compris pas l’allusion. Comment pouvait-on tuer d’un cri ? Étais-ce la raison de son bâillon ? Ulfric le toisait de toute sa hauteur. Je me rendis vraiment compte de sa stature à ce moment là et je m’étonnai qu'il n’ait pas plutôt croisé le fer pour défaire le Haut Roi, il l’aurait sans doute emporté haut la main.

_ Tu vas être châtié pour ton crime aujourd’hui même. 

Au moment où le général prononçait ces mots, un cri inhumain retentit dans le ciel, un cri bestial et sauvage qu’aucun animal à ma connaissance ne pouvait pousser. Tout le monde leva les yeux vers le ciel.

8

Rien à l’horizon ne laissait deviner d’où venait le cri.

_ Ce n’est rien, continuons, décréta la capitaine. « Prêtresse, donnez leur les derniers sacrements ».

La prêtresse dit son oraison funèbre. Je tentai d’échafauder une idée pour me sauver mais rien ne venait à mon esprit. De plus j’avais les mains ligotées, il était hors de question d’utiliser ma magie.

9

Le premier condamné fut appelé. Un nordique portant l’armure aux couleurs de la rébellion. Jusqu’au bout il resta droit et digne. J’entendis Ralof murmurer « Qu’en Sovngarde tu trouves la paix mon ami ». Puis ce fut moi qu’on appela.

Je m’avançai, non sans traîner des pieds et m’agenouillai devant le billot encore poisseux du sang de mon infortuné prédécesseur.

10

Alors que je tournais la tête vers le bourreau attendant la hache fatidique, je vis quelque chose passer dans le ciel entre la montagne et la tour. Le même cri dantesque résonna sur les parois des montagnes alentours, beaucoup plus fort cette fois. La foule autour de moi commença à s’agiter mais je ne pouvais pas bouger, la capitaine avait posé son genou bardé de métal sur mon dos pour me tenir contre le billot.

11

Et c’est au moment où le bourreau levait sa hache que l’improbable se produisit : un énorme dragon noir, aussi splendide que terrifiant, se posa au sommet de la tour. Il était tellement gros que ses ailes descendaient le long des parois presque jusqu'à mi-hauteur.

12

Je regardai, fascinée, la hache du bourreau se lever jusqu'à ce que le dragon ouvrit la gueule et poussa un cri interminable et démoniaque. C’est alors que tout vacilla autour de moi. Le ciel jusqu’alors bleu azur se couvrit de nuages et devint rouge et ocre, le genou qui me tenait appuyé se releva prestement et je pus me mettre debout, à moitié sourde et sonnée par le cri du dragon.

J’entendais des cris autour de moi, je sentais le brûlé aussi, le dragon devait être en train de cracher des flammes et de ravager Helgen. Je courus tant bien que mal avec mes poignets entravés me mettre à l’abri dans la tour la plus proche où les soldats sombrage s’étaient réfugiés.

_ Il faut s’échapper d’ici ! s’écria Ralof.  « Venez ! »

13

Nous montâmes les marches quatre à quatre quand soudain une paroi de la tour se fracassa juste devant nous et un énorme jet de flamme vint lécher l’intérieur de la tour, nous grillant un peu par la même occasion. A travers la brèche formée, j’aperçus le monstre inquiétant mais majestueux survoler la ville tout en crachant des flammes. Rien ne semblait l’atteindre, ni les flèches des archers ni la magie que je voyais fuser des mains des soldats impériaux.

_ Sautez sur le toit de l’auberge en contrebas, je vous rejoins !

Je m’exécutai un peu gauchement, on ne m’avait pas formé à jouer les acrobates à la cour de Daggerfall. Je dégringolai jusqu’au rez de chaussée de l’auberge où je tombai nez à nez avec le soldat impérial qui m’avait demandé mon nom.

_ Venez avec moi, il faut atteindre le donjon !

Je me retournai mais n’aperçus pas Ralof. Je me mis donc dans les traces du soldat. Nous courûmes de couvert en couvert à travers le village, avec l’ombre du dragon planant au dessus de nous, emplissant l’air de ses cris stridents.

14

Au moment où nous longions un mur, le dragon se posa juste à coté de nous, sur le mur et projeta un jet de flammes dans la contre allée. Je l’entendis alors parler sa langue gutturale et sauvage, vide de sens pour moi et qui me fit frissonner.

15

Nous sautâmes entre les décombres et les cadavres encore fumant et arrivâmes en vue du donjon. C’est là que Ralof réapparut, une épée à la main.

« Venez avec moi si vous voulez vivre étrangère ! »

« Hors de ma vue Rebelle ! » s'écria le soldat impérial.

Je devais faire un choix. Suivre le rebelle sombrage, me placer définitivement hors la loi en Bordeciel et me rendre la vie compliquée ou alors suivre le soldat impérial, obtenir avec un peu chance l’absolution pour mes crimes d’espionnage et pouvoir continuer ma mission…

Je courus vers le soldat impérial qui ouvrait la grand porte du donjon. Nous nous engouffrâmes à l’intérieur et barricadèrent la porte.

« Venez ici que je coupe vos liens » me dit le soldat.

« Quel est votre nom ? » lui demandai-je au moment où il tranchait mes cordes d’un coup de dague. 

« Hadvard, nous devons trouver un moyen de nous échapper de ce piège à rats. Fouillez les coffres, trouver une arme et une armure ! »

16

Je me gardai bien de lui dire que j’étais mage et que les armes ne me serviraient probablement pas. J’ouvris les coffres, pris une épée sur un râtelier et revêtis une armure légère aux couleurs de l’empire. Elle m’engonçait et me paraissait lourde mais c’était mieux que mes guenilles de prisonnier.

L’épopée qui s’en suivie reste confuse dans mes souvenirs. Nous avons parcouru d’interminables pièces dans le donjon, combattant les sombrages qui se mettaient sur notre route. A mon soulagement, nous ne croisâmes pas Ralof, je n’aurais pas voulu me battre avec lui alors que nous avions été dans la même galère.

17

Ce n’est qu’après avoir découvert un tunnel sûrement secret qui menait vers l’extérieur que je sentis enfin l’espoir renaître en moi, nous allions finalement réussir à nous sortir de ce pétrin. Nous dûmes nous faire discrets pour passer devant un ours endormi puis la délivrance enfin, la lumière du jour.

18

Alors que nous étions encore éblouis par la lumière, nous entendîmes de nouveau le cri strident du dragon. Il survola la falaise d’où nous sortions et se dirigea vers le nord à tir d’ailes.

« Bon sang, j’ai cru qu'il nous avait repéré ! » s’exclama Hadvard. « Il se dirige vers Blancherive on dirait, quel ravage va-t-il aller causer là bas… »

Je repris mon souffle, les mains sur les genoux et la tête basse. Je n’avais pas l’habitude d’autant d’activité, j’étais plus entraînée aux jeux de cours qu’à la course.

« Vous devriez rejoindre Rivebois, un peu au nord d’ici. Mon oncle, Alvor, est le forgeron du village. En ce qui me concerne, vous avez largement payé votre dette à l’Empire. Si nous allons le voir, il nous aidera, venez. »

Je ne pris pas la peine de discuter, j’étais épuisée, sonnée, groggy par ces aventures. Je venais de manquer de peu la décapitation puis d’être brûlée vive par le feu d’un souffle de dragon et ensuite de périr par la lame d’un rebelle à l’empire. C’était trop pour moi. Je suivis mécaniquement Hadvar le long du sentier qui descendait vers un large torrent.

« Vous voyez ces ruines là haut » il pointait du doigt des ruines avec des voûtes en ogive. « C’est le tertre des chutes tourmentées, on dit que des draugrs le hante, j’en faisais des cauchemars quand j’étais petit. » 

Je haussai les épaules, que dire de la gueule pleine de dents d’un dragon comparé à des morts vivants…

19

Au détour d’un lacet du sentier, nous nous retrouvâmes face à un immense lac lumineux. Je devais reconnaître une chose aux terres de Bordeciel, pour toute froide qu’elles étaient, elles étaient également splendides. Trois grosses pierres étaient dressées dans le lacet suivant.

« Ce sont les pierres gardiennes, on dit qu’elles ont des propriétés magique si on les touche, en rapport avec leur symbole. »

Je m’en approchai. On pouvait voir un voleur, un mage et un guerrier. Mon attention fut évidemment attirée par le mage. Je posai les mains dessus pour mieux contempler le lac au travers du trou creusé dans la pierre. Une sorte de légère décharge me chatouilla les paumes quand mes mains se posèrent sur sa surface. Peut être qu’Hadvard avait raison concernant le pouvoir magique de ces pierres.

Mes derniers souvenirs me ramenaient à Rivebois.

 « Vous allez bien Kalista ??? » Cette fois Sigrid était vraiment inquiète et me tenait le bras.

« Ou… Oui. Je viens de me souvenir de tout… »

« Oh… » Elle n’en dit pas plus et remplie le bol qu’elle tenait à la main à mon intention. 

Je m’assis à table et mangeai la soupe, qui à défaut d’être très goûteuse était nourrissante. La porte s’ouvrit de nouveau et je vis entrer Hadvard.

20

« Ah mon amie vous êtes enfin réveillée. » Je lui souris aimablement et opinai du chef.

« Je pars demain pour Solitude, je dois rallier les forces impériale. Avec cette guerre civile et maintenant un dragon qui débarque à Bordeciel, l’Empire doit plus que jamais se tenir sur ses gardes. Je ne connais pas les raisons qui vous ont amenées en Bordeciel, mais si vous voulez me rendre un service, aller prévenir le Jarl Balgruff de Blancherive qu’un dragon rôde dans les parages. »

Je réfléchis un moment à la proposition. Prévenir le Jarl me permettrait de me fondre d'entrer à Blancherive et de me fondre dans la population.

« D’accord Hadvard, je vous dois un fier service à vous et à votre oncle, et je pense que Rivebois aura besoin d’hommes du Jarl pour protéger le village au cas où le dragon l’attaquerait. Je vais partir aujourd’hui pour Blancherive et j’irais voir Balgruff. »

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Hachiko ma fidèle!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis contente que ça te plaise, lis ça à ton rythme et éclate toi :)
H
Coucou ma puce!<br /> <br /> <br /> <br /> c'est bien ce que tu as fait! t'es cro forte comme d'hab quoi! lol<br /> <br /> J'aime bien parce qu'en plus t'as pris le parti de l'Empire donc je vois l'autre versant du jeu, c chouette! merchi bien! bisous! <3
Publicité